Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 30 septembre 2022

Jean-Marc à son épouse

Vie de couple…
 
Jean-Marc dit à son épouse :
« Tu parles comme une idiote. »
Germaine :
« Je parle pour que tu me comprennes. »
 
Un médecin :
« Je ne peux réellement voir quel est votre problème. Ce doit être une affaire de boisson. »
Jean-Marc :
« Très bien, docteur, je reviendrai quand vous serez sobre. »
 
C’est le jeune Jean-Marc qui dit à sa copine du moment :
« ― On va vraiment pouvoir se la couler douce ce soir, j’ai pris trois places pour le théâtre !
― Ben, On n’a pas besoin de 3 places, deux suffisent, non ? »
Jean-Marc lui répond :
« Mais non, une place pour ton père, une pour ta mère et une pour ta petite sœur ! »
 
« ― Suis-je trop tard pour les vidanges », demande la vieille femme, en robe de chambre, au vidangeur.
« ― Non madame, sautez dans le camion ! »
 
Le Juge :
« Avez-vous un avocat ? »
Le témoin :
« Non, monsieur le Juge, je veux dire la vérité. »
 
Jean-Marc et Jean-Paul, devant leur bière matinale :
« ― As-tu déjà remarqué que sur les préservatifs, il y avait des codes-barres ?… 
― Non ?
― Eh bien, c’est parce que tu ne les déroules pas jusqu’au bout. »
 
La maîtresse d’école demande à Jean-Gabriel :
« ― Il y a trois oiseaux sur une branche et je prends mon fusil et j’en tire un, combien en reste-t-il ?
– Il n’y en a plus, les autres sont partis, ils ont eu peur…
– Non, non Jean-Gabriel. Tu vois 3 oiseaux moins un fait qu’il reste deux oiseaux sur la branche. Mais j’aime bien ta façon de penser. »
Quelques jours plus tard, cette fois-ci c’est Jean-Gabriel qui demande à sa maîtresse d’école :
« ― Il y a trois femmes qui marchent sur le trottoir, chacune ayant un cornet de crème glacée à la main. La première tient son cornet, l’autre suce son cornet et la dernière croque son cornet. Laquelle est mariée ? »
La maîtresse répond
« ― Heu… Celle qui suce…
― Non, non c’est celle qui a une bague au doigt. Mais j’aime bien votre façon de penser… »
 
Dans une réunion d’Alcooliques Anonymes, Jean-Marc témoigne :
« ― Je me souviens de la première fois où j’ai utilisé l’alcool comme produit de substitution aux femmes.
― Oui, et alors, que s’est-il passé ? » demandent les autres.
« Eh bien, je me suis retrouvé avec ma bite coincée dans le goulot de la bouteille. »
 
Jean-Marc et Jean-Paul, devant une seconde bière matinale :
« ― Quelle est le lien entre une femme enceinte et une tarte brûlée ?
― Aucune idée !
― Dans les deux cas, on n’a pas retiré assez vite. »
 
Une exception (qui confirme la règle) :
C’est une blondasse bien tournée roule dans la Porsche 911 Carrera que lui a offert son mari.
Heureuse, elle file sur les sinueux chemins de campagne lorsqu’elle tombe en panne.
Que se passe-t-il ?
Elle sort de la voiture et ouvre le capot.
Horreur : Le moteur n’est plus là !
Elle en déduit qu’on lui a volé le moteur.
Elle est totalement désemparée.
Elle pleure à chaudes larmes.
Miracle !
Une Porsche identique apparaît dans le virage et s’arrête. Au volant, une autre blondasse.
La première explique à la seconde qu’on lui a volé son moteur et lui montre le capot vide.
La seconde va immédiatement vers l’arrière de sa voiture…
« Vous avez de la chance, j’ai un moteur de rechange dans mon coffre ! Prenez-le. »
 
Une blague de « Dumè » :
C’est Toto à l’école et la maîtresse demande :
« Quels sont les animaux qui roucoulent ? »
Toto répond :
« La tourterelle ! »
La maîtresse dit :
« C’est bien Toto. »
Mohamed dit :
« Non, c’est le chameau. Parce que quand il est sur la chamelle, il avance, il roucoule. »
 
Deux femmes ramassent des carottes dans un jardin.
L’une d’elles prend une grosse carotte dans ses mains et la montre à sa copine.
« ― Elle me fait penser à celle de mon mari !
― Aussi grosse que ça ? » dit l’autre femme toute impressionnée par la grosseur de la carotte.
« Non, aussi sale ! »
 
« ― Patron, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
― Eh bien, donnez-moi la bonne !
― Vous n’êtes pas stérile ! »
 
« ― Docteur ? Vous avez dit Capricorne ?
― Non madame. Cancer ! »
 
