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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 15 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (14)

XIV – Préparatifs de l’opération Borozinov
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
C’est la seconde phase du plan à multi-rebonds conçu par Paul.
En ce qui me concerne, j’atterris quelques jours avant Gustave et « les filles » du groupe ADN.
La voiture de location, un gros SUV qui bouffe du 15 litres aux cent et s’appelle « Cona(rd) » de chez Hyundai (ça ne s’invente pas !), m’attend à la sortie, sur le parking surélevé réservé aux agences de location.
De toute façon, il n’y a pas d’autre moyens de se déplacer, hors quelques taxis.
J’ai un peu de mal à trouver ma route avec le GPS embarqué : il m’envoie souvent du côté de la Costa-Brava, mais je finis par suivre les panneaux sur une 2 fois 2 voies limitée à 110 km/h et poser mon bagage dans une superbe et vaste chambre avec balcon donnant directement sur la piscine.
Et plus loin, juste derrière la piscine et ses palissades translucides de protection, la mer.
L’hôtel est vaste et confortable et les touristes encore fort nombreux. Outre la piscine, on mange et boit sur la terrasse pendant que les enfants jouent dans un jardin fermé et contigu, ou brassent de l’eau sur une vaste plage de sable blanc qui s’étend jusqu’aux faubourgs de la ville.
 
J’ai lu dans l’avion que Fuerteventura, autrefois appelée Fortaventure en français, est la deuxième île de l’archipel par sa taille, et elle est celle qui est la plus proche du continent africain, distante de moins de 100 kilomètres vers le Sud-Est avec les côtes marocaines. L’île fait partie de la province de Las Palmas et sa capitale est Puerto del Rosario.
Un centre commercial à l’enseigne Dino, l’un des deux hypermarchés du coin – plus au moins un Lidl –, une rue commerçante désertée dès 19 heures, une église, une mairie et probablement quelques bâtiments administratifs et quelques palmiers, je visite.
En contre-bas, le port, sa promenade jusqu’à mon hôtel – surmonté d’un curieux belvédère à plusieurs kilomètres de là – pas loin d’une demi-dizaine d’après mon podomètre – et surtout des vagues.
Pas fantastiques les vagues, mais ce sont les résidus de la longue houle de l’océan. C’est plus impressionnant sur la côte occidentale.
Surtout du vent : les alizées qui balayent les nuées matinales pour dégager le ciel de tout nuage en milieu de matinée et ouvrir le ciel sur une lumière radieuse et de fortes chaleurs, justement estompées par le vent qui souffle en continue.
C’est ici que naissent les tempêtes tropicales après s’être gonflées entre le tropique du cancer et le nord de l’équateur, et jusqu’aux Antilles de l’autre côté de l’océan.
 
Du coup, l’urbanisme est constitué de maisons rases, maximum un étage en ville. Quand il y en a plus, c’est un hôtel ou un bâtiment officiel, ou un « immeuble de rapport ».
Même le centre commercial est bâti sur plusieurs niveaux, mais c’est parce qu’il s’accroche sur une forte pente qui descend vers le port.
Pour le reste, c’est vraiment très moche : à part les quelques arbres sur le principal axe où débouche « l’autoroute » venant du Sud, il n’y pas un seul brin d’herbe !
Et comme la ville est découpée en rues « au carré », les réserves foncières en jachère sont nombreuses jusqu’au lotissement du Nord de la ville.
D’ailleurs, ce qui m’a surpris, c’est que des lotissements, tout de blanc vêtu, s’accrochent le long des reliefs par-ci-par-là, au bout de routes qui ne mènent nulle part plus loin.
Je découvrirai avec « les filles » que le Sud de l’île, qui s’ouvre sur une immense plage (Del Matorral), très longue et surtout très large recouverte d’un sable fin qui vient du Sahara poussé par les vents, est couverte de résidences hôtelières : des Espagnols, des Allemands, des Anglais en grand nombre (très-très peu de francophones) viennent de Castille et d’ailleurs s’y griller l’épiderme en saison et même hors-saison.
Rien à envier à la Costa-Brava ni à la Riviera…
 
Peuplée depuis le Ier millénaire av. J.-C. par des populations berbères guanches venus d’Afrique, l’île avait une population de 107.367 habitants en 2015, ce qui en fait la quatrième île la plus peuplée des îles Canaries. L’activité économique principale de Fuerteventura repose, depuis les années 1960, sur le secteur touristique dominé par l’exploitation des stations balnéaires.
Le 26 mai 2009, l’ensemble de l’île est toutefois reconnu réserve de biosphère par l’Unesco.
Le point le plus élevé, le pic de la Zarza – situé dans la péninsule de Jandía au Sud-Ouest de l’île auquel on accède par une route non goudronnée mais bien entretenue – culmine à 807 mètres d’altitude, ce qui est peu en comparaison des autres points culminants de l’archipel comme le Teide à Tenerife qui est le plus haut sommet d’Espagne avec 3.718 mètres d’altitude.
 
