Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 31 mai 2016

Alors, ça va mieux ?


Eh bien, dans ce cas, je vous souhaite une excellente semaine !


Ça s’est passé le week-end dernier : Je prenais mon café assommé d’aspartam, là tranquillement sur le port, avant d’aller faire mon marché. Il faisait beau, un peu frais, mais au soleil, c’était très agréable quand je suis interpelé par un « ancien de mes clients-perso », un quinqua, qui s’est joint à moi : Il se promenait avec une « bombe atomique » de 20 ans de moins que lui accrochée à son bras, très plaisante.
Un suisse qui fait partie du top 100 des fortunes de « Gauloisie-friquée » qui œuvre dans le BTP et prenait lui aussi du bon temps dans cet endroit improbable qu’est Portoferraio où je m’étais réfugié pour échapper au GP de Monaco et ses encombrements.
Sur le Rocher, il n’y a pas de grève, mais des encombrements impossibles quand il y a quelques manifestations toujours très… « populaires » !

« Ça va mal ! » commence-t-il une fois qu’on a fini de deviser sur le climat local.
Ah bon ?
Dans le BTP en tout cas : Tout le monde est « à la baisse ». Une « crise », due non pas seulement à la crise immobilière, mais aussi au manque de commandes publiques.
« L’indice-trottoirs » ne se redresse pas !

Ah oui, les indices-avancés…
« Lyne-sait tout » en a une palanquée.
Moi, j’en ai trois : Les volumes de pétrole-raffiné. Je vous l’ai déjà expliqué, c’est un indice cyclique. Trois années « bonnes » pour deux « mauvaises » ou disons… moins bonnes.
Qui se recoupent assez bien avec les cycles de 5 ans, qui eux-mêmes se répètent en cycles de 10 ans voire de 15, qui alimentent les cycles longs de 30 ans.
On n’est normalement dans un cycle long de progression et de croissance depuis 12 ans.
Que ça « patine » totalement…
Malgré mon post de l’autre jour, il faut noter que l’année dernière, on a découvert moins de gisements nouveaux qu’on extrait de brut…
Bon, hors l’exploitation des schistes et de sables-bitumeux, faut-il préciser tout de suite…
La faute au baril à moins de 50 dollars : Les dépenses de recherche et développement ont été réduites partout autour de la planète.
Ceci expliquant cela.
Et la Cop 21 est passée par-là, annonçant « des nuages » futurs sur le secteur d’activité tout entier.

En revanche, en « Gauloisie-sempiternelle », toujours « contra-cyclique », l’indice des ventes trimestrielles risque de faire un bond en raison des grèves et des menaces de pénurie…

Mon second « indicateur-avancé », ce sont les emballages, cartonnage & plastique.
Plus il s’en vend, plus les entreprises anticipent des livraisons (donc ont des commandes à honorer), plus l’activité accélèrera : Logique.
Sauf que là, depuis le début de l’année, s’il progresse à peine plus que légèrement, c’est seulement « en prix », la faute à une hausse des emballages « plastiques ».
Ce qui est anormal avec un prix des matières premières en chute depuis presqu’un an.
Soit il y a pénurie des produits finis dû à une mauvaise anticipation des acteurs – peu probable, mais tout de même… – soit les fabricants reconstituent leurs marges (plus probable, vu que le secteur sort à peine d’une longue période « chaotique & chahutée »)…
Bref, celui-là est actuellement non pertinent.

Le troisième, c’est le linéaire de bordures de trottoir : Plus tu construis, plus tu équipes, plus tu viabilises et plus il s’en vend.
C’est même une contrainte physique : Pas de route, de chemin, de pont, de rue, d’aménagement sans un trottoir (et sa bordure en béton ou en pierre d’un seul tenant).
Et quand il y a saturation de production, les chantiers prennent du retard…
Autre indicateur « très avancé », ce sont les actes notariaux : Pas de trottoir sans un acte notarié, même pour un seul mètre.
Mais c’est plus compliqué à rechercher et à reconstituer.
Et bien sûr, « l’indice trottoir » touche à la fois à la construction (mais là, l’indicateur des dépôts de permis et des ouvertures de chantier sont plus pertinents de l’activité en cours ou à prévoir), mais aussi à tout le secteur des « travaux-publics » (qui peuvent aussi être « privés »), très vaste.
Or, celui-ci souffre depuis au moins deux ans avec parfois des baisses de chiffre d’affaires (et de résultats) inquiétantes.
Tel que désormais, mon « ex-client-personnel » en vient à me dire jusqu’à Portoferraio que « ça va mal ! »
Or, « quand le bâtiment va, tout va » et inversement…

D’ailleurs qui en douterait cette semaine en « Gauloisie-gréviste » ?
À partir d’hier, c’est appel sur appel à la grève, reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et opposition à la loi travail.
Mais quelle idée que de vouloir « simplifier le code du travail pour créer des emplois » ?
Comme prévu, ça ne créera pas un seul emploi supplémentaire, en revanche, ça aura été comme agiter un drap rouge devant un taureau surchargé d’adrénaline ! 

