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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 26 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (25)

XXV – Paul aux commandes
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
J’y étais, pour « témoigner », donc je peux dire et je dirais même plus, le confirmer !
Nous sommes arrivés dans l’après-midi avec un équipage réduit et Paul aux commandes. On a été un peu dérouté à notre arrivée pour éviter l’éruption du volcan local alors en activité, mais ça s’est très bien passé, posé tout en douceur.
Sur le tarmac, Paul a fait refaire les pleins : 23 tonnes de kérozène, presque 30 mètres cubes, pour une capacité maximale des réservoirs situés dans les ailes de 29,3 tommes.
Et de m’expliquer qu’ordinairement, on n’a pas besoin d’autant que ça. « Il y a de quoi faire plus d’un aller et retour depuis les Chagos et plus on en met, plus ça consomme pour grimper en altitude. Il s’agit surtout de pouvoir revenir sans faire le plein aux Chagos, ce qui allège l’intendance au sol. »
J’ai cru comprendre que les citernes du lagon ne sont pas si importantes que ça et qu’il convient de faire venir le précieux liquide par bateau-citerne…
 
Globalement, on a mis plus de deux heures et demie. Il en faudra autant pour revenir jusqu’à l’île Maurice.
Et puis nous sommes allés boire un drink à la cafétéria après que Paul aille au centre de contrôle déposer et enregistrer pour diffusion son plan de vol de retour auprès des contrôleurs.
Quand le petit convoi présidentiel est arrivé : trois voitures escortées par deux véhicules de la gendarmerie et une paire de motards. Le président, son attaché militaire et un garde-du-corps dans une des berlines, deux fois trois « secrétaires » et militaires à la mine grave dans les deux autres…
Parmi eux, le « petit-gars » déjà croisé à Cabourg en juin dernier. C’est tout juste s’il ne me tape pas la bise. On n’est pourtant pas copain, mais il est content de me revoir.
Quant à Makarond, je n’existerai pas, ce serait du pareil au même. Il réserve sa poignée de main à de Bréveuil.
« J’ai apporté votre médaille d’officier de la légion d’honneur. »
« Il faudra que je vous rembourse… »
Ce n’est pas gratuit ces trucs-là…
 
« Montez et allez-vous installer à droite dans le cockpit. J’ai oublié mon équipage en partant. Il va falloir que vous nous pilotiez ! »
Grand moment de solitude présidentielle : « Mais… mais, je ne sais pas piloter ! »
« Une excellente occasion pour apprendre ! Vous verrez, c’est très simple… »
On grimpe par la passerelle accueillis par le responsable de cabine et chacun s’assied dans un fauteuil pour se faire servir des rafraîchissements.
Dire qu’ils sortent tous d’un pique-nique local…
« Alexis, dégottez-vous un tabouret et venez avec nous. On réserve le strapontin au secrétaire de Monsieur le Président. Il a des ceintures de sécurité… »
Et moi, je n’en ai pas ?
« Pas besoin pour ce vol… »
S’il le dit…
Ce que j’aurai du mal à trouver et puis c’est très inconfortable : j’aurai été obligé de me lever plusieurs fois pour me dégourdir les fesses.
« Bel appareil. C’est quoi tous ces petits boutons ? » questionne Makarond, une fois assis devant le large tableau de bord, ayant fait avancer son siège avant de boucler sa ceinture de sécurité, quatre points, comme Paul l’y invite.
Et Paul explique.
« Un avion, c’est très simple. Pensez à une poutre à laquelle on accroche des ailes et une dérive. Là, on est au sol et notre centre de gravité se situe entre le tripode représenté par le train d’atterrissage.
En vol, ce centre de de gravité est devant le centre de sustentation que représentent les ailes dans un écoulement laminaire de l’air autour de leurs profils. Pensez à un fil tendu depuis le ciel qui tient la poutre en équilibre. Du coup, l’avion aurait tendance à plonger vers le sol. Pour contrecarrer cette mauvaise habitude, on dispose en queue de l’appareil d’ailerons qui se règlent de façon à lui faire lever le nez avec les filets d’air qu’ils traversent. Comme des skis.
En principe, c’est le directeur de vol qui règle l’assiette et la maintient en inclinaison selon ce que le pilote demande à l’ordinateur de bord. »
Ce qui a provoqué les deux catastrophes du Boeing 737 Max ?
 
