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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 31 août 2023

Opération Juliette-Siéra (14/33)

Quatorzième chapitre : L’argent de la « division Daguet » 
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Homme-clé, Paul ne sait pas. En fait, il suit depuis sa retraite dans le Haut-Var, les deux pistes laissées par Emily Lison, le faux-nez de la CIA qu’on lui a mis entre les pattes avant son attentat. 
Et curieusement, ces pistes se recoupent. 
Par le haut et par le bas en plus. 
Il y a bien de l’argent sale qui entre quelque part, les « commissions cachées » sur les frégates de Taiwan, les sous-marins pakistanais, l’Angolagate, l’affaire Luchaire, peut-être même les mirage 2000 en Chine nationaliste, les missile air-air Matra vendus en même temps, toujours couvert par le « secret-défense », de l’argent qui traine et circule mais qui ressort comment ? 
En valises de billet remises par des Méry de passage comme le rapporte « Haddock » ? 
Pas seulement, il ne s’agit que de quelques dizaines de millions de francs du type des affaires Urba et compagnie, de la gnognotte qui finançaient en douce les campagnes électorales locales d’avant la loi d’amnistie générale. 
Là, on n’est manifestement plus dans le même registre quand il s’agit de dizaines de millions de dollars, voire de dizaines de milliards comme dans l’affaire Ferrayé ou celle de la « division Daguet ». 
C’est une autre dimension, une autre planète, un facteur 1 pour 1.000 entre les deux genres ! 
Et si ça sort d’un côté, c’est que c’est rentré par un autre. 
Et vice-versa. 
À ce jeu-là, le « Capitaine Haddock » est plutôt un homme-têtu qu’un homme-clé. 
Un jouet de la CIA, lui aussi ? 
 
Et il y va fort, le bonhomme. 
Il écrit une première fois à la BCR du Havre, le 22 février 1998. Puis le 02 juin 1998, à Monsieur Jean-Pascal Beauffret, Directeur Général des Impôts, en pleine grève des pilotes de ligne d’Air-France (dont il est un des proches des syndiqués du SNPL). 
Le 08 juin 1998, il écrit au ministre de l’Économie des Finances et de l’Industrie. 
« Ce courrier a été envoyé lors de la première journée de la deuxième semaine de la grève des pilotes, par télécopie au ministre, à XXX, et à une grande partie de la Presse… 
Il avait été entendu, auparavant, avec Jean-Charles Corbet, présidant le Bureau Air-France du SNPL, que si la Direction de la compagnie Air-France déclenchait une forte offensive au moyen de la Presse et des Médias, le SNPL allait lâcher sur les ondes, en Mondovision, l’information du vol des indemnités de la Guerre du Golfe, par l'Arsouille… »  
L’effet était garanti. 
La grève s’est arrêtée le soir même, dans la nuit du 8 au 9 juin… 
« Nous avons été tous très surpris de la rapidité de la capitulation en rase campagne du Gouvernement… Le dossier était vraiment très chaud… » 
 
Là-dessus, on lui fait répondre par courrier du 6 juillet 1998, « de Monsieur B. P., du bureau CF 1 de la sous-direction du Contrôle Fiscal à la Direction Générale des Impôts », qui l’informe « que la règle légale du secret fiscal ne me permet pas d’être informé des suites des faits dont a été avisé les services fiscaux du Havre… » 
Le 29 août 1998, il écrit de nouveau au ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, courrier resté sans réponse.
Le 23 novembre 1998, une fois encore au ministre à qui il réitère sa demande sur l’enquête en cours en précisant que Monsieur P. P., de la sous-direction du Contrôle Fiscal, responsable du dossier, confirme qu’il n’avait pas droit à l’accès aux résultats de cette enquête.
Le 27 décembre 1999, au nouveau ministre de l’Économie et des Finances auquel il demande simplement que le ministère communique la somme reçue par la France au titre des indemnités de la Guerre du Golfe. Lettre restée sans réponse. 
Il remet ça le 21 février 2000, au même ministre, sous forme d’une lettre ouverte envoyée à la Presse. Toujours sans réponse…
Le 3 avril 2000, nouvelle lettre ouverte laissée sans réponse au nouveau ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
Le 20 juillet 2000, un rappel au dit Ministre toujours sans réaction.
« Je commençais à être las, lorsque j’ai envoyé un courrier à Monsieur J. P. C., rédacteur en chef de la revue …, avec copie à la Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense (DICOD). 
J’espérais qu’avec une lettre officielle à la Défense Nationale, le ministère des Finances allait enfin se manifester », écrit-il le 20 avril 2006 au ministre des Finances de l’époque[1]. 
« C’est ce qui s’est passé, puisque le 29 janvier 2001, en présence d’un représentant de la DGI, et sur sa demande, un officier de la Défense Nationale est venu à mon domicile pour m’apprendre que, suite à mes courriers, une enquête avait été ouverte, et qu’une vérification de la comptabilité de la Défense avait été entreprise.
Celle-ci a confirmé qu’aucune somme n’a été versée au titre des indemnités de la Guerre du golfe…[2] »
Dont acte ? 
 
Pas du tout ! Pour lui, l’affaire commence lorsqu’il apprend, en novembre 1997, d’un informateur anonyme, alors qu’il était commandant de bord à la compagnie Air-France et ce rendait très souvent en B-747 Cargo à Dubaï, Abu-Dhabi ou Doha, que les indemnités de la Guerre du Golfe auraient été dérobées par le président de la République d’alors.
« Je rappelle qu’au titre de l’indemnisation des dépenses militaires de l’opération « Tempête du Désert » les USA ont reçu du Koweït 13,5 milliards de $. Le Royaume Uni 1,4 Md$. La Turquie 1,4 Md$. L’Égypte 970 millions de $. Le Zaïre 20 millions de $. Que 6,89 milliards de $ ont été attribués en « dépenses extraordinaires et d’urgence », et que la Presse s’est faite l’écho d’un versement [supplémentaire] à la France de plus d’un milliard de $, par les Émirats Arabes (Courrier International du 28 novembre au 2 décembre 1998). »
Son incrédulité passée, en décembre 1997 il se fait confirmer cette information ahurissante au plus haut niveau de l’état-major des Armées. 
« J’avais, en effet, de par mes activités professionnelles et associatives, la possibilité d’être en contact avec de très hauts gradés de l’État-major de la Marine nationale, et de l’État-major de l’Armée de l’Air… » 
Confirmation obtenue début janvier 1998, par le parti politique auquel il adhérait. 
« Les officiers et les élus qui l’ont découvert étaient scandalisés par ce détournement de fonds, car si la somme dérobée est colossale, le crime contre la morale n’est pas tolérable… » 
Tout « ceci est contenu dans le procès-verbal d’audition rédigé par M. P.A. et B.B., inspecteur et contrôleur à la Brigade d’intervention interrégionale de Lille, dépendante de la Direction nationale d’enquêtes fiscales, et M. P.C. et M.M., contrôleurs divisionnaires à la BCR du Havre. » écrit-il le 20 juin 2008 à la ministre de l’économie, des finances et de l’industrie du moment[3]. 
Et en juin 1991, le dollar valait 6,07 FF. 
Soit, après un rapide calcul, 7,301 milliards d’euros… 
Avec des commissions de l’ordre de 10 % à 20 % sur le dossier de Ferrayé, serait-on donc entre 10 et 15 milliards d’euros qui se promèneraient ailleurs que dans les caisses du Trésor français ? 
Ahurissant pense Paul sous le soleil varois ! 
Au taux de change du dollar au mois de juillet 2009, ça fait entre 14 et 22,5 milliards de dollars… 
Et Haddock de réclamer à chaque fois sa prime d’aviseur, se contentant même que de 1 % de ces montants pour sa fondation pour les grands clippers, prime estimée par lui à 50 millions d’euros… 
Exactement la même litanie qu’à Malaga en début de mois ! 
Sûr que, pour ce prix-là, il peut se payer un grand-voilier…
Un beau même. 
 