Sur les huit raffineries françaises, quatre sont toujours à l’arrêt et deux en débit réduit. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum en vue de l’Euro 2016 et d’autres conseillent de faire le plein aux escales étrangères…
L’intersyndicale opposée à la loi « El Konnerie » (CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL, UNL) ont appelé « à amplifier les mobilisations », avant la journée nationale d’action le 14 juin : D’ici là, la mobilisation va se concentrer dans les transports.
À la SNCF, où de délicates négociations sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grèves reconductibles à partir de ce soir. Aux motifs internes, la CGT-cheminots, premier syndicat, et SUD-Rail ont ajouté l’opposition à la loi travail.

Les syndicats espèrent ainsi peser sur les négociations qui doivent se poursuivre jusqu’au 6 juin alors que la SNCF est le « transporteur officiel » dudit Euro 2016. « On ne va pas empêcher les gens d’aller voir les matchs de foot mais il faut que le gouvernement aussi veuille discuter » se défend M. « Martinet » de la CGT.
Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève « illimitée » de la CGT.
Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail. SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l’Euro « contre la loi travail » et « la remise en cause du statut RATP ».
Ah bon ? Première nouvelle : « Sœur Âne » privatiserait le métro-parigot ?

Le trafic aérien aura aussi à connaître quelques perturbations en raison d’une grève à l’Aviation civile (DGAC) prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications internes.
Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi.
Pendant ce temps-là, côté du gouvernement, le premier ministre, votre « Asperger-local », a promis dimanche d’aller « jusqu’au bout » sur ce texte et paraît miser sur l’essoufflement de la crise sociale la plus dure du quinquennat, qui menace directement la reprise économique : « C’est l’idée même de réforme qui se joue. Il s’agit d’une clarification dans le syndicalisme, d’une clarification à gauche, d’une clarification dans la société française », ajoutait-il.
« Si nous cédions à la rue et à la CGT parce que nous serions obsédés à court terme par (les élections de) 2017, il ne resterait plus rien ».
Eh oui, c’est ce qui le guette déjà…

Quatre points d’achoppement : L’article 2, dit d’inversion de la hiérarchie des accords, les licenciements économiques, la procédure prud’homale et la médecine du travail.
Un peu ce que nous avions déjà dit, puisque la cinquième difficulté – le plafonnement des indemnités de licenciement – a disparu avant de revenir dès le 13 juin devant le Sénat qui ne va pas manquer de le réintroduire.
Ce qui reste incroyable, c’est que tout cela était parfaitement prévisible : D’abord le mouvement « Nuit debout » qui poursuit sa stratégie de contestation, puis les étudiants et lycéens vite remis dans le « droit-chemin » en lâchant un demi-milliard sorti de nulle part, maintenant « les bloqueurs ».

C’est totalement incompréhensible pour « mes » italiens, eux qui ont avalé les couleuvres de la réforme Renzi, avec juste quelques manifestations monstres, pour le principe, parce qu’ici, ça repart et ça se ressent.
L’une des particularités du marché du travail gaulois est sa rigidité. Tout y est dicté par un code du travail qui fait aujourd’hui plus de 3.500 pages (exactement 3.809 à la dernière édition de chez Dalloz).
Cette législation excessive fait qu’il n’y a, dans les relations entre les employeurs et les salariés, que peu de place pour la négociation et les ententes de gré à gré. Tout ou presque y est dicté et il est largement admis qu’il penche démesurément en faveur des salariés.
L’exemple le plus emblématique de cette rigidité et ce déséquilibre est la difficulté à licencier des travailleurs. Les entreprises ne peuvent le faire que pour un nombre très limité de raisons, qui doivent être soigneusement documentées par l’entreprise.
Comme le souligne « Tire-Hole », notre prix Nobel d’économie, c’est bien de vouloir sauver le CDI, mais il ne s’en crée plus…
Qui vous raconte à longueur de post (depuis plus de 10 ans, mais je l’assumais aussi en amphi devant mes étudiants il y a plus de 20 ans) que l’on tuait le « contrat de travail » ?
C’est une tendance historique lourde !
Attendez, il faut être totalement cinglé pour se coller sur le dos, à la première difficulté, des contentieux aux issues aléatoires à tour de bras quand on est chef d’entreprise à vouloir embaucher !
C’est soit le CDD, soit l’intérim, soit des « contrats kleenex » (périodes d’essai à rallonge) ou d’apprentissage, soit de la sous-traitance et du free-lance !
Perso, là où je pouvais, je faisais dans le « free-lance ».
Le CDI, c’est réservé aux « grosses boutiques » et aux fonctionnaires qui ne peuvent pas encore faire autrement.
Quoique que même les unes et les autres « consomment » beaucoup des autres formules…

Dans les faits le licenciement est un exercice difficile qui peut s’étendre sur plusieurs mois et qui risque d’être invalidé par les tribunaux du travail.
Ces tribunaux sont eux une particularité bien Gauloise : On n’y trouve pas de juge, mais des représentants syndicaux et patronaux. N’étant pas des professionnels du droit, 65 % de leurs décisions vont en appel et 72 % de ces appels résultent en une infirmation du jugement, des taux beaucoup plus importants que pour n’importe quel autre type de tribunal !
Leurs décisions sont difficiles à prévoir, rendant le droit du travail encore plus compliqué et coûteux pour les employeurs.