« Sur cet appareil-là, ils ont repris l’architecture générale du 737, mais en lui rajoutant des moteurs plus gros, plus lourds. Résultat, dans certaines phases de vols, notamment en montée et prise de cap, l’avion avait tendance à partir en looping, le nez pointé vers les étoiles. Pour pallier le problème, ils ont installé un automate qui le faisait piquer en jouant sur les ailerons-arrières, sans même avoir pensé que le bidule pouvait ne pas revenir à sa position initiale, ni même à se débrancher simplement.
Les pilotes se sont viandés alors qu’en désarmant ce contrôle-là d’assiette, ils auraient pu sauver leur machine et leurs passagers en jouant à la main sur le trim.
Cette roulette-là, à côté des manettes de gaz. »
Sur les Airbus, on fait confiance au directeur de vol et c’est suffisant.
Et le manche ?
(Une simple manette de jeu vidéo…, à gauche pour Paul, à droite pour Makarond)
 
« En vérité, on n’en a pas besoin. Tout est commandé électriquement et en réalité, c’est l’ordinateur qui gère. Je vous ai dit que c’était archi-facile Monsieur le Président.
Au-dessus de votre tête, la radio, les commandes de la ventilation et des ressources connexes. Devant vous, les écrans et là, juste au-dessus sur le tableau de bord, les commandes de navigation. »
Mais tout est noir…
« Oui. On appuie sur ce bouton-là et tous les appareils reçoivent leur dose de courant pour se mettre en fonction. »
Ce que fait Paul, joignant le geste à la parole.
Et tout s’anime. Les deux fois deux écrans s’éclairent et l’horizon artificiel reprend une allure normale, le côté marron vers le bas, le bleu du ciel vers le haut.
« Vous avez le même tableau que moi, des fois que je sois défaillant. On fait défiler les écrans successifs avec la petite détente sur votre joystick, comme ça. »
On voit ainsi successivement sur l’un des deux écrans les principales commandes, des boussoles, des flèches, des chiffres, des jauges et je ne sais quoi encore.
« Il y a le EFIS (Electronic flight Instrument System) qui regroupe les informations de pilotage, de guidage et de navigation PFD (Primary Flight display) : c’est la visualisation des paramètres de vol, altitude, vitesse, assiette, cap, etc.
Le ND (Navigation Display) : c’est la visualisation des paramètres de route, plan de vol, points de cheminement, balises radio (VOR), etc.
Là le DMAP (Digital MAP) : c’est notre système de cartographie.
Les EICAS (Electronic Indicating and Crew Alerting System) ou ECAM (Electronic Centralized Aircraft Monitoring) qui affichent les paramètres systèmes EWD (Engine and Warning Display) à savoir la visualisation des paramètres moteur indispensables, des messages d’alarme et des listes de vérification à suivre.
Le SD (System Display). C’est le système de visualisation sous forme synoptique des principaux systèmes de l’avion, carburant, hydraulique, électricité, pressurisation, conditionnement d’air, etc. »
C’est complexe…
 
« L’écran central que nous partageons correspond aux données des moteurs. Parce que pour faire écouler un fluide autour de nos ailes, il faut acquérir assez de vitesse et pour ça faire tourner nos turbines.
Ah ! Sur l’écran de l’horizon artificiel sont reportés en chiffre, l’assiette, le cap, la vitesse en nœud par rapport à l’air qui nous entoure, l’altitude en pied et le nombre de mach. On ne dépasse pas 0,9 Mach et en fait on va voler à mach 0,88. Ce qui fait environ quelques 360 nœuds aux altitudes où nous allons voler ou un peu plus de 800 kilomètres/heure par rapport on sol.
De toute façon, ne vous affolez pas, il y a des alarmes qui se déclenchent partout si on va trop vite ou pas assez vite. Pour tomber, il faut vraiment le faire exprès. »
Ah ?
« Simple vous ai-je dit, Monsieur le Président !
En cas de panne des ordinateurs, il y en a trois qui se relayent et se contrôlent mutuellement, on a aussi les mêmes instruments en électromécanique classique, plus une boussole et une horloge « numérique ».
Mais on va voler en automatique avec un guidage GPS, tout droit vers notre destination. Au pire, si le GPS tombe en panne ou est désactivé par le Pentagone, il nous reste la radionavigation qui se sert des balises radios-phares. Cet écran-là. (Apparaît une rose des vents avec deux aiguilles, l’une pivotant depuis le haut, l’autre depuis la droite).
Les commandes radios sont au-dessus de nos têtes. On va croiser les balises de La Réunion, on capte celle de Maurice et sur la fin du parcours, on se calera sur les longueurs d’onde de celles de notre destination. »
Et si elles aussi tombent en panne ?
 
