Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 31 août 2021

30 – La bataille des « Chagos » (2).

La phase active
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
J’ai mal dormi durant la nuit : le vent forcit, les arbres hurlent parfois sous les puissantes rafales, la mer, côté mer, fait un vacarme bruyant et régulier de déferlantes et le ciel est noir, parfois zébré d’éclairs.
J’ai horreur de la foudre.
Mais pour le moment, on n’entend pas le roulement du tonnerre ou alors largement atténué.
Je suis tout de même debout avant les aurores. Je me douche et descend prendre un petit-déjeuner léger.
Pour me rendre compte que tout est désert dans la résidence et qu’il fait tellement noir que j’ai cru que j’avais lu ma montre à l’envers : il est neuf heures et quart et non pas six heures comme je l’imaginais dans mon demi-éveil !
Je file alors à la « war-room ».
Ils sont tous là à scruter les dernières informations.
 
« Je vous résume la situation, Alex. Les russes ont modifié l’orbite d’un de leur satellite-espion cette nuit. On va en avoir deux sur le dos, dont un toutes les 45 minutes au-dessus de nos têtes durant les heures qui vont suivre.
C’est le commencement de leurs manœuvres d’abordage. »
Sait-on quels sont leurs objectifs ?
« D’après la NSA des américains qui aura intercepté quelques câbles, on suppose qu’ils vont aborder et tenter de récupérer notre sous-marin manu militari en débarquant des commandos par hélicoptère depuis le navire support qui sera à moins d’une demi-heure dans quelques temps. »
Mais on est sans défense depuis que les américains, les anglais et le français ont déguerpi !
Que va-t-on faire ?
« Vous ne connaissez pas notre Gustave national : il a plus d’un tour dans son sac. »
Et il compte faire quoi, pour repousser l’assaut ?
« Oh lui, il compte sur une couverture aérienne des amerloques et utiliser notre canonnière depuis le lagon, à l’abri de la grosse mer au large.
Mais il n’en aura pas besoin ! »
Ah ?
« C’est une éventualité, effectivement » intervient l’intéressé. « La mer est tellement grosse au large, que je vois mal un appontage d’hélicoptère se faire sans risque d’accident.
S’ils ont décollé, ils viendront faire escale au sol et en profiteront pour déposer leurs commandos. Alors on les canonnera au 76 avec notre patrouilleur et le sous-marin.
Si non, ils attendront que la météo se calme, s’éloigneront et reviendront demain… »
 
« Ouais, sauf qu’ils sont pressés de rejoindre le golfe d’Aden. Ils n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre » vient le contredire Paul.
Celui qui sait déjà tout…
« Résultat, ils vont se positionner pour pouvoir tirer à vue quelques obus sur le hangar qui abrite notre prise de guerre. Mais on l’a déjà discrètement déplacer en plongée périscopique jusqu’au milieu du lagon avec le « 002 » accroché à une longe.
Et là, nous prendrons ensuite la mer pour venir à leur rencontre… »
Mais, mais… c’est suicidaire !
« Je vous le rappelle, commandant de Bréveuil, nos 76 mm ne perceront même pas leur blindage de bordée.
Une torpille bien placée, en revanche, je ne dis pas… »
C’est qu’il s’énerverait presque, l’amiral retraité qui voulait, l’avant-veille, faire une sortie !
« Sauf que je vous rappelle, nous n’avons pas de torpille armée d’explosif. »
Pas plus que le moindre missile antisurface ni même antiaérien.
Et les canons et mitrailleuses de nos embarcations seraient plutôt utiles pour accueillir et repousser un commando débarqué sur l’atoll.
C’est dire la panade dans laquelle nous sommes sans l’appui des anglo-américains.
« Ils seraient de toute façon inefficaces contre leur navire : ils ont à bord suffisamment de leurres et de défense anti-missile » rajoute Paul.
Donc on est vraiment désarmé ?
 
Et je reprends : « Et notre sous-marin, il ne sert à rien ? »
Paul me répond : « Pas en la circonstance.
Souvenez-vous qu’il y a trois submersibles en plongée dans les parages. On en a eu les traces jusqu’à hier soir quand les hélicos pouvaient encore voler.
Si on sort le nôtre, soyez certaine qu’il offrira une cible facile pour le sous-marin russe qui doit vraisemblablement se positionner en ce moment à proximité de la passe de sortie.
Comme leur mission « bis » c’est de le détruire s’ils ne peuvent s’en emparer, pas la peine de leur offrir en pâture un équipage tout neuf ! »
Trois ?
« Oui. Au moins un russe, on a sa signature sonore. Probablement un américain qui n’a pas pu être identifié. Le troisième on ne sait pas. J’ai eu confirmation de l’amirauté qu’aucun de nos engins ne croise dans les parages, pas plus que ceux des britanniques.
Cette troisième trace peut être soit un leurre, une sorte de drone sous-marin, soit une erreur de nos détecteurs, parce qu’il se déplace sur des trajectoires aléatoires, semble-t-il » nous rapporte Gustave.
Paul me fait un clin d’œil…
Quoi, lui réponds-je en silence avec les yeux et les lèvres ?
 