Pourtant, la loi Travail ne modifie pas vraiment les possibilités de licencier, mais officialise les règles de jurisprudence qui sont déjà suivies par les Cours d’Appel. Les critiques se concentrent surtout sur l’article 2 de cette loi, qui prévoit que pour seulement le nombre maximal d’heures de travail, les temps de repos et les congés-payés, les négociations au sein des entreprises passeront avant les conventions collectives des secteurs. C’est une façon de décentraliser les négociations et de diminuer l’immense pouvoir des syndicats.
Ce qui ne leur a pas plu.

Mais tout le mal vient d’ailleurs : Le pouvoir syndical gaulois, sa capacité de nuisance et ses grèves constantes sont encore d’autres particularités difficiles à comprendre à l’étranger. Pendant 40 ans, soit jusqu’en 2008, cinq syndicats ont joui d’une « présomption irréfragable de représentativité », signifiant qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de membres pour faire autorité durant toutes sortes de négociations.
Un privilège, ainsi que les subventions opaques dont ils ont joui, leur ont permis de se radicaliser et de développer des capacités de nuisance publique efficaces pour obtenir encore plus d’influence lors des négociations, sans avoir à se soucier de l’adhésion des travailleurs. Cela a mené, au fil du temps, à la dérive actuelle où les syndicats détiennent un pouvoir politique immense, voire carrément anti-démocratique à caractère « totalitaire », puisqu’ils ne représentent seulement que 7 % des travailleurs et 3 % des gaulois en sont membres.

D’autant que la « rigidité du droit du travail » gaulois, ainsi que la mauvaise réputation que leur valent leurs mouvements sociaux, est très largement considérée comme l’une des principales raisons du chômage élevé, atteignant 24,7 % chez les jeunes de moins de 24 ans et de la faible croissance : C’est un constat, l’économie bat de l’aile et les conditions de vie stagnent.
Ils en sont conscients même à l’étranger, c’est dire…

En bref, si « ça va mieux », ce n’est que pour une toute petite minorité planquée sous les ors des palais gouvernementaux.
Gageons que ce ne sera pas perpétuellement compte tenu du caractère « trisomique » de leur façon de « décider de votre bonheur à votre place », en véritables « autistes-politiques » alors qu’il aurait été plus simple (et peut-être plus long, mais il fallait s’y prendre dès le début du quinquennat) de faire différemment.
Du coup, ils sont décidément de plus en plus nombreux à avoir l’opinion inverse, même chez les « faiseurs » : « Ça va mal » !
« Je sais ! Moi, ça fait presque deux ans que j’ai pris mes clics & mes clacs pour venir poser mon sac ici » et de lui montrer du doigt « my Groβ yacht » au mouillage.
Un peu plus et il voulait faire un tour, alors que c’était encore le bordel à bord de la soirée festive précédente…

lundi 30 mai 2016

Celle-là, elle est magnifique !


« François III » homme d’État mondial 2016 !


Lui-même n’en revient pas. Moi non plus et ça bien fait rigoler mes « petits-collègues » monégasques vendredi dernier, coincés par les essais sur piste des écuries du GP de F1 éponyme.
Que j’en ai quitté les lieux juste avant la fermeture des rues pour rejoindre « my-Sweet-Yacht » pour le week-end, alors que eux font la fête en dansant sur les pistes une fois libérées quand ils ne vont pas faire la fête à une des très nombreuses sauteries organisées en ville.
« Attendez ! Vous êtes sûr ? Mais pourquoi ? »


Surréaliste. Certains ont dû se pincer pour le croire, d’autres ont soufflé dans un éthylotest pour vérifier qu’ils ont toute leur tête…
Et pourtant si.
Le titre a été décerné par une fondation basée à New York intitulée « Appeal of Conscience ». Mais pourquoi ?
La « foundation » du rabbin Arthur Schneier apporte l’explication de l’inimaginable : Ce prix, affirment-ils sans rire, « honore les dirigeants qui soutiennent la paix et la liberté, par la promotion de la tolérance, la dignité humaine et les droits de l’homme, en défendant ces causes dans leur pays et en travaillant avec d’autres dirigeants mondiaux pour bâtir un avenir meilleur pour tous ».
« Ah bé voilà ! Ils n’avaient personne d’autre à proposer. Alors ils ont pris le moins nul ! »
Parce que question « défense de la liberté », ça fait longtemps qu’elle est réduite à « paye et ferme ta gueule ».
Quant à la paix, ne serait-ce que la « civile », il n’y a qu’à jeter un œil au titre de vos journaux (quand ils paraissent encore)…
Ce prix de la grandiloquence mégalo sera remis à l’heureux élu le 19 septembre 2016 lors au 51ème dîner annuel de cette fameuse « Appeal of Conscience ».
De retour en « Gauloisie-bloquée », le héros descendra les Champs-Élysées sous une pluie battante et les applaudissements des « chômistes » se rendant à « Paul-en-ploie », c’est certain.


