XI – G7 à Biarritz
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Aucun d’entre-nous n’y était : Paul était aux Canaries, Gustave chez
lui dans le Gers, Dimitri chez ses parents à Marcq-en-Barœul, Nathalie et les
différentes équipes de la CISA, de retour de vacances estivales, comme la
plupart des français et moi je prolongeais mon périple sur la Côte d’azur. J’ai
même visité Monaco : aucun intérêt, trop de rupins à mon goût. En
revanche, « BBR » aura collecté quantité de « matchs » en
déplacement sur la côte basque.
Et le reste était dans la presse…
En effet, le sommet du G7 s’est tenu du 24 au 26 août 2019 à Biarritz, réunissant
ses membres permanents : les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France,
l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Le FMI, l’ONU et l’OCDE sont également
représentés.
On notera toutefois que le président de la Commission européenne était
absent pour des raisons de santé.
Il aura été hospitalisé le 18 août après avoir écourté ses vacances afin
de subir une ablation de la vésicule biliaire.
Sa porte-parole Natasha Bertaud a annoncé qu’il ne pourrait pas assister
au G7 : « L’opération s’est bien passée et il est actuellement en
convalescence à l’hôpital. Ses médecins lui ont recommandé de ne pas voyager
». Et elle a précisé qu’il ne serait pas remplacé lors du sommet.
Une des premières prises de parole du président français prend pour sujet
un commentaire émis sur Facebook, où Jair Bolsonaro y tient un propos jugé
irrespectueux sur le physique et l’âge de Brigitte Makarond.
Il se trouve que c’est déplacé, d’autant qu’en raison de la gravité des
incendies qui ravagent l’Amazonie en août 2019 et du fait que le Brésil et la
France partagent (en partie) cette forêt via la Guyane, l’Amazonie a pris une
place importante dans les échanges entre les dirigeants du G7.
Ceux-ci ont décidé de débloquer d’urgence 20 millions de dollars pour l’utilisation
de Canadairs et lutter contre les incendies en Amazonie, en général.
Certains dénoncent des soutiens financiers qui n’empêcheront pas la
catastrophe de se reproduire, sans oublier le fait que la France contribue
directement à la déforestation et aux incendies en Amazonie par les
importations de soja, destinées notamment à l’alimentation du bétail…
Fait inhabituel, Makarond en tant qu’organisateur du G7, a rencontré en
parallèle et à deux reprises Mohammad Javad Zarif pour tenter de sauvegarder l’accord
sur le nucléaire iranien. Il a affirmé lors de la conférence de presse « voir
comment on peut bâtir un nouvel accord avec l’Iran. Un accord plus ambitieux en
termes de sûreté, mais qui donne des compensations économiques à l’Iran », cela
en référence notamment aux sanctions infligées par les États-Unis.
Il a dit espérer une rencontre entre Donald Trump et Hassan Rohani « dans
les prochaines semaines ».
Quelques mois après, la crise américano-iranienne de 2019-2020 a pourtant
pris une tournure dramatique avec des attaques de part et d’autre, faisant des
morts notamment en Irak.
Le bonhomme est reçu par le président de la République et son ministre des
affaires étrangères dans la commune de Bidart en toute fin du G7.
Donald Trump a affirmé, lundi, avoir donné son feu vert à Makarond lorsque
ce dernier lui a annoncé cette visite surprise. « J’ai été au courant
de tout ce qu’il faisait et j’ai approuvé », a assuré le président
américain.
« Il a demandé mon accord. Je lui ai dit : si c’est ça que vous
voulez, allez-y ! », a-t-il précisé à la presse. Mais il n’a pas
souhaité rencontrer Mohammad Javad Zarif, jugeant qu’il était « trop
tôt ».
Il a surtout été surpris…
« Ce qu’on ne sait pas encore, c’est que ça va prendre des mois et
des mois. D’autant que le ricain ne va pas hésiter à faire exécuter par des
drones un haut dignitaire du régime en déplacement « hasardeux » en
Irak.
Mais j’anticipe, j’anticipe… »
Ce qui laisse Gustave une fois de plus le neurone comme « coincé » !