« On sort. J’emmène Alexis sur la tour… ».
Enfin… il m’entraîne dehors. Sous la pluie et quelques grêlons qui me transpercent. Il fait nuit noire en plein jour tellement le ciel s’allume de toutes parts car là, on commence à voir le ciel être parcouru par des éclairs lointains de façon de plus en plus psychédélique, comme en boîte de nuit !
« Mais vous êtes fou ! Je vais attraper la crève par ce temps de chien… »
Je serai à l’abri dans quelques secondes…
Qu’il dit.
On finit par se réfugier dans la cahute qui sert à abriter les équipements électriques, sous « la tour ».
« Voilà, vous vous souvenez des Hytrutes ? »
Comment aurai-je pu oublier les explications ahurissantes de l’avant-veille ?
« Le troisième submersible, ce sont nos Hytrutes. Enfin leur machine.
Et c’est d’ailleurs elles qui provoquent l’orage magnétique qui va passer au-dessus de nous.
Alors, partez dans votre chambre vous munir d’un ciré et d’un appareil photo avec zoom.
Et placez-vous à l’abri du vent, un peu en hauteur, au-dessus de votre chambre.
Parce que vous êtes-là pour un reportage sur la suite des événements et vous serez parmi les personnes qui verront passer la machine des Hytrutes. »
Mais je vais suivre comment, le déroulé de la bataille ?
 
« Il n’aura pas de bataille. Mais une opération de secours des russes. Et vous verrez ça parce que je vous embarque sur le patrouilleur sitôt le gros de l’orage passé.
Ah, et pensez à éteindre votre téléphone : rien d’électrique sous tension qui ne soit pas protégé dans une cage Faraday ! »
Et mon appareil photo, alors ?
« Vous l’éteignez entre deux prises et vous l’enveloppez avec soin avec du papier d’aluminium… Vous en trouverez à la cuisine. »
Voilà, c’était donc ça, les grillages moches qui recouvraient les bâtiments de nos installations ?
Juste des cages Faraday…
« Je vous laisse : il faut que je débranche les générateurs de courant électrique avant que ça ne chauffe trop ! Vous revenez nous rejoindre sur le port quand la lumière reviendra. »
Et le voilà déjà reparti vers la « war-room » alors que je me penche sur le côté en faisant attention de ne pas glisser pour faire contre-poids aux rafales de vent en direction d’une voiturette pour prendre la direction de l’hôtel : il fait vraiment nuit alors qu’il doit être aux alentours du midi local.
Mais on ne voit pas le soleil.
Ni le moindre chat : ils se sont tous mis à l’abri du déluge !
En revanche, on voit encore bien les feux de position du paquebot entre les ondées et à quelques dizaines de mètres au-dessus de lui, une sorte de lueur scintillante qui ne semble pas être gênée ni par le vent, ni par la pluie pour rester parfaitement immobile.
On dirait un fanal…
De ces lueurs mystérieuses que j’ai pu voir précédemment[1]
Paul m’avait prévenue.
J’en fais des photos… pour ma collection personnelle !
 
Il me racontera la suite immédiate plus tard.
Il est effectivement allé déconnecter et mettre « en panne » les quelques générateurs de l’île et est revenu dans la « war-room » pendant que je m’emparais d’un rouleau de papier aluminium.
« Gustave était dans un état pas possible. Sans électricité, il était soudain devenu aveugle et sourd.
Eh bien, on continue en mode « dégradé », lui ai-je suggéré.
Ça ne l’a pas vraiment rendu de meilleure humeur. »
Pour ma part, j’ai ensuite réussi à trouver une paire de jumelle et un abri un peu moins arrosé que les terrasses devant nos chambres.
Mais ça secouait fermement. Il y avait même, par moment, des infra-sons qui faisaient vibrer mes organes !
Et puis un vacarme de hurlements du vent à ne pas mettre un canard dehors.
D’ailleurs, les oiseaux, même ceux habitués aux tempêtes en mer, s’étaient planqués.
Au fil des minutes le ciel s’illuminait d’éclairs. Il faisait presque nuit, sauf qu’on y voyait finalement comme en plein jour !
Les roulements du tonnerre faisaient un vacarme épouvantable pour arriver sans discontinuer : mes vieilles peurs de gamines refaisaient surface !
Il y avait de quoi. Je n’avais jamais vu un orage pareil, remplir tout le ciel de mille feux.
 
