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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 3 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (2)

II - Le « D-Day » de Paul de Bréveuil (1)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Le 5 juin, le Président Makarond est en déplacement sur les côtes anglaises pour commémorer le départ des troupes anglosaxonnes de l’opération « Overlord » du lendemain en 1944.
Il franchira le Channel dans l’après-midi pour inaugurer un monument mémoriel devant la prison de Caen en hommage aux résistants de la région, ceux exécutés par l’occupant.
Et il passera « discrètement » la nuit dans l’hôtel de Paul « Les collines de Cabourg » pour poursuivre son tour « mémoriel » le lendemain matin.
 
Je suis arrivée sur place pour le déjeuner : il y avait bien une ou deux compagnies de CRS qui cernaient déjà un large périmètre autour de la propriété et contrôlaient tous ceux qui passaient par l’une des deux voies d’accès !
Papiers, laisser-passer, attestation d’assurance, permis de conduire, carte grise et même vérification des feux de positionnement et clignotants. J’ai seulement échappé au contrôle d’usure des pneus.
De toute façon, c’était une voiture de location d’une agence Deauvillaise…
Une Zoé, qui fait même du bruit pour se signaler sur la route alors qu’elle n’a que des moteurs électriques.
Sommaire, mais suffisante pour ce que j’avais à en faire.
 
Je suis accueillie par Gustave déjà sur place depuis deux jours dans des locaux en effervescence : même Mylène avait laissé tomber ses fourneaux de « Chateau-sur-Cher » pour venir aider et encadrer l’équipe sur place. Elle en profitera pour « aménager » la carte proposée par le restaurant « Chez les filles ».
Un enfer, paraît-il : il y a des flics partout qui vérifient le moindre recoin de la propriété, des caves au grenier, les chambres, les cuisines et les jardins !
Et une batterie de missiles anti-aériens Crotale plantée sur le sommet de la colline, qui aura labouré la pelouse finement « peignée et tondue », pour se positionner…
Ils craignent quoi au juste ?
Si ça se trouve, il y en a également une dans les jardins de l’Élysée !
 
Des tentes sont érigées sur la pelouse d’accès pour abriter les CRS durant la nuit et entre les « relèves », et surtout leur « roulotte » dans des conditions « luxueuses » pour eux qui sont habitués à camper n’importe où.
Paul émergera sur le tard, à pied depuis le sous-bois situé en haut de la colline, probablement venu de son « Bunker », vérifier que tout est prêt pour recevoir le Président pour la nuit.
 
Et celui-ci se pointe en début de soirée entouré de son escorte de G-men et de motards.
Gustave a revêtu son uniforme d’apparat alors que Paul reste en baskets, jean et polo.
Moi, j’aurai mis un chemisier à peu-près potable et repassé, au moins !
Les présentations sont vite faites : il n’est accompagné que de son aide de camp en costume-cravate et de sa petite troupe qui investit à son tour leurs chambres.
Ces deux-là sont nettement plus petits que moi qui fait déjà « minuscule » quand je suis encadrée par Paul, une armoire à glace normande, carrure de rugbyman ou de catcheur et Gustave, un grand échalas d’un presque double-mètre, qui flotte un peu dans son uniforme : un effet visuel qui touche au comique.
Le Président logera dans la grande chambre située au premier étage avec ses gardes du corps plantés dans les couloirs et les autres dans les ailes du bâtiment et autour de la piscine impeccablement nettoyée pour l’occasion.
Et très vite, nous sommes cinq à nous retrouver autour d’une table pour dîner.
Lui et son secrétaire, Gustave, Paul et moi.
L’auguste invité remercie Paul de son détour et le félicite d’avoir une si belle propriété.
« C’était à mon grand-père. Ma femme l’aura seulement réaménagée. »
 
