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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 4 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (3)

III - Le « D-Day » de Paul de Bréveuil (2)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« En revanche, vous avez toujours accès à ses travaux d’historiens du futur et vous vous conformez à ce qui est écrit pour que ça puisse figurer dans le document qui vous aura été remis plus tôt, qu’est-ce qui se passe ? »
Il ne sait pas… Les choses arrivent les unes après les autres.
Les bonnes et les moins bonnes.
 
« C’est la bonne réponse, bien obligé puisque sans ça, ça ne sera jamais rapporté dans ledit document que vous auriez consulté avant votre prise de pouvoir qui devient nul et non-avenu. D’aucune utilité… »
Oui, probablement…
« C’est donc ça ! » s’exclame Gustave.
« Oui mon cher ! C’est donc ça. »
« Ah bé voilà, je comprends tout d’un coup beaucoup mieux plein de choses ! »
« Je vous avais dit que je vous expliquerai un jour. Ravi d’avoir pu tenir cette promesse-là à votre égard, Amiral… »
« Oui, mais moi, je ne comprends pas » la ramène le Président…
Le « scribe » opine de la tête comme pour approuver le propos de son patron.
 
Mylène fait débarrasser et servir ses escalopes normandes déglacées au cidre et accompagnées au choix d’une variété de petits légumes cuits à la vapeur ainsi que des bouteilles de val de Loire de la même étiquette, blanc et rouge au choix également, plus des bolées de cidre de pays pour faire « local »…
« Désolé Paul, les vins normands n’existent pas encore… »
« Il faudra attendre quelques années, et des vignes sont déjà plantées sur les falaises dieppoises, sais-tu. Mais ce n’est pas terrible… »
Et nous retournons à nos assiettes et conversation.
 
« C’est tant mieux que vous ne compreniez pas, Monsieur le Président : ça vous évitera de passer pour un hurluberlu aux yeux du monde entier et des dirigeants de la planète.
Vous comprenez mieux pourquoi je vous ai dit que c’est du « off-ultra-high-security ». »
Alors, Makarond se tourne vers Gustave posé à sa droite.
« Et vous, amiral, vous avez compris quoi ? »
« Ouh là… Je découvre seulement ! Mais si c’est vrai, c’est hallucinant, dois-je vous avouer Monsieur le Président ! »
Et comment cela ?
 
« Mon officier a… comment dire… parfois et à plusieurs reprises des « intuitions » déroutantes. Or, si elles lui viennent de son futur, tout s’explique !
Paul, ça vous est venu quand, cette histoire-là ? »
« À l’occasion de ma « disparition » à bord de l’avion qui me promenait au-dessus de l’Atlantique[1]. Vous souvenez-vous ? »
Et pas qu’un peu : tout le monde était sans dessus-dessous et ça correspond à l’époque où on lui avait fait une pression monumentale pour qu’il cède le logiciel BBR.
« C’est quoi cette histoire-là ? » demande le Président.
« Oh, de l’histoire ancienne. Vos services vous expliqueront… »
Oui, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?
« Pour savoir, vous lirez mon biographe « officieux » avant qu’Alexis ne reprenne ce texte. »
Je n’y étais pas encore : j’avais juste « survolé » le blog de I-Cube.
 
« Vous voulez m’expliquer que vous avez eu accès à votre biographie complète ? »
« C’est un peu ça, Monsieur le Président. Sauf le dernier volume, celui qui n’existe nulle part pour relater ma disparition… »
Mais c’est de la science-fiction !
« Je vous avais prévenu il n’y a même pas dix minutes. Maintenant que c’est acquis, on peut poursuivre et reprendre des notes et enregistrer. »
Tout le monde se regarde autour de la table, très indécis.
« Délicieuse cette escalope ! »
Et on parle de quoi maintenant ?
 
« Vous allez recevoir le Président russe. Celui-là prépare sa propre succession. Il se veut président à vie et va faire modifier la constitution de son pays laissant une marge de manœuvre à ses premiers ministres successifs sous le contrôle de la Douma.
Et en fait, il veut devenir le président à vie et au moins jusqu’en 2036.
En revanche, je ne suis pas certain que ce soit vous qui allez le lui suggérer, mais le régime voudrait devenir plus « parlementaire » que « présidentiel » alors qu’il va devenir une sorte de « super-président » et finalement dévier vers un présidentialisme aigu comme aux USA. Pire même !
Lui, il a besoin de vous avec les nombreuses casseroles qui lui trainent aux fesses sur le plan international : le Donbass, la Crimée, ses trolls, la Syrie, ses projets de gazoduc, demain la Libye, l’Otan qu’il souhaite voir se désunir alors qu’elle aura tendance à s’étendre, les adhésions en suspens à l’UE, etc.
Normalement, vous botterez en touche quand il abordera l’incendie de Notre-Dame de Paris, car il va probablement aborder ce point-là au moment de vos apartés digestives. »
Et pourquoi aborderait-il ce sujet ?
 