Il a fallu que je prenne sur moi, que je me morde, pour ne pas aller me réfugier sous un lit !
Et puis, tout d’un coup, je perçois une explosion noyée dans le vacarme.
Un obus !
Il est tombé sur les quais…
Mais ça m’a permis de repérer l’origine du second tir qui s’est abîmé dans le lagon, à proximité du hangar de notre sous-marin, soulevant une colonne de flotte verticale qui a vite été dispersée par une tornade de vent…
Une petite silhouette grise dansait au milieu des vagues, à quelques kilomètres de là, frappée par la foudre à plusieurs reprises.
Et puis l’improbable !
 
Une immense silhouette noire jaillit alors de l’eau à mi-chemin d’avec la côte, également frappée par la foudre à plusieurs reprises.
Un truc qui paraît énorme, triangulaire, sans une lumière dans mes jumelles alors qu’il doit être gros comme un Boeing 747, mais sans les ailes, à moins que ce soit une aile volante, qui surgit dans une marée d’écume, soudainement, comme venu de nulle part ailleurs que du fond de l’océan et se déplace à vive allure vers le russe.
Sauf qu’à cet endroit-là, l’océan n’est pas si profond que ça.
Ça se dirige vers le navire russe, ça accélère vivement comme d’une fusée, mais sans panache de fumée ni de flamme de moteurs, pas même la lueur d’un réacteur.
Je vois distinctement une sorte de missile décoller dudit bâtiment dans sa direction.
Puis une explosion à bord du navire russe.
L’engin aliène pique alors un virage serré, presque instantané, quasiment à 90° vers l’Ouest, et disparait en moins d’une paire de seconde, laissant le missile qui le suivait se perdre en mer en plus qu’un début d’incendie commence à ravager le navire russe dans son sillage.
Impressionnant.
Évidemment, j’ai à peine pu prendre quelques mauvais clichés.
 
Je me focalise sur l’incendie au large, plus facile à repérer à travers les ondées.
Le bâtiment semble immobile, mais je me rends compte qu’il s’éloigne lentement en roulant bord sur bord.
Les lumières reviennent sur notre atoll.
Je décide donc, comme demandé, de revenir vers la « war-room », sous la pluie et en courant, ma voiturette refusant de démarrer, pour constater que Gustave est furieux : il n’a pas eu sa bataille navale et Paul est déjà parti vers le port. Alors que je suis invitée à le rejoindre immédiatement.
« Mais pourquoi ? »
Il va prendre la mer. « Et profitez-en pour prendre des clichés des dégâts de l’obus, sur les quais.
Moi, je reste pour guider notre patrouilleur. »
Il va où, le patrouilleur ?
« Il va sur place pour porter assistance aux Ruscofs ! »
Un comble, celle-là : ils nous tirent dessus, et c’est nous qui allons les secourir ?
 
J’ai à peine pris pied sur le pont arrière que l’engin largue sa dernière amarre et file à toute allure vers la passe.
Deux marins m’enfilent un ciré et un harnais de sécurité autour du cou et je suis emmenée de force sur la passerelle où Paul dirige la manœuvre, un timonier à la barre et aux manettes poussées « au tableau ».
Ça navigue sans difficulté dans le lagon, mais dès la passe dépassée, on sent que la mer se creuse et qu’il faut lever le pied en ralentissant tellement « ça tape » dans une mer « en désordre ».
De plus, pour éviter une éventuelle torpille tirée par le sous-marin des russes censé nous attendre à la sortie de la passe, Paul fait faire des changements de cap inopiné à notre rafiot.
Ce qui rajoute au désordre de mon estomac…
 
Il nous faut bien une demi-heure de rodéo dans les vagues pour arriver à proximité, enfin, façon de parler, du navire russe qui me paraît immense.
L’incendie n’est pas encore maîtrisé et ils ont mis à l’eau un canot pneumatique semi-rigide qui sautent dans les vagues que soulèvent le vent et l’orage : on est pourtant sous le vent de l’atoll, mais les creux sont impressionnants.
Je note la position bizarre du canon de 76 : il est tourné vers la passerelle et vise le ciel !
Si c’est comme ça que Paul ou Gustave pense pouvoir envoyer les russes par le fond, ou je n’y connais rien…
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte… », aux éditions I3



lundi 30 août 2021

29 – La bataille des « Chagos » (1).

La phase préparatoire
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Paul avait donc tout prévu, une fois de plus.
Les hélicoptères de protection et de lutte anti-sous-marine quémandés à l’occasion de la visite de Bill Gates auront été mobilisés.
Les équipages se relayaient avec les deux machines venues de Diego Garcia pour « sonder » les abords de l’atoll.
Le principe est d’aller faire du surplace au large, selon une trajectoire en spirale toujours plus éloignée, d’y plonger une sonde bourrée d’écouteurs et de détecteurs à intervalle régulier, et de relever les azimuts des sons qui viennent parfois de loin en pleine mer.
Une fois une carte réalisée, l’hélicoptère remonte sa sonde, s’envole plus loin selon un parcours prédéterminé et recommence la manœuvre pour cartographier les bruits d’hélice.
Et ainsi de suite.
L’objectif est d’avoir une « situation tactique » rafraîchie toute les heures… de la journée, et complète tous les jours.
Et le tout est centralisé dans la « war-room », une simple paire de conteneurs aménagés au pied de la « tour » de l’aéroport.
 
