V – Voyage en Écosse
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Puis plus rien. Paul repassera seulement en France au début du mois
juillet suivant, alors que l’Europe subit une vague de chaleur, caniculaire,
sans précédent : jusqu’à 45° C mesuré sur les pavés de la capitale !
C’est pour m’emmener avec lui en Écosse avant de me faire revenir à Paris
pour préparer ce fameux tête-à-tête de Brégançon avec le Président de toutes
les Russies.
C’est comme ça que j’atterris à Glasgow par une après-midi pluvieuse.
La température y est plus praticable, voire même un peu fraîche en soirée.
Glasgow est le plus grand pôle économique d’Écosse, en étant le centre de
l’aire urbaine appelé « West Central Scotland » et c’est la troisième
ville du Royaume-Uni.
Aujourd’hui, la population de l’agglomération avec ses « New Towns » s’élève
à environ 2,3 millions d’habitants, soit 41 % de la population de l’Écosse.
Parfois c’est franchement moche, parfois c’est très coquet, presque
touristique car Glasgow compte de nombreux immeubles pour lesquels la ville est
réputée.
Il s’agissait du mode de logement le plus en vogue aux XIXème et
XXème siècles et demeurent l’hébergement le plus commun à Glasgow encore
aujourd’hui.
Ils sont la propriété d’une large frange de types sociaux et sont
appréciés pour leurs grandes pièces et la hauteur de leurs plafonds.
Le quartier de Hyndland est la seule zone du Royaume-Uni où tant d’immeubles
d’époque ont été conservés. Certains possèdent plus de six chambres.
Et comme de nombreuses villes du Royaume-Uni, Glasgow a assisté à l’édification
de nombreux gratte-ciel dans les années 1960.
Ceux-ci ont été élevés sur l’emplacement d’immeubles en décrépitude
construits pour des travailleurs immigrés des Highlands ou du reste des îles
britanniques, et notamment d’Irlande, afin de pourvoir à la demande d’ouvriers.
La population de Glasgow a connu une longue période de recul démographique
sévère au cours du XXème siècle, ce qui se traduit aujourd’hui par
la présence de nombreux bâtiments abandonnés et décatis, le côté
« moche » de la ville.
On sent que la crise est passée par-là et à plusieurs reprises.
Si historiquement l’économie de Glasgow a été très influencée par ses
charbonnages, la sidérurgie et la construction navale pendant la révolution
industrielle, elle s’est heureusement et depuis largement tournée vers le
tertiaire dès les années 1980.
La ville est ainsi devenue un centre financier important et est aussi
caractérisée par la présence importante de centres d’appel (Call center) qui
emploieraient environ 20.000 personnes.
Reste que c’est aussi un centre touristique important, tout en ayant une
influence régionale de poids dans les fonctions médicale et éducative.
Glasgow s’est dotée d’installations portuaires modernes. Située à
proximité d’un vaste bassin houiller, la ville est un important centre
industriel, mais aux industries traditionnelles (construction navale et
aciéries), aujourd’hui en déclin, ont succédé des industries liées à la
production de pétrole (chimie et matériel de forage).
Si Glasgow reste la troisième ville du Royaume-Uni, elle a aussi le statut
de « council area » et de région de lieutenance, après avoir eu celui
de district au sein de la région du Strathclyde (du 15 mai 1975 au 31 mars
1996) dont elle est le siège.
Et elle est située dans l’ouest de la partie centrale des lowlands
écossaises.
Le « gentilé » Glaswégien couramment parlé ici, désigne aussi,
au singulier, le dialecte local : un anglais incompréhensible !
De ce que j’en ai appris, la naissance de la ville est basée sur deux
fondations médiévales, l’ancien archidiocèse de Glasgow et l’université de Glasgow
en 1451. L’essor décisif surgit toutefois après les « Lumières écossaises »,
imposant un précoce taux d’alphabétisation et une rapide transition de la
maîtrise de l’outil au machinisme.
À partir du XVIIIème siècle, Glasgow devient ainsi un centre
considérable du commerce transatlantique et pendant la Révolution industrielle
qui est lancé au XIXème siècle. L’ingénierie et la construction
navale prennent ensuite le relais moteur.
Appelée, après Londres, « la deuxième ville de l’Empire britannique » pendant
les époques victoriennes et édouardiennes malgré sa triste réputation de ville-taudis,
la ville reste aujourd’hui encore l’un des centres financiers les plus
importants d’Europe et accueille les quartiers généraux de grandes entreprises écossaises.
En 2012, Glasgow est classée 44ème ville mondiale pour la
qualité de ses infrastructures…
La ville est située dans le centre-ouest de l’Écosse dans la vallée de la
Clyde et couvre une superficie de 175,5 km². Elle se situe à 79 km d’Édimbourg et
à 599 km de Londres.
La Clyde, le fleuve qui la traverse se jette dans le « Firth of Clyde »
à l’Ouest. Un fleuve très réputé pour le trafic naval qu’il a généré lors des
deux siècles passés, malgré un large déclin depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale.