C’est un militaire, un électricien et un dentiste qui ont un ami commun qui va bientôt se marier.
Tous les quatre sont des rigolos qui se font toujours des farces.
Aussi, chacun des 3 gars décident de jouer un bon tour à l’ami commun pour sa nuit de noces.
Le lendemain du mariage, le jeune marié retrouve ses amis pour prendre une bière.
Il dit à l’électricien :
« Pas mal ton idée du petit choc électrique lorsqu’on s’est installé sur le lit. »
Puis il se tourne vers le militaire :
« Le lit en portefeuille, c’était plutôt sympa aussi et on a bien rigolé. »
Et enfin, le gars se tourne vers le dentiste et dit :
« En revanche, TOI, tu as été trop loin. Quelle idée de mettre de l’anesthésique local dans la vaseline ? »
 
Jean-Marc et Jean-Paul prennent l’apéritif et discutent :
« ― Tu vois, c’est bizarre la langue française.
Tu as par exemple le mot chat qui a deux écritures possibles.
Il y a le chas de l’aiguille qui s’écrit avec un S, c’est le trou dans lequel on enfile le fil et il y a le chat que tu caresses et qui s’écrit avec un T.
― Et le chat de la femme, ça s’écrit avec un S ou un T ?
― Ça dépend si on le caresse ou si on l’enfile ! »
 
Jean-Marc rentre à la maison un bon soir, et sa femme lui :
« Il y a deux mouches fatigantes, va donc les tuer. »
Jean-Marc part avec la tapette à mouche revient et dit à sa femme :
« C’était deux mouches femelles, elles sont mortes. »
Germaine lui dit :
« ― Comment peux-tu savoir que c’était des mouches femelles, … franchement !
― Il en avait une sur le téléphone et l’autre dans la fenêtre. »
 
Marie-Chantal et Germaine :
« ― Je suis sorti avec mon ami Jean-Oscar, hier soir. Tu sais comme il est timide.
― Oui.
― Bien, j’ai essayé de l’encourager, finalement, il m’a dit “Je t’aime” et a mis ses deux mains sur mes genoux.
Je lui ai alors dit : “Un peu plus haut”. Il m’a alors répété :
“JE T’AIME !”. »
 
Comme la jolie jeune fille enlevait ses vêtements, sa mère lui demande :
« ― Es-tu enceinte ?
― Oui.
― Qui est le père ?
― Comment puis-je le savoir, tu ne veux jamais que je sorte deux fois avec le même homme ! »
 
Jean-Charles et Jean-Marc discutent avec Jean-Paul autour d’un digestif :
Jean-Charles va se marier et il est bien embêté :
« ― Je ne suis pas sûr que ma femme soit encore vierge. Tu n’aurais pas un truc pour que je le sache ?
― Oh si ! J’ai un super truc. Tu vas voir, c’est simple.
Tu as besoin de peinture rouge, de peinture bleue et d’une pelle.
Tu vas te peindre une couille en bleu, une couille en rouge, et si lors de ta nuit de noces ta femme te dit :
“Ah ah ah, c’est la paire de couilles la plus drôle que j’ai jamais vu” alors tu l’assommes avec la pelle. »
 
« ― Pourquoi les femmes vivent plus longtemps que les hommes ?
― Parce qu’elles n’ont pas de femmes ! »
 
« Quand tu argumentes avec ton épouse, pour garder la bonne entente, assure-toi que tu as bien raison, et laisse tomber l’affaire. »
 
Un jour, un professeur annonce fièrement à toute la classe que sa femme vient d’accoucher d’une jolie petite fille.
Naturellement, tous les élèves le félicitent pour cet heureux événement.
Tous, sauf Jean-Pierre qui lui demande :
« Est-ce qu’on connaît déjà le père ? »
 
Jean-Jacques travaille comme valet chez un couple fortuné.
La femme, ravissante, est beaucoup plus jeune que son mari.
Un soir, ils annoncent à leur valet qu’ils rentreront très tard, mais l’épouse revient seule beaucoup plus tôt que prévu.
En arrivant elle aperçoit Jean-Jacques et lui dit :
« Jean-Jacques, venez dans ma chambre. »
Il la suit, elle ferme la porte et lui dit :
« Enlevez ma robe. »
Il obéit.
« Mes bas, maintenant. »
Il les enlève.
« Et mes dessous ! »
Il s’exécute.
« Maintenant, Jean-Jacques », fait-elle en le regardant dans les yeux, « que je ne vous reprenne plus à porter mes vêtements ! »
 
Jean-Claude discute avec Jean-Marc devant un verre de digestif :
« ― Eh bien que t’arrive-t-il ?
― Tu te souviens quand je travaillais à Vires, et bien je me suis fait virer !
― Oui, et après ?
― Après j’ai bossé à Limoges et je me suis fait limoger…
― Euh, oui… Et après ?
― Après, j’ai travaillé à Lourdes et je me suis fait lourder…
― OK… Et c’est pour ça que tu t’en fait ?
― C’est à dire qu’aujourd’hui on me propose un boulot à Castres… Alors, j’hésite un peu… »
 
