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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 11 août 2022

La croisière d’Alexis (30)

Trentième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Le soir, Paul nous contacte en visio cryptée.
Et nous en profitons pour l’engueuler copieusement…
« Excusez-moi les belles, mais si je vous avais prévenues, l’effet de surprise d’une attaque de pirate aurait été nul.
Même l’IA du bord ne savait pas.
Alors vous… »
On compte au moins autant que « l’IA du bord », non ?
Ou alors, pas mieux qu’une crotte de chien ?
 
Non pas du tout : « Vous êtes mes témoins à bord et vous avez été parfaites !
Je vous en remercie vivement, d’ailleurs ! Très sincèrement. »
Et alors, pourquoi cet exercice débile ?
« Vous ne vous souvenez pas, mais ce type de piratage a déjà existé : L’Achille Lauro !
Ça date du 7 octobre 1985. Mais le procédé de détournement était différent, pas un assaut comme pour le Maersk Alabama où les pirates avaient réussi à monter à bord par leurs propres moyens, depuis la mer en 2009, et quelques autres encore plus faciles d’approche.
Là, sur l’Achille Lauro, des terroristes du Front de libération de la Palestine embarquent à son bord à Gênes.
Quelques heures après le départ, ils prennent le contrôle du navire, exigent du commandant qu’il amène le paquebot à Tartous et menacent d’exécuter les personnes présentes à bord si 50 prisonniers palestiniens ne sont pas libérés.
Une fois arrivés à Tartous, les terroristes se voient refuser l’accès au port.
Furieux et désireux de montrer leur détermination, les terroristes palestiniens mirent leur menace à exécution en tuant un premier otage, Leon Klinghoffer.
Ce dernier n’avait pas été choisi au hasard, il s’agissait d’un retraité américain paraplégique et juif.
Le chef des terroristes l’exécute de deux balles, l’une dans la tête et l’autre dans le torse, avant de le jeter par-dessus bord avec son fauteuil roulant. »
 
Malgré cette exécution, la Syrie continue de refuser le navire.
Avant qu’une seconde exécution ait lieu, les terroristes reçoivent l’ordre des dirigeants du FLP de ne pas attenter à la vie de leurs otages et de se diriger vers Port-Saïd.
Le gouvernement égyptien autorise le navire à accoster et alors les négociations avec le gouvernement égyptien commencent.
Pour l’histoire, après un contact entre l’Égypte et l’Italie, les terroristes sont autorisés à embarquer dans un Boeing 737 en partance pour la Tunisie.
Lorsque l’ambassadeur américain en Égypte apprend l’exécution de Leon Klinghoffer, il ordonne alors que les pirates soient retenus, mais leur avion a déjà décollé.
Les États-Unis ne se résignent pas pour autant et l’USS Saratoga, un porte-avions de l’US Navy effectuant des manœuvres de l’OTAN en mer Méditerranée et qui faisait route vers Dubrovnik, reçoit l’ordre de faire demi-tour et de lancer ses avions de chasse afin d’intercepter l’avion des terroristes.
 
« Le porte-avions parvint à faire décoller deux F-14 Tomcat et un avion de surveillance aérienne et de commandement aéroporté, un E-2 Hawkeye, en à peine 22 minutes, au lieu des 60 minutes normalement nécessaires.
Cette performance a été possible grâce au niveau d’alerte dans lequel se trouvait le Saratoga à ce moment-là.
Étant donné que l’heure exacte du décollage et l’itinéraire de l’avion des terroristes leur étaient inconnus, les avions reçoivent l’ordre d’intercepter et d’identifier de nuit tous les avions croisant en Méditerranée sur le parcours supposé de l’avion égyptien.
Ce n’est qu’au bout de la quatrième interception, soit 45 minutes après leurs lancements, que les avions identifient leur cible au Sud de la Crète.
Les quatre F-14 Tomcat qui escortaient le Boeing 737 parviennent à convaincre l’équipage d’atterrir sur la base aérienne de Sigonella, sans que le pilote égyptien n’ait tenté des manœuvres dilatoires. »
Après l’atterrissage, des soldats américains encerclent l’avion de ligne mais l’avion étant sur le sol italien, les terroristes sont remis aux autorités italiennes.
« Là, j’aurai pu parachuter un commando de la garde stationnée aux Chagos.
Mais je savais que mes gars préféraient le faire à bord de notre sous-marin… »
 