Une tour… c’est vrai qu’il y a un échafaudage d’une dizaine de mètres de hauteur, portant en son sommet une antenne radar tournoyante et des moyens de communication radioélectrique, une salle en bas où on retrouve les écrans et divers instruments, plus une salle à manger accrochée à un bar et un réchaud pour tiédir la tambouille servie aux opérateurs et pilotes des équipages en escale.
La « tour » aura été renforcée et armée de haubans.
Et Gustave qui nous aura accompagné règne en maître dans la « war-room » tapissée de cartes, météo, fonds marins, et une grande carte étalée sur une table où on déplace des figurines de navires, de satellites-espions et d’avions au fil des informations.
Il est aux anges, notre « boss » : on lui avait promis une « bataille navale », il n’avait pas pu assister à la première pour cause de Covid, pour rien au monde il allait rater la seconde !
Et probablement sa dernière.
D’ailleurs il aime à faire le point de la situation à chaque fois qu’on passe le voir avec ou sans rafraîchissement.
Globalement, autour de notre atoll, il y a un aviso britannique qui fait des ronds dans l’eau.
Il y a, nettement plus au large, une corvette française au milieu de rien et quelques navires de la flotte américaine, dont un porte-avions, quelques frégates d’escorte, un sous-marin d’attaque et quelques corvettes anti-sous-marines, voire anti-aériennes, mais du côté de Diego-Garcia.
Et puis dans l’air, un Awacs qui patrouille de temps en temps, des chasseurs F-18 de l’US-Air-Force qui font des tours de veille et le trafic habituel des avions civils depuis ou vers Diego-Garcia ainsi que des avions cargos et/ou ravitailleurs américains et le trafic maritime « normal » qui passe au large pour rallier le Cap Espérance à l’Indonésie et ses détroits ouverts vers la Chine…
Plus nos deux hélicoptères aux équipages détachés…
 
Évidemment, ce que nos appareils de détection entendent en premier en mer, ce sont l’aviso de la Home-Fleet qui patrouille autour de notre atoll et la vedette rapide achetée par Paul dans le courant de l’été à la marine Israélienne qui l’aura déclassée, seulement quand elle sort.
Une des « vedettes de Cherbourg » qui revient sous le pavillon français.
Pour la petite histoire, il faut se souvenir qu’en 1965, la France passe un contrat, en réalité composé de deux contrats signés les 26 juillet 1965 et 14 mars 1966, avec l’État d’Israël pour la vente de douze vedettes ou plutôt des canonnières lance-missiles destinés à la marine israélienne. Ce sont les patrouilleurs capables de tenir tête aux canonnières livrées par les Soviétiques à la marine égyptienne de Nasser.
Le contrat ne porte cependant que sur la livraison des navires dépourvus de leur système d’armes, celui-ci étant installé par Israël.
C’est un chantier naval de Cherbourg, les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) qui est chargé de l’exécution de la commande.
Mais le 2 juin 1967, quelques jours avant le déclenchement de la guerre des Six Jours, le général de Gaulle, considérant l’imminence du conflit, décrète un embargo sur la vente d’armes à destination d’Israël.
Cependant cet embargo sélectif ne touche que les armes offensives et épargne les vedettes dans un premier temps, avant une extension de cet embargo décidée après le raid israélien sur l’aéroport de Beyrouth en décembre 1968.
 
La première vedette est lancée le 11 avril 1967. Cinq de ces vedettes sont livrées avant l’embargo. Deux sont aux essais au moment de l’embargo et profitent justement de ces essais pour rallier Israël. Le vice-amiral Bouillaut, préfet de la 1ère région maritime, fait amarrer les cinq autres dans le port de commerce, plus exactement dans une darse civile appartenant aux CMN, hors du port militaire.
Leur évasion devient alors un jeu d’enfant.
Une ruse est mise au point : une société d’apparence « norvégienne », la Starboat and Oil Drilling Company, créée à Panama pour la circonstance le 15 octobre 1969, demande à la France et à Israël de récupérer les vedettes car ces navires sont sans armement, affectés prétendument pour faire à de la recherche pétrolière en mer du Nord.
Une aubaine pour le chantier naval un peu aux abois d’avoir dû financer la construction de ces vedettes, de ne pas pouvoir les livrer et donc de ne pas pouvoir être payé.
L’État hébreu accepte d’autant plus facilement qu’il est à l’origine de la manœuvre par le biais de ses services secrets : l’enlèvement des navires destinés à l’État juif est une opération appelée « arche de Noé ».
Il fournit même les équipages.
Dans la nuit du 24 au 25 décembre, vers 2 heures du matin, les vedettes appareillent malgré le mauvais temps, avec à leur bord cent cinquante marins et officiers israéliens qui participaient à la mise au point de ces vedettes avec les CMN.
Une opération supervisée par l’amiral Mordechai Limon, chef de la mission d’achat israélienne en France.
Après avoir été ravitaillées deux fois en mer, elles arrivent triomphalement à Haïfa, où elles sont accueillies par le ministre de la Défense Moshe Dayan le jour de l’An.
 
