Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 5 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (4)

IV - Le « D-Day » de Paul de Bréveuil (3)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Quand même dommage que ça ne puisse fonctionner ! » s’étonne le Président.
« Les calculs ne sont pas bons. Il manque un facteur de 2 à 5 pour que ça tourne vraiment. Je crois qu’au total, la bestiole a dû s’animer que quelques minutes sur plusieurs mois d’essai… Et j’ai mis presque six mois pour la remonter correctement, parce qu’elle a navigué depuis l’Écosse en pièces détachées, en passant par ma cave parisienne. »
Évidemment…
« En fait, l’autre difficulté, c’est de pouvoir coordonner au millième de seconde près tous les éléments. Et puis ça aurait tendance à dégager beaucoup trop de rayons X… Je crois qu’il y a mieux à faire. »
Il n’empêche, ça vaudrait peut-être la peine de faire travailler une équipe de quelques spécialistes sur le sujet.
« Mais je suis LE spécialiste de ce sujet. Et de quelques autres aussi ! » intervient Paul, presque vexé, sur le ton de la personne faussement courroucée...
« Cette machine finira dans un musée : il y a mieux à faire vous dis-je. »
Et quoi donc ?
 
« Vous ne l’ignorez probablement pas, Monsieur le Président, mais il y a une dizaine d’équipes de par le monde qui travaillent sur ces projets, chacune avec des concepts différents. Je n’ai pas le temps de me mettre en concurrence.
Je préfère m’investir sur les réacteurs au thorium : c’est plus compact, c’est moins dangereux et les chinois, les américains et les indiens ont déjà bien avancé sur ces sujets.
Nous, en France, en revanche, on ne sait que mobiliser nos ingénieurs atomistes sur les grosses machines comme Flamanville. Ça au moins, ça fait travailler tout le monde, les ferrailleurs comme les bétonneurs et tout ce beau-monde peut s’en mettre plein les poches au passage ! »
Remarque désobligeante… à mon sens.
Mais ça a le mérite de faire sourire le président.
 
Paul fait redescendre la bâche : « Ce n’est pas vraiment ça que je voulais vous montrer, mais le secret de ces lieux. Venez, on monte dans mon bureau. »
Il nous guide de nouveau vers un escalier dérobé, ferme les lumières et la porte blindée du hangar, et nous dirige vers une vaste pièce à l’étage où clignotent des dizaines d’appareils et d’écrans.
Plus quelques autres qui couvrent tout un mur.
On dirait la salle de contrôle de Dimitri au Kremlin-Bicêtre.
« C’est ma fenêtre sur le monde. D’ici, je peux suivre à peu près tout ce qui est « traçable » sur l’hémisphère nord de la planète.
Je vous présente « BBR 2.0 ». »
Là, c’est Gustave qui en laisse s’échapper un sifflement d’étonnement : « Vous êtes quand même mieux installé que dans locaux historiques… »
Il n’y a pas à dire !
« Les machines sont planquées sous la colline et nous servent de sauvegarde. Il y en a une autre en Islande. Pour la sécurité.
Venez… »
 
Il nous fait signe de s’approcher d’une console.
« Notre ingénieur, Dimitri, assure avec Nathalie, la patronne du site de Kremlin-Bicêtre en l’absence de l’amiral Morthe-de-l’Argentière, notre protection depuis leurs locaux parisiens. »
Paul joue avec une souris (il y en a quatre sur la table de travail, chacune légèrement différente les unes des autres) et il zoome sur une carte avec la mollette de l’une d’elle.
Des points de différentes couleurs apparaissent de plus en plus précisément.
« Là c’est notre environnement immédiat. On y distingue très bien vos troupes d’escorte. Les points bleus. Il n’y a pas de menaces ou de suspects « roses ». Les blancs sont également identifiés mais ils n’ont jamais eu de trafic suspect. Et il n’y a pas de « Purple », les vraies menaces avec les « orange » qui restent seulement des suspects parmi les « roses ».
Il y a d’ailleurs 2 roses à Caen en ce moment et un à Deauville, ceux qui utilisent des réseaux cryptés sans avoir été habilité. »
Il zoome encore : « Là, c’est nous. Et là c’est vous… Vous êtes localisés. »
Ah oui ?
« Rien qu’avec nos téléphones ? Et si je ferme le mien ? »
Ce qu’il fait à l’invitation de Paul.
Sur l’écran, ce n’est plus un point, mais un triangle bleu.
« La machine vous a enregistré et localisé. Triangle, vous n’êtes pas connecté mais vous restez un VIP « autorisé ». Un carré, vous êtes lambda déjà identifié dans les mémoires. Vous pourriez disparaître, puisque la machine retient vos dernières coordonnées et les réactualisera quand vous passerez sous une caméra où que vous vous reconnecterez à un réseau. Ce n’est plus alors du direct mais du suivi par intermittence.
Vous comprenez mieux qu’on aurait pu suivre votre agresseur du mois de juillet 2017 assez facilement.
Mais ce n’est pas ça que je voulais vous montrer. »
 