Paul cherche la trace de ces montants dans les DVD fabriqués en début de mois par Joëlle. Il y a une vingtaine de comptes où se baladent des montants à plus de sept chiffres devant la virgule. Ça arrive en dollars américains, c’est transformé et francs suisses et ça repart en dollars ou en livres britanniques. 
Grâce aux renseignements attachés à ces mouvements, il retrouve facilement les pays des comptes d’origine et ceux de destination. Par contre, comme il s’agit, en tout cas pour les comptes suisses, de comptes numérotés, il va falloir apprendre à les décoder, si par hasard ils ne sont pas le fruit du… hasard. 
Paul se monte une petite requête sur Access. Il y a des montants très importants qui circulent effectivement du Koweït, de Doha, du Liban, et d’ailleurs même, qui vont en Angleterre, en Belgique, à Washington, voir même à Jersey ou dans des paradis fiscaux tropicaux.
La pêche de la conseillère de la Cour régionale des comptes de Paca démontre qu’elle a bien travaillé, grâce à l’information clé du « Capitaine Haddock » : le nom de la banque et les périodes. 
Information dont l’origine reste provenir de son « ex »,
Emily Lison, revenue en Europe en service commandé… 
Mais tout cela n’est pas suffisant, il lui faut d’autres éléments. 
C’est ce qui le décide à former le numéro qu’elle lui avait laissé il y a quelques semaines. 
Rendez-vous est fixé le soir de l’assomption sur le port de Calvi, au milieu du feu d’artifice qui rassemble une grande partie de la Balagne et marque le début de la fin de la saison touristique en Corse. 
Lui s’y rend avec son voilier[4]. En mer, ils pourront peut-être discuter utilement. 
« Si c’est possible, rencarde-toi auprès de tes chefs sur la suite des opérations. Tu leur dis avant que je suis sur la piste d’AZF, de Ferrayé et de la division Daguet, après avoir rencontré le contact que tu m’avais filé ». 
 
Almont, sitôt averti sur son lieu de villégiature pas très éloigné, cette fois-ci, de son bureau à Langley, essaye de reconstituer l’état des lieux. 
« Juliet-Sierra » est au travail et il progresse. Il le sait depuis que son équipe espagnole lui a rapporté l’entrevue à Malaga. C’est plutôt encourageant. Mais il ne faudrait pas qu’il aille trop loin sur AZF, le groupe armé. Bien sûr que de l’argent a été versé, puisque l’agence l’a encaissé pour le compte du Trésor américain, subrogé pour l’occasion à l’Otan, et au titre d’une avance sur intérêts échus en 2004. 
Mais lui sait qu’il n’a pas pour origine l’argent perdu par le prédécesseur du président de l’époque. C’est même ce qui a commencé à faire réfléchir ses services sur un possible trafic d’influences, confirmé par la suite quand il a fallu racheter les frégates de Taïwan en 2004 et rétrocéder l’essentiel des commissions au ministre du pétrole koweïtien générées lors du contrat de l’extinction des puits. 
Son pays avait fait l’avance, dont il est justement question qu’elle soit remboursée à l’Otan pour éviter, à l’époque, un drame international et renouer des relations diplomatiques normales avec la France, une des exigences justifiées de l’équipe de Bush.
Le drame n’ayant pas pour origine le versement du prix demandé pour l’exploitation du brevet de Ferrayé – puisque les parties en étaient d’accord – mais parce que l’émir a finalement payé deux fois presque par inadvertance, suite à une escroquerie fomentée par ses proches.
Une fois d’accord, deux fois, bonjour les dégâts.
De toute façon, le Président Obama et la secrétaire d’État, immédiatement mis au courant par leur ministère ou ses chefs à lui, à chaque sommet, que ce soit Pittsburg ou Londres et peut-être encore le prochain programmé pour Copenhague, avaient parfaitement snobé le président français… 
Pour l’un, c’est presque naturel dans sa façon bien à lui de poser le regard sur autrui, le menton légèrement en avant, le regard condescendant, surtout sur « le nain », compte tenu de sa haute stature et sa grande taille. 
Et puis lors de son passage à Strasbourg, il s’est rendu compte que le département d’État n’avait pas tout-à-fait tort quant aux « réserves » dont on l’avait averti. 
Pour l’épouse de « l’ex », bien plus accrocheuse, elle n’a pas fait de difficulté jusque-là. Les initiatives politiques de la France, entraînant Merkel dans son sillage, qui fâchent et la City et les places financières américaines, ne sont pas vraiment faites pour un réchauffement généralisé des relations de « cordialité diplomatique ». 
  
De quoi avait donc besoin « Charlotte » pour progresser ? 
L’emmener sur la piste des frégates. Oui, certes. Mais il y trouvera seulement la conviction que sa présidence de leur République avait perdu les clés de ses fonds secrets depuis le décès du président de « l’union de leur gauche ». 
Justement, les clés qu’il lui faut retrouver. 
L’emmener sur le « gardien des chasses présidentielles » ? 
Ou directement sur le Président de la « fondation du souvenir » de leur prédécesseur ?  
À moins qu’il ne lui fasse porter tout le dossier, mais alors sans l’épisode d’AZF, ni celui des balles de 9 mm. 
Après tout, « Charlotte » est resté un officier supérieur de sa marine nationale et Almont a pu voir et se rendre compte à Kandahar que c’est avant tout un homme loyal. 
Qui n’a pas froid aux yeux non plus et sait prendre des risques calculés. 
  
Quand Emily reçoit l’autorisation de rencontrer à nouveau « l’amour de sa vie » pour avoir été son premier et unique mari, elle biche. 
Un agent de l’ambassade lui remet le DVD et ses instructions, et elle prend l’avion pour Calvi, charmante petite station balnéaire du Nord-ouest de la Corse. 
Paul De Bréveuil a prévenu Gijou de façon à ce qu’elle poste une équipe en couverture : il se méfie de la messagère des mauvaises nouvelles. La dernière fois, il aurait dû prendre deux balles dans le dos, après sa visite, si la vitre n’avait pas été blindée. 
Dans la foule du soir, ils parviennent à se retrouver autour de la gare pour aller mirer le feu d’artifice programmé pour 22 h 30 et tiré de la citadelle, mais depuis une paillote sur la plage, en face. Paul a eu la délicatesse d’y retenir une table et « Dominiquette » d’y placer ses hommes aux alentours. 
« Tu vas bien ? » 
Bien sûr. Elle aussi d’ailleurs. 
« Quelles sont tes consignes ? »  Elle lui remet le DVD. 
« On m’a dit de te dire qu’il s’agit du vrai. Du vrai quoi, je ne sais pas, alors ne me demande pas. On m’a aussi dit de te dire que quand on pirate un système, quel qu’il soit, on prend la précaution de masquer son IP en en créant un qui n’existe pas. Pas un qui existe déjà, bien entendu. » 
Aïe, pense Paul pour lui-même : Joëlle a fait une bourde et s’est fait repérer… 
« Et les menaces de mort, qui planent dans mon dos ? » 
Toujours en danger, répond-elle. Peut-être plus encore. 
« Paul, mon chéri, dans quoi tu t’es mis pour être ainsi en danger ? Réponds-moi, j’ai peur pour toi ! » termine-t-elle, l’accent américain du sud presque convaincant.
Un peu plus, et on aurait pu croire à sa franchise… 
Elle n’est décidément pas au courant de ses crypto-activités, pense Paul. Juste un agent de liaison avec Washington qui semble décidément l’avoir mis sous surveillance. 
À quelles fins ? Dans quel dessein ?
 