L’affaire est révélée, le 26 décembre 1969, par une dépêche de l’Agence centrale de presse (ACP), à l’initiative du journaliste de Cherbourg, Guy Mabire, de La Presse de la Manche dont le directeur, un ami personnel du patron du chantier qui lui avait interdit les jours précédents de révéler les tenants de l’affaire.
L’information connaît un retentissement mondial.
Le ministre français de la Défense, Michel Debré, pressé de trouver des responsables, sanctionne le vice-amiral Bouillaut, préfet maritime de Cherbourg, le général Cazelles, secrétaire général de la défense nationale, et l’ingénieur général Louis Bonte, directeur des affaires internationales à la délégation militaire pour l’armement, président et rapporteur de la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériel de guerre (CIEEMG), chargée de garantir la régularité de ces exportations.
Cela n’empêche pas la France d’être la risée des chancelleries !
 
Du coup, la politique de neutralité mise en place par de Gaulle et poursuivie par Pompidou fut ainsi sauvegardée, l’armée israélienne et les armées arabes ayant toutes été fournies avec du matériel français.
À la suite de cette affaire, les Israéliens se tournent toutefois vers les États-Unis pour importer leurs armes alors qu’avant la France fournissait 90 % des avions de chasse israéliens, et ils développent depuis leur propre industrie d’armement.
Les chantiers Amiot, grâce à cette médiatisation, reçoivent les années suivantes des commandes de ce type de patrouilleurs de la Grèce, la Malaisie, la RFA, l’Iran et la Libye.
Ces patrouilleurs sont tout de même de sacrées bêtes : 45 mètres de longueur, 7,62 mètres de maître-bau, 190 tonnes de déplacement, 226 à pleine charge, propulsées par 4 moteurs diesel pour atteindre la vitesse maximale de 42 nœuds, mais pas longtemps.
Le nôtre porte 1 canon de 76 mm et ses deux mitrailleuses de 12,7 mm d’origine.
La même « force de frappe » que notre sous-marin qui lui dispose aussi de torpilles désamorcées dont on a pu faire une démonstration avec Bill Gates et ses « accompagnateurs » au mois de mai dernier.
Mais aucun missile d’origine, des Gabriel ou des Harpon, voire d’autres types.
Le rayon d’action est supposé être de 1.500 miles à 19 nœuds ou 500 miles à 30 nœuds
En revanche l’électronique aura été renforcée. L’équipement en leurres, brouilleurs anti-missiles et en leurres anti-torpilles ont également été améliorés.
 
Comment ça va se passer ?
« Tout simple », me répond Paul.
« Demain, l’Awacs va repérer un navire militaire venant du Sud-Ouest. Il est russe et sera sur nous deux jours plus tard.
Les hélicos vont également détecter une puis deux traces de submersibles venant du même azimut. Ce qui va déclencher l’appareillage de celui de Diego-Garcia.
Et tout ce petit monde va venir, hors des routes habituelles, converger sur nous dans les 48 heures. »
Et alors ?
Il s’avance vers la carte météo.
« Vous voyez cette dépression ? »
C’était des photos satellite pour les unes, des cartes isobariques pour d’autres documents.
« Elle va se creuser jusqu’à devenir une tempête tropicale, Alicia.
Et au lieu de se diriger vers le Golfe du Bengal et le Sri Lanka avant de remonter vers le Nord comme d’habitude en cette saison, elle va poursuivre vers nous avant d’être rejetée par l’anticyclone décalé dans le Sud.
On va avoir des rafales de vent à plus de 140 km/h.
Et des orages.
Pourquoi croyez-vous que j’aie fait installer des paratonnerres un peu partout aux alentours de nos installations et aie fait poser du grillage métallique sur tous nos bâtiments « sensibles » ? »
Pour faire joli et y accrocher de la végétation ou des camouflages, je ne sais pas bien…
« Non, pour les protéger… »
C’est ce que je disais, justement…
 