Bé oui, bien sûr, si ça va mieux sur le front de l’emploi, et les chiffres du « gouverne-ment » en attestent puisque sur un mois, le chômage a baissé de 0,6 %, soit 19.900 demandeurs d’emploi en moins, après le score de – 60.000 le mois dernier.
Énorme émerveillement de la victoire « soce » en marche : C’est le second mois d’affilée, du jamais vu depuis des années et des années !
La potion ferait donc effet…
Voilà qui est splendide et bien mérité à la veille des grèves dans (tous) les transports, rapport à la loi « El-Konnerie ».
Sauf que sur le premier trimestre 2016 (on attend juillet pour avoir les suivants, puisqu’ils les gardent savamment et opportunément sous le coude) d’après les chiffres officiels qu’il suffit juste de lire et de consulter, il y a eu 238.000 radiations pour défaut d’actualisation en hausse de 9,9 % et 46.000 radiations administratives en hausse de 11,9 %.
Et encore, on ne vous rapporte pas vraiment les « déclassements » en catégorie « E », les fameux contrats-formation financés (avec votre pognon) pour 500.000 impétrants désignés volontaires en formation.
Le chômage baisse en « Gauloisie-gréviste », je veux !
Puisqu’on vous dit que « ça va mieux », pourquoi douter ?


Ah oui, même Total va en réviser ses plans d’investissement depuis les blocages des centres de stockage et quelques raffineries d’essence.
D’ailleurs, vous êtes peut-être en train de lire ce « billet » sur votre tablette, moteur coupé à faire la queue devant une pompe qui distribue encore le précieux liquide…
Voilà qui me fait bien rire, puisqu’on vous dit et répète qu’il n’y a pas de pénurie de carburant !


Bon d’accord, il faut puiser dans les « réserves stratégiques », modifier les temps de travail des chauffeurs-livreurs par voie d’arrêté ministériel (au détriment des règles de sécurité-libertaire instituées par décret) et envoyer la flicaille débloquer les centres et dégager les routes.
Mais après tout, c’est de votre faute : Lundi en huit (aujourd’hui je ne sais pas encore), vu de la Lagune, on se demandait bien quelle était la logique d’autoriser les blocages de raffineries mais d’interdire avec fermeté l’achat d’essence en jerricans, voire de contingenter la distribution des essences aux pompes…
Et puis encore votre « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois » qui fait montre d’une inhabituelle fermeté vis-à-vis des manifestants avait de quoi stupéfier : Coupables, les « gens », oui « les gens », tous ces « sans-dents » !
C’est incroyable, « les gens » : Ils sont partout, les gens. Ils sont au courant de tout mieux que quiconque, les gens. Ils vous regardent, les gens. Et quand le vent tourne, les gens le sentent.
Ils sentent la panique dans votre regard et en profitent pour faire exactement comme vous. Et rapidement, ce qui n’était qu’une idée normale jaillie dans votre cerveau normal devient une idée à la kon mise en musique par « les gens ».
Et là, c’est le drame.


Comme cette histoire de pénurie montée en épingle : Au départ, il y a des stations pleines et riantes. Ensuite, quelques syndicalistes bloquent des raffineries de façon « citoyenne », « festive » et très « primesautière » et en tout cas, pas de quoi s’inquiéter.
Et là, alors que le gouvernement prend la parole pour indiquer que « tout va bien » (et même que « ça va mieux »), patatras, les gens entrent en jeu et vide les citernes à tour de bras, passant parfois plusieurs heures sur leur temps de loisir « à queuter » à la pompe !
Incroyable : On comptera un pic de vente de plus de 30 % !