En 1812 a été ouverte une ligne fluviale reliant Glasgow à Greenock par la
Clyde. Le pont de Kingston, qui passe d’une rive à une autre, a été construit
entre 1967 et 1970, et voit désormais passer plus de 150.000 véhicules par
jour.
D’autres rivières traversent la ville, principalement : la Kelvin, dont le
nom fut utilisé pour créer le titre de Lord Kelvin, qui donna son nom à l’échelle
de température absolue ; la White Cart Water qui traverse le sud de Glasgow
avant de rejoindre la Clyde plus à l’Ouest.
En réalité, la ville se trouve dans une vallée de rift datant du
paléozoïque. D’important gisements de charbon et de fer datant du carbonifère
furent découvert dans les alentours et ont permis son fort développement
industriel de la ville au XIXème siècle.
Au Nord, la ville est bordée par les collines des Campsie Fells visible
depuis la plupart des quartiers de Glasgow. Le point culminant de Glasgow se
trouve au Sud du centre-ville, et atteint une altitude d’environ 200 m…
On est également à proximité de la faille des Highlands qui marque la
séparation entre les paysages relativement plats des Lowlands avec ceux plus montagneux
des Highlands.
Nous n’avons pas le temps de nous arrêter. Paul arrive par un autre vol
depuis Hambourg et il a loué un hélicoptère avec un pilote pour aller aux Îles
Shiant, de Lord McShiant et de ses petites-filles.
L’aînée, après avoir brassé de la bière avec l’incontournable tourbe
locale à l’Est de la ville et distillé du whisky, occupe ses journées à faire
tourner une usine de puce électronique : une spécialiste des micromarchés,
des niches et de la production de dépannage : désormais les grosses unités
de production sont situées en Asie.
Les Shiant Isles sont un groupe d’îles privées situé dans le Minch, à l’Est
de Harris dans les Hébrides extérieures d’Écosse, à cinq milles au Sud-Est de l’île
de Lewis.
Le « Minch », également appelé en anglais The North Minch, en
français « Minch du Nord », est un bras de mer situé dans le Nord-Ouest de l’Écosse.
Il sépare les Highlands de l’île de Lewis et Harris dans les Hébrides
extérieures.
La baie est ouverte sur l’océan Atlantique au Nord et communique avec la
mer des Hébrides au Sud par un détroit, The Little Minch.
Le Minch mesure entre 30 à 70 kilomètres de largeur pour environ 110
kilomètres de longueur tandis que « The Lower Minch » ne mesure que 25
kilomètres de large.
Des ferrys de la compagnie Caledonian MacBrayne assurent des liaisons
maritimes entre les différentes îles transitant par « The Minch ».
Je me demande pourquoi nous n’y allons pas en ferry ou en avion.
« Les ferries ne desservent pas l’endroit où l’on se rend. Et il
n’y a pas la moindre piste d’atterrissage sur le caillou que l’on va aborder. »
Ok, ça implique l’usage d’un hélicoptère. Mais mon Paul de patron ne le
pilote pas, curieux non ?
« Pas forcément très doué avec les voilures tournantes. Je suis
qualifié mais c’est plus délicat qu’une voilure fixe, surtout quand la météo
est capricieuse. Notez qu’un avion, c’est très facile à piloter, bien plus
facile qu’une voiture. Or, pour votre confort, je préfère faire appel à un
pilote professionnel. »
De toute façon, il n’y a pas d’hélicoptère sans pilote de la
compagnie : ils tiennent à leur matériel.
« Non, c’est une question d’assurance… »
Ah…
Le pilote est un petit-rouquin mignon comme tout avec des taches de
rousseur sur les joues et son petit nez en trompette, et il s’y prend à
merveille. Il reviendra nous chercher pour finalement deux fois deux heures de
vol.
Le nom Shiant vient du gaélique écossais Na h-Eileanan Seunta, qui
signifie les îles « charmées », « saintes » ou « enchantées »,
je ne sais pas trop.
Le groupe est également connu sous le nom de Na h-Eileanan Mòra , « les
grandes îles ». Les îles
principales sont Garbh Eilean (« Île rugueuse ») et Eilean an Taighe
(« Île maison »), qui sont reliées par un isthme étroit, et Eilean
Mhuire (« Île de la Vierge Marie ») à l’Est. Eilean an Taighe s’appelait Eilean na Cille (« Île
de l'église ») avant le XIXème siècle.
C’est sur la plus éloignée vers laquelle que nous nous dirigeons.
Curieusement, notre pilote nous apprend qu’une carte du XVIIème
siècle de John Adair appelle l’île Garbh Eilean Nunaltins, l’île Eilean Mhuire
St Marys et l’île Eilean an Taighe St Columbs. Ce dernier suggère que la
chapelle sur Eilan an Taighe aurait pu être dédiée à St Columba.
En termes géologiques, ces îles représentent essentiellement une extension
de la péninsule Trotternish de Skye. Les roches sont volcaniques. Beaucoup plus
jeunes que les Hébrides.