Moi, je commence à avoir l’habitude…
Après trois jours de réunions dans la station balnéaire du sud-ouest de la
France, placée sous haute sécurité, si Makarond aura ouvert le sommet par une
allocution télévisée, samedi 24 août, il y a mis un point final avec une
conférence de presse, lundi après-midi, tenue dans un premier temps aux côtés de
son homologue américain.
« Un message d’unité a pu ressortir de nos échanges. Nous n’avons
pas négocié un très long texte, mais une seule page de déclaration »,
a-t-il résumé. Et il participera à une émission sur « France 2 »,
dans une volonté de rendre compte aux Français des résultats du sommet.
Pour résumer, jusqu’à la journée de lundi, les dirigeants des pays du G7 n’avaient
pas trouvé d’accord sur les moyens d’action contre les incendies en Amazonie.
Mais peu avant la clôture du sommet, le Président Français a pris la parole en
conférence de presse pour annoncer la décision commune de débloquer une aide d’urgence
de 20 millions d’euros, principalement afin d’y envoyer des avions bombardiers
d’eau Canadair basés dans le secteur.
Le chef de l’État a également annoncé le « soutien militaire
français dès les prochaines heures dans la région ».
Le G7 est également tombé d’accord sur un volet d’aide à moyen terme
destiné à la reforestation, qui sera présenté à l’assemblée générale de l’ONU
fin septembre, aura précisé l’Élysée.
Ces incendies en Amazonie auront cristallisé les tensions entre Paris et
Brasilia. Celles-ci ont été avivées en marge du G7, les derniers jours, par les
pressions qu’a exercées la France sur le président brésilien Jair Bolsonaro
pour qu’il agisse contre ces feux. À la veille du G7, Makarond Macron avait
accusé son homologue de lui avoir « menti » sur ses engagements en
matière d’écologie et avait annoncé que la France s’opposait désormais à l’accord
controversé de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, le « marché
commun » des pays sud-américains qui inclut le Brésil.
Dimanche, Jair Bolsonaro aura ri d’un commentaire offensant la première
dame de France sur Facebook. De son côté, un de ses ministres a qualifié le
président français de « crétin opportuniste ».
Le chef d’État brésilien a tenu « des propos extraordinairement
irrespectueux à l’égard de mon épouse », a lancé le français le lundi
suivant. « Qu’est-ce que je peux vous dire ? C’est triste, c’est
triste, mais c’est triste d’abord pour lui et pour les Brésiliens ».
Tacle supplémentaire, il a dit espérer que les Brésiliens auraient « très
rapidement (…) un président qui se comporte à la hauteur ».
À part ça, le Français a cherché à convaincre l’américain de ne pas
sanctionner le vin français en contrepartie de la décision de Paris de taxer
les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple et autres géants américains du
numérique). Car le locataire de la Maison Blanche est vivement opposé à cette
taxe, qui prévoit d’imposer ces grandes entreprises du numérique à hauteur de 3
% de leur chiffre d’affaires à partir du 1er octobre.
La mesure sera finalement repoussée.
Si Makarond a commencé par déminer les crispations avec son homologue
américain au cours d’un long déjeuner de deux heures, samedi, sur la terrasse
du luxueux Hôtel du Palais qui surplombe la grande plage de Biarritz, c’est à
20 km de là, à Saint-Pée-sur-Nivelle, « dans la demeure familiale en
pierre et aux volets rouges de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie »,
que tout s’est joué. Des réunions secrètes ont été organisées rapidement, en
parallèle du sommet et en présence du secrétaire au Trésor américain, de l’ambassadrice
des États-Unis en France, du conseiller économique de Donald Trump et du
représentant américain au Commerce.
Finalement, lors de sa conférence conjointe avec Donald Trump, organisée
lundi après-midi, Makarond aura annoncé que la France avait trouvé un « très
bon accord ». Il a précisé que les pays du G7 avaient convenu de « trouver
un accord en 2020 dans le cadre de l’OCDE » au sujet d’une taxe
internationale sur les Gafa : « Le jour où on a cette fiscalité
internationale, la France supprime tout projet de taxe. (...) Et tout ce
qui a été payé au titre de cette taxe sera déduit de cette taxe internationale ».