Bé oui, c’est un formidable coup de marketing.
C’est le « B.A. BA » du commerce : Pour relancer les volumes, rien de mieux que de laisser supposer qu’il va y avoir rationnement, qu’il n’y en aura pas pour tout le monde.
D’ailleurs, je reçois sans arrêt des spams de Microsoft® à propos de Windows 10® : « Déjà 100 millions ! », « C’est gratuit ! », mais « C’est limité dans le temps ».
J’étais gamin et je lisais « Pilote », une des BD de mon époque, avec « Spirou », « Tintin » et je ne sais plus quoi encore : Ne sachant pas lire pour être passé par « l’ékole-pue-blique » qui ne savait déjà plus apprendre ce genre de chose, je lisais « les images ».
Ça m’est resté : Un bon crobar, un petit camembert, un histogramme, c’est bien plus « causant » qu’un texte, même réduit au strict minimum et ponctué de « phrases-choc ».
Dans cette histoire-là, Achille Talon et son voisin Lefuneste prennent le pari que le commerçant croisé sur leur chemin devant sa boutique est incapable de vendre n’importe quoi, un truc inutile quelconque, à n’importe qui et jusqu’à épuisement dudit article proposé.
Le gars leur demande de rester plantés là, devant la porte de son échoppe, de ne pas bouger, et plante une annonce sur la porte promptement fermée de sa boutique où il est écrit « Distribution dans une heure ».
De quoi, on ne saura qu’à la fin…
Et que ça ne loupe pas : Un premier passant lit le message, demande ce qui se passe et s’entend répondre sur le ton ulcéré : « Vous voyez bien, on attend ! »
Eh bien lui aussi et se met à attendre derrière le duo des compères.
Et le scénario se poursuit avec une deuxième personne, puis plusieurs jusqu’à former une queue considérable, les mères de famille demandant à leurs gnomes d’avertir la cousine, la voisine, etc.
Et quand la porte s’ouvre, c’est la cohue à peine canalisée par des pandores qui passaient par là, attirés par cette foule improbable…
Pareil pour votre carburant !
Alors que là, il s’agissait d’un hochet totalement inepte.


Ceci dit, personnellement, je m’inquiète de votre QI.
Puisque manifestement on est en pleine manipulation (« Y’a pas de problème, tout va bien » que tout le monde interprète comme « il va y avoir des problèmes sans ça on en parlerait pas, il faut que je prenne des précautions », provoquant ainsi l’apparence d’un problème imminent), n’est-on pas en phase « hypercritique » du « ça va mieux » ?
Si on vous le répète tous les jours, après tout, n’est-ce pas l’annonce que « tout va mal » ?


Bé oui, on vient de vous prolonger l’état-d’urgence anxiogène à souhait, alors même que la chienlit s’installe dans les rues et sur les boulevards avec ses hordes de casseurs, même qu’on compte plus de flics à l’hosto que de paisibles casseurs…
Et pour en justifier, on vous répète que le pays est « la cible prioritaire » des terroristes, effet anxiogène également garanti !
Vous constatez que si tout va bien mais que tout sera bloqué cette semaine, les bus, les trains, les avions, que ça va coûter quand même au minimum 0,1 point de « croâssance » au pays et ses cortèges supplémentaires de « chômistes », nouvel effet anxiogène.
Alors que vous vous promettiez de faire la fête footballistique devant un écran-plat HD tout neuf installé dans votre salon.
(Personnellement, je trouve la HD pitoyable, déplorable même : On ne loupe aucune des imperfections de maquillage des « belles-héroïnes » mis en exergue… Pas une ridelle, pas le moindre « petit-bouton » ne vous échappe plus !)
Et on vous menace même de coupure de courant électrique avec la fermeture des centrales nucléaires…


On a affaire à des « autistes-gouvernementaux » qui se piétinent les paluches avec frénésie : Un coup on ne touche pas à la loi « El Konnerie » qui est parfaite telle quelle, un coup on peut « aménager » le texte à la marge, justement sur l’article deux, celui dit « d’inversion de la hiérarchie des normes » (qui de toute façon se révèlera inconstitutionnel, mais plus tard).
C’est juste une question d’attitude, et là, ils ont « tout nul » depuis la crise du « mariage pour tous » : C’est dire si leur « trisomie » est bien une constante.
D’autant que je vous préviens tout de suite : Le texte va passer par le rouleau compresseur du Sénat qui ne manquera pas de le « renouveler », avant de revenir pour un énième 49-3 devant le Parlement au mois de juillet…


Excusez du peu : Tout cela me fait bien rire, car ça n’aura comme conséquence que de dégrader « l’attractivité-compétitive » du pays aux yeux des investisseurs étrangers et de plomber un peu plus les comptes et l’avenir radieux du « paradis-socialiste » dans les urnes.
Parce que bon, le pétrole peut encore arriver via des oléoducs jusqu’à Orly/Roissy, ou par la route ; les réseaux électriques sont interconnectés et savent fonctionner dans tous les sens, en phase au niveau européen et que même si on en vient à importer quelques mégawatts à nos voisins, à la limite ça permettra à EDF de gagner un peu plus d’argent, tellement les tarifs publics que l’électricien national sont hors de prix.
C’est même sûr, puisque l’entreprise n’en gagne pas en exportant son courant produit…
Autant de pertes en moins !