« Ravi de vous revoir, en tout cas, Capitaine » fait-il à l’adresse de Paul qui se tient en face de lui. « Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier depuis notre première rencontre… »
Le seul qui se demande de quoi il s’agit, c’est le secrétaire particulier, qui prend juste quelques notes sur un cahier d’écolier.
« Mais je compte me rattraper dans les prochaines semaines. »
Il évoque alors son intention d’élever Paul au rang d’officier de la Légion d’honneur sur les quotas présidentiels lors de la promotion du 14 juillet prochain.
« Je n’ai fait que ce qu’il y avait à faire au moment où ça devait être fait… »
Il n’empêche : « Je vous dois une sacrée fière chandelle… Y en aura-t-il d’autres, par hasard ? Parce que reste un mystère à éclaircir : comment saviez-vous ce qui allait se passer ? Quelle source vous aura informé dans le détail, Capitaine ? »
Je sens que Gustave va s’énerver : Paul est Capitaine, mais de frégate. Soit l’équivalent d’un lieutenant-colonel dans l’armée de terre (et l’aviation).
Et on s’adresse à ceux-là par le terme de « Commandant », ou « Mon commandant » si on est un subalterne moins gradé…
 
« À plusieurs questions, plusieurs réponses, Monsieur le Président…
Pour la première, vous verrez bien. Je ne peux pas vous en dire plus.
Pour la seconde question, et pour vous être honnête, j’ai deux réponses possibles : la première reste notre logiciel BBR, celui qu’a vendu dans mon dos l’amiral ici présent sur votre invitation… pressante ! »
Raclements de gorge de Gustave et du Président…
Le second se souvient très bien du contrat « Pamentir » pour lequel il avait signé une autorisation en qualité de ministre sis à Bercy. En fait une dérogation exceptionnelle au régime propre aux entreprises « d’intérêts stratégiques » qui interdit leur cession à des étrangers, tout en contournant également la loi « Florange ».
Tout le monde était pressé ce jour-là et le futur président avait un besoin urgent de financer sa campagne présidentielle…
De toute façon, il ne pouvait rien refuser aux américains, ni ou groupe Bilderberg qui avait suggéré l’opération au profit du NSA[1].
 
« Ça vous a rendu immensément riche, si je ne m’abuse… »
« Juste pluri-millionnaire, parce que j’avais des minoritaires à désintéresser. »
Et le paiement des impôts dus par l’acquéreur, ça aide, non ?
« Vous savez comme moi qu’ils ont été arrêtés par vous-même à un montant symbolique. Ce n’est pas ce qui m’a rendu « immensément riche », mais ce que j’en ai fait ensuite. Il faut d’ailleurs que vous organisiez une tournée dans nos territoires ultra-marins de l’océan-Indien : je vous montrerai discrètement dans quoi j’investis pour l’avenir de notre espèce… »
L’océan-Indien ?
« Si ça vous intéresse, naturellement… »
Le Président fait signe à son « scribe » de noter pour lui cette invitation.
 
« Un détail que je ne saisis pas très bien : si ce logiciel « prédictif » a été cédé aux américains avant mon élection, comment a-t-il pu fonctionner après celle-ci ? »
« L’amiral Morthe-de-l’Argentière a vendu, sous la pression, ce qu’il avait en magasin. La version 1.0 et la base de données qui allait avec, moyennant quoi on gardait une licence pour nos usages personnels.
Depuis on développe une autre version, totalement différente de la précédente. »
Ah ?
« Comprenez, Monsieur le Président, au démarrage il était juste question de « tracer » les comportements suspects détectables. Et de « cartographier » toutes les menaces possibles en temps réel autour d’un périmètre donné.
Dans la version 2.0, on fait l’inverse : on recense tout ce qui laisse une trace et même ce qui n’en laisse pas avec l’aide d’une IA qui étend son réseau sur tout l’hémisphère nord du globe.
Certes, on a encore quelques difficultés avec l’Asie, mais la Chine et le Japon sont « craquables » à souhait et bien fournis en données.
La Corée aussi, sauf celle du Nord pour le moment assez imperméable parce que mal équipée.
La bestiole butine toute seule toute la journée et sans répit, une vraie petite merveille…
Et puis on repère des « concordances » et des « anomalies » qui donnent l’alerte. »
Et ça fonctionne ?
 