Au guichet automatique accessible par automobile…
Lui :
1 - S’approche du guichet
2 - Rentre sa carte
3 - Compose son numéro d’identification
4 - Prend son argent, sa carte, son reçu et s’en va.
Elle :
1 - S’approche du guichet
2 - Arrête le moteur
3 - Met le frein à main
4 - Met les clés dans sa sacoche
5 - Sort de la voiture parce qu’elle s’est stationnée trop loin du guichet
6 - Cherche sa carte dans sa sacoche
7 - Rentre sa carte
8 - Cherche dans sa sacoche le papier d’enrobage de gomme Dentine avec le numéro d’identification écrit dessus
9 - Compose son numéro d’identification
10 - Retire son argent
11 - Retourne à l’auto
12 - Démarre la voiture
13 - Avance quelques mètres
14 - ARRÊTE
15 - Recule à la machine
16 - Sort de la voiture
17 - Ramasse sa carte et son reçu
18 - Retourne à la voiture
19 - Met sa carte dans son porte-monnaie
20 - Place son reçu dans son carnet de courses
21 - Nettoie un endroit dans sa sacoche pour son porte-monnaie et son carnet de courses
22 - Met la voiture en marche avant
23 - S’en va
24 - Roule sur 3 kilomètres
25 - Enlève le frein à main…
 
Bon week-end à toutes et à tous !
 
I3

jeudi 29 septembre 2022

Estives 2022 (4/4)

Le dernier orage…
 
La vie reprend son fil habituel et je traine toujours la patte. « Ma Nichée » est repartie sur le continent, le coffre de sa voiture plein de cartons de pinard : Le cerf-volant aura fait une seule sortie et le drone sera resté dans sa boîte.
Moâ, je chasse Jupiter et les anneaux de Saturne le soir venu entre les nuages et je n’ai pas tracé la moindre ligne ni de ces posts, ni du prochain roman « Menaces de chaos® ».
Pourtant le scénario est simple puisqu’il doit reprendre des éléments d’actualité qui restent denses, avec des détails « qui n’existent pas », mais je n’y arrive pas : Trop crevé !
Et puis la guerre en Ukraine traine que ce n’est pas raisonnable. Les russes ne veulent pas la gagner, ou ne peuvent pas et les ukrainiens n’ont pas les moyens de la gagner avant longtemps…
Avec tout ça, je ne parviens pas à redevenir « normal » et c’est tel que j’avance finalement la date du retour à la veille du RDV que j’obtiens par docto-lib’ chez « mon traitant ».
 
Et une nouvelle fois, à l’aube, un orage : On s’attend au pire, l’alerte météo était orange depuis la veille… pluie et vent alors que le 18 il n’y en avait pas eu…
Ça m’escagasse, car il faut que je rende des invitations et que je fasse la « tournée des souvenirs » à ramener pour mes potes restés parigots.
Coups de tonnerre : Je vois la foudre à plusieurs reprises fondre sur la Revellata.
Et puis des tombereaux de flotte froide, mais les rafales restent modérées.
Le grain passe et surprise, la statue de « Notre-Dame-de-la-Serra » aura été raccourcie !
Notre-Dame-de-la-Serra, c’est une chapelle en hauteur qui offre un joli point de vue sur la baie de Calvi et ses environs : On ne voit que ça depuis tous les alentours.
Cette année, je n’ai pas fait le détour.
On y accède depuis la route de Galéria, l’ancienne, celle qui passe par le maquis le long de la côte, et on grimpe (en voiture parce qu’à vélo, c’est infernal) vers la déchetterie qu’on dépasse pour déboucher sur un chaos de rochers rongés par le vent et plus loin sur la chapelle et son « nouveau cimetière » en contre-bas.
Même que c’est là que « Dumè » fait lotisseur : Il a obtenu une concession. Mais il faut qu’il l’aménage dans l’année, sans ça c’est pour sa pomme, même s’il n’a pas l’intention d’y habiter tout de suite : Les charmes de la Mairie locale…
Et dire que je voulais en faire autant.
 