Le feu d’artifice dure 20 minutes. Le bouquet final est une pétarade fantastique, comme tous les ans. Les jeux de lumière sur les remparts de la citadelle sont visibles de là où ils dînent. Et puis, quand la foule des spectateurs commencent à s’égayer et que le couple finit les verres, Paul fausse compagnie aux hommes de la « Dominquette » : son youyou est posté sur le sable. Un coup de démarreur et cinq minutes plus tard, il se retrouve en galante compagnie à bord de son voilier, le « Lisbeth », celui racheté en Polynésie à l’état d’épave à une canadienne, pour une « folle nuit »…
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
 
[1] http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2008/06/lettre-thierry.htlm
[2] Ce qui est faux puisque le Koweït aura officiellement versé un milliard de dollar à la France en février 1992.
(https://www.lesechos.fr/26/02/1991/LesEchos/15836-009-ECH_le-koweït-donne-un-milliard-de-dollars-a-la-france.htm ou Le Koweit donne un milliard de dollars à la France | Les Echos). Toutefois, ce sera la version « officielle » sur laquelle les autorités s’arcbouteront à l’occasion de diverses questions écrites de sénateurs et députés (dont Maître « Lardco ») jusqu’en 2017. Puis le sujet n’aura plus été abordé devant le Parlement.
[3] http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2008/06/miterrandisme.html
[4] Cf. épisode « Le feu » des « Enquêtes de Charlotte », à paraître aux éditions I3.



mercredi 30 août 2023

Opération Juliette-Siéra (13/33)

Treizième chapitre : D’AZF au Koweït
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Le 9 juillet 2007, peu avant sa nomination à la Cour d’Appel de Monaco, le magistrat instructeur Thierry Perriquet, ordonnait le renvoi devant le tribunal correctionnel de la société Grande Paroisse et du directeur de l’usine Serge Biechlin pour « homicides et blessures involontaires », car les infractions de « mise en danger de la vie d’autrui » et d’« entraves à l’enquête » ne sont pas retenues. 
Plusieurs fois reporté, le procès de l’usine AZF s’ouvre lundi 23 février 2009 et dure 4 mois[1]. 
  
D’une part, la thèse d’un attentat ne tient pas la route, même si la catastrophe s’est produite dix jours seulement après les attentats du 11 septembre 2001.
Cette piste n’a été suivie que quelques jours, les recherches menées par une équipe de la police judiciaire de Toulouse et par les Renseignements généraux (RG) ayant été interrompues sur ordre de leur hiérarchie dix jours après les faits. 
La perquisition effectuée au domicile du principal suspect – un ouvrier intérimaire retrouvé mort près du cratère de l’explosion dans une tenue qui évoque certains kamikazes islamistes – n’est menée qu’après que son logement eût été vidé de tous ses effets personnels. 
Les policiers n’obtiennent l’autorisation d’auditionner le médecin légiste qui avait attiré leur attention sur la tenue extravagante de cet homme (cinq slips et caleçons superposés) et sur l’étrange propreté de son corps. « Cet homme s’était préparé à avoir une relation avec Dieu » confie un enquêteur de la PJ. 
Même si des revendications, au nom du « Djihad Islamique » (« Jihad islamique » est le nom de nombreux groupes terroristes, mais aucun d’entre eux n’est connu pour opérer en France) et de « Alpha Bravo » (groupe inconnu), ont été envoyées à la gendarmerie, à la police ainsi qu’à la presse et à la télévision locale, ces revendications sont considérées comme trop peu sérieuses pour que les autorités judiciaires modifient leur attitude. Qui est de considérer l’absence de revendication crédible comme un argument majeur pour écarter la thèse de l’attentat. 
Dans leur ordonnance de renvoi du 9 juillet 2007, les juges d’instruction ont repris l’explication donnée par les proches du défunt, à savoir qu’il s’habillait ainsi pour masquer sa maigreur dont il faisait un complexe. Or, le rapport d’autopsie a établi qu’au moment de son décès, le suspect avait une corpulence normale.
Par ailleurs, dans leur « note blanche » du 3 octobre 2001, les RG ont précisé qu’il avait été recruté quelques mois auparavant par un groupe islamiste toulousain.
Enfin, les photos prises, lorsqu’il est extrait de sa housse mortuaire, juste avant l’examen de corps, montrent qu’il était vêtu d’un tee-shirt et d’un pantalon quasiment intacts, alors qu’au-dessous, son thorax et son abdomen étaient profondément brûlés. Ce qui conduit à penser que ses vêtements ont été changés après son décès.
Une hypothèse plus vraisemblable est que les vêtements n’ont pas été changés, mais que les profondes brûlures seraient dues à une électrocution, le courant ayant circulé dans les chairs et non dans les vêtements de la victime. Ces brûlures seraient concomitantes des dommages subis par le réseau électrique AZF lors de l’explosion précédant celle du hangar 221 et excluraient par conséquent toute participation de la victime à une action kamikaze. 
  
Et d’autre part, effectivement, l’analyse des ondes produites par la catastrophe a donné lieu à la publication de deux articles scientifiques.
Dans le premier article, une équipe de sismologues toulousains présente les sismogrammes enregistrés par les stations pyrénéennes du réseau « ReNass » ainsi que le sismogramme fourni par un sismomètre au rebut posé dans un bureau au rez-de-chaussée de l’Observatoire Midi-Pyrénées (A. Souriau et al. C.R.A.S., 2002).
Sur ce dernier enregistrement, on distingue les diverses composantes de l’onde sismique engendrée par l’explosion (onde P directe et convertie, onde dite de Rayleigh) ainsi que l’onde de choc (aérienne) venant d’AZF. 
Les auteurs reprennent, sans prendre parti, l’hypothèse d’un double bang produit par une explosion unique. Cette hypothèse sera réfutée dans le second article (A. Joets, C.R.A.S., 2009).
  
Par ailleurs, si l’hypothèse de l’attentat ne tient pas la route et si l’accident n’est pas d’origine endogène aux conditions de stockage du nitrate d’ammonium, Jean-Marie Arnaudies, professeur réputé de mathématiques en classes préparatoires au Lycée Pierre de Fermat de Toulouse, remet au juge d’instruction Perriquet un mémoire intitulé « Certitudes sur la catastrophe de Toulouse ». Il y recueille plusieurs dizaines de témoignages qui sont consignés sur des attestations judiciaires et qui font état de deux explosions. 
À partir de ces témoignages et de sa réflexion de scientifique, il parvient à la conclusion que l’on ne peut pas interpréter une explosion comme un simple écho de la seconde.
Par ailleurs, il pense que « si l’épicentre de l’explosion 2, celle qui a ravagé Toulouse, se trouve bien dans le hangar 221 d’AZF, il paraît mathématiquement impossible que l’épicentre de l’explosion 1 soit situé au même endroit.
L’ensemble des points susceptibles d’avoir été l'épicentre de cette explosion 1 forme une branche d’hyperbole qui ne s’approche jamais à moins de 500 mètres de l’usine AZF mais la traverse de part en part, à environ 800 mètres à l’Est, la SNPE : une société d’État aux activités civiles et militaires stratégiques couvertes par le « secret-défense », et qui fabriquait notamment les carburants de la fusée Ariane V et du futur missile balistique M51 ! 
Corollaire : l’explosion 1, perçue à des kilomètres à la ronde comme très brève, très sèche et très courte (plusieurs témoins parlent d’un « pneu géant qui éclate » et ont ressenti une secousse, sans dégâts matériels apparents) a été très probablement souterraine ». 
Il établit même la chronologie suivante : 
10 h 17 min 47 sec : au moins un éclair rectiligne ; 10 h 17 min 56,5 sec : éclairs, explosion 1, formation nuageuse, etc.… ; 10 h 18 min 01 sec : formation d’une immense colonne gazeuse bleue ; 10 h 18 min 05 sec : explosion du hangar 221 d’AZF. 
Pour le magazine Valeurs Actuelles, qui a publié plusieurs articles sur cette enquête, quatre enregistrements réalisés le 21 septembre montrent qu’il y a eu en réalité deux explosions, et qu’elles n’ont pas pu se produire au même endroit, parce que le délai entre les deux sons (qui dépend de la distance aux points d’explosion) varie suivant l’emplacement des enregistrements. 
Pour l’hebdomadaire, si la seconde explosion est identifiée à celle d’AZF, une première explosion s’est produite sur le site de la SNPE.
  