Il y a des colonnes de dolérite du côté Nord de Garbh Eilean qui mesurent
plus de 120 mètres (390 pieds) de hauteur et d’environ 2 mètres (6,6 pieds) de
diamètre Elles sont semblables à celles de Staffa et de la Chaussée des Géants,
et sont beaucoup plus élevées par endroits où elles ont été formées par le lent
refroidissement des roches volcaniques profondément souterraines.
Les seuils intrusifs montrent une progression dans leurs compositions
chimiques, des roches riches en olivine à la base, aux roches avec très peu ou
pas d’olivine au sommet.
On pense que les seuils se sont formés par décantation cristalline me
précisera-t-on.
Une étude récente a même suggéré qu’au moins un des seuils représente une
intrusion multiple.
À certains endroits, le basalte est recouvert de mudstone jurassique, qui
s’altère pour former un sol beaucoup plus fertile qu’ailleurs dans les îles occidentales.
Les îles peuvent être visitées via diverses croisières depuis d’autres
îles des Hébrides et depuis l’Écosse « continentale », mais nous
arrivons par la voie des airs.
Island-More possède une chapelle dédiée à la Vierge Marie, et elle est
féconde en maïs et en herbe.
L’île qui s’y joint à l’Ouest est réservée aux pâturages.
Au début du XXème siècle, les îles Shiant comptaient seulement huit
habitants.
C’est l’auteur et homme politique Compton MacKenzie qui possédait ces îles
de 1925 à 1937. Il était un amoureux de l’île qui, à différents moments de sa
vie, a loué Herm dans les îles Anglo-Normandes. En fait, il n’a jamais vécu sur
les Shiants, mais a effectué plusieurs brèves visites pendant son mandat de
propriétaire.
En 1937, les îles ont été acquises par Nigel Nicolson, alors étudiant de
premier cycle à Oxford, grâce à l’argent que lui avait laissé sa grand-mère.
Comme MacKenzie, Nicolson fut plus tard écrivain, éditeur et homme politique.
Le fils de Nicolson, l’écrivain Adam Nicolson, aura publié le livre
définitif sur les îles, Sea Room (2001).
La plupart des Shiants appartiennent désormais au fils d’Adam, Tom
Nicolson.
Mais pas toutes…
Certains des moutons qui ont brouté les îles depuis le début du XIXème
siècle ont été retirés à l’été 2016. Le simple bardot restauré par Nigel
Nicolson à Eilean an Taighe est la seule structure habitable sur certaines de ces
îles.
Il faut noter que les îles Shiant accueillent une grande population d’oiseaux
de mer, y compris des dizaines de milliers de macareux moines, environ 10 % des
macareux du Royaume-Uni et 7 % des petits pingouins du royaume s’y reproduisent
chaque année dans des terriers creusé sur les pentes de Garbh Eilean, ainsi qu’un
nombre important de guillemots communs, de pingouins, de fulmars boréaux, de
mouettes tridactyles, de cormorans communs, de goélands et de superbes skuas.
Plus éloignée, St Kilda a plus de macareux, avec une colonie dense sur les
Shiants les plus grandes.
Les îles abritaient également une population de rats noirs, les Rattus-rattus,
qui seraient originaires d’un naufrage.
Mises à part une ou deux petites îles du Firth of Forth, les Shiants
étaient le seul endroit au Royaume-Uni où le rat noir (ou rat de navire)
pouvait encore être trouvé…
On pense qu’il y a une population hivernale d’environ 3.500 rats sur les
îles, avec des nombres augmentant de façon exponentielle pendant l’été.
L’analyse de leur contenu stomacal avait montré que les rats Shiant
mangeaient des oiseaux de mer, mais il était impossible de dire s'ils s’attaquaient
à des oiseaux vivants ou s’ils avaient simplement récupéré des restes morts.
Leur nombre est désormais contrôlé depuis de nombreuses années dans et
autour des maisons.
En effet, au cours de l’hiver 2015/16, une éradication beaucoup plus
importante de ces rongeurs a été effectuée, dirigée par Wildlife Management
International Limited dans le cadre du projet de rétablissement des oiseaux de
mer des îles Shiant. Ce projet s’est
étalé sur quatre ans, financé par des contributions de l’UE, de la SNH, du RSPB
lui-même et de nombreux donateurs individuels afin d’éradiquer définitivement
les rats des îles Shiant.
J’ai appris qu’en mars 2018, les îles Shiant ont respecté la période d’éradication
de deux ans convenue au niveau international pour être officiellement déclarées
sans rat !
Tant mieux… je n’aime pas du tout ces bestioles qu’on dit fort
intelligentes !
Les Shiants offrent maintenant une excellente perspective aux
oiseaux de mer de créer de nouvelles colonies
telles que des puffins mannois et des pétrels de tempête. Au cours des prochaines années, l’abondance
et la diversité des populations d’oiseaux terrestres seront étudiées pour voir
comment elles réagissent au changement.
Il est prévu une surveillance étroite de ces communautés, de flore et d’invertébrés,
qui aura lieu pour voir comment la flore et la faune s’adaptent.
270 pages – 12,30 €
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