Bref, dans les années 50, une cagnotte est ouverte pour ériger une statue de la Vierge Marie de trois mètres de haut montée sur le rocher qui surplombe la chapelle elle-même.
Eh bien, de rage de ne m’avoir pas vu cette année, la foudre l’aura cassée !
S’il n’y avait que ça, mais il y avait deux touristes « teutons » à ses pieds qui auront été blessés, par décharge et brûlures.
Depuis, ils sont saufs, mais ils s’en souviendront…
Finalement, je ne sais pas si j’ai bien fait de ne pas y aller.
« Jean-Ba » (Baptiste), le marchand de 4 saisons du boulevard Wilson me fait : « Je ne suis pas croyant, mais là, la statue et la croix du Balkan, ça fait beaucoup ! »
La croix du souvenir plantée face à la péninsule de la Revellata aura été descellée par le même orage, mais sur un autre coup de foudre.
Je rappelle, pour les béotiens, que le Balkan était un « vapeur » affrété pendant la grande guerre par la compagnie Fraissinet, pour effectuer le transport de passagers sur la liaison Marseille-Calvi en remplacement de navires plus modernes réquisitionnés à la déclaration de guerre d’août 1914.
Il a été torpillé par le UB 481 au large des côtes le 16 août 1918.
Et il y a eu plus de 400 morts.
Ce navire originellement construit à Dumbarton en Écosse en 1882 par Archibald McMillan & Son, faisait 79,24 m de longueur et 11,31 m de largeur.
Le 15 août 1918, il quitte le continent à destination de la Corse avec 519 passagers à bord dont 300 soldats permissionnaires. Dans la nuit du 15 au 16, le navire est repéré par le sous-marin « teuton » qui le torpille.
Il coule rapidement entraînant avec lui la mort de 417 passagers. Les secours repêcheront les 102 survivants.
Ça avait marqué les « locaux » qui en auront érigé un monument du souvenir sur le chemin de Galéria (l’ancienne route), à la sortie de la cité semper fidelis… à Gênes !
Ça et l’épave du B 17 tombé à la mer au pied de la citadelle, des détours incontournables…
 
Il n’empêche que je me traine. J’en arrive à dormir assis, persuadé que je fais de l’aérophagie et je me soigne à coup de doliprane pour retrouver le sommeil !
Mais c’est aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir de nouvelles tables qui ont changé de propriétaire.
Derrière le carrefour de l’aéroport, je manque ainsi de m’étouffer avec une pierrade des « trois viandes » : Un vrai régal.
Manifestement je mange trop en ce moment…
Plus loin, La Signoria reste toujours impeccable, sauf l’addition. Mais bon, on sait où on va.
En revanche, La Villa aura ouvert depuis deux ans un restaurant sur la plage Calvaise, que là, ils « se touchent » tant au niveau du service que de ce qu’il y a dans les assiettes pour des portions à plus de 30 euros. Même si c’est joliment présenté, c’est pire que la caricature du restaurant à la sortie de Lumio. Sauf que l’un domine la baie de Calvi alors que le premier a les pieds dans le sable.
J’ai l’occasion de refaire U Nichjaretu, même si mon veau-diesel s’arrache le fond de caisse à chaque fois que j’y passe.
Je reste à avoir un faible pour U Fanale, ou encore la minette qui tient Umami sur le port de pêche.
 
Bref, je traine la patte à ranger la bicoque et c’est enfin le dernier bain : Il est temps de décamper, la fraîcheur commence à tomber de plus en plus tôt, même si je transpire toujours autant, le temps devient automnal et je regrette déjà les premiers jours de l’été.
C’était tellement lumineux !
Route vers Bastia sans problème, je parviens à faire un plein à 1,799 € le litre et j’embarque dans une grande cabine, vraiment spacieuse, sur le dernier-né de la flotte.
Mer impeccable et petit-déjeuner sur le relai de la barrière de péage de Lançon en Provence.
Ça roule bien, pas de difficulté, aucun kon du volant sur ma trajectoire, Lyon avant midi et arrivée dans les embouteillages parigots où il faut 30 minutes pour faire les derniers 5 kilomètres à 10/11 litres au 100, là où sur tout le parcours depuis le départ et quelques 4.000 kilomètres, le « veau-diesel » aura consommé 5,6 L/100.
« Sœur-Âne » n’a pas encore compris que pour aggraver la pollution, il faut d’abord mettre des barrages naturels les uns derrière les autres empêchant toute fluidité de la circulation : Une hérétique.
Normal, c’est une « soce », de celle des dinosaures préhistoriques. Passons : Je suis sûr et certain que ce n’est pas bon pour mon cœur ni ma tension.
 
Je suis épuisé au soir d’avoir remonté tous les paquets et le lendemain le « traitant », il me parle de faire test d’effort, à 16 heures.
Il a failli se prendre une claque monumentale en travers de la tronche : Je ne peux plus faire d’effort, pas besoin de tester !
Mais la meilleure, c’est que je suis tellement contrarié que sur le coup des 23 heures, je ne peux même plus respirer et que ça m’en réveille !
Coup de bigot chez SOS toubib, l’opérateur ne met pas 5 minutes avant de me faire appeler par le Samu dès que je lui explique que j’ai aussi mal à la mâchoire et que le Pfizer sur l’épaule gauche me coince un nerf depuis des semaines.
5 minutes plus tard les pompiers sont à ma porte et une équipe d’urgentistes m’emmène aux urgences.
Gag : Je suis en pyjama, c’est un peu le chaos à faire face à 8 personnes qui tiennent leur client de la soirée et ne veulent pas le lâcher hésitant entre l’hosto ou un service d’urgence dentaire !
Alors attend : Ils me sortent du lit pour me mettre dans un fauteuil porté par deux costauds qui me font franchir ma porte d’entrée, me posent devant l’ascenseur qui est si étroit que je me tiens sur mes guiboles tout seul pour faire les étages, pour me récupérer au rez-de-chaussée où l’équipe des forts-en-bras me remet dans le fauteuil pour me conduire sur un brancard jusque sur le trottoir et m’en faire changer pour entrer dans la camionnette du Samu !
Délirant !
 