Il ne m’en dira pas plus sur le moment, un peu agacé par ma réponse venant du cœur, même s’il est vrai que tout cet attirail ne fait pas très esthétique, pour tout dire.
Il faudra donc attendre que les choses se précisent.
Et effectivement, dès le lendemain, je constate que Paul s’inquiète des équipages de « nos militaires » détachés.
Ceux qui pilotent les hélicoptères et disent que les rafales de vent deviennent de plus en plus vigoureuses, jusqu’à commencer à rendre périlleux les vols stationnaires de sondage, tellement les tourbillons peuvent secouer les machines, au risque de les déséquilibrer ou rompre les câbles des sondes.
Et puis l’équipage de marins qui servent sur le patrouilleur : ils ont le droit de sortir faire des tours dans l’eau, mais doivent revenir vérifier leurs équipements.
Ils sont surtout chargés de matériel de sauvetage jusqu’à la gorge.
Que va-t-il se passer ?
Plus tard, alors que le ciel se couvre de plus en plus lourdement, que le vent forcit et que les premières averses tombent en pluie fine sous les rafales, le chantier de terrassement est arrêté, tout le monde est confiné autour des baraquements et le paquebot en charge d’héberger les « chefs » de notre chantier sort de son mouillage pour aller faire « des tours » à petite allure dans le lagon.
« Escorté » par le sous-marin une peu plus tard qui tracte notre « 002 », avec un équipage minimum.
 
On annonce que l’aviso britannique rentre se mettre à l’abri à Diego-Garcia et que la corvette française envisage de se mettre en fuite vers La Réunion, son port de transit et de mission.
Gustave peste !
« Vraiment, les anglo-saxon, depuis Mers-El Kébir, on ne peut rien en attendre : ils se cassent sans demander leur reste ! »
Il en oublie que la corvette tricolore branle du manche également.
« On devrait sortir notre sous-marin du lagon ! S’il y a du grabuge à attendre des russes qui se rapprochent, autant les prendre de loin… »
Paul lui fait remarquer une nouvelle fois qu’il n’est pas équipé de torpille et qu’il ne ferait pas le poids si le sous-marin repéré dans les parages dévient véritablement un « hostile »…
« Oui mais j’imagine que celui des ricains prendra le relai… »
Ménageons les hommes et les matériels…
« Peut-on au moins montrer nos muscles en sortant notre patrouilleur ? »
« Quoi ? C’est une nouvelle ruse de guerre ? Vous voulez vraiment les faire mourir de rire ? »
Le bâtiment russe est nécessairement lourdement armé et doit posséder des hélicoptères embarqués armés pour la lutte antisurface.
Ambiance dans la « war-room »…



dimanche 29 août 2021

28 – Les Hytrutes (3)

Interférences du mois de décembre 2020
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Donc, revenons à notre sujet, s’il vous plait. Pour vous Escoffier aurait heurté un Ofni, qui ne serait d’autres qu’une sonde Hytrute sortie du continent antarctique voisin ? »
Ce n’est qu’une hypothèse…
« Ah bon ? Et qu’elles sont les autres ? »
Il va y avoir des manœuvres navales militaires conjointes au Nord de l’océan Indien mi-décembre.
« Les premières conjointes entre l’Iran, la Russie et la Chine. »
Ah oui, c’est vrai : je suis déjà au courant.
« Ce qui mobilise quelques navires de guerre dont certains vont d’ailleurs faire un détour autour des Chagos.
C’est objectivement juste pour tester les réactions des flottes américaines et occidentales qui patrouillent dans les parages. Mais ils ont un agenda caché.
Les Chagos, c’est la home-fleet et les américains de Diego-Garcia.
Car ils vont aussi tenter de récupérer leur sous-marin piqué à Fuerteventura[1] ou le détruire »
On ne va pas les laisser faire, tout de même !
 
« Vous allez voir, puisque vous êtes sur place justement pour ça.
Donc soit Escoffier s’est pris un sous-marin nucléaire russe qui rejoint sa zone de patrouille à l’embouchure du détroit d’Ormuz depuis la mer du Nord et qui faisait un « point » au GPS en immersion périscopique.
Par malchance, la mer étant creusée, il aura tamponné le kiosque ou les mâts de périscopes alors semi-émergés, c’est ce qui aura détruit son voilier. C’est une première hypothèse ».
Les marins russes auraient pu au moins s’arrêter et lui porter assistance !
Des dégueulasses : ça fait du bruit un télescopage…
« Ça aurait été surtout révéler leur position alors que manifestement ils naviguaient de concert avec la petite flottille de voiliers, très au large de la route la plus courte, probablement pour se camoufler dans les ondes sonores des foils et passer ainsi inaperçus aux « oreilles » des bouées sonores de l’US Navy immergées dans ce coin de l’Atlantique. »
Peut-être : nous n’en saurons jamais rien.
« Mais on peut en faire autant avec un banc de baleine : ça fait plein de bruit un cétacé ! »
 
« Soit, seconde hypothèse, il s’agit d’une « sonde » sous-marine des Hytrutes qui se promenait par là pour « renifler » un peu ces « bruits » bizarres et inhabituels de ce trafic-là dans les parages, au moins celui des voiliers qui passaient au large de leurs côtes. »
Mais pourquoi faire ?
« Eh bien vous allez voir.
Parce que nous, nous allons affronter la tempête tropicale Alicia qui fonce vers nous et va drôlement se creuser sur nos têtes au moment même où les russes vont tenter de nous assaillir.
Et nous allons voir des phénomènes électromagnétiques totalement inhabituels ce jour-là. »
S’il le dit…
Comment sait-on tout ça ?
 