« C’est que la troisième guerre mondiale est déclenchée ! Mais on ne peut pas se perdre : on est suivi en permanence par les radars des contrôles aériens et on peut demander un azimut, une altitude et un cap à suivre à la boussole à n’importe quel moment. Et si ces radars au sol sont en panne, j’ai un sextant et des éphémérides aéronautiques rangés quelle que part. »
Et les collisions ?
« Les centres de contrôle aérien sont là pour les éviter et, normalement on n’a pas besoin de radar sur les avions civils, sauf le météorologique pour contourner les orages. Mais comme je savais que vous me poseriez la question, j’en ai fait installer un pour vous rassurer. En principe, il détecte même les missiles.
Et puis tous les avions sont équipés pour communiquer entre eux et détecter les trajectoires de collision. On sera alerté. »
Inquiet le Président…
« Avez-vous au moins une autorisation pour piloter… en bonne et due forme, capitaine ? »
Même la licence d’instructeur et celle de pilote d’essai…
« J’ai toutes les qualifications qu’il faut pour vous emmener là où je vous ai invité, toutefois ce n’est pas moi qui vous ramènerai à Maurice, mais l’équipage titulaire. »
 
Ah ? parce qu’il n’est pas à bord, à son poste de travail ?
« Parce que nous avons à parler. J’ai des « petits-secrets » à vous confier, mais différents de ceux de la dernière fois.
On y va ? »
Paul déclenche les démarreurs des deux réacteurs (les cadrans s’animent à tour de rôle), l’un après l’autre, et il appelle la tour de contrôle pour demander l’autorisation de rouler, selon le plan de vol déposé préalablement.
Il allume les feux de position et les phares de l’appareil.
« Président, on va demander à l’ordinateur de rouler à 10 nœuds que je règle là avec la molette (fait-il en manipulant un élément du tableau de bord, juste sous le parebrise) et vous allez le piloter avec le palonnier, à vos pieds, pour un premier roulage.
Attention, ça commande la roulette avant et la gouverne de dérive, celle qui sert à faire déraper l’arrière de l’avion et ça se pilote comme un volant de voiture : à droite, droite, à gauche, gauche, mais si vous enfoncez la pointe des pieds vers l’avant, ça serre les freins des roues.
Inutile de vous dire que le pilote automatique ira à augmenter la poussée des réacteurs pour garder la vitesse commandée.
Ce que vous avez juste à faire, c’est de rouler sur les lignes jaunes…
Vous verrez, ce n’est pas si facile que ça ne paraît, parce qu’on trimbale tout de même 60 tonnes de ferraille et d’essence pour une envergure de 34 mètres et 37 de longueur.
C’est plus gros qu’un autocar…
Moi, je gère la vitesse, ok ? »
Pourquoi pas !
 
La tour donne son feu vert, nous donne un code de transpondeur et nous indique le cheminement à suivre. Paul le répète pour indiquer qu’il a bien compris. De toute façon, il y a un agent de piste qui nous indique de dégager par la droite, ce que Paul fait tout doucement avant de positionner l’appareil en plein milieu de la bretelle d’accès et laisse le Président corriger la trajectoire, alors qu’il enclenche le pilote automatique (un bouton marqué AP) qui augmente la poussée des réacteurs.
C’est vrai que ça ne semble pas facile, puisqu’on zigzague assez fréquemment.
Mais Makarond y arrive tout de même.
Avant de parvenir au dernier virage, Paul déploie les « flaps » en expliquant : « Ça augmente un peu la trainée, mais d’une part ça augmente un peu la surface des ailes et surtout ça plaque mieux les filets d’air le long de l’extrados de l’aile, notamment aux incidences qu’on va devoir prendre pour décoller. Ne vous en faites pas, on va arrondir à environ 8° et si on dépasse les 15°, une alarme se déclenche parce que l’écoulement deviendra turbulent et on perdrait la portance. Donc pas de risque, on fait ça en douceur. »
Et il contacte la tour pour demander l’autorisation de décoller, même pas arrivé au seuil de la piste.
Autorisation accordée, le ciel est vide.
« Je débranche le pilote automatique : on fait ça à la main et au pied. On va s’aligner sur l’axe de la piste et on va bloquer les freins. Je règle sur 340 nœuds, une montée sur 1.200 pieds minutes pépère et une altitude de 2.400 pieds comme vient de nous le demander la tour et on y va. Je fais pour vous, parce que la difficulté principale est de rester sur l’axe de la piste. »
Et Paul s’exécute.
Moteurs à fond, l’appareil vibre et ça fait du bruit jusque dans le cockpit.
Il lâche les freins quand les aiguilles de la console des moteurs atteignent la zone rouge.
« On ne peut pas rester trop longtemps au-delà de huit cents degrés dans la turbine. Les moteurs ont besoin d’air pour refroidir. »
Et l’avion s’élance quand il lâche les freins. Accélération. Ça dure environ une demi-minute à avaler la piste roulant de droite et de gauche, vite corrigé par Paul.
« En altitude, on n’a pas ce problème-là. Il fait moins 54° centigrade, mais l’air est nettement moins dense. On va revenir à environ 90 % de la poussée nécessaire en consommant trois fois rien. Là, normalement, on roule 30 secondes et on lève le nez avec les ailerons-arrières dès qu’on atteint la vitesse de 220 nœuds. À 230, l’avion va se soulever tout seul. »
Et c’est ce qui se passe.
La tour demande à ce qu’on passe sur la fréquence de Pierrefonds-approche, ce que Paul fait après avoir accusé réception et il se signale.
« Il s’agit de la même tour de contrôleurs, mais on libère la fréquence. La tour contrôle l’environnement immédiat des pistes et les couloirs d’atterrissage. Le centre « approch » contrôle la sphère tout autour et le centre régional La Réunion contrôle le ciel au-delà. Ce sont des sphères géographiques avec des altitudes réglementées. »
« Pierrefonds-approch » nous prend en charge, nous donne un cap et une autorisation de montée en altitude.
Paul met en marche le directeur de vol (un bouton marqué FP) et l’avion accélère, vire sur la gauche et grimpe en montée régulière. Il aura rentré le train et les « flaps » dès après le décollage. Pas une seule secousse, juste le son de moteurs électriques qui serrent leur prise.
« Voilà, ça marche tout seul, Monsieur le président.
 
« Fantastique ! » s’exclame le Président.
« Approch » demande à ce qu’on passe sur le centre de contrôle régional. Paul accuse réception et manipule la molette de la radio pour se signaler.
Le centre accuse réception à son tour. Puis donne un cap et l’autorisation de grimper jusqu’à 5.000 pieds. Ce dont Paul accuse réception en répétant les instructions.
Le pilote automatique avait déjà anticipé : il cherche son cap final. Mais il faut jouer sur la molette pour accélérer le virage.
« Ça, c’est le directeur de vol, FP. L’objectif en manuel c’est de placer le curseur au milieu du croisillon. Mais on va voler en AP, le pilote automatique jusqu’à aligner les droites sur cet écran là… »
Puis on reçoit une nouvelle instruction et l’autorisation de grimper à 10.000 pieds. Niveau 100. Et on vole tout droit vers notre destination.
On bascule ensuite sur le centre transocéanique qui accuse réception et nous autorise un niveau 200, avant de basculer sur le centre de Diego Garcia à mi-parcours.
L’avion vole toujours en montée jusqu’à ce qu’on ait reçu l’autorisation du niveau 350 où il reprend une assiette de 3° par rapport à l’horizontale : on vole vers la nuit et au loin on peut déjà voir les étoiles se lever sur l’horizon. Bientôt il fera nuit noire.
« Mais on ne voit rien. »
Parce qu’il n’y a rien à voir que les nuées au-dessus de la mer. Mais même sans rien à voir, le spectacle des étoiles qui s’allument devant nous au fil du temps reste hypnotique : Fabuleux.
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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