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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 14 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (13)

XIII - Les Canaries (1)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Là, si tôt redevenue disponible, je délaisse un peu mes manuscrits et mes interviews pour me renseigner.
Effectivement, les Canaries sont dans l’UE et l’espace Schengen puisque ce sont des dépendances espagnoles situées au large du Maroc et du Sahara occidental.
 
Ces îles font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les territoires insulaires volcaniques des îles Canaries, de Madère, des Açores et du Cap-Vert situés à l’ouest et proches des côtes nord-africaines. Les îles espagnoles sont les plus peuplés.
L’archipel forme l’une des dix-sept communautés autonomes d’Espagne, divisée en deux provinces, Las Palmas et Santa Cruz de Tenerife, et constitue une région ultrapériphérique de l’Union européenne.
Jusqu’en 1927, Santa Cruz de Tenerife était la seule capitale de l’archipel mais cette ville doit, à partir de cette année-là, partager cette fonction, tous les quatre ans, avec la ville de Las Palmas de Gran Canaria.
C’est ce qu’en disent mes encyclopédies.
J’en apprendrai plus lors de notre vol vers Puerto del Rosario en parcourant les guides que j’ai pu emporter.
 
Qui en disent un peu plus : les Îles Canaries tirent leur nom du latin Canariae Insulae (« îles aux chiens »). Ce nom proviendrait des grands chiens de garenne (canes) que les premiers explorateurs européens découvrent sur l’île, à moins que ce ne soit à cause des phoques, également désignés sous le nom de « chiens de mer ».
Dans certains de ses écrits, Pline l’Ancien décrivait déjà, tout à l’ouest du monde, une île où vivraient des hommes-chiens. Les explorateurs, non pas européens mais nord-africains envoyés par le roi berbère Juba II de Maurétanie, en découvrant les chiens de garenne de l’île, ont ainsi pu croire qu’il s’agissait de la même île, celle décrite aussi par Hérodote…
 
En pays berbère, la tradition orale désigne ces îles par le nom de Tiknariyin. Pour les Berbères marocains de la ville d’Agadir, le nom de l’archipel est Tiknariyin, aujourd’hui rapproché du nom de la Figue de Barbarie qui se dit Taknarit en dialecte tachelhit de l’amazigh. Cette cactée originaire du Mexique pousse en abondance dans les îles et sur la côte marocaine.
Pour être plus précis, l’île de Fuerteventura est éloignée de seulement 97 kilomètres du littoral de la région de Guelmim-Oued Noun, dans le sud du Maroc. Une distance de 128 km seulement sépare l’île de Lanzarote du cap Juby, dans le sud marocain, tandis qu’une autre de 960 kilomètres la sépare de la Pointe de Sagres, au sud-ouest du Portugal.
L’archipel est composé de sept îles principales d’origine volcanique réparties d’Est en Ouest : Lanzarote, au relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif ; Fuerteventura, assez plate, très aride et la plus proche du continent. La Grande Canarie, avec son relief escarpé à l’intérieur de l’île. Tenerife, la plus grande, la plus peuplée et la plus élevée avec le volcan Teide, son point culminant de l’archipel et de l’Espagne.
La Gomera est une île aux vallées encaissées. La Palma, et son télescope William Herschel est la plus humide et la plus boisée de l’archipel. Quant à El Hierro, c’est l’île la plus occidentale qui marqua longtemps la limite de l’Ancien Monde.
 
Autour de ses îles principales se répartissent aussi des îles secondaires dont Alegranza, La Graciosa, Montaña Clara, Roque del Este et Roque del Oeste – qui forment l’archipel de Chinijo situé non loin de Lanzarote –, Los Lobos situé entre Lanzarote et Fuerteventura à proximité de cette dernière, ainsi que plusieurs rochers et îlots, notamment sur les côtes du massif d’Anaga et face à la ville de Garachico à Tenerife.
 
L’activité volcanique est toujours d’actualité aux Canaries : l’île El Hierro a été marquée d’octobre 2011 à mars 2012 par une éruption sous-marine. Cette dernière a été précédée d’une activité sismique dont la magnitude s’est élevée à 4,38 sur l’échelle de Richter. Auparavant, en octobre 1971, s’était produite l’éruption du volcan Teneguia, dans le sud de l’île de La Palma.
Dans un passé un peu plus lointain, Lazarote aura été ravagée par son principal volcan, encore « chaud » même s’il n’est plus très actif.
En raison de sa situation géographique, l’archipel des Canaries constitue la région la plus méridionale de l’Espagne voire les points extrêmes de l’Espagne.
 