« Pour l’heure, nous ne sommes pas censés savoir.
Sauf que le « futur » va envoyer une sonde pour… sonder et confirmer.
Celle-là, on va l’entre-apercevoir. Une sorte de « feu-follet » comme il y en eu en Jordanie quand nous sommes allés à Petra[2].
Et pour les Hytrutes, ce sera à nous de confirmer le passage d’une autre sonde, un autre type de sonde, mi-avion, mi-submersible. Et c’est vous qui la verrez le mieux : vous en dites qu’il s’agit d’un triangle noir, sans aucune source de lumière.
Ce qui correspond bien à d’autres observations d’Ovni rapportées par ailleurs. »
J’avais déjà repéré que le « Capitaine Haddock » en faisait mention[3]. Mais le sien, qu’il décrit dans ses correspondances et conférences, correspond encore à autre chose : une forme lenticulaire au teint métallique, vue au-dessus de Paris et des nuages, lors d’un vol cargo « Nice-London » sur A 320…
D’ailleurs un engin bien réel repéré par les radars militaires de Taverny, à l’époque…
« Mais n’est-ce pas trop dangereux de laisser vaquer sans contrôle des aliènes sur notre planète ? Ils pourraient avoir des intentions malveillantes ! »
 
« Chère Alexis, soyons un peu sérieux. Notre galaxie a un rayon de 52.850 années-lumière. Un rayon. Le diamètre, c’est le double.
Ce qui veut dire qu’une civilisation qui partirait du centre de celle-ci, mettrait 52.000 ans à envoyer des sondes jusque chez nous si elles allaient aussi vite qu’un photon ou une onde. Qu’un signal renvoyé par ces sondes mettrait le même temps pour être reçu et qu’une mission d’invasion pourrait prendre exactement le même délai.
Soit au total 156.000 ans… Le double s’ils viennent du côté opposé !
Et encore en se déplaçant à la vitesse de la lumière, ce qui est loin d’être acquis pour des vaisseaux… Les ondes, les photons, encore… »
Mais, mais, les Hytrutes pourraient être logés beaucoup plus proche de notre Soleil.
« Justement, si nous ne voyons que leurs robots, c’est ce qui laisse penser que cette civilisation vient du centre de notre galaxie.
Sans ça, la Terre aurait déjà été transformée pour les accueillir et probablement nous ne serions pas là pour en discuter.
Détruits par « plus avancé » que nous. »
C’est une hypothèse comme une autre et j’avoue ne pas bien comprendre, finalement.
« Les machines planquées sous la calotte glaciaire antarctique attendent toujours et encore l’ordre ou l’instruction d’intervenir.
Qui ne viendra jamais d’ailleurs… Mais ça, elles ne peuvent pas l’anticiper.
Et puis soyez rassurée : notre futur veille sur le bon déroulé de sa propre Histoire.
Dont nous faisons partie… »
Et Paul m’explique qu’il y a des « veilleurs », des sondes, postées en vigie tout autour de notre soleil qui suivent sa trajectoire dans le cosmos et repèreraient toute intrusion suspecte.
 
« Et ce n’est pas qu’une hypothèse puisque nous savons que des civilisations évoluées existent bien, jusqu’à faire orbiter il y a encore quelques mois de ça leurs épaves autour de notre étoile.
Pour autant, l’espèce humaine poursuit son avancement… »
Comment ça, des épaves ?
« C’est le cas d’Oumuamua, le petit corps interstellaire repéré le 19 octobre 2017 par le télescope installé sur l’Observatoire du Haleakalā, à Hawaï, alors qu’il se trouvait à 0,2 unité astronomique, 30 millions de kilomètres de la Terre seulement. C’est le premier objet identifié comme provenant de l’extérieur du Système solaire.
On a d’abord cru qu’il s’agissait d’une comète et il a été reclassé parmi les astéroïdes une semaine plus tard. »
C’était le 6 novembre 2017 : il est ce jour-là formellement catégorisé dans la classe des objets interstellaires. Il sera suivi d’un autre objet, mais celui-là dégaze à l’approche du soleil : là, il s’agit bien d’une comète.
Pour Oumuamua, fin juin 2018, l’analyse fine de sa trajectoire indique que son mouvement est influencé par autre chose que les forces gravitationnelles, peut-être des phénomènes de dégazage non détectés, ce qui le classe, au moins temporairement comme une comète.
« C’est en fait une épave, un morceau d’épave d’un vaisseau de quelques civilisations lointaines. Les dégazages supposés correspondent à une fuite des réservoirs. »
Ah ?
 
