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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 11 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (10)

X - Opération Borozinov (1)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Ladite « opération », en deux volets, aura été finalement initiée ce soir-là, alors que les délégations se préparent à se séparer en bon ordre.
Le contre-amiral d’active Sergueï Borozinov, francophone pratiquement sans accent, justement choisi pour cette raison pour accompagner la délégation russe, offre au vice-amiral de réserve Morthe de l’Argentière un cigare et du feu sur le chemin de retour qu’ils empruntent à pied jusqu’à la côte pour rejoindre les voitures.
« Ravi de vous croiser ! »
De même : deux marins qui apprécient l’un et l’autre les choses de la mer, leur terrain de chasse et de bataille habituel, sont forcément ravis de se rencontrer sur… la terre ferme…
« J’ai entendu dire des choses étonnantes sur l’un de vos subordonnés. »
Gustave n’y est pas sur le moment, bien qu’il eût été prévenu… Il s’agit de Paul et Paul est devenu son patron… Un détail qui l’aura dérouté.
Il faut que Borozinov précise pour que Gustave comprenne de qui il s’agit, alors qu’il précisait qu’il n’était plus d’active, seulement conseiller épisodique.
« Je sais », rétorque le Russe.
 
« Vous êtes probablement au courant des dessous de l’affaire Skripal[1]. »
Partiellement.
« Une affaire probablement stupide initiée par notre FSB sous couvert de notre GRU. J’ai eu à enquêter sur le sujet et en faire un rapport à destination du Kremlin, sous couvert de la marine. »
Gustave fait l’âne pour avoir du son comme il a été prévu puisqu’il a été mis au courant par Paul, mais reste encore très dubitatif et là, tout d’un coup, l’ensemble prend forme et cohérence dans son cerveau. Il va devoir s’ouvrir pour faire les révélations commandées par Paul et pour lesquelles il aura été briefé durant les dernières semaines.
« Notre agent a des talents particuliers. »
« Probablement, mais lesquels en particulier ? »
Entre autres, celui de se mettre tout seul dans des situations impossibles « et non commandées » pour s’en tirer malgré tout.
« Mais, mais… je veux parler de ses… prémonitions ? »
Gustave se tient silencieux ou alors ma liaison est coupée…
 
Le Russe réamorce : « Il a fait des déclarations à notre officier qui se sont révélées être exactes. La mort suspecte d’un officier général du GRU et même le décès du capitaine Igor du FSB… Comment s’y est-il pris ? »
L’effroi feint de Gustave…
« Il n’y est pour rien, voyons ! Probablement devez-vous chercher les causes de ces morts dans vos propres services. Des histoires de « règlement de comptes », j’imagine, après les effets des … « contrariétés » autour de cette affaire d’empoisonnement ratée. »
Oui, mais comment savait-il tout cela avant qu’elles ne se produisent ?
« Déduction ou autre chose ? Mon Président apprécierait d’en savoir un peu plus… »
Probablement les deux.
« C’est très certainement le fait d’une intelligence hors norme au fonctionnement très efficace. »
Ah ?
« Seulement ça ? »
Non pas.
 
Alors quoi ?
« C’est un esprit scientifique très pointu. Que j’ai eu sous mes ordres comme simple pilote de chasse. Assez habile aux commandes d’un avion, mais ce n’est qu’un des aspects de ses immenses talents. »
Comme prévu, le russe est désormais alléché, « amorcé » : il faut lâcher un morceau plus gros pour le ferrer.
Mais encore ?
« Eh bien je ne peux pas tout vous dire – secret défense oblige – vous comprendrez. Mais il est capable de prévoir l’avenir assez précisément avec ses logiciels prédictifs. »
Là, le russe a vraisemblablement le cerveau qui se met à bouillir.
Comment ça ?
« Comment croyez-vous que nous soyons capables de déjouer des attentats par dizaines depuis plusieurs années malgré la menace islamiste toujours autant d’actualité ? »
Là, ça fait mouche.
 
« Pour tout vous dire, il savait qu’en faisant savoir à votre chancellerie que je serai présent, vous y seriez également. Autrement dit, notre conversation était prévue, sinon voulue. »
La bouche du Russe reste nettement entrouverte quelques longues secondes, se sentant pris dans une nasse qui le dépasse.
Il est parfait. Paul d’abord. Gustave ensuite.
« Voulue pour quelles raisons ? »
Il n’a pas entendu le Président Makarond ?
« Il s’agit de vous dire qu’au lieu que nos nations se chamaillent en permanence, il serait peut-être temps qu’elles collaborent. »
Mais elles n’ont pas les mêmes intérêts géostratégiques, tout le monde sait ça.
« Peut-être… Peut-être avez-vous raison. Mais pour l’heure seulement.
Votre pays va être traversé par quelques crises desquelles il va s’en sortir grâce à ses atouts mais aussi ses faiblesses. Le nôtre aussi…
Vous-même allez recevoir l’ordre d’organiser un « coup tordu » sous fausse bannière contre notre agent. »
Le Russe n’a rien reçu de tel, comme instruction. Seulement de « vous tirer les vers du nez, comme vous dites à Paris ».
« Oui, mais il y a une suite. Plusieurs mêmes. Jusqu’à ce que vous arrêtiez et que vos autorités acceptent la main tendue par notre Président.
C’était cela l’objectif de cette réunion bilatérale. Vous avez besoin de nous, les européens occidentaux, et nous nous aurons besoin d’ouverture à l’Est. Pas immédiatement, mais plus tard : c’est prévu comme ça ! »
 
Des prédictions … « scientifiques » ou des préconisations… politiques ?
Autrement dit, de l’esbrouffe ou des analyses géostratégiques ?
« Non, non. « Charlotte » a les moyens technologiques de connaître l’avenir. »
Ah ça ? Et comment ça ?
« Ne me le demandez pas, il ne partage pas tous ses secrets. Je n’en sais donc rien, mais… »
Mais ?
« … Comment vous dire, car c’est assez étonnant voire incongru pour notre époque, mais il semble savoir ce qu’il va lui arriver durant des années.
D’ailleurs, vous en aurez encore la preuve d’ici quelques mois. »
Quelle preuve ?
« Vos dirigeants aimeraient bien l’avoir à leur solde. Les nôtres aussi, remarquez, même si ça ne leur sert pas beaucoup pour ne faire jamais que ce qu’ils veulent. Alors, comme je viens de vous le dire, on va vous faire organiser une opération sous fausse barbe qui va une nouvelle fois échouer. Et puis encore et encore jusqu’à ce que vous vous lassiez et préfériez plus une… collaboration, même réduite, plutôt qu’un affrontement épuisant et ridicule.
C’est comme ça ! »
Mais le Russe vient de dire le contraire : dans l’affaire Skripal, personne ne visait Paul de Bréveuil et il n’a reçu aucun ordre qui aille dans ce sens depuis.
 
« Détrompez-vous. Moi-même, je n’y croyais pas, mais le FSB visait bien « Charlotte » sur « invitation » de votre Président. Faites-le vous confirmer par celui-là même et vous verrez. Et puis, justement, vos ordres vont devenir un impératif opérationnel d’ici quelques jours, parce qu’en bon soldat que vous êtes, vous ferez un rapport à votre hiérarchie qui va remonter jusqu’au Kremlin : vous êtes là pour ça et c’est prévu comme ça vous dis-je !
Et votre Président n’aime pas trop avancer sans être sûr d’avoir le dernier mot : il va donc essayer de me faire mentir. »
C’est de la manipulation ?
« C’est de la prophétie auto-réalisatrice. Vous verrez, amiral, on ne change pas les hommes en un tour de main. »
« Vous affirmez qu’une opération contre votre poulain va avoir lieu. Où et quand ? »
Un peu grosse, la ficelle. Mais justement…
 
Dans les prochaines semaines. « Aux Canaries : il s’y rend à ce moment-là pour ses affaires et après il disparaît une fois de plus. »
Parce qu’il sait se rendre « invisible » aussi ?
« Non, ça, je ne crois pas. Vous ne le savez pas forcément, mais notre logiciel sait tracer n’importe qui dans l’hémisphère-Nord. Naturellement, il sait faire l’inverse. C’est ce que nous appelons la « Sphère de sécurité » dans notre jargon. »
(Il charrie un peu : ce n’est pas comme ça qu’on m’avait présenté le logiciel « BBR »)
« Je ne veux rien trahir, mais nous sommes très en avance sur ces sujets, même sur les Américains et les Israéliens…
Enfin, quand je dis « nous », ce sont surtout les machines de mon oiseau. »
 
Borozinov ne laisse rien paraître (enfin je ne le vois pas depuis la webcam que porte Gustave : ils cheminent désormais côte-à-côte), mais je sens bien que le « ruskoff » réfléchit en tirant une petite bouffée sur son cigarillo.
Avant de se séparer, il souffle quand même qu’il a été ravi de cette conversation.
« Moi de même, amiral. On se reverra dans d’autres circonstances, mais faites votre devoir comme moi je fais le mien et vous verrez bien ce qu’il adviendra. »
Peut-être que le français le sait déjà ?
« Non, moi je ne sais pas grand-chose et de toute façon, je reste toujours dubitatif, incrédule par nature et cartésien au plus haut degré : je ne crois qu’à ce que je vois. Alors qui vivra verra comme on dit aussi par chez vous ! »
 
« Mais c’est parfait, Gustave » se sera encore exclamé Paul quand il aura vu la vidéo.
« Avec ça en plus, ça va suffisamment troubler le chef du Kremlin pour qu’il initie l’opération que Borozinov va devoir inventer. »
Et c’est quoi au juste ?



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte », aux éditions I3
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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