Aux urgences cardiologiques, tout est prêt, équipes et matériels, pour accueillir « le » client de la nuit qui justifie de l’existence du service et je ressors de là après un martyr qui aura duré jusque vers trois heures du matin.
Le martyr, ce sont les aiguilles qu’on te plante partout et surtout les diurétiques qu’on m’injecte sans retenue : Ils ne mettent pas longtemps à te faire pisser.
« Arrêtez tout docteur, il faut que j’aille pisser ! »
Le mek te triture déjà le fond du cœur avec ses sondes que tu en pisses sur toi, une fois, deux fois, trois fois, plus encore avant de te renvoyer dans une chambre, kul-nu, un simple drap en guise de couverture, une fenêtre qui ne ferme pas et fait courant d’air avec la porte du couloir, le « pistolet » à portée de la main et des capteurs cardiaques tout plein partout.
Diagnostic létal : infarctus du myocarde.
Là, je tiens mon ticket pour le dernier voyage…
Statistiquement, j’ai une chance sur cinq d’y passer dans l’année et 100 % de chance de clamser à terme !
Une mort par étouffement.
Une noyade.
Et entre deux on t’aura retiré les « petits-plaisirs » de la vie, plus de tabac, mais on me drogue à la nicotine, plus d’alcool fort, plus de rosé, plus de blanc, un verre par semaine de rouge, de la bière sans alcool, plus de sel, plus de gras de sauce et de mayonnaise, rien que de la moutarde, plus de viande rouge, aucune charcuterie, déjà que je prends plus de pain, de riz, de pates, de sucre, de patate : Vivement que ça se termine, parce que le régime végétalien quasi-strict, franchement, ce n’est pas mon truc !
On n’en vit pas plus vieux, mais c’est sûr que le temps va paraître plus long…
 
Et je passe la nuit non sans ne pas avoir pu dormir : Le truc au-dessus de ma tête sonne toutes les 20 secondes, je pisse toutes les 10 minutes, six litres en deux jours au total (les poumons se vident de la flotte accumulée que le cœur n’évacuait plus), les internes passent et repassent apprenant au passage aux étudiants à faire des échographies cardiaques, même en pleine nuit (ils s’emmerdent, il faut comprendre), j’ai ainsi vu défiler au moins une promotion entière, sans compter les infirmiers et infirmières qui prodiguent les soins et les médocs…
Y’en a une à qui je demande comme ça d’arrêter de me tripoter les seins avec son appareil d’échographie, et qui me répond qu’elle préfère les siens.
Je lui rétorque que moâ aussi…
Sauf qu’elle a une poitrine démesurée à l’égal de son séant : Monstrueux.
Y’en a une autre qui passe le lendemain, son antithèse, toute fine, toute belle, toute mignonne, toute anthracite, qui entre, soulève ma « couverture », mate copieusement mes bijoux de famille, se rince l’œil sur mes marques de maillot de bain autour de mon hâle cuivré et repart satisfaite : « Je passais juste voir ! ».
Plus tard je vois passer ma « Nichée » qui débarque à l’improviste depuis sa province pour l’une, depuis sa tour infernale pour l’autre, et je repars deux jours plus tard avec une ordonnance à la main longue comme un jour sans pain.
Sauf que c’est mal dosé : Je respire mieux, mais je n’avance plus avec 30 pulsations/minutes. Dès que je me bouge, je suis épuisé et j’aligne les siestes même en matinée pour descendre à 9 de tension quand je m’énerve.
 
Inutile de dire que je ne suis pas très frais : Je ne parviens toujours pas à retenir mon attention sur un texte, j’ai froid, j’ai faim, j’ai soif, je m’allonge pour un rien et devient irascible pour encore moins.
C’est vous dire que je ne suis pas vraiment en état d’être efficient devant un écran et un clavier.
Et finalement, je me réjouis de ne pas être encore mort : D’une part, je serai allé voir un toubib Balanin, il m’aurait envoyé à l’hôpital local qui m’aurait envoyé à Bastia en hélicoptère qui m’aurait évacué à la Timone en avion sanitaire pour poser la demi-douzaine de stents qui auront débouché mes coronaires (et encore, deux sur trois seulement) et j’aurai eu le temps de clamser en vol en laissant une empreinte carbone démentielle…
D’autre part, j’aurai appris que finalement le paradis a un prix à payer pour y accéder !
 