Lors de sa découverte, il voyageait à 25,5 kilomètres par seconde par rapport au Soleil le 9 septembre 2017. Puis, à mesure qu’il se rapprochait du Soleil, dont la gravité a modifié sa trajectoire tout en l’accélérant, il a progressivement accéléré pour atteindre 87,3 kilomètres par seconde au plus près du Soleil. Il était alors à soixante fois la distance Terre-Lune. Il a ensuite continué son voyage vers la constellation de Pégase.
La lumière qu’il réfléchissait a été multipliée par dix toutes les 7 heures 30, ce qui suggère qu’il avait un mouvement tournant et une longueur dix fois supérieure à sa largeur.
Sa forme est bien plus allongée que tous les objets stellaires connus autour de nos planètes.
En lui attribuant un albédo de 0,04 on obtient une longueur d’environ 800 m.
« Les vaisseaux de la future Légion spatiale font jusqu’à 2.500 mètres, mais pas tous, pour un diamètre à peu près équivalent » me précise Paul.
Mais ça, c’est le futur…
« Oui. Oumuamua est vraiment un objet aliène. »
 
En 2018, Wesley C. Fraser et ses collègues pointent cependant que les études de la rotation d’Oumuamua montrent des valeurs différentes, variant entre 6,9 et 8,3 heures.
Leur interprétation des variations photométriques de l’astéroïde conclut que sa rotation est chaotique.
Ils considèrent d’ailleurs que ce type de rotation a été induit par un choc violent avec un autre astéroïde qui l’aurait éjecté de son système stellaire.
« Mais ça peut tout aussi bien être à l’occasion de la neutralisation de l’engin ou d’un accident mécanique… »
La modélisation de la rotation chaotique qu’ils ont réalisée indique que celle-ci devrait se poursuivre pendant des milliards à des centaines de milliards d’années avant que les contraintes internes ne stabilisent sa période de rotation.
Cet objet-là est en plus rouge foncé, couleur probablement due à des millions d’années de bombardement par les rayons cosmiques alors qu’il traversait l’espace interstellaire.
« Mais c’est seulement une hypothèse… Il peut provenir d’un endroit beaucoup plus proche de nous qui aura été « oublié » par la suite…
Juste pour qu’on le voit. »
Paul et ses hypothèses…
 
« Mais dites-moi, mon cher Paul. Si j’ai bien compris, votre Légion spatiale appartient à notre futur. Comment se fait-il que l’épave de notre futur viennent jusqu’à nous, dans notre présent actuel en venant de notre passé.
Ça ne vous paraît pas curieux, à vous ? »
J’allais dire, « vous, le matheux » qui jongle avec la flèche du temps.
Mais je me suis retenue.
« Non pas du tout. D’abord je n’ai pas dit qu’il appartient à la Légion spatiale, je faisais juste une comparaison, mais probablement bien plus à l’équivalent d’une autre civilisation aliène. À moins que ça ne soit qu’un vaisseau cargo ou seulement une vedette de loisir : on ne sait pas.
C’est bien un objet de notre passé et je n’ai pas l’information de sa provenance ni dans l’espace ni dans le temps.
J’aurai dû m’informer quand je le pouvais encore pour satisfaire votre curiosité : excusez-moi de ne pas y avoir pensé. »
Ce n’est pas une explication valable du paradoxe que je viens de soulever sans le faire exprès, par hasard ?
« Vous savez, si les « nec-plus-ultra » se promènent sur la flèche du temps à leur guise de leur présent vers leur passé et retour vers leur présent, rien ne les empêche de faire voyager quiconque de notre présent vers notre passé, ou de notre futur vers notre passé, je l’admets.
J’ai même fait une mission de leur passé vers un passé moins lointain mais qui était de l’avenir pour moi[4].
Souvenez-vous, puisque vous allez le réécrire pour le mettre sous presse tôt ou tard. »
Je ne l’ai pas encore fait à ce moment-là, mais je sais tout de même de quoi ça cause.
 
« Donc rien ne les empêche de jouer de la sorte avec leurs ancêtres de la Légion spatiale également ? ».
Pourquoi voulais-je que Oumuamua soit forcément un témoin des progrès de l’espèce humaine ?
« Là, il faudrait alors que ce soit une mission suicide et probablement une « punition » pour quelques rebelles ou dissidents, je ne peux pas savoir… et ça me paraît improbable.
Soit, ce qui est plus logique, ce sont d’autres « aliènes » plutôt hostiles qui se seront fait péter le caisson à l’occasion d’une bataille où les homo-sapiens et leurs successeurs n’auront même pas participé pour ne pas exister encore…
Mais je suis certain que c’est déjà arrivé.  Et que ça arrivera encore.
Bref, pas de danger avec cette épave-là.
La preuve, les « vigies » l’ont laissé passer ! »
Ce gars-là aura toujours le dernier mot.
 
« Bon, et cette « bataille des Chagos », elle arrive quand ? »
Mais il me l’a dit : tout de suite… et durant les prochains « trois-quatre jours »
 
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Dans le sillage de Charlotte… », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte… », aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisible – tome II », aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit », à paraître aux éditions I3