Paul change l’image sur le cran écran devant lui, tapote rapidement sur un des trois claviers posés devant lui et apparaît en quelques secondes une vidéo où on reconnait les tours et la flèche de Notre-Dame de Paris par une après-midi ensoleillée (d’avril).
Il zoome une fois de plus avec la molette d’une des souris et pointe sur le haut de l’échafaudage, là où émerge le reste de la flèche encore à l’air libre.
Une silhouette humaine émerge au sommet dudit échafaudage.
Elle s’engouffre prudemment dans la flèche quelques instants avant d’en ressortir précipitamment et commence à redescendre vivement dans l’échafaudage pour disparaître.
Puis, une demie-minute plus tard, elle revient pour de nouveau s’engouffrer dans la flèche et en ressortir tout aussi rapidement.
Mais là, un éclair illumine l’intérieur de la flèche et l’homme aura disparu.
« Ah ça ! Il faut que vous donniez ça à nos enquêteurs ! »
« Mais ils l’ont déjà. Comment croyiez-vous que l’on se soit procuré cette vidéo ? Je vous épargne la suite, parce que ça prend un bon moment avant de voir apparaître les premières fumées. »
 
« Qui est-ce ? »
« On n’en sait rien », répond Gustave.
« Quand on repasse les archives du moment pour tracer les présences et déplacements des personnes qui tournent autour de la cathédrale, ce gars-là n’est pas « matché ». Pas connu dans nos bases de données ! Inconnu des registres de l’état-civil… »
« C’est ce qu’on appelle un « zombie » dans notre jargon », précise Gustave.
« Ça alors ! » s’étonne le Président.
Le « scribe » ne dit rien, mais sa bouche est restée entre-ouverte…
« Je dois vous dire qu’il y en a plusieurs par jour comme ça. Disons plusieurs dizaines pas semaine sur tout le territoire. Sauf qu’on finit toujours par « cadrer » nos « zombies », les identifier sous 24 ou 48 heures.
Pas celui-là même après plusieurs mois de travail sur son cas !
Il est unique pour une unique apparition et pas n’importe laquelle… »
« Conclusion ? » demande enfin le « scribe » qui s’est ressaisi.
 
Gustave prend la parole et se fait docte : « Soit ce gars-là savait nos capacités d’identification. Mais à part vous, désormais, et nous seulement jusqu’à aujourd’hui, on ne voit pas comment. À moins de disposer d’informations ou de technologies que nous ne connaissons pas encore. Ce qui veut dire que ce n’est pas un amateur qui passe par-là par hasard, mais bien un attentat fort bien préparé et probablement mandaté par une puissance dissimulée qui poursuit un objectif inamical. Soit… »
Soit quoi ?
« Ce que veut vous dire l’amiral, c’est qu’une « autorité » quelconque est capable de vous envoyer un « signal fort ». Et c’est probablement lié, au moins dans son esprit, à l’affaire Skripal dont je vous ai parlé à table tout-à-l’heure.
Soit, vous posez vos stylos et vos enregistreurs et on parle alors d’un aliène, d’un « exogène » qui passe par-là sur la flèche du temps. »
La quoi ?
Et quel serait son objectif ?
« C’est parce que c’est marqué comme ça dans ses livres d’Histoire. Il s’y conforme. »
Les yeux des deux comiques qui logent habituellement à l’Élysée… Rigolo comme tout à observer !
« Naturellement, je ne vous ai rien dit, vous avez déjà oublié et vous ne rapporterez cela jamais, ni à personne : ça reste entre nous, on vous prendrait pour un dingue bon à enfermer et à lier à Sainte-Anne. »
Ils encaissent.
 
« Et votre hypothèse est fondée sur quoi, Capitaine ? »
« Sur cet « incident » ? Sur le fait que le logiciel soit incapable de « tracer » ce gusse. C’est le premier. Et il n’y en a pas eu d’autres depuis.
Mais je vais vous dire, il manque quelques éléments qui ne me permettent pas de trancher. »
Comme quoi ?
« Un déplacement sur la flèche du temps nécessite la présence, visible et traçable celle-là, d’une technologie qui nous dépasse. Or, même les machines qui sont planquées ici ne la détectent pas.
Alors, par précaution, vous pouvez rouvrir vos enregistreurs et reprendre votre carnet de note, il vaut mieux s’en tenir à la version que vous portera l’amiral dans les prochains jours sur l’implication d’une « puissance hostile », de celle qui trolle les élections des pays tiers en ingérences totalement illégitimes et que vous allez recevoir cet été dans votre résidence d’été présidentielle. »
Ça lui fera un peu d’ombre et il devrait se précipiter pour se dédouaner…
 
Ce n’est pas encore arrêté.
« Ça va l’être. Le président russe a besoin de compter sur vous. Et quand ce sera arrêté, j’aimerai bien que mon second, l’amiral ici présent, soit accrédité en qualité de conseiller pour être mes yeux et mes oreilles… si ça ne vous ennuie pas, évidemment ! »
Gustave… le second de Paul : on croit rêver, mais c’est une réalité « vraie » finalement.
Et hop, une corvée de plus qui n’est pas pour ma pomme…
Décidément, Paul « mon sujet », a de la suite dans les idées : et pour une fois qu’il ne me met pas en première ligne, je ne vais pas me plaindre !
D’un autre côté, quelques jours sur la côte, c’aurait été bien dans mes petits projets d’estives, mais une fois de plus, je dois me contenter d’être seulement contrariée et me contenter de jouer les seconds rôles, puisque je ne serai pas loin de Gustave à ce moment-là.
 