« On en est aux balbutiements, mais ça a fonctionné en ce qui vous concerne. Après, je n’ai eu plus qu’à intervenir sur le lieu et à l’heure où nous nous sommes croisés une première fois… »
Raclements de gorge de Gustave : il n’a aucun souvenir de cette « manipulation » là…
« Mais je ne suis pas certain de pouvoir le refaire : depuis vous avez mis en place un tel système de protection autour de votre personne et de votre Palais que je présume qu’il devient impossible d’y pénétrer subrepticement.
Tant pis ou tant mieux pour vous, mais ne comptez plus trop sur moi pour venir faire le ménage dans vos écuries… »
Elles ont été nettoyées de fond en comble, lesdites écuries.
« Partiellement seulement. Il reste de grosses lacunes, notamment dans le personnel politique et technocratique qui vous entoure. Vous ne le savez pas, mais l’une de vos faiblesses, c’est que vous restez vraiment très, très mal entouré, même sur la plan politique ! »
 
Oui : la plupart reste des amateurs. Ils se forment « « sur le tas ».
Paul fait-il une allusion à quoi en particulier ? « Benhallal » par exemple ?
En réponse, il reste volontairement évasif, et dit, avec un grand sourire : « Vous verrez bien, Monsieur le Président… »
N’y avait-il pas plus simple et juste faire état d’une alerte préventive ?
« Probablement. Mais je n’avais pas le choix compte tenus des délais. C’est ce qui m’a décidé à intervenir directement, ne serait-ce que pour vérifier que le logiciel fonctionnait correctement. Il ne se serait rien passé, vous ne m’auriez même pas vu ! »
Et alors… la seconde réponse ?
 
Mylène, toute émue, fait servir les entrées, des homards décortiqués coupés en rondelles accompagné d’un vin sec et parfumé d’entre-deux-mer, non sans avoir débarrassé les coupes de champagne Dom Pérignon millésimé « vintage 2004 », livré la semaine dernière seulement et ses coupelles d’amuse-gueules qui allaient avec…
« On entre dans de la science-fiction, figurez-vous, Monsieur le Président. Et je vous prierai de demander à votre secrétaire de poser son stylo et d’arrêter l’enregistrement sur son phone. C’est du « off ultra-higt-security » ! »
Les deux hommes se regardent et le secrétaire s’exécute.
« Je vous ai présenté Alexis comme ma biographe « officielle ». Elle est là pour témoigner pour le futur. Pas n’importe lequel, mais le mien, exclusivement. »
Comment ça ?
« J’ai déjà un biographe, mais officieux et qui a l’inconvénient de ne pas être assez précis sur ce que j’ai à faire. Parce que dans mon futur, j’accède ainsi à ce que j’aurai fait et qui me reste encore à entreprendre… »
Là, ils ne comprennent pas très bien autour de la table…
Sauf moi, pour une fois !
 
« Imaginez, Monsieur le Président que vous ayez accès depuis votre arrivée à l’Élysée à toutes les mesures que vous allez devoir prendre durant votre quinquennat, toutes les trahisons dont vous serez victime, tous les coups-fourrés de vos adversaires et leurs effets dans le temps.
Imaginez que vous sachiez avant même que cela n’arrive les difficultés que vous auront procuré Benhallal, les « Gilets-jaunes » et les suivants à venir. Que faites-vous ? »
Il contournera ces difficultés.
« Voire, au mieux, je les éviterai en prenant la précaution que ça n’arrive pas si les effets sont vraiment néfastes pour le pays… »
« Et qui vous les rapportera, à votre arrivée au pouvoir, pour que vous les évitiez ? »
« Personne, puisque si vous les évitez, elles n’existeront dès lors même pas ! Pas votre biographe ni encore moins un quelconque historien… »
Il ne comprend pas.
Et là, je dois dire qu’il n’est pas le seul.



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit », aux éditions I3 
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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