Si après-demain, les ports sont bloqués par les dockers CGT et les routes par les « bonnets-rouges » bretons (encore une reculade malvenue pour les alsaciens qui voient défiler les camions « nord-sud » en denses cortèges qui évitent les taxes allemandes sur le parcours entre Rotterdam et l’Italie), il ne vous restera plus que la solution de l’exil.
À la campagne pour ceux qui y ont encore accès, histoire de planter des choux pour la soupe du soir, et ailleurs pour les autres.
Là, je vous préviens tout de suite, en Italie, ils n’accueillent que les réfugiés à Lampedusa et les expulsent rapidement de l’autre côté des alpes…
Quant à moi, je n’accueille personne à Venise, d’abord ce n’est pas chez moi, et encore moins à Monaco, même en prélevant un « droit de cuissage » au passage…
Pas fou, non mais !

Ceci dit, « François III » aura bien mérité sa palme « d’homme d’État mondial 2016 » pour ne savoir gouverner que par la peur, à n’en pas douter !
Question : Le sera-t-il encore au moment de la remise de son prix en septembre ?

dimanche 29 mai 2016

Laudato si… (00)


Chapitre « double zéro »

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Ce sera la septième année que je m’attèle à une pareille tâche : Vous pondre un « roman » nouveau.

Hélas, toujours autour des mêmes histoires, qui viennent et reviennent sans cesse…
C’est d’ailleurs assez pénible pour moi, qui aimerai bien passer à « autre chose », comme la reprise toujours reportée de la « Grande Histoire de la Corse », l’Île-de-Beauté chère à mon neurone, de sa formation géologique jusqu’au seuil du troisième millénaire ;
Comme par exemple la reprise de mes vieux cours obsolètes d’optimisation fiscale et sociale (de l’ingénierie), 
Ou simplement l’histoire du droit fiscal gaulois de l’antiquité à nos jours ;
Comme les quelques « nouvelles » d’où sont tirés des personnages des opus « Laudato si… » et des précédents : « Le feu », « Ardéchoise, cœur fidèle », « Le crime était parfait », « L’affaire du juge Féyard », et encore quelques autres, toujours en suspends !

Bon, je suis nul, j’ai les yeux plus gros que le ventre, je n’ai que dix doigts, deux bras, un seul neurone en fonction et les journées n’ont que 24 heures.
Mais c’est comme pour tout le monde, en pense-je.
Sauf que mon cas est désespéré, semble-t-il.

Le premier « opus » était une « urgence » à l’adresse de « l’Ami-râle » que je mettais en scène avec son accord (« Opération Juliette-Siéra ») : Les personnages-clés étaient « prêts », presque complets pour un usage hors-norme et imprévu à l’origine.

Le second (« Au nom du père », tome I), est une adaptation à caractère nettement plus autobiographique, qui avait mûri durant des années et des années et devait tourner autour du « crime par procuration » : Une promesse stupide faite à un « proc’-blogueur », qui s’il connaît bien son métier, ne sait pas tout du monde dans lequel il a vécu et prospéré.
Un truc inutile qu’il n’a évidemment même pas lu.
Pas tout-à-fait loupé, mais je n’ai pas eu le temps de le terminer comme je l’avais souhaité initialement : Et puis le récit m’a « échappé », tel qu’il en a fallu un second tome (« Au nom du père » tome II), mis en ligne l’année suivante pour le finaliser, alors que ce n'était pas du tout prévu : J’y arriverai, un jour je vous ferai un diaporama de la « Corsica-Bella-Tchi-tchi » ou… dans une autre vie.

C’était l’année des menaces sur les JO de Londres : Je me suis mis rapidement sur « Parcours olympiques », un opus tellement long qu’il m’a fallu poster deux billets par jour pour en arriver au bout !
Mais tellement cohérent avec ce que l’on sait des événements qui ont pu retenir votre attention à cette époque-là, que j’estime qu’il touche au « chef-d’œuvre ».
Enfin, c’est mon point de vue personnel.

Le suivant s’imposait tout seul compte tenu des premières années du quinquennat de « François III », les « manifs’ pour tous » et les rebondissements inattendus du premier des opus : C’était « Mains invisibles », tome I.
Le titre vient d’une discussion que j’aie pu avoir avec mon « Beauf’ » le philosophe de la famille, qui fait « grec dans le civil ».
Mais il ne devait pas y avoir de suite.
Sauf que, au fil de l’écriture, le tome II s’est imposé de lui-même, lui-même « m’échappant » presque totalement.
Et puis je voulais écrire « au féminin », pour une fois, ce qui m’a pris énormément de temps.
Pas terribles, les trois premiers chapitres… Qu’est-ce que j’ai pu ramer !
Ça ne sortait pas, c’était mauvais, nul parfois, à désespérer, qu’il a fallu que je m’y reprenne durant tout l’hiver et une partie du printemps.
Passons.

On attaque le septième opus en revenant finalement au premier : Là encore, l’idée n’était pas préconçue, mais s’est imposée d’elle-même au fil du temps et des développements de l’actualité.
Puisque « Mains invisibles » a imposé un tome II où j’introduis des « boucles du temps » (un « truc » qui m’obsède depuis le « piratage » de mes premiers posts du mois d’août (2008) sur mon premier blog-perso, repris par « JBC-dit Haddock »), là, je vous emmène sur une période de l’Histoire que tout le monde (ou presque) connaît : La guerre du Koweït !
J’ai plein de documents retrouvés et à partager avec vous (hélas pas tous : il m’en manque alors que je les ai eus sous les yeux l’année dernière).
Il faut dire que « ma rentrée » a été particulièrement perturbée par ma « saloperie de pustule »…
Passons aussi !