Et encore, le prix à payer n’est pas exorbitant, même si je n’y suis pas encore arrivé : Il faut que je fasse une série d’analyses avant d’y goûter pour de bon, parce que bon, je « suis mal dosé », trop sensible aux « bétabloquants », et faire une scintillographie, un doppler des carotides et des fémorales, histoire de satisfaire le cardio qui cherche les dépôts de cholestérol (alors qu’aux analyses de sang je n’en ai pas plus que ça), mais j’aurai échappé au test d’effort, au moins un temps.
C’est la cinquième fois que je fais du rab (https://flibustier20260.blogspot.com/2015/11/hommages-mon-ange-gardien.html) : Je n’ai donc pas terminé mon passage sur Terre, ce purgatoire qui ne dit pas son nom !
Que c’est long, finalement…
C’est que j’ai probablement encore des choses « à produire », « à restituer », même si je ne sais toujours pas encore trop quoi exactement.
Il faut que je m’y attèle, même si je n’ai vraiment pas trop le courage, pour tout vous dire.
En fait, je ne sais même pas si je vais pouvoir continuer à « bloguer » au même rythme que d’habitude : Vous verrez bien.
 
Des estives inoubliables, finalement.
Qui finiront tout de même dans les poubelles de l’Histoire tôt ou tard…
Pas mieux !
 
I3

mercredi 28 septembre 2022

Estives 2022 (3/4)

Changement de braquet
 
La vie passe et si je traine la patte, je suis content que l’autre partie de « ma Nichée » débarque de Bastia : Ça va mettre un peu d’ambiance qui reste un tantinet morose.
Parce que bon, la tronche des gens que je croise habituellement n’est pas du meilleur effet sur ma macula : Les autochtones, encore, ça va ils ont le sourire, les affaires roulent. Mais les touristes sont tout pâles, font la gueule et globalement sont moches, gros, adipeux, déformés jusqu’à la caricature, mal attifés et même pas contents d’être arrivés au soleil.
Sur les plages, il faut vraiment descendre sous les 18 balais pour que les silhouettes féminines puissent attirer les regards, et encore pas tout le temps : Les gamines sont déjà difformes par une alimentation déséquilibrée. Les gamins sont physiquement mieux, mais ça ne m’intéresse pas vraiment. Quant aux adultes, je me pense particulièrement moche avec mon ex-double-quintal, mais franchement, il y en a des tombereaux qui me battent à plat de couture…
Les dames sont des dondons avec trop de formes dégoulinantes, devant, derrière, sur les côtés à en être écœurantes, leurs meks sont des barriques ambulantes que je suis sûr que même à grandes enjambées ils ne voient jamais leurs pieds.
Nauséeux.
Je trouve parfois que l’humanité n’a pas sa place sous le soleil…
Dommage.
 
Et évidemment, je me fais engueuler parce que je ne me bouge pas assez !
Tu parles, je ne peux pas vraiment d’autant que la « Corsica-Bella-Tchi-tchi » ce ne sont que des faux-plats, ça monte tout le temps et que ça va s’aggraver et que je n’arrive pas à récupérer.
Tout juste prendre la voiture, aller faire des courses, aller à la plage tenter une escapade.
Là encore, si le temps et la mer sont calmes, je me fais la bouée des 300 mètres, mais dès que c’est un peu agité, il faut que je choisisse une plage « douce » : Or, celle de Calvi est pleine de cailloux sur le bord, les autres sont mal exposées et sur mon « habituelle », il y a une marche de sable mouvant telle que j’ai du mal à sortir en courant.
Une fois, je me fais rattraper par les déferlantes qui me renversent au troisième essai et là, impossible de me relever : Je me donne en spectacle à me faire rouler, tournebouler et réexpédier une bonne dizaine de fois sans pouvoir me relever.
Que même deux sirènes viennent m’aider en me demandant poliment si j’ai besoin d’aide : « Oh, des anges ! Suis-je déjà arrivé au paradis ? ».
Elles en rigolent !
Mais je me traine une tonne de sable dans tous les orifices, ce qui aggrave mes acouphènes au passage pendant plusieurs jours, et dans les plis et replis du maillot de bain : Galère.
 
À ce sujet, je ne recommande pas les caboulots de Lozari, une plage « acceptable » pour être « praticable » et surtout dont les abords maquiseux sont bien protégés, même si elle est mal orientée : Ces kons-là ne prennent pas la carte bleue.
Que du black !
Idem, j’adore Saint-Florent, dans le Nebbiu au bout du désert des Agriates, d’autant que la route est facile depuis qu’elle a été élargie, les paysages sont époustouflants, moi qui les ai connus ravagés par un incendie, et puis c’est sur la route du Cap et des caves de Patrimonio.
J’ai un restaurant au bout du port, à cheval sur la jetée, en plein courant d’air, la mer d’un bleu profond à deux pas.
« Ah non, le terminal de CB ne fonctionne pas ! »
Même pas désolé.
Je fais le tri de ce qui reste de monnaie : « Bon ce sera juste une bière ! »
Terminé, ils ne me reverront plus, d’autant que la route en ville était saturée.
Et moâ qui traine la patte, j’ai un peu de mal à faire l’aller et le retour sous le cagnard depuis le parking d’entrée de la ville, situé à l’autre bout.
Tant pis pour eux…
Parce que je n’étais vraiment pas content : Pas près d’y revenir.
Du coup, pour le retour, j’ai évité pour rentrer à Bastia.
 