« Gustave vous fera une note sur l’affaire Skripal et le rôle que j’y ai joué malgré moi. Ça vous éclairera.
Vous lui donnerez des « gages ». Dans les mois qui viennent, vous allez donner des signes d’ouverture vers l’Est parce qu’il en a besoin pour mener sa lutte contre Daech, de plus en plus mal perçue en Russie. Ça coûte cher et le peuple a faim. »
Et comment ça ?
« Oh assez simplement… À Biarritz, lors du G7, il sera question d’envisager de réintégrer la Russie dans le G8, même si ce n’est pas vrai immédiatement. Car ce n’est pas une urgence. Vous préférez balancer un écran de fumée sur les incendies de l’Amazonie et recevoir un diplomate iranien pour tenter de débloquer la situation. »
« Tiens ! Une bonne idée. Il faut noter cela. »
Et le « scribe » note.
 
Quant aux incendies, ils ne sont pas pour l’heure si dramatiques que ça…
« Votre urgence sera de préparer le sommet suivant prévu en juin 2020 à Miami. D’autant qu’il va se passer plein de choses imprévues entre-temps.
Car entre les incendies de la forêt amazonienne, ceux d’Australie durant l’hiver prochain et la pandémie de grippe chinoise, les problèmes à régler deviennent de plus en plus « globaux », transfrontaliers, multilatéraux.
Et ceux-là ne dépendent même pas des relations amicales ou non des grands pays, ni même de leurs relations commerciales.
Vous ferez plancher vos conseillers sur ces sujets jusqu’à vous rendre en Italie en pleine crise sanitaire… »
Quels incendies en Australie demande Gustave ?
Quelle pandémie de grippe chinois demande le « scribe » ?
Quelle crise sanitaire, rajoute-t-il ?
 
« Ah oui, j’anticipe, j’anticipe. Mais c’est sciemment amiral. Juste une petite preuve supplémentaire comme l’histoire de la grippe chinoise – qui n’est autre qu’un loupé de guerre biologique qui aura des conséquences mondiales considérables – à l’adresse de notre Président pour qu’il tienne compte de notre « aparté en off » de tout-à-l’heure, qui, je vous le rappelle n’existe même pas.
Mes « petits talents ».
D’ailleurs j’ai déjà oublié… De quoi parlions-nous ? »
Là, c’est moi qui pouffe de rire !
Parce que bien obligée, il faut que je me souvienne pour retranscrire…
Et c’est tellement communicatif, que tout le monde participe à mon fou-rire…
 
« Mais dites-donc mon cher Paul, je peux vous appeler par votre prénom, capitaine, c’est vous dont j’ai besoin dans mon équipe de conseillers ! » fait Makarond entre deux quintes de rire…
« Il n’en est pas question : je ne fais pas de politique et ce n’est pas marqué comme ça !
Et puis, de vous à moi, vous avez assez de pisse-merdes de l’ombre et de fêlés autour de vous pour que je sois sûr de ne pas les supporter plus de cinq minutes.
En revanche, je vous invite chez moi dans l’océan-Indien vous montrer ce que je fais de l’argent que vous m’avez fait gagner en vendant « mon » logiciel dans mon dos. »
Et pourquoi irait-il dans l’océan-Indien ?
« Bé… il faut se montrer. Il faut justifier de notre présence et souveraineté aux îles Éparses. Et comme je suis posé à deux heures d’avion de La Réunion, vous viendrez y faire discrètement un tour puisque je vous invite, pardi !
En plus je fais construire une piste décente rien que pour vous.
Et puis ça vous donnera une idée des défis à relever et des assistances dont je pourrais avoir besoin… plus tard.
Mais je vous expliquerai ça sur place… »
 
Après la tarte normande flambée au calvados et les « pousse-cafés » Paul propose une petite promenade digestive dans le parc.
Pas très chaud, le Président, malgré la température atmosphérique.
« Si, si. J’ai un secret particulier à vous dévoiler. »
Un homme de pouvoir, ça aime bien les secrets…
Nous voilà donc tous les cinq partis dans le mini-bus de l’hôtel, Paul au volant dévalant la pente par le chemin qui sillonne autour de l’esplanade gazonneuse, prenant au dépourvu l’escorte de motards qui démarre pourtant au quart de tour et nous rattrape devant la grille où les biffins-CRS se mettent se mettent au garde-à-vous.
On chemine environ 10 minutes autour de la colline en suivant la départementale dont le revêtement n’aura pas été refait jusque-là à l’occasion de la visite présidentielle, pour déboucher sur un carrefour et une autre route qui part d’un côté vers la côte et de l’autre vers l’arrière-pays.
Paul tourne à droite, vers l’intérieur des terres, tout en commentant déjà la visite.
 