Elle a pourtant été votée par le Parlement…
« Nous avons décidé d’accélérer, pour changer les règles
internationales afin que tout le monde puisse échanger de manière équilibrée. C’est
à nous, à nos ministres, de faire ce travail ».
Le président français a ensuite évoqué la guerre commerciale entre la
Chine et les Etats-Unis : « On voit que les choses bougent. Mon
souhait, c’est qu’un accord soit trouvé. Ni les États-Unis ni la Chine ne sont
naïfs, nous devons veiller à ce que cet accord réduise l’incertitude pour ces
deux pays, mais aussi pour l’économie mondiale. »
La Russie ne faisant plus partie du G7 (ex-G8) depuis 2014, le dossier
ukrainien n’a pas été le thème central abordé lors de ce sommet. Toutefois, on
aura annoncé, lors de la conférence de presse de clôture, qu’un sommet
réunissant les dirigeants ukrainien, russe, allemand et français aurait lieu en
septembre pour avancer vers la paix en Ukraine.
Qui n’avancera pas vraiment.
Le nouveau Premier ministre britannique et le président américain se sont aussi
rencontrés dimanche matin à Biarritz, une première depuis que Boris Johnson a
pris les rênes du Royaume-Uni en pleine crise du Brexit.
Les deux dirigeants, qui se ressemblent dans leur style et leur goût de la
mise en scène, ont affiché une proximité dans les gestes et dans les échanges
de bonnes manières devant les caméras. « Il va être un Premier ministre
fantastique », a déclaré Donald Trump à propos de Boris Johnson.
Pourtant, tous deux ne partagent pas toujours la même vision du monde et
des échanges commerciaux. Boris Johnson a regretté la veille les « barrières
considérables » qui freinent les exportations britanniques aux États-Unis.
Et il a appelé l’américain à les lever pour que les deux pays puissent conclure
un accord de libre-échange une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union
européenne. « Nous allons conclure un très grand accord commercial,
plus grand que ce que nous n’aurons jamais eu avec le Royaume-Uni. Car ils n’auront
bientôt plus le boulet au pied qu’ils ont actuellement », a répondu
Donald Trump, dimanche.
À signaler que pendant le G7 et les jours qui ont précédé le sommet,
quelque 13.200 policiers et gendarmes, appuyés par l’armée, ont sécurisé les
lieux.
La ville de Biarritz était complètement barricadée au grand dam des
habitués.
L’ampleur de ce dispositif de sécurité a globalement évité tout
débordement de la part des participants au contre-sommet organisé dans les
alentours.
Des plateformes d’opposition nationale (Alternatives G7) et basque (G7 EZ)
entendaient conclure leur rassemblement par sept actions pacifiques simultanées
près de Biarritz, pour « encercler » symboliquement le G7.
Finalement, elles les ont annulées dès samedi soir. Néanmoins, les
responsables d’Alternatives G7 et de G7 EZ ont entamé lundi midi une marche
symbolique pour tenter de pénétrer jusqu’à la zone rouge, aux abords immédiats
du sommet, afin d’accuser publiquement les sept dirigeants « d’illégitimité ».
Au total, 104 personnes ont été interpellées depuis les premiers heurts
entre manifestants et forces de l’ordre, dont au moins 55 placées en garde-à-vue.
Quant à la grande manifestation entre les villes frontalières d’Hendaye et Irun
(Espagne), organisée samedi et déclarée aux autorités, elle s’est déroulée dans
une ambiance festive et bon-enfant, malgré quelques tensions en fin de cortège.
Autre manifestation pacifique organisée en marge de ce G7, celle des « décrocheurs
de portraits ». Plusieurs centaines de manifestants ont brandi, dimanche
matin à Bayonne, la photo du président de la République tête en bas. Il s’agissait
de sept des 128 portraits que les organisateurs revendiquent avoir décrochés
dans des mairies, dans le cadre d’une campagne de désobéissance civile menée
depuis le mois de février.
Cette marche non violente a été organisée par les mouvements alternatifs
et écologistes ANV COP 21, Alternatiba et Bizi ! pour dénoncer « la
politique climaticide » du président de la République.
Et puis le cours normal des choses a repris ses droits.
En ce qui me concerne, ce sont aussi des conversations avec mon sujet de
biographie et son entourage.
270 pages – 12,30 €
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