C’est donc pour partie un roman totalement « historique » et de pure fiction pour une autre partie, qui s’inscrit directement dans la continuité de « Opération Juliette-Siéra » et des « Mains Invisibles » (one & tow).
Finalement, c’est assez bluffant comme tout ça est tellement intriqué !
Je ne l’aurai jamais imaginé en commençant cette aventure de « scribouillard-plumitif »…

Ceci dit, j’innove : Parce qu’il va être long et que je ne prends que quelques jours de vacances au mois d’août prochain, histoire d’aller caboter jusqu’aux Baléares et faire un tour en Sardaigne et peut-être même en Sicile si le temps s’y prête, bien plus que le nombre de jours où je serai « hors-ligne », déconnecté de mes serveurs, non seulement ce post est là pour vous prévenir que nous aurons RDV tous les dimanches dès la semaine prochaine, pour « un chapitre », mais que, summum de mon délire, sachez que les derniers chapitres ne sont pas encore posés en mémoire ni encore moins en ligne, toujours « dans le clavier » comme on dit !
Marrante comme idée, non ?
Ce qui implique que je ne sais pas où cet opus nous mènera.
Ni dans le temps et on verra ça les dimanches qui suivent « mon retour », ni, plus effarant, dans le déroulé de cette histoire-là !

Pas de souci et sauf relecture attentive des « fautes de frappe » inhérentes à cet exercice, je vais mettre les billets prévus en ligne jusqu’au dernier dimanche de juillet.
Le temps de parachever et de programmer ceux du mois d’août (époque où je serai vraisemblablement « blanc de net »), puis à mon retour – si je rentre – je mettrai en ligne le reste de ce travail-là au fil des dimanches suivants !
Je vous avoue aussi que j’espère pouvoir « compléter » au fil du temps avec les développements de l’actualité en cours de la rentrée : On verra bien !
Peut-être qu’il ne se passera rien d’assez « sensationnel » pour être « intégré ».
Et on devrait clôturer cet opus par un « Chapitre 0 » qui sera le sommaire de ces posts-là vers la fin d’année (plus tôt ou plus tard, je ne sais pas).

En attendant, je vous souhaite une bonne journée !

Bien à toutes et à tous !

I3

samedi 28 mai 2016

Cour de cassation, ch. soc. du 31/03/2016, n° de pourvoi : 14-29865


Une histoire Corsa absolument authentique !

« – Ayo Dùmé ! Pari ùn pudete travaglià ?
– Ao, Angù ! È iè ! Ghjudici parisian mi hanu pruibita ! »

Démonstration :

M. Ludet (conseiller le plus ancien faisant fonction de président), président ;

SCP Fabiani, Luc-Thaler et Pinatel, SCP Gatineau et Fattaccini, SCP Spinosi et Sureau, avocat(s). 

REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant : 

Sur le moyen unique :

Vu le principe fondamental de libre exercice d'une activité professionnelle, ensemble l'article L. 1121-1 du code du travail ; 

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. X... a été engagé par la société BCA expertise (la société), le 19 mars 2007, en qualité de stagiaire expert en automobile ; que par avenant à son contrat de travail du 1er mars 2011 et suite à l'obtention de son diplôme d'expert en automobile, il a obtenu la modification de ses fonctions en cette qualité ; qu'il a démissionné de l'entreprise le 30 mai 2011 et que la société lui a opposé la clause de non concurrence, dont l'intéressé a contesté la validité ; que la société a saisi la juridiction prud'homale ;

Attendu que pour juger illicite la clause de non-concurrence, l'arrêt retient qu'il doit être tenu compte de l'étendue et de la spécificité de la zone géographique visée par l'interdiction d'exercer la fonction d'expert en automobile en Corse, en ce sens qu'il s'agit d'une île de plus de 8.000 km² et que l'exercice de cette profession à l'extérieur de cette région entraîne nécessairement un déménagement en France continentale ainsi qu'une séparation familiale, et ce alors même que la spécificité de la profession exercée n'impose en elle-même aucune mobilité ;

Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que la clause de non-concurrence contestée était limitée à une durée d'un an et au territoire de la Corse et comportait une contrepartie financière s'élevant au quart du salaire moyen des six derniers mois, et que ces constatations étaient impropres à caractériser une atteinte excessive au libre exercice d'une activité professionnelle par le salarié, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 29 octobre 2014, entre les parties, par la cour d'appel de Bastia ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence ;
Condamne M. X... aux dépens ;
Vu l'article 700 du code de procédure civile, rejette les demandes ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du trente et un mars deux mille seize.