Ce qui ne satisfait pas Paul non plus. Comment la première explosion, par la seule onde de choc peut déclencher la seconde en milieu ouvert et à température ambiante à 800 mètres de là ?
Plus vraisemblable, en juillet 2006, on évoque alors une nouvelle piste en partie soutenue par un ancien ingénieur d’EDF, celle de l’hypothèse d’une explosion de nappes de vapeurs dérivées de l’hydrazine. 
De telles substances, comme le MMH (monométhylhydrazine), l’UDMH (diméthylhydrazine asymétrique, dont on se sert dans les booster de la navette américaine) ou le FDMH (formaldéhyde diméthylhydrazone) sont fabriquées à la SNPE jouxtant l’usine AZF.
La MAPAE de Paul en manipule pour la fabrication des chambres de combustion de missiles de l’armée sous licence. Même mélangé à du perchlorate d’ammonium en poudre fine avec un adjuvant à base d’alumine pour donner un peu d’élasticité aux blocs fabriqués (les « brisures » et « fêlures » lors des manipulations, lors du transport ou sur le champ de bataille, modifient sensiblement le comportement du missile et de sa poussée, pas toujours corrigée par la tête du guidage qui oriente la tuyère d’éjection des gaz) l’ensemble fournit 2.500 m/s de vitesse d’éjection. Il faut un gros détonateur pour allumer la charge qui brûle à raison d’un kilo seconde et fournit une poussée de 2,5 tonnes. Avec 30 kilos de propergol/ergol auto-inflammable, un engin de 50 kg, charge explosive incluse, fournit une vitesse finale de 1.000 m/s en une demie-minute, soit mach 4 en haute altitude, auquel aucun avion ne peut échapper !
Pour les missiles surface/surface, ou air/surface, on se contente de tailler le mélange solide en cône hyperbolique, de façon à avoir une poussée relativement constante. Il met plus de temps, jusqu’à 2 minutes pour les missiles courte portée, à parcourir les 15 milles nautiques qu’on lui demande jusqu’à la cible…
Ces substances sont également indispensables à la production de carburants pour fusées et missiles, des propergols.
En ce qui concerne l’UDMH, le site de fabrication de ce produit était en arrêt pour maintenance le jour de l’explosion mais environ 17 tonnes d’UDMH étaient stockées sur place.
Ces produits ont une forte odeur d’ammoniac et de poisson pourri, une odeur caractéristique, inhabituelle et particulièrement forte qui a incommodé de nombreux témoins situés sous le vent de la SNPE le matin de la catastrophe.
Mêlées à l’air, ces vapeurs forment un mélange asphyxiant, et explosif quand il est saturé d’oxygène ou mis au contact de métaux oxydés. Aucun obstacle n’aurait pu entraver la progression des vapeurs, poussées en ligne droite par le vent d’Autan qui soufflait ce jour-là à 30 km/h environ de la SNPE vers AZF.
Sur son chemin, se trouvait la tour verte de prilling des nitrates et le hangar 221 de l’usine AZF. Au niveau de la tour de prilling, le mélange gazeux aurait pu être aspiré et remonter dans la tour. Normalement cette circulation d’air sert à refroidir le nitrate fondu pour en faire des granulés. De là, l’air chaud est évacué à l’extérieur via deux gros ventilateurs.
Le mélange air chaud-UDMH évacué ce 21 septembre 2001, en s’enflammant, a très bien pu prendre l’aspect d’un éclair frappant la tour, tandis que l’explosion de ce mélange à l’intérieur aurait suffi pour faire décoller la partie supérieure du bâtiment et amorcer la seconde explosion qui a ravagé les environs de Toulouse.
Logique, pense Paul. 
  
Reste une énième hypothèse : les deux explosions ont coïncidé avec des perturbations électriques, qui ont été enregistrées par EDF.
L’hypothèse de l’impulsion électromagnétique a été initiée à la suite de témoignages sur des « faisceaux lumineux géants » aperçus quelques secondes avant l’explosion du hangar 221 ainsi que sur des phénomènes locaux comme des coups de foudre, des tétanisations pendant plusieurs secondes et autres perturbations électromagnétiques inhabituelles.
En juin 2002, les sociétés Géoid et Fugro sont chargées par la justice de réaliser les relevés électromagnétiques et magnétiques. Cette expertise fut réduite au simple site d’AZF et à la SEMVAT (des bus), parce que le survol de la SNPE avait été interdit par le préfet.
L’association « AZF Mémoire et Solidarité », partie civile dans le dossier, qui regroupe plusieurs centaines d’anciens salariés de l’usine sinistrée, a insisté auprès de la justice pour que les phénomènes précurseurs d’origine électromagnétique et magnétique mentionnés soient étudiés et pris en compte. Ces témoignages sont restés définitivement inexpliqués depuis la fermeture du dossier avant procès.
Jean-Pierre Petit (le physicien) évoque rapidement sur son site internet les liens qu’il établit entre l’explosion et l’effet qu’il attribue à une impulsion électromagnétique, plus connue sous l’acronyme anglais EMP.
Jean-Paul Serbera, dans son premier ouvrage « AZF Toulouse : un mensonge d’État » affirme que l’explosion a produit de nombreuses EMP. Mais dans son second ouvrage « Attentat à la SNPE ? La face cachée de l’affaire AZF » il avance qu’une bombe EMP utilisée sur Toulouse aurait pu provoquer la catastrophe.
En 2006, dans son livre « AZF-Toulouse : Quelle vérité ? », Daniel Dissy prétend qu’il existe des bombes EMP américaines et franco-allemandes et propose qu’une telle bombe aurait été utilisée ou testée à Toulouse en milieu aérien ou souterrain.
Cette hypothèse est confortée par les témoignages des personnels AZF décrivant des électrocutions alors qu’ils n’étaient au contact que de matériels reliés à la terre. Les témoignages des phénomènes lumineux auraient quant à eux, deux origines : l’amorçage d’un poste électrique de distribution du site pour les observations de faisceaux lumineux, l’émission de boules de plasma pour les observations de foudre en boule. 
La première explosion aurait été la cause ou la conséquence des premières perturbations électriques relevées par EDF et ce serait le courant de retour créé par ce premier défaut électrique qui aurait (peut-être suite à la formation d’un arc électrique) provoqué la seconde explosion, celle d’AZF, huit secondes plus tard.
  
Mais alors quid d’AZF, « pas l’usine, le groupe terroriste » avait dit le « Capitaine Haddock » à Malaga ?
Et là, il s’agit bien de menaces d’attentat contre les voies ferrées du réseau de la SNCF.
Un « truc » hallucinant qui commence le 11 décembre 2003 : 
 
« Présidence de la République 
Ministère de l’Intérieur 
  
Mesdames, Messieurs, 
 
Afin d’éviter toute surprise et une dangereuse incrédulité de la part des services concernés lors du début effectif de notre campagne, par la présente nous vous informons de la prochaine entrée en scène du groupe d’action AZF, sommairement présenté ci-dessous. 
Nous vous conseillons vivement de vous convaincre du caractère particulièrement sérieux des injonctions qui vous seront bientôt faites sous le nom d’AZF et de prendre dès aujourd’hui toutes les mesures nécessaires pour que nos courriers soient transmis sans délai à des responsables que vous voudrez bien désigner. 
  
Qui sommes-nous ? 
AZF est un groupe de pression à caractère terroriste secrètement créé au sein d’une confrérie laïque à spécificité éthique et politique, cela par les membres les plus déterminés, les plus compétents et les plus audacieux de celle-ci – bien évidemment à l’insu des militants ordinaires. 
L’existence même de notre groupe n’est donc connu que de ses seuls membres et celui-ci est appelé à être dissous sitôt satisfaites les exigences financières circonstanciées que nous formulerons en temps utile. 
  
Que voulons-nous dans l’immédiat ? 
Nous sommes déterminés à augmenter fortement les moyens et l’efficacité de la petite confrérie à laquelle nous appartenons, nous désirons aussi soutenir le travail de personnalités militantes extérieures qui le mérite et, incidemment, récupérer des sommes importantes avancées par plusieurs d’entre nous. 
  
À quel but final voulons-nous contribuer ? 
Quelles que soient les contraintes et les motivations des responsables gouvernementaux, souvent compréhensibles pour le court terme, les citoyens conscients se désespèrent de la manière catastrophique dont est géré le monde et notre propre pays, plus que tout autre état moderne gouverné par de simples réflexes primaires et privé d’authentiques dirigeants. Nous, membres d’AZF, sommes déterminés à combattre sans merci : 
-         Un système économique dévoyé, voué à son propre service plutôt qu’à celui de l’homme. 
-         Des politiciens plus occupés à parvenir aux commandes et à s’y maintenir qu’à accomplir leurs tâches véritables. 
-         Des états hypocrites et fortement totalitaires qui dissimulent et combattent des progrès majeurs potentiels (énergies libres, médecines nouvelles) et par ailleurs protègent des techniques archaïques et destructrices afin de prolonger l’existence des pouvoirs en place. 
-         La collusion de fait entre organismes médico-sociaux, agroalimentaires, et culturels destinés à baisser la santé physique, intellectuelle et spirituelle de la population. 
-         Un enseignement réducteur destiné à former des êtres soumis plutôt que créatif. 
-         Un appareil médiatique complice conçu pour abaisser plutôt que développer la conscience individuelle et collective. 
-         Etc.… 
 
En résumé, nous voulons plus que jamais accomplir ou soutenir toutes actions susceptibles de remettre les systèmes socio-économiques au service de l’individu responsable et souverain, cela afin de relancer le progrès et permettre la survie même de la planète. 
  
Quels sont nos moyens ? 
Ce sont ceux des minorités agissantes : l’action pacifique ordinaire qui préfère la bonne parole quand celle-ci porte et, pour cette fois, une détermination totale et sans interdit qui retourne à son propre service les tactiques ennemies les mieux rodées. 
Aujourd’hui, face à l’urgence, le chantage le plus machiavélique et le plus implacable qui dégagera les moyens matériels de la démarche pacifique, sinon, en compensation, le rejet de nos demandes nous fera indirectement bénéficier d’une terreur et d’une déstabilisation sociale sans commune mesure avec les diverses formes de diversions et autres profits que, par l’intermédiaire de ses membres les plus pervers, un gouvernement pourrait lui-même obtenir en feignant une fermeté impuissante. Tout cela sans compter l’imitation et l’émulation qui ne manqueront pas s’ensuivre.    
 
Pourquoi nous attaquons-nous directement à l’état ? 
Parce que, par exemple, le rançonnement d’une famille ou d’une société fortunée serait combattu par les mêmes services de police et quasiment avec les mêmes moyens que ceux qui seront effectivement mis en œuvre contre nous ; par contre, et à notre bénéfice, la méthode terroriste nouvelle que nous avons mise au point, selon le cas inoffensive ou terriblement meurtrière, fera des responsables gouvernementaux de véritables coupables et d’authentiques criminels aux yeux de tous en cas d’hécatombe. Juste retour de bâton… 
 
Ne craignons-nous pas de mettre la vie d’innocents en danger ? 
Pour notre confort moral primaire, nous préférerions évidemment qu’il y ait peu ou pas du tout de victimes, c’est pourquoi notre tactique vous délègue entièrement la responsabilité du choix ; cependant, que représentent les quelques centaines de vies menacées par rapports aux millions de morts, infirmes, malades et idiots causés annuellement par les comportements politiques, économiques, médicaux et culturels de notre époque ? 
Que dira t’on de Mr Ben Laden (?) dans quelques décennies. 
  
A très bientôt. 
Le porte-parole d’AZF, avec l’assentiment de chacun. » 
 
Le logo choisi par ce groupe inconnu rappelle indéniablement le carreau d’une arbalète. 
La méthode quasi-militaire de l’exécution de la menace qui se précise un peu plus tard évoque une organisation hautement entraînée aux méthodes d’espionnage et de contre-espionnage. 
Ce qui fait conclure au « Capitaine Haddock » que le « Groupe AZF » est « patriote » et que la cause de son action est à rechercher ailleurs que dans la simple extorsion de fonds. 
Il s’agirait tout simplement de faire restituer l’argent détourné de la « Division Daguet », le prix du sang et de la mort, le contingent français engagé dans la première guerre du Golfe, au Koweït. 
 
Quel rapport entre le groupe qui se choisit un pseudonyme identique à celui de l’usine de la catastrophe de Toulouse datant alors d’un peu plus de 2 ans ? 
Le nitrate d’ammonium peut-être, dont sont faites leurs bombes sophistiquées que l’on découvrira plus tard, car il y a 8 courriers au total, des 24 et 29 janvier 2004, 17, 21 et 27 février de la même année, et les 11 et 17 mars qui réclament une dernière fois « le montant de votre contribution à 8 Meuros environ, soit 1 ME + 5 M$ en coupures usagées de 100, plus 2 ME en coupures de 500 E », et enfin un courrier du 24 mars indiquant la fin des opérations.
Paul ne voit pas le rapport immédiatement, mais suit dans le courant du mois d’août, cette piste en notant les dates et les montants.
 
Après que la deuxième bombe soit retrouvée près de Troyes, le groupe annonce sa « trêve unilatérale » (24 mars 2004). Paul note la date. Et le « Capitaine Haddock » annoncera plus tard sur son site, le retour du groupe en décembre 2009[2]. 
Un homme-clé, le bonhomme rencontré à Malaga ?
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Comme précédemment précisé, le 19 novembre 2009, le verdict prononcera une relaxe générale.
Le 24 septembre 2012, la Cour d’appel de Toulouse infirme ce jugement en considérant que l’explosion était due à un mélange accidentel de produits chimiques.
Le 13 janvier 2015, la Cour de Cassation prononce l’annulation intégrale de l’arrêt de la Cour toulousaine au motif qu’il existait un doute quant à l’impartialité de cette juridiction.
[2] Qui n’aura pas eu lieu…



mardi 29 août 2023

Opération Juliette-Siéra (12/33)

Douzième chapitre : Ferrayé et AZF   
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Avant la fin de la semaine, Joëlle fait le point avec Paul au siège social parisien de la MAPEA. 
Paul s’est « planqué » durant les derniers jours entre le Val de Seine, l’Ardèche, Paris, le Haut-Var, puis Paris, pendant que l’autre aura campé dans les bureaux désertés en ce début du mois d’Août, au grand dam de la femme de ménage. 
« Je ne sais vraiment pas si c’est la bonne banque, mais c’est déjà impressionnant. Plus de 30.000 comptes, la plupart de non-résidents, environ 100.000 écritures/mois. Sur 19 ans depuis 1990 ça fait 20 millions de mouvements/comptes. J’ai fait 40 DVD en format DBD, lisibles sous Access ! » 
Un vrai tour de force que de « pomper » toutes ces données en quelques jours : elle est vraiment un « crack » la petite boulotte quand elle s’y met ! 
Un choix plus que judicieux… 
Par ailleurs, les demandes d’extraction des comptes du Trésor ont été obtenues. Mais les écritures éventuellement concernées sont des millions de fois plus nombreuses. 
« Sans vouloir être pessimiste, j’ai renoncé. En revanche, on m’a autorisé à inspecter les archives électroniques via le serveur de la Banque de France, avec un code et un identifiant. Et ce que je propose, c’est que je fasse des recherches ciblées, parce que là, mes bouts-de-choux m’attendent au dernier TGV. On part demain en croisière en Grèce sur le voilier de nos amis. » 
Comment refuser la demande de lever le pied implicite ? 
« Je vous propose de me les confier. Je ferai les recherches nécessaires au fil de l’examen des DVD qui me sont réservés. On va dire qu’on suspend la mission pour le reste du mois. C’est bien mérité ! » 
Soulagement visible de la dame… 
« Et je fais comment de mon côté ? Il me faut une connexion internet haut-débit, c’est ça ? » 
C’est un peu l’idée. À moins de s’enfermer dans une agence de la Banque de France accueillante. 
Voilà qui ne va pas être simple. Paul ne connaît personne qui acceptera de le laisser s’enfermer dans son agence, même avec un mot du Président de la République lui-même. 
Par ailleurs, il ne dispose de connexions internet qu’à l’usine, qu’il n’est pas question d’ouvrir rien que pour lui. Ou alors il reste à Paris chez Charlotte et ici, voire à Fox Amphoux.
Ce sera donc Fox l’arrière-pays de la côte archibondée en cette saison. Mais au moins il sera à l’abri, protégé par la petite troupe du coin. 
A-t-il avancé, depuis leur dernière entrevue ? 
Oui, mais ça ne la regarde pas. « Je commence à comprendre ce que je suis censé trouver. Je crois même avoir à peu près toutes les dates. Et j’ai même une idée des montants que je dois trouver dans les DVD pour confirmation. Sauf si on s’est trompé de banque. Dans cette hypothèse, il faudra remettre ça au tout début septembre. Est-ce possible ? » 
Si on lui demande gentiment, tout est possible, répond-elle.
Et la voilà qui sourit les yeux pétillants en dégrafant son corsage : on dirait qu’elle prend goût à leurs chevauchées fantastiques…
Juste avant de prendre le train pour rejoindre le père de ses enfants, ce n’est pas vraiment raisonnable, en pense Paul.
 
Une fois la miss ayant pris congés, Paul se remémore ce qu’il sait, notamment de l’affaire Ferrayé. 
Un type qu’il faudra peut-être rencontrer pour confirmation, tellement tout cela est extravagant jusqu’à toucher au rocambolesque de niveau olympique. 
Il faut remonter à la fin de la première guerre du Golfe, et son issue en 1992. Le Koweït flambe de ses onze cents soixante-quatre torchères dans son désert. 
Autant de puits de pétrole incendiés par les troupes du dictateur irakien avant leur repli au Nord sous l'offensive des alliés. Or, il n’y a que deux entreprises capables de les éteindre, et encore sur un mode destructeur. 
C’est la technique de « Red Adair », le pompier texan qui s’est fait une spécialité de souffler la flamme de puits en feu à coup de dynamite. 
L’inconvénient de la méthode, c’est que la tête de puits ainsi privée de ses vannes d’arrêt continue de faire fuir le geyser de brut souterrain sous la pression naturelle du gisement. 
Il faut, soit remonter une tête de puits, dit « arbre de Noël », dans le cambouis en veillant à ne faire aucune soudure pour éviter d’y remettre le feu, soit bétonner suffisamment et arrêter le puits, soit, plus classiquement, forer à proximité et dériver le puits principal vers la nouvelle tête de puits pour poser en toute sécurité une vanne d’arrêt, et bétonner l’ancien puits. 
Bref, plusieurs semaines de travail pour chaque puits. 
Premier devis de temps pour les puits du Koweït : 4 à 5 ans ! 
Vertige de pollution et d’assèchement des exportations d’or noir qui risque de faire flamber les cours du baril… 
  
Alors que le procédé de Joseph Ferrayé[1], qui a manifestement été utilisé pour éteindre les puits de pétrole incendiés par Saddam Hussein (il y a des vidéos qui le confirment sur internet[2]), consiste à poser une sorte de grand éteignoir de bougie sur le puits en feu avec un appareil de levage sur chenille. On mouille le tout avec de l’eau et du gaz d’azote liquide pour ne pas que ça fonde sous la chaleur dégagée et le feu s’étouffe de lui-même en quelques minutes sous un flot du gaz inerte, le privant d’oxygène. 
Après, il suffit de fermer les vannes dès que la température baisse et le tour est joué en moins d’une heure. Le puits peut être remis en service dans la journée et produire sa liqueur visqueuse. 
Estimation de temps pour la totalité des puits incendiés : 6 mois !
 
Dix-sept ans de cauchemar pour l’inventeur libanais du procédé, qui maintient toujours être le descendant d’un fabricant de cotonnades de Beyrouth émigré dans le Sud de la France et qui se bat pour obtenir gain de cause.
L’entreprise familiale vient de fermer ses portes quand éclate la guerre du Golfe. Saddam est battu mais le Koweït brûle. Il faut trouver une solution, et vite. 
Les plus grandes équipes de spécialistes sont dépêchées sur la place mais se tiennent le menton en signe de perplexité. 
Le « pompier volant » Red Adair y perd son latin. 
Au même moment, comme Archimède dans sa baignoire, Ferrayé qui n’a aucun mandat mais qu’importe, dans un coin de sa demeure, met au point son procédé permettant d’éteindre les puits sans utiliser d’explosifs. Le tout en un temps record : dix minutes ! 
L’idée est simple comme bonjour mais il fallait y penser : on recouvre le puits en feu d’un haut fourneau sans utiliser de dynamite. On introduit un gaz inerte qui chasse l’oxygène, l’incendie s’étouffe naturellement et on mouille le tout pour que ça ne fonde pas sous la chaleur. 
À ce système d’extinction s’ajoute un système de blocage de la tête de puits. 
L’inventeur dépose ses brevets chez qui de droit, notamment à l’Office mondial de la propriété intellectuelle à Genève, puis fort de cette caution juridique, s’en va trouver l’ambassadeur du Koweït en France, mais fait l’erreur de joindre les spécialistes d’une des deux compagnies pétrolières tricolores, en l’occurrence la Compagnie Elf qui disparaitra plus tard, absorbée par Total. 
Parallèlement, il s’associe à plusieurs personnes censées disposer d’un bon carnet d’adresses et fonde avec elles une société en France, la CONIRA, dans le but de commercialiser sa trouvaille.
Et il n’entend plus parler de ses interlocuteurs jusqu’au jour où l’émir Jaber-al-Ahmad al-Sabah appuie enfin sur le bouton symbolisant la fin du drame. Les puits ne brûlent plus[3].
Tout le monde s’extasie devant la rapidité de l’opération. 
Ferrayé n’a de son côté pas de doute. Le miracle tient à son invention : les images d’archive le prouvent. 
Reste à récupérer ce qui lui revient de droit. Son système a permis au Koweït d’économiser des centaines de milliards de dollars et autorise en plus la remise en exploitation de l’essentiel de ses revenus. Aux utilisateurs de payer maintenant !
Vœu pieu. Dix-sept années passent et Ferrayé n’a toujours pas touché un centime. 
Pire, il a l’impression d’assister impuissant à la commercialisation en sourdine de son invention. Une technique qui n’a jamais été contestée, même par ses adversaires. Des experts tels que l’ingénieur basque Géraud de Vitrac n’hésitent pas à y voir l’invention du siècle. Un notaire interrogé par la Sûreté genevoise affirme de son côté que le brevet de Ferrayé a été utilisé abusivement au Koweït. 
L’inventeur dépose même plainte contre X des chefs d’escroquerie et tentative d’escroquerie. Et l’instruction est confiée à la juge genevoise Christine Junod dont l’enquête piétine toujours depuis. 
 
En 1997, le « Journal de Genève » et la « Gazette de Lausanne » sont les premiers à porter l’affaire à la connaissance du grand public. Pendant ce temps, Joseph Ferrayé se cache, il se sent le laissé-pour-compte d’une formidable nébuleuse d’intérêts dans laquelle gravitent des émirs, des politiciens, des avocats, des banquiers, des notaires, et dont Genève est la plaque tournante. 
24 milliards de dollars[4] : c’est la somme que le Koweït aurait déposée au nom de plusieurs associés de Ferrayé, s’il faut en croire un document authentifié par le notaire de Beyrouth en 1997.
La vie de Joseph Ferrayé bascule alors dans le cauchemar mais l’inventeur à la voix douce ne renonce pas. Aujourd’hui moins que jamais, alors qu’une ordonnance datée du 6 mars 2001 est là pour raviver ses espoirs les plus fous.
Telle qu’elle est parvenue à « La Liberté », elle émane du Tribunal de grande instance de Paris et ordonne le dépôt par l’État du Koweït de l’ensemble des contrats et de toutes les conventions ayant trait à l’extinction des puits de pétrole. 
Ce n’est pas tout : à l’époque, son avocat, maître Gilbert Lardco, sur le plateau de l’émission (préenregistrée) de « Sans Aucun Doute » du 12 mai 2000 qui a été censurée, parle de « la plus grande escroquerie du siècle, escroquerie incroyable, enjeu colossal ; on ne joue plus avec des rigolos, on joue avec de vrais tueurs, des hommes prêts à tout sous prétexte qu’un État a des intérêts qui sont reliés par d’autres États[5] ».
L’animateur-présentateur, déclare : « Cette affaire pourrait remonter très, très-très haut... ».   
L’émission en question est censurée par RF1, sur la double intervention du Directeur de la compagnie pétrolière, disparue depuis, avalée par son concurrent national, et celle du Ministre français de l’industrie de la précédente mandature présidentielle, celui qui à l’époque de la première guerre du Koweït était en charge notamment du pétrole et aussi de la Propriété Industrielle, actuellement en poste à Washington pour le compte d’une agence internationale de la Haute finance, mari d’une productrice d’émission de télévision politique à l’époque. Dans le « petit milieu » des médias... ça commence à sentir le soufre.
 
L’inventeur réfugié en Suisse et son avocat se sont tus. Et le ministre du pétrole koweïtien s’est fendu d’une visite en France pour rencontrer le premier ministre d’alors, dit de « gauche plurielle ». 
Depuis, plus rien. L’argent des puits s’est évaporé en diverses commissions d’intermédiaires et le juge a classé l’affaire sur un rapport d’expertise psychiatrique bidon – le toubib n’a même pas rencontré son sujet d’expertise – faisant passer l’inventeur pour un fou, débile, mythomane, qui pourrait être dangereux pour lui-même et ses proches… 
Étonnant, 24 milliards de dollars évanouis dans la nature ! Mais c’est comme ça que Paul découvre l’affaire : il lui faut rencontrer cet homme ou au moins son avocat. Ce sera compliqué, car l’homme n’a aucune raison de parler tenu par le secret de son code de déontologie ni aucune raison d’investir sa confiance dans un inconnu qui passe neuf ans plus tard pour en savoir plus. 
D’autant mieux, que s’il s’agit sans doute de fonds détournés, le Trésor français n’en est pas la victime directe, ou alors, simplement faute de n’avoir pas vraiment touché l’impôt éventuellement dû sur ces sommes. 
Quant à savoir comment les Américains ont obtenu la licence du brevet, ce n’est pas très compliqué à comprendre : ils ont un bureau fédéral payé par le contribuable américain rien que pour ça ! 
Tous les brevets déposés partout dans le monde sont, au moment de leur dépôt, « ouverts » : il suffit de se servir au fil des besoins au nom de la défense nationale, comme l’autorise leur constitution. 
C’est exactement comme ça, en plus de l’échange de cellule-souche aux fins de confirmations scientifiques habituelles, que la découverte du rétrovirus du Sida, faite par l’Institut Pasteur, s’est retrouvée brevetée par des Américains… 
Paul tente le coup auprès du secrétariat du cabinet de l’avocat. 
Pour avoir finalement un rdv début septembre. 
 
Mais s’il n’y avait que ça ! C’est que Paul en fouillant dans les sites du « Capitaine Haddock » et de quelques autres sur internet, liens pour l’essentiel envoyés par « DD », le fait remonter sur les pistes indiquées à Malaga. 
L’affaire AZF d’abord : l’usine chimique AZF (AZote Fertilisants), aujourd’hui rasée, appartenait jusqu’en 2005 à la société Grande Paroisse. 
Cette société était une filiale d’Atofina qui regroupait, depuis la fusion de Total et d’Elf-Aquitaine, une partie des activités chimiques du groupe Total. 
Située à 5 km du centre de Toulouse, au sud, entre la Rocade, l’autoroute menant vers Tarbes, et la Garonne, elle avait été initialement construite à l’écart de la ville en 1921, puis a été progressivement englobée par l’agglomération grandissante.
Elle employait un peu moins de 500 personnes sur un terrain de 70 hectares et produisait en grande partie des ammonitrates agricoles et, en plus petite quantité, des nitrates d’ammonium industriels, mais aussi de la mélamine, des résines et des produits chlorés tel que l’ATCC et le DCCNA. La fabrication de l’ensemble des produits était issue de la production d’ammoniaque, la synthèse d’ammoniaque réalisée à partir du gaz naturel provenant de Lacq.
Tout le monde se souvient du 21 septembre 2001, dix jours après les attentats de New-York sur les « Twin » et sur le pentagone à Washington, à 10 h 18, qu’un stock d’environ 300 – 400 tonnes de nitrate d’ammonium déclassé destiné à la production d’engrais a explosé creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long, de 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. 
D’après certains témoignages et enregistrements sonores, cette explosion aurait été précédée de quelques secondes par une autre explosion de plus faible intensité, une sorte de claquement, et des phénomènes électromagnétiques restés inexpliqués. 
La détonation a été entendue jusqu’à 80 km de Toulouse et a généré un séisme de magnitude 3,4 sur l’échelle de Richter.  
Trois jours après la catastrophe le procureur de la République, M. Bréard déclare qu’il s’agissait « à plus de 90 % » d’un accident. Le 28 septembre 2001, il ouvre une information judiciaire contre X pour homicides, blessures et destruction des biens involontaires. Le juge d’instruction Thierry Perriquet a repris en novembre 2003 l’instruction commencée par deux autres magistrats. 
L’hypothèse de l’accident reste privilégiée par les autorités. En effet cette thèse postule que la catastrophe a été provoquée par une erreur de manipulation qui aurait conduit un employé d’une entreprise sous-traitante d’AZF à déverser, un quart d’heure avant l’explosion, 500 kg de produit chloré pour piscines (du DCCNa ou Dichloroisocyanurate de sodium), produit dans une autre partie de l’usine sur le tas d’ammonitrates stocké en vrac. 
Et pourtant, la reconstitution réalisée sur place en octobre 2002 a mis en évidence l’impossibilité de confondre les deux produits, du fait de la très puissante odeur de chlore dégagée par le DCCNa.
Pour sortir de cette impasse technique, les experts ont imaginé par la suite un scénario, dans lequel les quantités de DCCNa mises en jeu sont ramenées de 500 kg à seulement « un ou plusieurs kilos » négligemment balayés par l’employé incriminé, lequel a bénéficié d’un non-lieu peu de temps après. 
Après analyses d’échantillons de sol prélevés par le SRPJ de Toulouse en novembre 2001 dans le hangar où le manutentionnaire est censé avoir collecté les fameuses balayures, les enquêteurs montrent qu’il n’y avait pas de DCCNa à la surface de ce local. 
En outre, si les tests d’explosivité des produits incriminés ont confirmé leur extrême réactivité, celle-ci ne se manifeste que sous certaines conditions qui sont très éloignées de celles qui prévalaient dans le hangar 221 un quart d’heure avant l’explosion : milieu confiné, mélange intime des produits broyés en poudre, forte humidité.
  
Pour la petite histoire, Paul se remémore ses cours de chimie de prépa et se souvient.
Les explosions ayant impliqué du nitrate d’ammonium ne sont pas très nombreuses. La première date du 4 octobre 1918, à Morgan dans le New Jersey aux États-Unis. À la suite de l’incendie d’un atelier de chargement d’explosif qui dure une journée, des obus lancés en l’air retombèrent dans un magasin de 4.000 tonnes de nitrate d’ammonium et y explosèrent. L’un d’eux provoqua une forte détonation. Cependant, malgré d’autres détonations d’obus similaires, une grande partie du stock de nitrate en barils ne fut pourtant pas détruite.
C’est dire s’il s’agit d’un produit « stable ». 
Le 26 juillet 1921 à Krieweld en Silésie, la Pologne actuelle, pour désagréger 30 tonnes de nitrate d’ammonium pris en masse dans deux wagons, on y a fait exploser une cartouche d’explosif minier. Les wagons explosèrent. Dix-neuf personnes furent tuées.
Le 21 septembre 1921, à Oppau en Rhénanie, Allemagne, à la suite d’un tir de mine, un hangar contenant 4.500 tonnes de mischsalz, un mélange moitié de sulfate d’ammonium et moitié de nitrate d’ammonium, provoque la mort de 450 personnes et la destruction de 700 logements. 
L’usine avait l’habitude de désagréger les tas à l’explosif et avait, à la date de la catastrophe, fait plus de 20.000 tirs sans le moindre incident. On suppose que la mine a explosé dans une région du tas où la concentration en nitrate d’ammonium était plus élevée que la moyenne. 
La sensibilité du mischsalz à l’entraînement explosif augmente très vite avec la concentration en nitrate d’ammonium, ce qui explique qu’une partie seulement (450 tonnes, 10 %) du tas ait explosé. 
  
