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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 19 août 2020

Dans le sillage de Charlotte (18)

XVIII – Les Canaries (2)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Missions accomplies, c’est l’heure du tourisme.
Le lendemain, après le petit-déjeuner pantagruélique propres aux hôtels à touristes friqués – ce qui change un peu, pour les filles, de leur petit-déjeuner dans leur appartement de location – nous ramenons Gustave à l’aéroport pour qu’il rentre à Paris dans l’après-midi via le vol pour Madrid.
Sa migraine et son teint commence à se porter mieux : il sera quitte pour peler d’ici quelques jours, rendu aux « bons soins » de son épouse.
Il est prévu d’ailleurs que je la rencontre à la rentrée, dans sa maison du Gers : tous les deux doivent avoir des choses à me dire sur mon sujet de biographie.
Nous rendons une des deux voitures et je conserve la mienne (la Cona…sse et ses 15 litres aux 100) pour retourner d’où l’on vient.
 
Il paraît que les Canaries, c’est joli : on n’a pas dû atterrir sur les meilleures des îles. À mon goût c’est moche et désolé. La végétation est quasi-inexistante, sauf parfois au cœur des villages (j’ai dû croiser une seule paire de platane !), en revanche les routes sont belles et les ronds-points ont bien poussé ici aussi : si tu as deux routes toute droite qui se croisent et où il ne circule pratiquement personne, tu as un rond-point prononcé qui t’oblige à circuler à 30 à l’heure.
En revanche, il faut s’habituer : tu as un piéton sur un trottoir qui fait mine de vouloir traverser à un passage-réservé, si tu ne t’arrêtes pas pour le laisser passer, tu te fais engueuler sévèrement !
Ceci dit, il y a aussi quelques « curiosités » à aller voir, puisqu’on est sur place.
La fondation César Manrique, sa maison à Haria, le jardin de cactus arrangé par le même, le Mirador del Rio qui est encore une de ses créations, où tu peux suivre les ferries qui vont de Orzola vers l’île de la Graciosa, posés au nord de Lanzarote.
Il y a un parking bondé d’autocar au bout d’une route desquelles démarre un chemin de randonnée vers les plages situées plus bas, une queue impossible pour avoir accès à un emplacement où tu trouves un restaurant, un bar, une boutique de souvenirs et un belvédère, le tout arrangé « en rond » : tout pour le touriste et rien d’autre !
 
On dit de lui, César Manrique né après-guerre, la première, à Arrecife qu’il aura été peintre, architecte et sculpteur, défenseur de la nature de son île natale qui aura influencé l’image de l’île volcanique de manière décisive.
C’est vrai, il y a des sculptures de lui un peu partout, et des ersatz pratiquement sur chaque rond-point. J’exagère, mais je ne suis pas loin de la vérité…
Ce gars-là, à 23 ans il tient sa première exposition à Arrecife.
En 1945 il fréquente l’école des beaux-arts « San Fernando » à Madrid, où il obtient en 1950 une maîtrise en dessin et en peinture.
En 1954 il devient, avec d’autres artistes, un suiveur tardif du surréalisme et il ouvre la première galerie d’art non figuratif d’Espagne, la galerie « Fernando Fé » à Madrid.
 
Plus tard, vers 1964 Nelson Rockefeller l’invite aux États-Unis où il expose pendant quatre ans à Houston et à New-York, dans la galerie « Catherine Viviano ». De retour à Lanzarote, il se décide à transformer son île natale en l’un des endroits « les plus beaux du monde », rien de moins !
Pour réaliser ce projet, il arrive à obtenir gain de cause auprès de Pepin Ramírez, un vieil ami de la famille, qui était devenu entretemps le président du gouvernement des Canaries.
Ce projet prévoit de n’autoriser que la méthode de construction traditionnelle de Lanzarote, de renoncer aux bâtiments de plus de deux étages et même de supprimer tous les panneaux publicitaires situés sur les bords des routes…
Il n’y en a effectivement toujours aucun.
D’ailleurs, il arpente lui-même l’île pour convaincre la population d’adhérer au style architectural de Lanzarote.
Avec son ami et artiste Luis Ibañez, il achète une vieille maison à Yaiza, dans le sud de l’île. Il s’agit d’une des trois maisons restées debout après les éruptions volcaniques qui eurent lieu entre 1730 et 1736. À l’origine il voulait l’utiliser comme atelier mais en 1970 il la transforme en restaurant qui porte le nom de « La Era ».
On sera passé devant sans même s’y arrêter…
 