Avant l’arrivée des aborigènes, les Îles Canaries étaient habitées par des animaux endémiques, disparus depuis, tels que les lézards géants (Gallotia goliath), les rats géants (Canariomys bravoi et Canariomys tamarani) et les tortues géantes (Geochelone burchardi et Geochelone vulcanica), tout rien que des « géants »…
 
Des sources gréco-romaines y situent les limites du monde connu (l’« Écoumène »). L’imagination des classiques y place les Champs Élysées, le jardin des Hespérides et l’Atlantide de Platon !
En fait, les îles Canaries sont connues depuis l’Antiquité sous le nom d’« îles Fortunées » ou « îles des Bienheureux ».
Elles étaient également connues des Phéniciens et des Carthaginois.
Selon plusieurs études génétiques menées dans les années 2000 sur des restes de momies guanches, cette population préhispanique était en réalité d’origine berbère.
 
Un marin génois, Lancelot Maloisel (Lancelotto Malocello) découvre en 1312, les îles Canaries et il donne son nom à l’île de Lanzarote.
Les deux îles les plus occidentales apparaissent sur le Planisphère de Dulcert en 1339.
En 1335 débarquèrent à Lisbonne deux bateaux contenant quatre prisonniers guanches. Ces bateaux étaient affrétés par le roi du Portugal avec un équipage florentin, génois et espagnol.
Ils auraient atteint les îles en juillet de l’année 1341 sous le commandement du Florentin Angiolino del Teggihia de Corbizzi, avec comme pilote le Génois Niccoloso da Recco et ils y restèrent cinq mois.
À leur retour à Lisbonne, ils apportèrent tant de choses intéressantes que Boccace en personne prit sa plume pour écrire un portrait des Guanches en se fondant sur les données rapportées par Recco.
Selon Boccace, les îles Canaries « sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d’hommes et de femmes dénudés s’apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s’habillent de peaux de chèvres teintes à l’aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l’air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d’animaux (…).
Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l’italien ».
 
Boccace posa le problème qui intrigue toujours ceux qui étudient les Guanches : comment est-il possible que dans les îles Canaries coexistent aux côtés de troglodytes, des gens civilisés qui ont des maisons avec potagers remplis de légumes ?
Ces Guanches plus civilisés des îles orientales vivaient aussi presque dénudés.
En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes.
Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts…
 
J’apprends ainsi que dans les années qui suivirent, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d’esclaves de tous les horizons qui les capturaient afin de les revendre aux seigneurs d’Afrique du Nord. Et ceci jusqu’en 1402 et l’arrivée du navigateur dieppois Jean de Béthencourt, accompagné d’émigrants français.
Béthencourt, qui avait pour but la christianisation des îles, parvint à s’établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro.
Jean de Béthencourt est né en 1362 en pays de Caux, à Grainville-la-Teinturière, il convient d’en dire que les tisserands de Grainville-la-Teinturière tenaient leur fortune d’un colorant issu d’un lichen (l’orseille Roccella tinctoria) : cette « conquête » n’est pas que le fruit du hasard.
Car, ce lichen est très présent sur les îles Canaries où il est utilisé depuis les temps les plus reculés pour teindre la laine d’une couleur pourpre. De là à considérer qu’il est donc fort probable que Jean de Béthencourt avait également des visées lucratives familiales lors de la conquête des îles Canaries, il n’y a pas loin…
Béthencourt, un nom qui se sera bâti une fortune considérable avec des onguents au pays des paysans tanneurs, toute une histoire…
 
Il fut reconnu « roi des Canaries » par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers.
Il installa sa « capitale » à Fuerteventura, dans une vallée encaissée qu’il baptisa naturellement et très modestement Betancuria…
Pendant des dizaines d’années, Portugais et Espagnols se disputèrent ensuite la possession de ces terres. L’archipel est une étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l’Afrique australe, l’Asie et l’Amérique et fut finalement attribué à l’Espagne en 1479 par le traité d’Alcáçovas – alors que les Portugais bénéficiaient de l’île de Madère, située non loin au nord des Canaries.
Tenerife fut la dernière des îles conquises par les Espagnols du fait de la résistance acharnée dont ses habitants ont fait preuve.
 
En effet, le premier débarquement a été réalisé par les rois catholiques en 1464 à l’endroit où se situe Santa Cruz de Tenerife. Les envahisseurs n’ont pas rencontré de résistance à cette occasion.
Mais quand ils essayèrent d’avancer vers le nord de l’île, sous le commandement de Fernández de Lugo qui avait déjà participé à la conquête des autres îles, ils se heurtèrent aux guerriers guanches du Mencey (le chef ou le roi d’une circonscription territoriale appelée « menceyato ») Bencomo qui massacrèrent la majorité des envahisseurs.
Le lieu où se produisit la bataille est connu sous le nom de La Matanza de Acentejo (Le massacre de Acentejo).
Peu après, Lugo revint prendre sa revanche, accompagné d’un nouveau contingent militaire et ils tuèrent Bencomo sur la côte de San Roque, dans le nord de l’île.
Quelques mois plus tard, les Espagnols lancèrent une troisième offensive qui se solda par leur victoire définitive, le 25 décembre 1495, dans un endroit situé à environ 6 km du lieu de leur défaite passée, qui s’appelle depuis La Victoria de Acentejo (La victoire de Acentejo).
Ayant perdu tout espoir, Bentor, fils et successeur de Bencomo, se jeta dans le vide, du haut du précipice de Tigaiga.
Cette pratique des Guanches de se jeter dans le vide quand tout espoir est perdu s’appelle encore le « despeñamiento ».
 