« Dans mon entourage, on appelle ça « le Bunker ». Et c’est vrai que c’est un endroit hypersécurisé qui doit pouvoir résister à une charge thermonucléaire. »
Il y a tant à craindre dans cette partie-là de la Normandie ?
« Pas plus qu’ailleurs, mais j’ai voulu le rendre impénétrable parce que je veux vous montrer ce à quoi je ne peux pas m’occuper depuis que vous m’avez rendu archimillionnaire avec la vente du logiciel BBR. »
Et pourquoi donc Paul ne peut pas s’en occuper lui-même ?
« Tout simplement parce que je fais autre chose, que vous viendrez voir dans l’océan Indien et que je ne peux pas être partout à la fois. »
Il suffit de savoir déléguer…
« C’est plus compliqué que ça. Il s’agit de l’héritage d’un Lord écossais, Sir McShiant, que j’ai récupéré alors qu’il cherchait à mettre au point une machine surnuméraire. »
 
C’est moi, depuis la banquette arrière, coincée entre Gustave et le « scribe », qui pose la question de savoir ce que c’était une « machine-surnuméraire »…
« Un engin qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Or, la physique est implacable et ses lois nous enseignent dès le collège que ça n’est pas possible » me répond Paul.
Ah ?
« Alors notre Lord s’est mis en tête de développer un réacteur à fusion nucléaire dans sa cave… »
Et Paul aurait ça dans son jardin sans la moindre autorisation, questionne immédiatement le « scribe » qui garde ses réflexes de haut-fonctionnaire ?
« Si ça fonctionnait, j’en demanderai l’autorisation, figurez-vous !
McShiant espérait qu’avec quelques éclateurs de Marx il arriverait à confiner un plasma de deutérium-tritium assez brutalement pour déclencher une micro-fusion, un peu comme ce qui est tenté dans le projet Iter, mais en faisant l’économie d’un Tokamak, ou alors réduit à sa plus simple expression. »
Mais ça ne fonctionne pas, questionne Gustave ?
« Non amiral. La machine se présente comme un gros moteur diesel avec plein de pistons et un gros vilebrequin, mais on n’atteint les taux de compression et de température nécessaire à déclencher une fusion qu’en des temps trop courts.
Vous voyez, Monsieur le Président, la solution est probablement de rajouter aux éclateurs de Marx une sorte d’impulsion laser assez puissante en un temps très bref, pour y parvenir.
Or, avec votre projet Mégajoule, les spécialistes ne sont pas disponibles. Ça et Iter, le Président Rackchi aura pompé tous les talents dont j’aurai eu besoin pour « déléguer », comme vous le dites. »
 
Nous arrivons sur place, toujours escortés de nos motards qui auront reçu du renfort entre-temps.
Le coin d’un cube de béton sort de la pente de la colline et nous accédons à son pied par une vaste rampe qui permet à des semi-remorques de débarquer des marchandises dans le hangar qui s’ouvre à flanc de relief.
« Et vous prétendez que ça peut résister à une charge nucléaire ? » questionne Makarond.
Même Gustave, qui vient ici pour la première fois se montre dubitatif.
« Oh, ce n’est que la partie visible. Le reste est sous la colline ! Je ne vous montre pas tout, parce que c’est assez vaste : on pourrait s’y perdre.
Venez, on entre. »
 
Un code sur un clavier, un clin d’œil devant une caméra d’examen de la pupille, la lourde porte blindée s’ouvre. Paul fait jouer un interrupteur mural et nous guide dans le couloir qui mène à l’arrière-hangar protégé par une large porte en acier riveté qui coulisse et d’où émerge une forte clarté : « la machine » trône au centre sur la dalle de béton.
Elle-même repose sous une bâche poussiéreuse. Ça sent la poussière et l’huile minérale froide.
Paul fait soulever la bâche par un jeu de câbles et s’offre alors à notre vue une sorte de gros moteur de plusieurs mètres de haut et d’une bonne quinzaine de long pour à peine 4 ou 5 mètres de large, tout biscornu avec des tuyaux et des câbles qui sortent de partout à la fois.
Ça pourrait être un moteur de paquebot…



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit », à paraître aux éditions I3
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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