Voilà comment Dùmé s’est retrouvé condamné à l’inactivité forcée ou à l’exil…
« La valise ou le cercueil ! », le « choix-local »…

Ceci dit, c’est une décision issue d’une jurisprudence constante depuis des années où l’arrêt suivant a précisé sa portée :

Cour de cassation, chambre sociale, audience publique du mercredi 10 juillet 2002, n° de pourvoi : 00-45135 

M. Sargos, président :
Rapporteur : Mme Quenson (arrêt n° 1), Mme Lemoine Jeanjean (arrêts n°s 2 et 3), Conseiller rapporteur ;
M. Kehrig, avocat général ;
La SCP Thomas-Raquin et Bénabent, la SCP Masse-Dessen, Georges et Thouvenin (arrêt n° 1), la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez (arrêt n° 2), avocat(s). 

REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :

Attendu que M. X… est entré au service de la société d'assurance La Mondiale le 1er décembre 1993 ; qu'il occupait un emploi d'agent producteur ; que, le 7 mars 1995, l'employeur lui a ordonné de remettre le matériel professionnel dont il disposait et de cesser d'exécuter le contrat de travail en lui reprochant de s'être introduit irrégulièrement, en août 1994, dans le bureau de son supérieur hiérarchique ; que, le 5 avril 1995, le salarié a saisi le conseil de prud'hommes d'une demande tendant au paiement d'une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, de dommages-intérêts pour clause de non-concurrence, ainsi que d'un rappel de commissions ;

Sur le second moyen, relatif au rappel de commissions, tel qu'il figure en annexe :

Vu l'article L. 131-6 du Code de l'organisation judiciaire ;

Attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ce moyen qui ne serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;

Mais sur le premier moyen, relatif à l'indemnité pour clause de non-concurrence :

Vu le principe fondamental de libre exercice d'une activité professionnelle, ensemble l'article L. 120-2 du Code du travail ;

Attendu qu'une clause de non-concurrence n'est licite que si elle est indispensable à la protection des intérêts légitimes de l'entreprise, limitée dans le temps et dans l'espace, qu'elle tient compte des spécificités de l'emploi du salarié et comporte l'obligation pour l'employeur de verser au salarié une contrepartie financière, ces conditions étant cumulatives ;

Attendu que pour rejeter la demande de dommages-intérêts pour clause de non-concurrence, la cour d'appel a énoncé que la clause litigieuse était licite et régulière ; qu'elle ne comportait aucune contrepartie financière, ce qui était conforme à la convention collective applicable ;

Qu'en statuant comme elle l'a fait, en déclarant licite une clause de non-concurrence qui ne comportait pas de contrepartie financière, la cour d'appel a violé le principe ci-dessus énoncé et le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en sa disposition rejetant la demande de dommages-intérêts pour clause de non-concurrence, l'arrêt rendu le 28 juin 2000, entre les parties, par la cour d'appel de Reims ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Metz ;
Condamne la société La Mondiale aux dépens ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du dix juillet deux mille deux.

Depuis, tout le monde sait pour n’avoir pas à ignorer la Loi qu’une clause de non-concurrence doit remplir plusieurs conditions pour être valide :
– Elle doit être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise ;
– Comporter l’obligation pour l’employeur de verser à l’intéressé une contrepartie financière ;
– Elle doit par ailleurs être limitée dans le temps et dans l'espace de manière à permettre au salarié d'exercer une activité correspondant à sa qualification et à son expérience professionnelle après la rupture de son contrat de travail ;
– Et ces conditions sont cumulatives !
Les autres sont illicites.

Alors prévoir une clause interdisant à un expert automobile toute concurrence pendant un an sur le territoire corse (deux départements quand même) en contrepartie d’une indemnité s’élevant au quart du salaire moyen des six derniers mois (pas grand-chose), est-il licite ?
Pas pour la Cour d’Appel locale qui sait tout le poids de la « peine d’exil » (Bastia est posé devant l’Île d’Elbe… elle-même située à environ 100 jours de Sainte-Hélène) pour un natif îlien.
Ces derniers avaient en effet estimé que la clause était excessive car elle recouvrait une superficie de plus de 8.000 km² et obligeait le salarié à un déménagement en France continentale et à une séparation familiale.
La Cour de cassation censure ces arguments et cette décision : Elle considère qu'en l'espèce la clause était impropre à caractériser une atteinte excessive au libre exercice d'une activité professionnelle par le salarié.

Rappelons d’ailleurs à ce sujet qu'ont été jugées illicites la clause empêchant le salarié d'entrer au service, sur toute la France et pendant un an, d'une entreprise ayant la même activité que son employeur (Cass. soc. 18-9-2002 n° 99-46.136) et celle lui interdisant toute activité similaire en France métropolitaine pendant 2 ans, l'obligeant ainsi à s'expatrier (Cass. soc. 28-10-1997 n° 94-43.792).
Confirmation parfaitement logique.

Bien à toutes et tous !

I3