Nous sommes rentrés, pratiquement sans un mot, toujours sous l’escorte des quatre motards, et la nuit s’est bien passée.
J’ai seulement vu la lumière de la chambre du Président s’éteindre assez tard.
Et quand je m’endormais, j’ai repensé à quelques détails qui me font dire que Paul ne porte pas forcément ce Président-là particulièrement dans son cœur : j’aurai l’occasion d’y revenir…
 
Paul en aura profité pour filer à l’anglaise et le Président aura poursuivi son périple mémoriel.
Ce n’est que le lendemain qu’il ira accueillir son homologue américain à Omaha-Beach, alors que les cérémonies officielles, présidées par le Premier ministre se déroulent à Courseulles-sur-Mer.
Un absent notable : justement le Président russe…
Une invitation avait pourtant été lancée à l’ambassadeur pour ce 75ème anniversaire du débarquement.
Mais Vladimir Poutine, comme De Gaulle, a toujours considéré qu’il s’agissait de la commémoration d’une opération militaire uniquement anglo-saxonne, majeure et probablement décisive, certes, mais pas plus que les combats qui font rage sur le front Est et en Italie à la même époque historique.
Et comme il tente lui aussi de réécrire l’Histoire…
 
De toute façon, l’Élysée avait précédemment expliqué que le Président russe n’avait finalement pas été convié cette année en Normandie parce que les célébrations internationales à Juno Beach seraient présidées par le Premier ministre.
Refaire le « format Normandie » de 2014, ne paraît pas non plus opportun compte tenu de l’enlisement, depuis si longtemps, des solutions de paix pour l’Ukraine : il y a cinq ans, en 2014, le dirigeant russe avait été invité et avait assisté aux célébrations organisées à l’occasion du 70ème anniversaire du Débarquement.
Dans le cadre de ces événements, il s’était entretenu à deux reprises avec le Président américain de l’époque, Barack Obama.
 
Ce 6 juin-là, Makarond enchaînera des rendez-vous dans le département : la commémoration franco-britannique à Ver-sur-Mer, en présence de Theresa May, et la cérémonie franco-américaine au cimetière américain de Colleville-sur-Mer où il sera au côté de Donald Trump.
Ils déjeuneront ensuite en tête-à-tête à la préfecture de Caen.
Officiellement, l’agenda prévu est le suivant :
09 h 45 : cérémonie officielle avec la pose de la première pierre du mémorial britannique avec Madame Theresa May, Première ministre du Royaume-Uni, à Ver-sur-Mer.
10 h 30 : rencontre avec deux vétérans français, Messieurs Léon Gautier et Jacques Lewis, en la sous-préfecture de Bayeux.
11 h 00 : cérémonie franco-américaine au cimetière américain à Colleville-sur-Mer.
13 h 15 : entretien suivi d’un déjeuner avec le Président des États-Unis d’Amérique, à la préfecture de Caen.
16 h 30 : cérémonie de tradition de l’école des fusiliers marins et d’hommage aux 177 commandos Kieffer qui ont débarqué le 6 juin 1944, à Colleville-Montgomery.
 
Pendant ce temps-là le premier ministre accueille de son côté et à Courseulles-sur-Mer les invités du pays, après un déjeuner et avant une visite par une délégation de 150 parlementaires US du Mémorial pour la Paix à Caen, bâti sur le plateau qui surplombe l’ancien QG des troupes d’occupation allemande de la région en 1944.
À 9 h 15 à Sainte-Marie-du-Mont : cérémonie danoise en présence d’un ministre français ;
À 10 h 00 à Bayeux : cérémonie britannique en la cathédrale en présence d’un ministre français ;
À 10 h 30 à Arromanches : cérémonie néerlandaise en présence d’un ministre français ;
À 11 h 00 à Osmanville : cérémonie norvégienne en présence d’un ministre français ;
À 12 h 00 à Courseulles-sur-Mer (Juno Beach) : cérémonie canadienne en présence du Premier ministre ;
À 12 h 15 à Bayeux : cérémonie britannique au cimetière militaire britannique de Bayeux en présence d’un ministre français ;
À 18 h 30 à Courseulles-sur-Mer (Juno Beach) : cérémonie internationale, présidée par le Premier ministre.
Et tout s’est passé à peu-près comme prévu : chacun aura pu rentrer chez lui dans la soirée.
 
 
 
270 pages – 12,30 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire