Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 31 juillet 2018

Fin provisoire de l’entretien

Chapitre onzième


Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !


« Bon alors, puisque nous n’avons aucun sujet de discorde, vous êtes venus jusqu’ici pour me taper de quelques liasses de billets tout neuf, par hasard ? »
Junior n° 5 éclate de rire !
« Et qu’en ferai-je ? Vous êtes vraiment trop drôle, vous ! »
Au contraire, s’il a un conseil à donner, c’est d’être très prudent : « Vous allez être démarché par quantité de grippe-sous et de pique-assiettes. Jetez-les poliment mais sans aucun ménagement : ils ne valent pas plus. La seule chose qui compte, c’est la façon dont vous allez conserver et donc faire fructifier vos avoirs. Vous n’arriverez jamais à éponger toute la misère du monde, même seulement aider vos proches qui vont venir vous bouffer la laine sur le dos comme des puces attirées par un chien galeux. Et vous-même, vous ne pourrez jamais « tout manger ». Alors préparez donc des projets censés qui vous tiennent à cœur. »
Et qui aillent dans le sens « de la vie et du progrès », rajoute-t-il…
Bien un franc-maçon des « Lumières », celui-là, en pense Paul pour lui-même.
Car s’ils peuvent être utiles au développement de l’humanité, ce n’est pas plus mal : « Quoique vous en pensez, c’est ce que nous efforçons de faire tous, plus ou moins bien, il est vrai… »


Paul n’est pas un béotien en la matière : millionnaire en francs et en dollars dès avant sa majorité civile avec une opération immobilière unique sur le patrimoine de son grand-oncle [1], s’il a déjà traversé des périodes, heureusement courtes, de vaches-maigres, son petit « détour vers le passé » de l’année dernière l’avait déjà rendu multimillionnaires, en dollars et en euros [2].
Avec, il avait créé la CISA et ses atours. CISA qui par la magie d’une élection truquée à venir vient de le rendre quasi-milliardaire de façon presqu’inconvenante.
Et ce n’est pas fini : une année plus tard, malgré les dépenses inhérentes à ses futures activités à préparer, il sera à la tête de presque 12 milliards de dollars puis encore de presque 40 milliards…
« C’est très aimable à vous de vous inquiéter pour moi. Vous n’êtes pas sans ignorer que je gère les milliards détournés de ma République comme on m’a demandé de le faire et qu’il ne manque pas encore un seul centime. »
Un jour, il faudra restituer ces fonds…


« Bien sûr et je le sais. Votre candidat en recevra l’ordre qu’il me transmettra et je ne ferai pas d’histoires : cet argent n’est pas le mien, j’en reste toujours convaincu. »
Justement, le sien, il compte en faire quoi ?
« J’ai plusieurs idées. D’ailleurs, pour une partie d’entre elles, vous pourriez m’être utile. Votre père voulait absolument que je rencontre Elon Musk. Je n’ai jamais su pour quelle raison impérieuse, mais maintenant, c’est moi qui aimerai le rencontrer. »
Et pour quelle raison…impérieuse, cette fois-ci ? Paul de Bréveuil est peut-être intéressé par l’achat d’une Tesla électrique ?
« Pas du tout ! Je crois que ce gars-là passe à côté de quelque chose avec ses fusées… »
Les Falcon ravitaillent pourtant régulièrement l’ISS. Bientôt il tirera la fusée la plus puissante du monde et marchera vers la planète Mars.
« Oui, ça, je sais tout ça. Et ses affaires marchent bien dans ce domaine. Notez tout de suite que la Saturn V restera encore la plus puissante : il se fait mousser inutilement et à bon compte. Mais il y a mieux à faire que de ravitailler une station qui de toute façon sera démantelée dans quelques temps, un marché qui pourrait connaître des hauts et des bas. Quant à envoyer des touristes sur Mars – voire seulement sur la Lune – c’est bien, mais il s’agirait déjà de « coloniser » (Paul tire des « guillemets » avec ses doigts) l’espace proche. Et là, son Hyperloop pourrait être un outil adéquat. »
D’autant que Paul fait un inventaire rapide des difficultés à venir pour un voyage interplanétaire : l’absence de gravitation durant 6 mois à 1,5 an de voyage « aller-simple », l’exposition continue aux rayonnements spatiaux et solaires, par exemple.
« En trois ans, vous en recevez comme en 20 ans à travailler dans une centrale nucléaire »… et c’est sans compter sur les effets de l’isolement total, psychologique et sexuel : « Je ne vois cela possible que pour des eunuques gavés au bromure qui auraient déjà fait de la navigation hauturière en solitaire durant des mois et des mois, ou la route des trois-caps et sans assistance aucune. Et encore, accompagné d’un robot-sexuel ! Bernard Moitessier a failli en devenir fou et c’était pourtant un sacré caractère ! »
On trouvera bien des solutions.
Bien sûr.


« Pourquoi l’Hyperloop ? C’est un train dans un tunnel sous vide. Rien à voir avec la conquête de l’espace… ». En voilà une drôle d’idée, « so crazy »…
« Je lui expliquerai comment. J’ai mon idée et elle est techniquement exploitable à condition que Musk ne me mette pas les bâtons dans les roues. C’est pour cela qu’il faut que je le croise. De toute façon, pour ça, j’ai aussi besoin de rencontrer aussi Bill Gates et Paul Allen. Je connais le dernier depuis un moment et j’ai croisé dernièrement le premier grâce à votre père. »
Quel rapport là encore ?
« Gates s’implique dans le développement d’une filière d’avenir d’énergie nucléaire propre et Allen est également un passionné d’espace. Vous voyez le rapprochement, mon cher Harry ? »
Pas du tout.
« Ce n’est pas grave. Un jour je vous expliquerai, viens-je de vous dire. »
Une façon comme une autre de changer une fois de plus de sujet.


Mais Junior veut en savoir plus : « Je veux bien faire le nécessaire pour vous mettre en contact. Mais… vous savez notre mode de fonctionnement. On aura besoin de « retours », d’informations. »
Toujours l’aspect « réseau » qui veut tout contrôler ?
« C’est un peu ça, c’est vrai. Je pensais plutôt à des participations croisées avec échanges de postes d’administrateur. C’est utile pour trouver les compétences adéquates, savez-vous ! »
Paul ne l’ignore pas : « Ça viendra en son temps, forcément. Pour l’heure j’amorce en solo, je ne vois que ça tant que ça n’a pas de consistance. Ensuite, naturellement, il sera question de s’ouvrir à quelques clients et donneurs d’ordre d’influence, c’est évident. Pour deux raisons : la première, c’est que l’intendance d’un « projet qui marche » tout seul, ce n’est plus de mon âge : il me faudra nécessairement passer le relai. Ma vie pourrait être trop courte pour être phagocytée de la sorte… Et puis, deuxièmement, je n’ai pas des moyens financiers illimités. Or, le projet que je vais mettre sur les rails va avoir besoin d’un bon coup de pouce financier. Plusieurs dizaines de milliards de dollars. »
Bien… Très bien : on saura les trouver en temps.
Et la soirée a traîné sur le climat local, ses ouragans locaux, les humeurs des femmes, les mets cuisinés par Clarita et servis par Ulysse, le petit mousse « noirs des îles » du bord qui s’amuse comme un petit fou à servir et desservir, remplir les verres en dansant, au rythme d’une musique qu’il est le seul à entendre… dans sa tête, avec adresse et souplesse sur le pont autour de la table dressée sur la plage-arrière de la goélette couverte par le doux alizée mourant du soir qui les enveloppe.
Avant de renouveler un dernier avertissement : « Pensez toutefois que tout ce qui reste « isolé » devient suspect dans le monde des millionnaires. Encore plus, mille fois plus, chez les 1.800 milliardaires… » (bientôt deux fois plus nombreux…)
Se répète-t-il ?
« Qu’à un moment ou à un autre, il vous faudra faire rentrer des « amis » dans vos conseils de surveillance ou d’administration. »
La façon « de contrôler » les activités des conglomérats : il n’y a pas que la publication des comptes, obligatoires dans la plupart des pays surtout quand il n’y a pas d’emprunts bancaires et/ou d’appels à l’épargne-publique qui exigent d’abord une introduction en bourse.
« Je sais tout ça vous ai-je rassuré. Notez tout de même que d’une part je ne compte pas introduire mes futures sociétés en bourse, parce que je n’ai pas envie non plus de distribuer des dividendes… D’autres s’en chargeront. »
Warren Buffett, l’oracle d'Omaha ne distribue jamais de dividende, il est pourtant côté…
« Je sais aussi. Mais l’important, c’est qu’il publie des rapports : C’est son fonds de commerce. Or, moi, pour l’heure, je n’en ai pas besoin : je compte autofinancer tous mes investissements futurs dans une première étape, viens-je de vous dire. Et si rapport d’activité il doit y avoir, forcément ils seront confidentiels, parce que ça touchera à des domaines couverts par le secret des affaires… »


Junior veut bien l’admettre, dans un premier temps. « Je vous recommande toutefois d’y songer afin d’éviter de faire double-emploi des fonds engagés – un des points forts d’investissements réussis – et qu’on ne vous mette pas les bâtons dans les roues, ce qui fait perdre un temps fou. »
Paul vient de le dire et il y songera le moment venu avait-il prévenu : d’autant qu’il ne compte pas « gagner » plus d’argent que ça.
« Dans deux ou trois ans, quand les problèmes de démarrage seront résolus, en revanche, quand ce sera indispensable, ça sera fait, d’autant que de piloter une réussite, ça ne présente aucun intérêt pour moi. Je préfère innover. Vous me direz qui vous verriez à ce moment-là, n’est-ce pas ! »


Quelques jours plus tard, depuis le bord d’Eurydice, la goélette qui fait normalement du « tourisme » pour riches américains dans les îles, Paul daigne enfin communiquer avec Paris, son siège et l’amiral Gustave Morthe-de-l’Argentière, pour prendre des nouvelles de « ses affaires ».
Via le réseau Tor.
On rappelle à l’occasion que Tor est un réseau informatique superposé mondial et décentralisé, plus ou moins financé en douce, via des fondations, par des fonds secrets étatsuniens : c’est le pendant de la technologie des « blockchains » qui use de plusieurs réseaux en parallèle. Lui se compose d’une centaine de serveurs, appelés « nœuds du réseau » et dont la liste est publique et fonctionne « en série », en cascade. Ce réseau permet d’anonymiser tout simplement l’origine d’une connexion TCP. Cela peut, entre autres, servir à rendre anonyme la source d’une session de navigation Web ou de messagerie instantanée, mais aussi de contourner la censure sur Internet : il permet ainsi aux personnes l’utilisant d’accéder à des sites, contenus ou services bloqués dans certaines régions du monde. Mais il est aussi mis en œuvre dans les échanges entre lanceurs d’alerte, journalistes, avocats, dissidents politiques, organisations non gouvernementales, pour partager leurs données, en maîtrisant leur sécurité, celle de leur connexion, de leurs destinataires et de leur position.


Tous les « bleus » du système « BBR » de la CISA et quelques « roses » dont on rappelle qu’ils deviennent « verts » quand on les repère sur des sites ou blogs propres aux terroristes avant de passer « oranges » quand ils sont déjà « signalés » ou se regroupent pour former des « communautés » persistantes, en font un usage fréquent.
Car Tor peut aussi servir à des personnes ou organisations malveillantes en permettant un certain anonymat.
Cependant, l’anonymisation du flux n’est pas suffisante, car l’application peut potentiellement transmettre des informations annexes permettant d’identifier la personne émettrice : c’est pourquoi le projet Tor développe également un navigateur Web basé sur Firefox, « Tor Browser », ainsi que d’autres applications spécialement modifiées pour préserver l’anonymat de leurs usagers.
Pour cela, pour parvenir à ce résultat, Tor fait « sauter » le trafic de ses utilisateurs et utilisatrices via une série de relais. Ce procédé permet de ne pas être tracé par les sites web consultés.
Et ni Gustave ni Dimitri ne peuvent d’emblée certifier la communication de Paul, sauf si Paul use de la webcam de son ordinateur qui permettrait d’avoir une vue de son environnement.
Chose qu’il évite soigneusement de faire : de toute façon, l’œilleton de sa machine est recouvert d’un sparadrap…
Une précaution basique.


En effet, le système Tor fonctionne comme un « routage en oignon » qui fait rebondir les échanges TCP au sein d’Internet afin de neutraliser les analyses de trafic sur une partie du réseau. Les utilisateurs du réseau deviennent alors impossibles à identifier, même s’il existe une astuce technique qui a permis le démantèlement d’un réseau de de 400 utilisateurs frauduleux (cf. « opération Onymous » conduite par le FBI via Europol) et que les logiciels de la CISA recréeront ultérieurement.
L’astuce de Tor, c’est qu’à chaque relai, l’utilisateur n’a accès qu’à une liste limitée de nœuds de Tor. Chaque « client » choisit automatiquement un chemin aléatoire (il pourra en changer au bout d’un certain temps), puis construit un circuit au sein duquel chaque nœud a la propriété de ne connaître que son prédécesseur et son successeur, sans en savoir plus.
Le premier nœud du circuit est le seul à connaître l’adresse IP de l’utilisateur : il suffit d’ailleurs d’user du premier nœud pour devenir un « rose » (ou « bleu ») dans le logiciel « BBR » de la CISA et de passer à « purple », non-identifié, voire directement à « vert » quand il n’est pas encore « signalé » (à « orange » quand il est fiché) quand en retour il y a téléchargements suspects : un procédé assez simple développé par la CISA et notamment par Huyck qui s’y entend, mais qui ne permet pas l’identification formelle.
Dès le deuxième nœud, la négociation se fait par l’intermédiaire du circuit partiel déjà construit, de sorte que le deuxième nœud ne connaîtra finalement que l’adresse IP du premier nœud et du troisième lorsqu’un troisième nœud aura été ajouté et ainsi de suite. Pareil pour le chemin de retour en cas d’échanges instantanés, sauf que ça ne se fait pas nécessairement par les mêmes « nœuds ».


Les paquets d’octets à acheminer sont associés à une identification du propriétaire du circuit, la personne qui l’a construit, Huyck en l’occurrence qui en dispose de plusieurs pour l’usage de la CISA. Cette identification est un code arbitraire choisi au moment de la construction du circuit et l’ensemble des transferts sont cryptés de relai en relai. L’idée est de distribuer à chaque nœud du circuit une clef secrète chiffrée avec une clef publique dédiée à ce nœud. Après la phase de construction, chaque nœud du circuit dispose d’une clef secrète qui lui est propre et du coup ne connaît que son prédécesseur et son successeur au sein du circuit.
Pour acheminer un paquet au serveur, le client doit chiffrer son paquet de nombreuses fois, avec ou non la technologie des « blockchain », parfois trop gourmande en temps : la première fois, le client chiffre son paquet TCP avec la clef publique correspondant au dernier nœud, numéroté n. La deuxième fois, avec celle de l’avant-dernier nœud, numérotée n – 1. La troisième fois, avec celle de n – 2, la quatrième fois, avec celle de n – 3, etc. La dernière fois, avec celle du premier nœud, numéroté 1. Et la même chose se passe en sens inverse.
C’est d’autant plus facile que ça peut se faire automatiquement par les serveurs de Tor.
Impossible à « casser » en direct… et même souvent après coup !
Mais ça ralentit et nuit un peu la fluidité d’une conversation via Skype, nettement moins pour les messageries instantanées du type Telegram, ProtonMail, BBM, WhatsApp, Messages (iOS) ou Hangout, voire les japonaises, elles-mêmes déjà doublement cryptées : à peine quelques microsecondes.
Finalement, le « Charlotte » ne se révèlera pas si « amnésique » que ça, puisqu’il se manifeste de la sorte jusque sur les écrans de la CISA situés dans les locaux du Kremlin-Bicêtre, ce qui nécessite de se « rappeler » des manœuvres à faire.



(1) Cf. « Le Newvox », en attente de publication aux éditions I3
(2) Cf. « Laudato sì… », chapitre X (http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/07/laudato-si-x.html) publié aux éditions I3

lundi 30 juillet 2018

Échanges quasi-ésotériques

Chapitre dixième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

« Vous savez probablement que j’ai déjà un frère (Jacques de Bréveuil) qui est lui-même franc-maçon. Une opportunité dans sa profession pour quelqu’un de sérieux. Et malgré ce lien fraternel, il m’arrive de m’opposer à lui… Et entre nous ça peut devenir du « sévère ». Alors la grande « harmonie » des loges et des compagnons, vous savez… »
L’air de dire qu’il n’y croit pas vraiment : une dérive totalitaire reste toujours possible. Et quand c’est le fait d’un groupe qui n’est pas contrôlé par le peuple via la démocratie et ses institutions, c’est une source de danger pour la Liberté.
Les libertés publiques et les libertés individuelles.
« Nous sommes-là pour porter les valeurs de la Liberté. Nos pères fondateurs et vos Révolutionnaires dans leur sillage ont œuvré dans ce sens depuis avant l’origine de ces mouvements politiques. Ce n’est évidemment pas pour les trahir, bien au contraire. »
Peut-être, peut-être…
Ce n’est pourtant pas une légende assure son vis-à-vis : « Nous sommes tous liés par un serment de solidarité fraternelle sans condition ni limite… »
Justement : « Ce qui me gênerait, c’est d’être solidaire avec des voyous ! »
« Pas nous » s’exclame Junior n° 5 de façon presque enflammée ! « C’est notre façon de les faire rentrer dans le droit chemin quand ils en dévient… Et puis… qui sommes-nous pour en juger ? »
Ce n’est pas toujours le cas : la preuve avec le « Milton Institute of Ocean Research ». Parfois cela survient même trop tard : « Je n’aurai pas croisé sa route, il travaillerait toujours à des plans démoniaques visant à détruire l’humanité… »

Justement, le « Grand-Architecte » veillait, si on doutait encore de son absence… « Vous êtes passé. Vous avez fait le nécessaire. En temps et en heure. Imaginez donc que cet institut avait été financé par la Chine ou pire, par la Corée-du-nord ou par des chiites… On aurait fait comment pour le contrôler et lui couper les vivres le moment venu ? »
Justement, la « tête pensante » scientifique, le docteur Phîu, est toujours actif, semble-t-il.
Et il poursuit : « La perfection n’est pas de ce monde, même si justement nous la recherchons activement dans nos quotidiens, grades et fonctions. Mais soyez sûrs que sans nous, la vie sur Terre serait partout une nuit perpétuelle pour l’Homme, son essence, sa créativité, mise sous le joug d’apprentis-dictateurs démoniaques. Il y a quantités d’exemples historiques encore tout récents et même actuels pour finir de vous en convaincre.
Vous en avez d’ailleurs croisé un, il y a quelques-temps m’a-t-on dit. »

Junior n° 5 fait allusion à son « entrevue » enchainé avec le dictateur nord-coréen [1].
« Effectivement. Une histoire un peu compliquée à expliquer. D’ailleurs, j’ai déjà oublié. »
Pourquoi il n’a pas profité de l’occasion pour le tuer ?
« Mais enfin, monsieur le Chevalier Kadosh ! D’abord je ne suis pas un tueur à gage. Ensuite je ne tue que pour me défendre quand ma vie est en péril. Ou alors pour manger. Et comme je ne suis pas encore cannibale, je ne tue pas même un dictateur : il ne vaut pas plus que mon infini mépris.
Moi aussi, je suis respectueux de « l’immense diversité humaine » qui fait sa richesse. Savez-vous combien d’homme et de femme vivent actuellement sur Terre ? »
Probablement un peu plus de 7,5 milliards.
« On estime à quelques 107 milliards le nombre d’humain qu’a pu porter la planète depuis l’apparition de l’espèce il y a quelques 500 siècles. Nous ne sommes que 7 % de l’espèce qui se renouvelle génération après génération à y être aujourd’hui présents … en même temps.
7 %, c’est environ 1/14ème seulement. Nos ancêtres sont 14 fois plus nombreux que nous aujourd’hui : nous ne sommes qu’une toute petite minorité et tous autant les uns que les autres des exceptions, des « uniques » irremplaçables tout comme chacun d’eux dont on procède ! »
Il en manque un seul dans la longue chaîne des générations qui se succèdent et l’humanité, dans son entier, n’a plus du tout le même aspect.
Vu comme ça, effectivement. C’est un peu comme un verre d’eau dans une citerne. La citerne ne représente rien par rapport à la quantité d’eau douce des grands lacs. Mais quand dans cette immense chaîne, il en manque un seul, les chutes du Niagara ne seront jamais plus les mêmes, même si ça ne se voit pas.

« Savez-vous combien savent que vous existez ? » poursuit Paul.
Quelques milliers, peut-être une dizaine.
« Non pas du tout. Vous avez à peine quelques dizaines d’amis intimes, comme tout le monde avec lesquels vous échangez régulièrement et avec plaisir, sans retenue. Une ou plusieurs centaines de personnes avec qui vous avez eu une relation, personnelle ou de travail et qui vous estiment faire partie « de leurs relations ». C’est en tout cas ce qui ressort des activités de Facebook ou d’autres réseaux-sociaux. Plusieurs milliers vous ont croisé au moins une fois même de façon fugace et peut-être une petite dizaine de milliers savent que vous existez sans pour autant savoir qui vous êtes ou avoir eu droit à un seul regard de votre part. Au mieux du mieux, ils sont des dizaines de millions à avoir entendu parler de vous, un peu comme un Poutine ou le Pape dont on peut exceptionnellement savoir qu’ils existent quelle que part à Moscou ou à Rome, mais sans jamais le croiser et lui encore moins que vous de vous identifier. »
Qu’il réfléchisse : « Mais au total tous ceux qui vous identifient dans la plupart de vos qualités et faiblesses, ils se comptent sur les doigts des deux mains, pas plus. Parfois ceux des pieds en plus. Ce qui veut dire quoi ? »
Oui, quoi au juste ?

« Que vous interagissez directement avec seulement une escouade qui elle-même interagit peut-être d’escouade en escouade pour l’équivalent d’un petit bataillon. Ce n’est rien, absolument rien par rapport à l’immense multitude, même si ce bataillon interagit à son tour en direct, tous les jours, avec autant de bataillons que les vôtres et pas plus, parfois moins, ce qui forme déjà une division. Idem au niveau de la division qui représente une armée et l’armée est en contact avec d’autres bataillons d’autres divisions d’autres armées dont vous n’imaginez même pas l’existence, hors en théorie et sur le papier. »
Il veut en venir où le Paul « non-initié » qui cause des « réseaux » sans savoir vraiment ?
« En fait, vous interagissez avec tous les autres membres de la communauté humaine, là, à l’instant « T », directement ou avec quelques différés. Tous et aucun ne le sait vraiment, pas plus ceux qui n’existent plus que tous ceux qui existeront quand vous ne serez plus de ce monde. En revanche, s’il en manque un seul, un seul seulement, et c’est tout le réseau qui est perturbé. »
Ou assaini, finalement…

« Chaque vie compte, dans cette immense diversité et complexité, autant celles des dictateurs et des pires criminels, que celles des saint-hommes ou que toutes les autres. Et je reste de plus en plus persuadé que chacun qui peut se croiser au cours d’une même vie, pour le moins relativement très courte, a un rôle irremplaçable à jouer, indispensable, unique, pour tous les autres, y compris ceux qui viennent après. »
Et il n’est pas encore franc-maçon avec un pareil discours « humaniste », celui-là ?
Voilà qui étonne Junior n° 5… Comment se fait-il qu’il n’ait jamais été approché et convaincu ? Il aurait tellement pu éclairer les plus rétifs…
« C’est un choix personnel. Et je ne reconnais à personne le droit de me dicter mes choix personnels.
Ceci dit, votre dictateur, il va en faire des vertes et des pas mûres, soyez-en certain. Mais il ne sera pas le seul : tous les régimes totalitaires, y compris aux USA, en Russie, en Europe ou en Chine, génèrent forcément des difficultés difficiles à surmonter, vous verrez. Moi, je me suis contenté de lui foutre la trouille de sa vie, en plus que de lui faire une patte folle à réparer, comme de la monnaie de sa pièce de ce dont il était responsable sur l’état de santé de Florence. Ce que vous n’ignorez pas, j’imagine. »
Puisque c’était à l’occasion de l’opération de chirurgie reconstructive à San Francisco que Florence s’était jetée dans les bras de Junior…

Quant à la « recherche de la perfection », Junior n° 5 n’en cause pas plus. Pourtant, l’un et l’autre, peut-être plus l’un que l’autre, puisque l’un sait alors que l’autre fait seulement confiance à des « croyances » qui prévoient l’ère qui s’ouvre à l’humanité, qui jusque-là n’est pas vraiment un chemin de paix et d’harmonie entre tous ces hommes et leurs « réseaux », va voir éclore une nouvelle humanité rêvée par « les anciens » et reprise par les « initiés », y compris « maçons ».
« Une ère où les hommes auront enfin ouvert les yeux. Ils ne seront plus enfermés dans leurs têtes, dans leurs cités, leurs régions ou pays, dans leurs dogmes. Ils découvriront, dès aujourd’hui d’ailleurs, que ce qui frappe l’un blesse l’autre.
Après avoir conquis le ciel, après avoir pu s’enfoncer sous les eaux, ils seront « poissons », ils volent déjà plus haut que les oiseaux, et de là ils communiquent entre eux avec un esprit si grand ouvert qu’il recueille tous les messages où tous les rêves sont partagés. L’humanité va savoir « l’esprit » de toute chose, pour déjà percer les secrets des dieux anciens, devenant capable d’enseigner le savoir à la multitude des hommes.
Ils sont déjà nombreux à « agrandir » et perfectionner le corps de l’homme.
L’homme cède, au fil du temps, à la femme, l’autre moitié de l’humanité, sa place naturelle, pour qu’elle devienne la grande maîtresse des temps futurs, répandant la douceur tiède de la mère, étant beauté après la laideur des temps barbares… »
Un dire que Junior reconnaît pour être une « actualisation » d’une prophétie millénaire, celle de Jean-de-Jérusalem »…
Et il complète en déclamant : « On aimera et on partagera plus que jamais auparavant, on rêvera et on enfantera encore et encore des rêves toujours plus magnifiques les uns que les autres.
Une ère de communion, de fraternité va s’ouvrir sur des « jours heureux » et l’humanité deviendra sage pensant aux lendemains.
Demain encore plus qu’aujourd’hui, on sait tout du monde, de l’univers et de son corps, du plus petit au plus étendu. On soignera la maladie avant même qu’elle n’apparaisse, on va comprendre qu’il faut s’entre-aider pour maintenir et améliorer l’environnement, la paix et l’harmonie. Le désordre va s’ordonner : C’est le bon chemin.
Chacun va se convaincre que tous les vivants sans exception, y compris les pires d’entre eux, sont porteurs de lumière, qu’ils sont toutes et tous créatures à respecter infiniment afin que les Lumières ne soient jamais éteintes. »
Mais ce n’est pas un sujet que veut aborder Paul avec Junior.
Pas aujourd’hui.

Paul préfère redire « sa vérité » à un « initié » qui en sait probablement plus : « Monsieur le Chevallier Kadosh, je n’y reviendrai pas. Depuis l’origine de l’Univers, il y a l’énergie. L’énergie s’est réfugiée dans des « puits », matière et antimatière, selon la géniale équation du glorieux Einstein. La matière s’est agglomérée sous forme de particules, qui se sont à leur tour agglomérées en molécules. Vous savez tout ça. Il y a donc les quatre éléments fondamentaux des anciens : en fait deux seulement si on regroupe la matière air-eau-terre selon leur degré de fluidité en une seule. Et le feu, qui reste l’énergie. Avec l’énergie, apparaît la vie, le cinquième élément. La vie, la conscience, les sentiments, amour/haine. »
C’est synthétique jusqu’à la simplification extrême…
« Il n’empêche. Vous le savez probablement mieux que moi : si les sociétés humaines se sont organisées au fil du temps en « réseaux », et j’en compte une bonne dizaine « d’influente » pour s’immiscer partout où des intérêts économico-politiques sont à défendre… »
Lesquels ?
« … ils s’entremêlent, mais vous avez globalement les USA et leur puissance, militaire, diplomatique, financière, ses banquiers, ses industriels qui se frottent et se frittent avec leurs collègues et concurrents ; et « secrète » avec la CIA, la NSA, etc. et leurs réseaux. Vous comptez avec les mêmes dans les organisations internationales, ONU, l’Otan mais tout autant la Trilatérale, le groupe Bilderberg, les différents Davos qui existent autour du monde ; plus les « sionistes » qui s’appuient sur toutes les autres. Et toutes leurs OGN, financées par les uns et les autres, ce qui fait du monde.
Je n’omets pas vos réseaux transversaux de maçonnerie, les « spéculatifs » qui formulent avec les universitaires et chercheurs les dogmes de demain, et vos « opératifs » qui orientent tout le reste,  il reste deux qualités, seulement deux, mais une infinité de nuances entre les deux, entre les « nuisibles » et les autres, « bienveillants » et « malveillants ». Et je ne vois que les réseaux de curés du Vatican pour être des « bienveillants » ultimes » finit-il par dire.
Mais encore : « Notez que les uns et les autres sont indispensables. En revanche, les « nuisibles » détruisent, alors que les autres construisent. Et il n’y aurait pas de construction et de reconstructions sans destruction préalable.
Avec Milton, pour que les choses soient claires, tout comme avec Risle et ses sbires, j’ai parfaitement compris d’avoir à faire à des « nuisibles ». Comme ils en voulaient l’un et l’autre à ma propre existence, au même titre que William qui a commandité l’assassinat de votre père et d’un flic du FBI, ils ont été « effacés » des effectifs sans même que j’aie eu le moindre remord, comme si ça allait de soi.
Le coréen est peut-être un nuisible, au moins pour un temps, mais pas pour ma pomme : il voulait seulement que je travaille pour Pékin – ce que j’ai fait après avec le prototype suborbital « Nivelle 002 » – et c’est moi qui suis allé à lui, juste pour lui montrer les bonnes manières, tout dictateur « malveillant » qu’il est…
Capito ? »
On ne peut plus clair…


(1) Cf. « Mains invisibles – II » (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/08/chapitre-xv-depart-pour-la-coree-44.html) publié aux éditions I3

dimanche 29 juillet 2018

Junior n° 5 en chevalier Kadosh

Chapitre neuvième

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

En revanche, « Junior n° 5 » de chez les Harrison est très vite au courant via les loges maçonniques de la côte-ouest, résultat de la mise en alerte datant de la disparition de Paul à New-York il y a plusieurs mois de ça. Junior redoutait, et redoute encore, de possibles actes de malveillance de la part de Paul qui aurait pu garder quelques rancœurs  de son aventure avec la mère de ses gamins.
Il faut d’ailleurs qu’il s’en assure et « démine » au plus vite la situation et, par conséquent, localiser l’oiseau.
C’est justement son statut de « nouveau-milliardaire », qui ira causer par la suite quelques tracas à Paul, qui va permettre à Harry « Junior n° 5 » de briser la glace et d’entrer en contact avec Paul en premier et par-dessus la tête de tout le monde.
On le sait d’abord en escale à Londres, rapatrié par avion militaire régulier, pour un petit « entretien » avec les services de sa majesté qui souhaitent le débriefer, puis une escale à Miami où le dernier des Harrison le rate de peu, enfin Phillipsburg où le milliardaire californien atterrit en jet privé quelques heures après l’arrivée de Paul sur son yacht.
Et il finit par embarquer pour la soirée à bord d’Eurydice, la goélette de 45 mètres « hors-tout » qui stationne à Saint-Martin, côté hollandais de l’île.
On dirait que Paul n’a plus vraiment sa tête. Non pas que le cerveau ne fonctionne plus aussi vite et aussi bien, mais il a la parole devenue rare.
Ces mois d’absence l’auront considérablement vieilli : ça se voit au premier coup d’œil.
« Bienvenu au club, mon cher Paul ! »

Quel club ?
« Celui des quelques 1.800 milliardaires en dollars que porte cette satanée planète cette année… »
Paul compte en euros et il a des associés minoritaires à désintéresser : il n’y est pas encore…
« Peu importe. Toutes mes félicitations. Mais, vous n’avez pas l’air d’être surpris : depuis quand le saviez-vous, mon cher Paul ? »
Paul ne sait plus s’il lui faut encore compter en année ou en semaine.
« Ce que je sais, c’est que vos confréries n’y sont pas pour rien. »
Effectivement bien renseigné…
« En effet, en effet… Une histoire un peu compliquée à expliquer. C’est en relation avec vos élections présidentielles de l’année prochaine. »
Ça aussi, Paul sait déjà pour avoir lu pendant plus de 5 ans « d’escale » à bord d’un vaisseau intergalactique plongé dans le futur, l’histoire du monde et de sa propre époque – jusqu’à ses propres nécrologie et biographie complètes – pour être au courant de ce que retiendra l’Histoire dans ses grands et « petits » aspects…
Mais c’est une autre histoire [1].
« Il faut comprendre que le monde coure à sa perte si on laisse faire les peuples et leurs vues-basses. »
Décidément, les « maîtres du monde » se dispensent de tout principes démocratiques élémentaires en pense Paul : « Je sais qu’entre le brexit, l’échec de l’Italien, la panade dans laquelle se débattent les grecs et l’élection de votre futur président, vous avez décidément drôlement perdu la main… Mais pourquoi vouloir la reprendre en France, spécialement pour vos « petites-expériences » de manipulation des démocraties ? »

Parce que c’est la porte d’entrée du continent européen, mieux que tout autre. « Passer par le pôle ou la côte occidentale du pacifique, ça fait un peu loin. Quant aux anglais, ils viennent de larguer les amarres. » L’Allemagne c’est plus loin et sa façade maritime est étroite et d’accès compliqué. La péninsule ibérique est obstruée par le massif des Pyrénées et l’Italie en passe forcément par le détroit de Gibraltar pour rester coincée derrière un autre « barrage naturel », le massif des alpes.
Les plaines de France et du Benelux s’ouvrent en revanche tout droit vers l’est jusqu’aux collines de l’Oural et même jusqu’au détroit de Béring à travers les steppes sibériennes une fois l’obstacle dépassé : c’est autrement plus fréquentable…
« Et vous le savez, la cible de ce jeu de Go géopolitique mondial, ça reste la Russie pour défendre le monde-libre … »
Version bipolaire qui touche à l’autisme : à ce jeu-là, l’empire du milieu, ça reste la Chine, quoiqu’on en dise partout ailleurs, et tous les autres tournent autour. Ce sont eux qui se sentent « encerclés » de toutes parts. Alors que l’Histoire retiendra surtout qu’il y a eu « un monde d’avant » et qu’il y aura « un monde d’après » où toutes ces affaires de « jeu de Go » seront devenues obsolètes…
« Que me voulez-vous, Monsieur Harrison que vous vous précipitez pour me voir avant tout le monde ? »
La paix.

De quelle guerre veut-il parler ?
« De Florence. Il se trouve que nous avons au moins en point commun parmi d’autres : celui d’avoir le même goût pour les mêmes jolies femmes. »
Et le fat, ne sait même pas à quel point…
« J’ai su vous l’enlever, mais je n’ai pas su la retenir. Je m’en veux et si j’avais su cette issue-là, je n’aurai même pas essayé de la séduire. C’est un échec que je regrette furieusement et je voulais vous en faire part toutes affaires cessantes pour m’en excuser auprès de vous. »
C’est élégant en juge Paul, un sourire en coin.
« Ah, cette affaire de femmes », fait-il faussement étonné. « Vous savez, Harry, nous avons un dicton, forgé par des dizaines et des dizaines de siècles de sagesse populaire qui dit « ce que femme veut, Dieu le veut. » C’est elle qui vous a choisi. Vous n’y êtes pour rien et ni le premier ni le dernier. Moi de même. Alors… »
Non, mais ce n’est pas ce qu’il voulait dire : elle n’y est pour rien s’il n’avait pas pris l’initiative.
« Mais c’est dans l’ordre des choses ! L’homme propose et c’est la femme qui dispose chez les gens bien-élevés… Vous devriez plutôt vous inquiéter de mon « petit-séjour » aux îles Chagos de ces derniers temps. »
Décidément… Paul fait allusion à quoi ?
« Je dois vous avouer que je me suis laissé dire que quelques « milliardaires-visionnaires » y finançaient un institut médical assez spécial qui comptait rendre les femmes, que vous aimez tant, parfaitement stériles grâce à un virus aérobique à mettre au point… »
Ah ça… !

Junior n° 5 redoutait le pire : il doit faire face à une procédure de divorce dès le jour où sa première épouse a pris connaissance de son aventure avec la ravissante Florence-la-française. Et ça risque de devenir … « saignant » et éprouvant au fil du temps. Il faut compter aussi avec sa propre mère, Alexandra qui est devenue l’alliée objective de son épouse éconduite par on ne sait quel miracle – alors que les deux femmes ne pouvaient pas s’encadrer jusque-là – ainsi qu’avec sa belle-mère, Vanessa, la seconde épouse de son père qui se retrouve elle aussi sur les rangs à soutenir Karen !
Un imbroglio familial infernal qui prend une ampleur telle que les Chagos, à côté, c’est vraiment le cadet des soucis de la côte-ouest.
Ce que Junior ignore de toute façon, qui pourrait expliquer ses déboires actuels et à venir, c’est que les trois femmes de son entourage direct dont il se plaint ont toutes fait le détour par les flancs d’Eurydice pour venir gouter « des charmes » du « french-captain-Paul »…
Il y a plusieurs mois de ça.
Paul reprend : « Le Milton Institut n’est plus. »

Quelques millions envolés ? Pas de quoi déterrer la hache de guerre.
« Vous êtes bien léger avec des tombereaux d’argent qui aurait pu être mieux utilisés pour soulager la misère d’au moins une partie de l’humanité. »
Paul ne comprend décidément rien à rien : « Qu’est-ce quelques millions quand on en possède et en gère des dizaines de milliers ? Je crois savoir que vous avez déjà fait le même type d’opération avec la fondation du professeur Risle. Mon père, qui vous tenez en grande estime, m’en avait parlé. Vous en a-t-il fait le reproche ? »
Une entreprise criminelle qui servait de riches clients en organes neufs « arrachés », c’est le mot, à des personnes « décédées prématurément » en vue de les leur greffer [2].
Le tout sous couvert d’une fondation, tout ce qu’il y a de plus honnête et « scientifique », désormais gérée par les autorités canadiennes.
Non, jamais, effectivement…

« Je vais vous expliquer : quand on met de l’argent dans ce type de recherche ou d’entreprise, ce n’est pas pour en user ou en abuser, mais pour les contrôler, savoir, se tenir au courant. Et il vaut mieux que ce soit les citoyens eux-mêmes, quand ils en ont les moyens et l’appétence, qui fassent directement ce contrôle, plutôt que quelques despotes élus par les peuples qui n’en font qu’à leur tête et peuvent basculer rapidement dans des pratiques totalitaires et meurtrières derrière le faux-nez du « bien des peuples », justement.
Voyez donc ce qui nous attend dès le mois de janvier prochain aux United-states.
Voyez donc l’incapacité de vos gouvernants en France depuis de si nombreuses décennies : tout le monde en a marre tel que même les français pourraient voter demain, c’est une quasi-certitude, pour la peste blonde ou celle, rouge, du populisme, et faire basculer tout le pays dans un totalitarisme suicidaire.
Vous imaginez que les United-states aient les moyens de débarquer sur vos plages de Normandie une nouvelle fois pour sauver le monde-libre ?
Soyez sérieux, Captain. Il vaut infiniment mieux l’empêcher tant que c’est encore possible. »
Beau plaidoyer en convient Paul pour lui-même.
D’autant que lui sait déjà le résultat du scrutin du mois de mai prochain… et ses faiblesses intrinsèques.

Mais si « eux-mêmes » dérapaient, qui les arrêterait ?
« Vous nous insultez, mon cher Paul ! Nous ne sommes pas élus, mais « initiés ». C’est un long parcours d’apprentissage aux et vers les Lumières. Beaucoup échouent parce que nous nous autocontrôlons en véritables « fratries ». Entre deux frères, on peut tout se dire sans qu’il n’ait autre chose que du respect réciproque dans des buts communs d’humanisme. J’insiste : c’est l’avenir de l’humain, de la vie elle-même et de l’humanité dans son immense diversité qui sont en jeu et qui nous motive. Loin des travaux de « chercheurs-déviants », soyez-en certain.
Voyez, le parti des soviets fonctionnait à l’origine selon le même critère de « tous égaux », quel que soit son grade et sa fonction dans la hiérarchie du groupe entier. »
C’est resté dans le PCF où le tutoiement entre « camarades » est le signe d’allégeance à la communauté et à ses objectifs de lutte des classes. Où toutes les décisions sont préalablement débattues, horizontalement, verticalement, transversalement avant d’être « bouclées » et de passer en phase d’exécution.
C’est toujours le cas dans les fratries maçonniques.

Mais justement l’exemple des soviets est obsolète : il a sombré dans la dictature d’une poignée. Puis d’un seul.
« C’était le travers possible que l’on tente de corriger, car il est toujours possible. Voyez-vous, mon père était Souverain Grand Inspecteur Général, membre respecté du Conseil suprême du rite écossais ancien et accepté qui les réunit. Je suis moi-même récemment devenu Chevalier Kadosh après avoir été Prince de Jérusalem. De membre du Chapitre, nos « ateliers rouges », j’ai intégré le Council, dit aussi « ateliers noirs » par opposition « aux ateliers verts », les loges dites de Perfection et de nos loges dites « symboliques » qui regroupent les apprentis et les compagnons confirmés sous l’autorité d’un maître. Eh bien croyez-le ou non, mais jamais mon père n’a eu à imposer une décision qui n’avait pas été préalablement et collectivement débattue à la lumière de nos principes humanistes.
Vous-même, il paraît d’ailleurs que vous auriez déjà le grade voulu pour être détenteur des plus grands secrets de l’univers… »
Et même plus que ça depuis peu, beaucoup plus. Mais Paul n’est jamais « passé sous le bandeau ». Et ses secrets, il les garde pour lui : bien trop dangereux pour l’humanité toute entière !

À la limite, ça passerait peut-être dans un roman : il devra un jour rencontrer son biographe, dont Paul sait désormais, pour avoir lu les quelques épisodes des « Enquêtes de Charlotte », que Gustave l’avait croisé en personne au moins une fois, le 13 juillet 2012, à la Closerie des Lilas à Paris [3]. Lui faire savoir au moins comment il est « manipulé » dans « ses créations » littéraires…
Car si celui-ci lui est non seulement utile, Paul sait également que c’est lui, Paul, à l’occasion d’une de ses « futures missions » du et dans le futur, qui aura l’occasion de lui mettre le « pied à l’étrier ».
Il n’y a pas de hasard dans cette affaire : Paul aura non seulement « piraté » son premier blog en 2008 mais il l’aura de plus mis dans le viseur du « Capitaine-Haddock » qui lui-même l’aura indirectement épaulé pour mettre en ligne « Opération Juliette-Siéra » qui retrace l’essentiel des activités de l’agent « hors-normes » dit « Charlotte » [4].
Autrement dit, lui-même…
Et c’est ensuite et « indirectement » qu’il renseigne I-Cube sur le propre devenir de son personnage, maintenant qu’il est tracé…
Très utile, jusqu’à ce que cet auteur, qui se prend pour un génie de la méthode « hypothético-déductive » appliquée, s’éteigne un jour à son tour.


(1) Cf. « Ultime récit », sommaire (http://flibustier20260.blogspot.fr/2017/09/ultime-recit-chapitre-zero.html) publié aux éditions I3
(2) Cf. « Au nom du père – tome I ». Sommaire (http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/07/au-nom-du-pere-tome-i.html), publié aux éditions I3
(3) Cf. « Mains invisibles », chapitres 1/5 à 5/5 (http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/07/prologue-15.html) publiés aux éditions I3
(4) Cf. « Opération Juliette-Siéra », sommaire (http://flibustier20260.blogspot.fr/2010/07/operation-juliette-siera-00.html) publié aux éditions I3