Le 1er mars 1924 à Nixon dans le New Jersey aux États-Unis, un incendie, suivie d’explosions, fait rage dans un magasin de nitrate d’ammonium pollué de composés nitrés. 
Ce nitrate était fabriqué avec de l’acide nitrique provenant d’acide nitrique résiduel de la fabrication de trinitrotoluène.
Le 5 juin 1940 à Rouen en France, au cours d’un bombardement aérien, une bombe explose dans un important stockage de nitrate d’ammonium en fûts métalliques (six mètres d’épaisseur). L’engrais se répand aux alentours du cratère de la bombe, mais sans exploser ! 
Plus tard, le 5 août 1940 à Miramas en France, c’est un tas de 240 tonnes de nitrate d’ammonium pur et en sac, qui explose après un incendie provoquant l’émission de fumées rousses. 
L’enquête conclut que l’explosion avait été déclenchée par celle d’un obus projeté par une autre explosion, en l’occurrence celle d’un wagon de munitions voisin. 
Le 29 avril 1942 à Tessenderlo en Belgique, le tir d’une cartouche dans un tas de 150 tonnes de nitrate d’ammonium provoque son explosion. Bilan : plusieurs centaines de personnes tuées. 
Les 16 et 17 avril 1947, à Texas City, au… Texas, États-Unis, le cargo français « Grandcamp », de type « Liberty-ship », en cours de chargement, contenant 2.600 tonnes de nitrate d’ammonium en sac (32,5 % d’azote, 4 % de charges minérales, 1 % de bitume) prend feu.
Pour étouffer l’incendie, le capitaine fait fermer les panneaux de cale et envoyer de la vapeur sous pression.
Malheureusement, cette cargaison n’a pas besoin d’oxygène pour continuer à brûler puisqu’elle est anaérobique. Une fois le feu pris, la chaleur de la vapeur accéléra la réaction. La pression augmente et, après une heure, la cargaison explose. Elle provoque la mort de plusieurs centaines de personnes et l’incendie du cargo « High Flyer », amarré à 250 m de là, qui contenait 1.050 tonnes de soufre et 960 tonnes de nitrate d’ammonium lui aussi.
Le « High Flyer » explose à son tour le lendemain 17 avril, après avoir brûlé près de 16 heures. 
Un stock de 500 tonnes du même nitrate d’ammonium qui se trouvait sur le quai, prit feu également, mais brûla sans exploser.
Les experts expliquent cette différence de comportement par le confinement plus important dans la cale des bateaux. 
  
N’oublions pas que le 28 juillet 1947 à Brest en France, le cargo « Ocean Liberty » chargé de 3.300 tonnes de nitrate d’ammonium et de marchandises inflammables (combustibles, lubrifiants, solvants, polystyrène, pneumatiques) prend feu vers 12 h 30. Le capitaine fait fermer les cales et envoyer de la vapeur sous pression. La situation s’aggravant, le bateau est remorqué en rade vers 14 h 00, mais s’échoue sur le banc de Saint Marc à quelques centaines de mètres de la plage la plus populaire de Brest. De la fumée noire et rousse s’en échappe et l’incendie devient très violent. Le cargo explose à 17 h 00 causant 29 morts et d’importants dégâts dans la ville de Brest pourtant abritée par les hautes falaises qui dominent la rade.
Le bruit de la déflagration est entendu jusqu’à Morlaix, à 60 km de là. 
Un raz de marée de quelques décimètres se fait sentir jusque dans le chenal du Four, à plus de 30 km. 
Dans les deux cas, il s’agit de l’explosion, dans des conditions fortement confinées, du mélange de nitrate d’ammonium et de combustibles liquides. 
Le 23 janvier 1954, en Mer Rouge, le cargo « Tirrenia », chargé de 4.000 tonnes de nitrate d’ammonium prend feu. Le capitaine a recours à la vapeur pour tenter d’arrêter l’incendie. L’échec de cette tentative le conduit à abandonner son navire qui explose dans la nuit.
Le 21 septembre 2001, on impute l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en France au nitrate d’ammonium, mais sans pour autant comprendre comment, car sans incendie préalable ni confinement[6]
Le 2 octobre 2003 à Saint-Romain-en-Jarez, dans le département de la Loire en France, un incendie se déclare dans un hangar agricole contenant de gros ballots de paille (démarrage de l’incendie), une chambre froide pour la conservation des fruits, des cagettes en plastique de fruits, vides, et quatre tonnes de nitrate d’ammonium en sac (engrais). 
L’incendie se propage de la paille aux parois de la chambre froide, puis aux cagettes en plastique, qui brûlent et fondent, faisant ainsi un mélange détonant avec le nitrate agricole.
Il s’est écoulé environ 1 heure et 15 minutes entre l’appel aux pompiers pour éteindre le feu de paille et l’explosion du nitrate. 
Dix-huit personnes ont été blessées, principalement des pompiers, dont deux grièvement. 
  
Le 9 mars 2004, en Espagne, un camion chargé de 25 tonnes de nitrate d’ammonium 33 % pour engrais, en vrac, explose à Barracas (communauté autonome de Valence-Valencia) sur la route nationale 234 Burgos–Sagonte, à la suite d’une collision, faisant deux morts et trois blessés. L’explosion est entendue à 10 km à la ronde et s’est produite une demi-heure après la collision ! 
Elle s’explique par le fait que l’accident a entraîné la mise en contact du nitrate (comburant) avec le gazole du réservoir (carburant) et par l’incendie qui s’est produit. 
Elle a créé un cratère important de 5 m de diamètre et de profondeur. 
Le 24 mai 2004, à Mihailesti en Roumanie, un accident routier impliquant un camion transportant 20 tonnes de nitrate d’ammonium, en sac de 50 kg, qui s’est renversé vers 4 h 55 et a pris feu. 
Au bout d’une heure, une violente explosion provoque la mort de 18 personnes et en blesse grièvement une dizaine. L’explosion a creusé un cratère d'environ 15 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur. 
Enfin, le 22 avril 2004 en Corée du Nord, un train chargé entre autres d’essence de nitrate d’ammonium, dans la gare de Ryongchon (ville de 130.000 habitants située à 20 km de la frontière chinoise) explose, provoquant la mort de 161 personnes et fait plus de 1.300 blessés.
La gare a été rasée, ainsi que tous les bâtiments dans un rayon de 500 m, près de 8.000 logements sont détruits ou endommagés. 
Deux énormes cratères de huit à dix mètres de profondeur ont été vus sur le lieu de l’accident, dont les circonstances précises ne sont pas connues.
Les autorités évoquent une erreur humaine. 
  
Bref, AZF un accident, ce n’est pas une hypothèse très crédible.
Mais celle de l’attentat, c’est encore plus compliqué à accepter, même si on peut supposer « des liens » avec les affaires de pétrole des sociétés concernées.
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Il s’en expliquait dans cette vidéo devenue inaccessible http://leweb2zero.tv/video/dnonciateur_084693ccb65fea
[2] Koweït puits de pétrole en feu | INA
[3] Ça, c’est l’histoire « officielle ». Dans la réalité, Ferrayé contacte, avant le dépôt de son brevet, la Compagnie Française des Pétroles pour présenter sa trouvaille. Et l’urgence, outre l’extinction des incendies, c’est de tester in situ cette invention-là. Et accessoirement de prendre une part de ce marché aux Américains, estimé à 1 milliard de dollars.
[4] En réalité un peu moins de 23 milliards de dollars, dont 950 millions facturés pour les opérations sur place, aux pieds des puits.
[5] Cf. https://www.youtube.com/watch?v=n7L-BrTdgUo
[6] Le 19 novembre 2009, le verdict prononcera une relaxe générale. L’arrêt sera cassé et le 31 octobre 2017, l’ancien directeur de l’usine, Serge Biechlin, sera finalement condamné par la Cour d’appel de Paris à une peine de 15 mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 € pour « homicide involontaire » s’étant rendu coupable de « négligences » et de « fautes caractérisées » ayant rendu la catastrophe possible. La société Grande Paroisse, filiale du groupe Total, sera condamnée à une amende de 225.000 €.