Fuerteventura est aussi caractérisé par un paysage de dunes et un milieu désertique dû au « Chergui ».
En hiver, les températures varient entre 15 et 21 °C tandis qu’en été, elles varient entre 20 et 30 °C sous abri. Ces températures sont en partie dues à ce « Chergui », un vent très chaud venu du Sahara, l’équivalent de notre Sirocco. De plus, à n’importe quel moment de l’année peut survenir le phénomène « Calima » : pendant celui-ci, les grains de sable apportés par le « Chergui » font baisser la visibilité en dessous des 200 mètres et causent une hausse brutale des températures, de plus de dix degrés !
 
Du coup, les précipitations annuelles ne sont que de 147 millimètres en moyenne, la majorité des averses se produisant en hiver.
Ce qui pose quelques problèmes. Pas à l’agriculture, il n’y en a pas à part quelques marais-salants, des chèvres et des cactus, mais en ressource en eau pour le bétail et les habitants.
Ils sont obligés de dessaler de l’eau de mer avec des éoliennes, en complément.
Au cours de son histoire récente, Fuerteventura a vu la population d’écureuils de Barbarie exploser à la suite de l’importation de ceux-ci par les marins. En l’absence de prédateur, les autorités ont décidé d’implanter des aigles pour réguler leur population. Ironie de la nature, les aigles ont préféré porter leur dévolu sur les lapins, proies plus intéressantes, au grand désespoir des habitants…
 
Fuerteventura est la plus ancienne des îles Canaries. Sa formation débute il y a environ vingt millions d’années par des éruptions volcaniques. Cependant, la majorité de l’île se forme il y a cinq millions d’années et l’activité volcanique cesse il y a 4.000 ou 5.000 ans. Depuis l’érosion fait son travail.
Les premiers habitants de Fuerteventura, les Guanches (ou Majoreros), sont probablement venus d’Afrique du Nord vers le Ier millénaire av. J.-C., leur langue étant très proche de celle des Berbères. Ils vivaient alors de la pêche, des coquillages et de l’élevage de chèvres qui fournissent de la viande et du lait avec lequel ils fabriquaient du fromage.
Leur société est polyandrique, les femmes, ces malines, ayant parfois jusqu’à trois maris (les pauvres…) et la religion a une place importante dans leur vie, comme en témoignent les momies qu’ils ont laissé sur le mont Tindaya, leur montagne sacrée.
L’île est alors divisée en deux royaumes : Maxorata au nord et Jandía au sud.
Cependant, Fuerteventura est connue d’autres peuples : les Phéniciens y arrivent probablement vers le XIème siècle av. J.-C. tout comme le Carthaginois Hannon le Navigateur durant son voyage jusqu’au Golfe de Guinée vers 570 av. J.-C.
Le roi Juba II de Numidie en fait une description au Ier siècle av. J.-C. dont Pline l’Ancien s’est servi.
L’île est visitée par des Grecs et des Romains qui la nomment Planaria, Herbania, etc.
 
Au Moyen Âge, des Arabes arrivent sur l’île en 999, suivis par des Maures. Mais aucun de ces peuples n’y établit de colonisation pérenne. Au XIVème siècle, Génois, Espagnols et Portugais font de même. En 1408, le Français Jean de Béthencourt, comme je l’ai déjà lu, prend l’île. Ce n’est qu’en 1424 que l’île devient espagnole. Les Mahoreros, traités comme des esclaves, se révoltent mais la répression est terrible et ils finissent par disparaître.
En 1424 le pape Martin V érige en Betancuria l’évêché de Fuerteventura, qui englobe toutes les îles Canaries, sauf l’île voisine de Lanzarote. L’origine de cet évêché est directement liée aux événements survenus après le Grand schisme d’Occident (1378 à 1417) : l’évêque de San Marcial del Rubicón à Lanzarote (seul diocèse des îles Canaries) ne reconnaît pas le pontificat de Martin V, pour être un partisan de l’anti-pape Benoît XIII.
L’évêché de Fuerteventura était alors basé dans la paroisse de Santa María de Betancuria, car son église principale avait le rang de cathédrale.
Après la réintégration du diocèse de San Marcial del Rubicón dans le pontificat de Martin V, l’évêché de Fuerteventura a été aboli seulement sept ans après sa création, en 1431.
En 1456, Diego García de Herrera arrive à Fuerteventura et en devient le seigneur, tout comme ses successeurs.
Il y établit la féodalité.
En 1740, les Anglais tentent de prendre Fuerteventura mais après deux batailles qui se soldent par des échecs, ils sont obligés de se retirer.
En 1836, la loi féodale exercée par les seigneurs est abolie.
Et en 1912, les îles Canaries deviennent une région autonome, alors que les premiers touristes ne sont accueillis qu’en 1966.
 