Question « route du rhum », justement, « ma Nichée » devait faire des virées à Corte, Porto & Piana, Ajaccio avec sa voiture et même, quelle ambition, Bonifacio. Elle n’aura fait que la route des vins et les visites des caves.
Pas mal les caves, sauf que tu t’aperçois que si le raisin est bien « bio » quand il échappe aux sangliers, le travail en cuve n’a plus rien d’artisanal.
Globalement, ils sont incapables de faire des millésimes pour mélanger toutes sortes de cépages et faire des pinards qui ont rarement des tanins de qualités.
D’accord, les arômes de blanc et de gris sont parfois étonnants, mais les rouges restent limite « vin de table » s’il n’y avait pas l’étiquette AOC dessus.
Que j’en suis déçu.
D’un autre côté, ça ne fait que confirmer ce que je savais : Sauf le Perraldi et les muscats de Patrimonio, il ne faut pas s’attendre à des miracles, même si ça se laisse boire.
 
En fait, on passe après la « refrescada de la Santa-Maria » : Un phénomène climatique des plus classiques.
Quel que soit la Lune, le 16 août il pleut au village pour la Saint Pancrace et le temps se détraque.
Sauf que cette année, le premier orage est passé en avance dans la nuit du 13 au 14 août, dérèglement climatique oblige, jusqu’à même avancer les vendanges.
Tu es réveillé en fanfare à 3 heures du matin alors que tu t’étais à peine couché quelques heures auparavant sous un ciel clair, verre de Cointreau glacé en main à regarder les étoiles.
Naturellement, tu te précipites pour rentrer le linge, les coussins et tout ce qui est en bois pour le mettre à l’abri et tu fermes les volets et les fenêtres.
Tout en t’extasiant devant le ciel qui s’embrase : Il y a des éclairs en continue et dans toutes les directions.
Tu es comme en plein jour !
Fabuleux.
Et ça dure comme ça une bonne vingtaine de minutes avant que les premières gouttes qui annoncent les cataractes à suivre, te tombent sur la tronche t’obligeant à te mettre à l’abri.
La nuit passe, agitée.
Et le lendemain, tu te lèves avec un soleil magnifique et quelques nuées, mais des pompiers un peu partout qui dégagent les bouches d’égout !
C’est que 4 mois de végétation s’étaient accumulés sur les trottoirs, pas les chaussées, elles sont aspirées tous les jours même le dimanche avant l’aube (qui se lève tôt), mais les trottoirs et autres terrains privés et leurs coulées de boues diverses et autres cailloux, branches d’arbre, etc.…
Ça plus les détritus de toutes les tailles et toutes sortes de matière, plus les feuilles déjà tombées, les épines de pin et les boues qui charrient ses cailloux, ça finit par boucher les réceptacles des évacuations d’eaux pluviales et ça inonde les rez-de-chaussée et les caves.
Heureusement, il n’y a pas encore trop d’ascenseur dans le pays, mais ça mobilise la flottille des pompiers locaux démobilisée contre les incendies.
 
Au matin, les montagnes ruissellent de toutes parts, luisent de mille reflets sur une végétation nettoyée redevenue d’un vert cru.
J’ai même vu de nouvelles sources ressurgir d’un passé oublié et des cascades dont j’ignorai l’existence !
Un régal.
Sauf qu’en ville, c’est un peu le boxon : Tout le monde gratte le sol ou rafistole les parasols, le matériel, les devantures.
C’est d’autant plus « costaud » que naturellement, les lignes EDF ont sauté pour l’occasion.
Déjà que le réseau n’est pas très stable, bourré de microcoupures (je sais ça parce que la radio perd la mémoire de la fréquence sur laquelle elle est réglée et qu’il faut se lever pour régler l’appareil), mais là, carrément, c’est la maxi-coupure : Plus de jus !
Ils m’avaient déjà fait le coup quand je suis allé à Saint-Florent : Une fois rentré, le congélateur avait dégivré sans que je ne lui demande.
Et le whisky était chaud quand je suis rentré éponger la dégoulinade…
Pas de bonne humeur, là.
Ce jour-là, pas plus.
Mais il a fait beau et j’ai fait un tour chez les voisins pour constater les dégâts.
Pas grand-chose, finalement : Le surlendemain, il n’y paraissait plus rien.
La nappe phréatique aura rechargé alors que le préfet avait annoncé des mesures drastiques de restriction d’eau pour éviter les coupures avant la fin du mois.
Sauf que…
 