En 1970, lors d’une excursion à Tahiche, César Manrique découvre un figuier dont l’extrémité verte pointe d’une coulée de lave noire figée. Il décide alors de construire sa maison à cet endroit. Les propriétaires de cette terre ne veulent pas être payés car ils estiment qu’elle est sans valeur, et ils proposent même à César Manrique de prendre tout le terrain dont il a besoin. L’artiste découvre lors de la construction cinq bulles de lave qu’il transforme en différentes pièces à vivre.
C’est là que sa fondation aura vu le jour en 1982.
En 1974 il ouvre le centre culturel polyvalent « El Almacén » à Arrecife, qui devait être un lieu de rencontre pour tous ceux qui sont intéressés par l’art. La galerie d’art « El Aljibe » devait permettre à des artistes d’exposer leurs œuvres une première fois à Lanzarote.
Il reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports en 1980, et en 1988 il emménage dans une maison paysanne reconstruite par ses soins, à Haría.
Le gars est décédé le 25 septembre 1992, vers midi, dans un accident de voiture à seulement 45 m de sa fondation, à Tahiche. Depuis, il est enterré au cimetière de Haría.
 
Au cours de sa vie il a eu de nombreux contacts avec des personnalités célèbres, comme Nelson Rockefeller, Rita Hayworth, le roi Hussein de Jordanie, Helmut Kohl, le premier ministre espagnol Felipe González, Luis Ibañez, Andy Warhol, Barbara Rosse et Alfredo Kraus, etc.
C’est aussi à Manrique que l’on doit que le tourisme de masse soit resté modéré sur l’île de Lanzarote. Il s’est engagé pour la conservation de l’identité culturelle et des paysages de son île natale, ce qui lui valut les honneurs posthumes du gouvernement de l’île qui s’est engagé à poursuivre le chemin que Manrique avait tracé.
Ce qui explique notamment l’absence de bâtiment « grande hauteur », hors les hôtels de bord de plage.
Du coup, les lotissements s’étalent à flanc de montagne sur des kilomètres, au bout de routes perdues avec une particularité, c’est que tous les bâtiments sont chaulés !
 
Son art se veut comme une « union étroite et harmonieuse entre l’Homme et la nature ». Le fait que beaucoup de touristes comme moi comparent l’île volcanique de Lanzarote à « un tas de cendres et un champ de ruines » aurait déplu au maître durant toute sa vie.
Lui ressent son île natale comme une beauté naturelle sauvage et vivante qu’il veut transformer en une curiosité touristique d’exception. Alors il développe plusieurs attractions touristiques pour Lanzarote et les îles voisines.
La caractéristique principale de son art architectural est l’intégration de rochers, de pierres et de coulées de lave figées dans un lieu de vie harmonieux. Il utilise fréquemment des matériaux naturels bruts en contraste avec des formes rondes et douces façonnées à la main.
Les couleurs utilisées sont souvent le noir et le gris (pierre de lave) ainsi que le blanc (calcaire et vernis).
L’atmosphère de ces pièces artistiques est en général soulignée avec de la musique spirituelle, méditative, afin que la visite de ces lieux devienne un plaisir pour les sens.
À l’extérieur des bâtiments, Manrique parvient aussi à surprendre avec des sculptures mobiles mises en mouvement par les vents alizés.
 
D’ailleurs il se définit lui-même en premier lieu comme un peintre. On lui attribue un rôle de pionnier dans le mouvement espagnol d’art abstrait et il passe pour être inspiré du surréalisme.
La simplicité et la clarté de ses peintures et de ses œuvres architecturales mettent encore et toujours la symbiose entre l’Homme et la nature en avant et soulignent de différentes manières les beautés de la nature : il essaye seulement de laisser la nature comme elle est et de donner un cadre artistique à sa beauté pour la mettre en valeur afin que les gens y prennent plaisir.
Sa citation préférée c’est « créer avec une liberté absolue, sans angoisses et recettes, console l’âme et ouvre un chemin pour le plaisir de vivre »…
 
Ceci dit, il a laissé sa trace un peu partout : entre la piscine artificielle de Jameos del Agua à Lanzarote, son jardin de Cactus (qui présente tout de même plus de 1.100 espèces différentes de cactées et qui se trouve dans le village de Guatiza, dans une ancienne carrière), sa Casa Museo del Campesino (maison paysanne en architecture typique de Lanzarote), la Casa Museo Monumento del Campesino (monument situé au centre géographique de Lanzarote en hommage aux paysans de l’île qui découvrirent la porosité de la lave qui permet d’irriguer les champs grâce à sa faculté d’absorber la rosée) où le monument est réalisé en réservoirs d’eau récupérés sur des bateaux de pêche abandonnés, le Mirador del Río (édifié en 1973, belvédère situé sur les falaises de Famara, avec point de vue sur les îles voisines à l’emplacement où se trouvaient des canons qui y avaient été installés à la fin du XIXème siècle, lors de la guerre qui opposait les États-Unis et Cuba.), Jameos del Agua (premier projet d’envergure de Manrique située dans la partie émergente du Tunnel de l’Atlantide, reliée à la grotte de Cueva de Los Verdes plus haut et sa salle de concert ouverte en 1977, avec ses 600 places assises à l’intérieur d’une caverne de lave), il y en a !
 