Même si les conquistadors s’étaient déjà emparés de presque tout le territoire de Tenerife, il restait encore quelques noyaux de résistance dans les montagnes, ce qui entraîna deux ans de lutte supplémentaires jusqu’à ce que, finalement après la reddition des derniers Menceyes, Lugo soit nommé gouverneur de Tenerife et de La Palma le 5 novembre 1496.
Massacrés, emmenés en esclavage ou assimilés par les colons, les différents peuples Guanches disparurent en tant que tels, et adoptèrent la langue et la culture espagnole.
Cependant, de très nombreux toponymes et oronymes, des mots du langage courant, et même de coutumes et de sports (la lutte guanche, par exemple), proviennent directement de la langue ou de la culture guanche.
 
La mer est omniprésente dans l’histoire de l’archipel. Christophe Colomb a vécu et fait escale aux Canaries pendant son voyage de découverte de l’Amérique et l’on montre, à Las Palmas, la Casa de Colón où il aurait logé en 1492.
Porte d’entrée de l’Union européenne, les îles Canaries ont reçu depuis le début de 2007 plus de 4.700 clandestins venus par la mer. En 2006, le nombre d’arrivées avait atteint 31.200 personnes débarquées illégalement. Environ 300 personnes auraient péri en mer en 2006 pendant la traversée en Cayuco, le bateau traditionnel des pêcheurs du Sénégal, sur les 800 km qui séparent les côtes de la Mauritanie à l’île de Tenerife.
Cette nouvelle route maritime de l’immigration illégale s’est développée depuis le renforcement des contrôles dans le détroit de Gibraltar.
À Dakar, les bateaux de pêche déchargent du poisson le jour et embarquent la nuit des candidats au départ vers les îles Canaries, en attendant l’Europe. Bien que l’Espagne et le Sénégal aient renforcés les patrouilles aériennes et maritimes, l’exode se poursuit encore aujourd’hui.
 
Pour lutter contre cette migration illégale, l’Union européenne a apporté son soutien financier et matériel à l’Espagne et au royaume du Maroc. Des missions de police de l’agence Frontex sont régulièrement organisées, ainsi que dans les enclaves africaines espagnoles de Ceuta et Melilla.
En 2006, la grande majorité des immigrés subsahariens qui parvenaient aux îles Canaries étaient transportés vers des centres d’hébergement de la péninsule Ibérique, faute d’accord de rapatriement avec leurs pays d’origine. Après deux mois passés dans un centre d’hébergement et munis d’une carte d’expulsion inapplicable, ils étaient relâchés en Espagne. La plupart prenaient ensuite la route vers le nord de l’Europe.
En 2007, l’Espagne a expulsé 500 immigrés subsahariens. Et elle a légalisé environ 500.000 clandestins ces dernières années, encore assez loin de l’accueil d’un million de migrants en Allemagne…
Il faut dire aussi qu’entre 400 et 500 enfants sont détenus dans des centres d’accueil surpeuplés, dans des conditions d’hygiènes déplorables.
 
Malgré une attraction touristique très forte, les travailleurs des îles Canaries sont les moins bien payés d’Espagne avec des salaires moyens inférieurs à 1.325 € net mensuels. Le chômage atteint en outre des proportions très importantes, touchant 28,5 % de la population active en 2014.
L’industrie est surtout développée dans les activités portuaires et le raffinage de pétrole (la Refinería de Petróleo à Santa Cruz de Tenerife est la plus grande raffinerie d’Espagne) et l’agroalimentaire.
L’agriculture y est pourtant très peu développée, mais il existe une race bovine endémique, la Palmera.
Seuls 10 % de la surface des îles est cultivée en céréales, vignes, tabac, bananes, tomates et fruits tropicaux, principalement avocats, mangues et ananas. Ces produits sont exportés essentiellement vers l’Espagne et le reste vers l’Union européenne.
Par leur climat tropical et ensoleillé, et du fait de leurs paysages volcaniques, les îles Canaries sont une destination touristique de premier plan (principalement Tenerife) visitée par treize millions de touristes par an.
Dès lors, le secteur tertiaire représente 80 % de l’économie des îles Canaries.
 
Du fait des alizés et du relief, certaines îles, dont celle de Tenerife, ont un climat très humide du côté des alizés, mais aride de l’autre côté. Cette situation entraine une disparité hydrologique entre les deux côtés de l’île, ce qui a conduit les habitants du côté aride à créer des captages en creusant des tunnels dans la montagne et en installant des canalisations de ces captages jusqu’aux lieux d’utilisation.
À part faire du tourisme, je me demande bien comment ça va se dérouler dans ces îles du bout du monde…
C’est peut-être l’objet de notre détour programmé de quelques jours.
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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