Trois quatre jours plus tard : Rebelotte.
Et là, ça vire au drame.
Je suis sur la terrasse à regarder le soleil se lever derrière les montagnes.
Le ciel se couvre rapidement que s’en est magnifique et tout d’un coup quelques gouttes d’eau chaude.
Je rentre le linge, les serviettes, les maillots de bains, les coussins et tout ce qui est en bois.
Dans les cinq minutes qui suivent, c’est carrément l’ouragan !
Le ciel est noir, mais tu ne le vois pas : La pluie passe à l’horizontale devant ton nez, fait même des sursauts de bas en haut et tu ne vois pas à 2 mètres !
De l’eau qui tombe et qui remonte : Jamais vu ça…
Et ça dure une bonne demi-heure que s’en est lassant.
Évidemment, plus de jus dans les prises de courant, le tonnerre qui gronde sans relâche et plus de réseau téléphonique.
Tout est gris sombre, sauf les éclairs. Mais on les voit à peine. En revanche on les entend !
C’est la cacophonie…
Impressionnant.
Ils auront mesuré jusqu’à 206 km/h dans les rafales !
Un « med-hurricane », un ouragan méditerranéen !
Et les services de prévision météo se décident enfin à lancer une alerte jaune dans la foulée…
De toute façon, tu t’en fous : Il n’y a plus de moyen de communication !
 
Dérisoire : Mon pote, celui qui a fait les Antilles et a essuyé trois ouragans avant de se décider à rentrer en métropole, il m’aura dit que sur place, c’était alerte écarlate quand tout vole au ras du bitume.
Et qu’il fallait s’y attendre avec des températures de l’eau anormales qui tutoyaient les 30°…
Il faut dire qu’une fois passé vers le Nord, c’est quasiment sec en quelques heures et comme tout avait été nettoyé quelques jours avant, je note que pas une tuile n’est par terre, pas une cheminée, pas une porte, pas une fenêtre.
Sauf que la végétation aura souffert : Les routes et chemins sont coupés par des chênes et des platanes centenaires, des murets routiers se sont effondrés, les eucalyptus de la pinède auront été dévastés, les pins sont par terre, là où c’était encore touffu la veille, c’est une clairière et on déplore des morts, dont ceux du camping au bout de la pinède, le Dolce vita.
Moche et vraiment pas de bol là où d’autres ont vu les arbres tomber entre les lits !
Même le toit du prieuré de la citadelle s’est effondré.
Sauf que là encore, pas une tuile par terre, pas une cheminée : Juste les arbres jusque derrière ma cuisine que débitent les pompiers pendant plusieurs jours.
Le pin s’est fendu en deux dans le sens de la longueur ! Une moitié est déjà à terre, racine à l’air, l’autre moitié ne tient que par miracle.
Et les cafetiers te racontent ensuite que le vent était tellement fort que les tables et les fauteuils de leurs terrasses pourtant cadenassées sautaient de caboulot en caboulot pour finir dans la mer, leurs parasols pourtant scellés au sol avec des rivets épais comme les chevilles, cassés nets !
De toute façon, ils ne te reçoivent pas : Tout est en panne. Il n’y a plus qu’un café qui te sert encore une bière à peine fraîche en fin de matinée, tout étant en panne.
Même le marchand de journaux n’a pas pu ouvrir sa devanture !
 
Les réseaux sont rétablis dans l’après-midi, on peut avoir des nouvelles des potes et des « cousins ».
Mais mon restaurant d’Aregno-sur-la-plage ne recevra les services EDF que trois jours plus tard pour prendre le relai de ses groupes électrogènes qui gardaient au frais ses congélateurs et frigidaires…
Un autre un peu en amont se sera effondré sur le sable et l’olivier du poste de secours barre le passage.
Là encore, c’est la dévastation dans les campings : On se demande comme il n’y a pas eu plus de morts que les 5 recensés, dont un pêcheur de Girolata, dont on retrouvera le bateau seulement la semaine suivante.
Parce que « le monstre » est arrivé par le Sud depuis le large d’Ajaccio et ce sera épuisé au Nord du Cap Corse.
Non sans avoir massacré quelques vignes derrière l’aéroport…
« ― Tu vois ça arriver sur toi, tu ne restes pas là !
― Et tu vas où ? »
 
Et puis une bonne dizaine de voiliers auront arraché leurs mouillages forains et auront été drossés sur les plages ou les rochers.
Plus de dégâts matériels que de blessés tel qu’il faudra plusieurs journées de travail des grues pour les remettre à flot et l’arrivée d’un « remorqueur de haute mer » pour finir le travail dans la réserve de la Scandola.
Je pourrai dire que j’y étais.
Parce qu’une tempête centenaire comme celle-là, je ne la reverrai pas.
Ou alors c’est que ce n’est pas normal.
Notez que c’est la seconde que je vis avec celle de la fin du millénaire dernier : Je finissais de construire un entrepôt et le toit s’était retrouvé dans la cour en écrasant les camions de livraison.
 
Et je me pose alors la question : Est-ce que le paradis à un prix, finalement ?
Car ce n’est pas fini.