Et c’est sans compter Taro de Tahíche (son ancienne maison) devenue aujourd’hui sa demeure artistique qui présente des œuvres de l’artiste ainsi que de Picásso, Miró, Tapiés, Soto et Zobel, El Diablo (restaurant situé dans le parc national de Timanfaya, au milieu de volcans actifs avec un grill installé au-dessus d’un orifice volcanique que nous irons visité), le Museo Internacional de Arte Contemporaneo (musée d’art contemporain situé dans le fort Castillo de San José à Arrecife et qui abrite des peintures de Miró, Millares, Mompó, Oscar Dominguez, Gerardo Rueda, Eusebio Sempérez, Agustín Cárdenas et de Manrique lui-même), il aura aussi réalisé, en 1974, « El Almacén » (ancien centre culturel polyvalent à Arrecife, qui abrite aujourd’hui le département de la culture du gouvernement de l’île) et le jardin et piscine de l’hôtel cinq étoiles Las Salinas à Costa Teguise en 1977.
 
On compte aussi « El triunfador » (une sculpture métallique située à proximité de la Fundacion César Manrique), le Juguetes del viento (1992), autre sculpture mobile située au centre d’un rond-point à Arrieta.
Et pas seulement : en dehors de Lanzarote, on lui doit le Lago Martiánez (1969), des piscines à l’eau de mer situées sur la côte nord de l’île de Tenerife à Puerto de la Cruz. Grâce à elles, la ville a gagné en attractivité touristique, car la baignade était jusqu’alors relativement dangereuse dans le milieu naturel, « La Vaguada » (un centre commercial à Madrid), le drapeau pour le centre d’astrophysique Roque de los Muchachos sur l’île de La Palma, La Peña (le belvédère sur l’île d’El Hierro) dominant Valle de El Golfo, le Mirador del Palmerejeo (le belvédère sur l’île de La Gomera) au-dessus de Valle Gran Rey, etc. etc.
Prolifique, le bonhomme.
 
Au soir, nous sommes rincées. On décide tout de même de sortir pour se faire draguer par quelques hidalgos pour finalement tenter de se restaurer. Mais on a beau arpenter le front de mer, les tables sont complètes ou trop bruyantes, et proposent pizza ou chinois !
Finalement, de retour sur nos pas, Calle Manolo Millares, une table se libère chez El Nido (Le Nid), un restaurant à hauteur sous plafond impressionnante, quatre niveaux de bouteilles debout derrière le bar…, bien arrangé, en bois rustique et vernis.
Le cadre est chaleureux, la cuisine est nourrissante et délicieuse, la carte riche et variée, la viande est succulente, les assiettes sont très bien agencées et le serveur est français !
Une fois de plus…
Il nous raconte qu’il est marié à une native qu’il a rencontrée à la fac de médecine de Paris : son binôme !
Et c’est elle qui l’a ramené dans ses bagages…
Tu parles d’un hidalgo !
Ce que j’aime bien dans ce pays, c’est que s’ils te font payer le pain dans l’addition, ils te servent tous des petits ramequins de sauce, verte ou rouge, ou jaune, qui ne sont ni trop forte en goût ni insipide : un régal.
Ça vaut bien le quignon de pain à 1,50 € !
 
Le lendemain, on va se promener sur la côte ouest, sous le vent, au bout de routes improbables. Du vent, il y en a, des vagues et de longues plages aussi.
Le matin, on est au bord de la piscine de l’hôtel située au dernier étage (le réservoir des sprinklers en dira Delphine), l’après-midi, dans les vagues après un copieux déjeuner face à la mer en plein air, abritées par des parasols et des paravents.
Le lendemain, on aura fait « le Sud » avant d’embarquer pour Fuerteventura retrouver la location du trois pièces d’arrivée du groupe ADN et se refaire une liaison avec le Kremlin-Bicêtre pour prendre des nouvelles de la boîte, de Gustave et de notre « actionnaire ».
Je peux vous dire qu’Anaïs ronfle…
Le jour suivant, on fera le centre de l’île et le Sud, jusqu’au phare de la pointe Jandia, sur une route encore plus improbable que les précédentes, dans un chaos de lave largement érodée sans le moindre bout de végétation…
Le vert de mon gazon me manque !
 
Un petit break improvisé assez sympathique, finalement.
 
 
 
 
270 pages – 12,30 €

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