On ne sait pas comment quand on est sur place, mais Fuerteventura et Lanzarote seraient les principaux exportateurs de blé et de céréales vers les îles centrales de l’archipel du XVIème au XVIIIème siècles, Tenerife et Grande Canarie.
Bien que ce commerce ne se soit presque jamais inversé chez les habitants de Fuerteventura et Lanzarote (en raison du fait que les propriétaires terriens de ces îles en ont profité), des périodes de famine se sont produites, de sorte que la population de ces îles a dû se rendre à Tenerife et à Grande Canarie pour tenter d’améliorer son sort.
 
Je suis en contact avec Dimitri qui m’annonce que Paul est dans l’avion du soir venant de Las Palmas. Je le questionne à propos d’Eurydice : normalement, j’aurai dû en voir les mâts au port.
« Ils arrivent dans la nuit ! »
Pour l’heure, tout semble se dérouler comme prévu.
« Non, tu ne sais pas, mais les filles restent égales à elles-mêmes. »
Non je ne sais pas. Pas encore. De quoi s’agit-il ?
« Elles croyaient qu’elles embarquaient pour les Baléares, Palma de Majorque !
Gugusse les aura douchées, mais elles sont ravies de servir enfin de gardes du corps du corps du patron… »
Si elles savaient : elles auront que le choix de ramener Gustave à son avion, sans même croiser « le boss », ou alors de loin et aux jumelles.
Moi, je suis chargée de servir de chauffeur aux volontaires pour faire une escapade sur Lanzarote avant de rejoindre Puerto de Rosario ou inversement, pour reprendre un avion pour Roissy et finir mes vacances entre mes chats et mes bouquins.
 
« À propos, tu as des traces de « suspects » ? »
Il en a.
Deux types sont arrivés avant toi dans la semaine, directement de Kiev via Madrid.
« Des « bleus » jusqu’à ce qu’ils basculent « orange » avant-hier soir. Ils tournent en ville mais passent la plupart de leur temps à l’aéroport à guetter leur cible.
Leur sous-marin semble être en position au large oriental de l’île : j’ai de temps en temps une communication « Zombie » sur ce secteur, et sur des canaux militaires corrélées par des appels en Ukraine. Ça émane du large.
Mais ce n’est pas très souvent et pas très précis. »
On se contentera de ça.
Paul m’avait expliqué que je devais me montrer à l’aéroport, d’une part pour le véhiculer jusqu’à notre hôtel, mais aussi et d’autre part, pour dresser le portrait d’éventuels « suspects » que je devais ensuite emmener justement jusqu’à l’hôtel pour déclencher « l’opération Borozinov ».
 
Normalement, elle doit avoir lieu le lendemain dans la nuit, avec un débarquement de trois hors-bords des commandos actuellement au large, enfermés dans leur sous-marin.
Les gars déjà à terre sont seulement chargés des repérages et de guider les hors-bords jusqu’à la plage, puis dans l’hôtel jusqu’à se saisir de Paul.
Comme l’hôtel est un vrai moulin, ça ne sera pas très difficile pour eux.
Je m’amuse comme une folle : ce n’est pas que l’aéroport soit particulièrement confortable.
C’est une fois passés les contrôles que ça devient intéressant pour les passagers en attente de leur envol en partance : la galerie marchande de l’étage supérieur est bien garnie de boutiques de souvenir, hors droit de douane, et il y a même une terrasse en plein soleil où la consommation de bière et autres boissons/sandwichs est bien agréable.
Comme notre avion de retour aura du retard, une histoire d’alerte-moteur pas très rassurante, d’autant que même au sol, il y en avait un qui faisait un drôle de bruit métallique, j’en aurai profité pour remplir mon sac à dos de plein de choses inutiles…
 
Paul débarque à l’heure prévue en chemisette et une petite valise sur roulette et, à ma grande surprise, me saute au cou !
Il me colle un « baiser mouillé-gourmand » sur la bouche alors que je lui tendais la main, que si j’avais su, je me serais brossé les dents « à fond de cale » !
Je n’ai pas le temps de me rendre compte de ce qui m’arrive qu’il me pose la question-clé : « Vous avez pu les repérer ? »
Pas sûre de moi, je lui explique que les deux types aux allures de rugbyman qui sirotent une bière à la table qui fait face aux comptoirs des arrivées pourraient être nos candidats.
Il se trouve que je ne me trompe pas : l’un d’eux consent à lever le nez de son journal et tous les deux se lèvent sans précipitation quand nous sortons, main dans la main, vers les parkings, à l’autre bout de l’aérogare !
« On ne se retourne pas et on file à l’hôtel. La chambre vous convient-elle au moins ? »
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €
 

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