Parce qu’ainsi, c’est plus discret et que ledit sous-marin va rester en protection du « PC3 » tout du long de la mer Rouge jusqu’au-delà du golfe d’Aden où il sera relayé par la « vedette de Cherbourg » des Chagos pour le passage du détroit de Malacca vers la mer de Chine méridionale et plus loin l’archipel japonaise.
Paul prend soin de ses « petits-bijoux »…
Oui mais tout de même, à quoi rime ce qui nous est présenté comme un exercice ?
« Les filles, je vous rappelle que le navire était à ce moment-là en mode « totale autonomie ».
En plus, au moment de « l’exercice », il était en mode dégradé, c’est-à-dire sans liaison internet, totalement autonome, vous dis-je.
Il nous fallait bien vérifier que l’IA était capable d’improviser des solutions non programmées qui ne mettent pas en danger la vie de nos passagers, même avec le peu de moyens militaires embarqués. »
Juste des flash-ball et des tasers.
« Et avouez que l’expérience été plutôt concluante : vous n’avez pas été blessées, nos assaillants non plus et j’en suis pour devoir ravauder un cyborg sur lequel Laurent a déchargé son arme. »
Mais il aurait pu mal viser et j’aurai pu être blessée, voire tuée ?
« Mais non, Alexis je savais que vous n’étiez pas dans sa ligne de mire. Vous étiez même à l’opposé de son angle de tir !
En revanche, je suis tout de même assez surpris de la résistance du cyborg qui n’avait même pas de blindage pour le protéger ! »
Lui, il ne voit que ça…
Et notre trouille à toutes les deux ?
 
« Je vous ai demandé de bien vouloir m’en excuser !
Mais c’était indispensable ».
Il aurait tout de même pu nous prévenir !
« Vous avez la nuit pour vous remettre de vos émotions et le bar est ouvert pour vous y aider.
Par ailleurs, demain, vous assistez à l’avitaillement « en profondeur » du navire et ensuite un hélicoptère vous attendra pour Djeddah.
Finies les vacances, vous rentrez ! »
Tu parles de vacances…
Je m’en souviendrai de cette croisière-là.
Mais pas sur le même registre que mon tour de Venise à Venise avec ma grand-mère !
 
Effectivement, si le navire poursuit sa route plan-plan, le lendemain, nous sommes abordés par ce qui ressemble à un petit pétrolier pour « refaire les niveaux » en carburant, du gaz si j’ai bien compris, donc assez volatile et dangereux, et ensuite par une espèce de cargo, le tout supervisé par plusieurs drones du bord qui veillent à la sécurité.
Des « grues » articulées manipulent le tuyau d’alimentation en gaz alors que d’autres récupèrent des palettes de marchandises et de matériels qui entrent dans notre navire directement en soute par les trappes sur les flancs qui donnent accès à nos équipements de sports-nautiques, ou directement posés sur le pont supérieur qui accueille habituellement les hélicoptères.
La manœuvre dure plusieurs heures à l’allure d’un escargot.
Mais comme la mer est calme, à l’exception d’un petit vent qui fait « courant d’air » et balance les élingues, câbles, poulies et leurs charges, quelques précautions ne sont pas inutiles.
Il me semble à plusieurs reprises que les robots et autres numéros 16 anticipent parfaitement les mouvements réguliers et s’y prennent très bien pour ne rien heurter.
Surtout les palettes de vin posées elles, aux abords de la piscine…
 
Finalement, ça se passe impeccablement : pas une seule odeur de gaz et pas une seule étiquette tâchée !
Enfin, je dis ça, je ne les ai pas toutes vérifiées non plus.
Mais au soir, de nouveaux crus sont arrivés sur notre table de restaurant, par ailleurs désert : notamment du Beaujolais nouveau, avec plus d’un mois de retard sur son lancement.
Il paraît que les japonais adore ça. Mais en primeur, pas en bouteille « de garde » qui d’ailleurs ne se gardent pas d’une année sur l’autre, paraît-il.
Personnellement, je n’aime pas nécessairement, mais je dois avouer que là, ça se laisse boire aimablement. Une année mieux « charpentée » que d’autres et qui n’exagère pas sur les fruités de fruit rouge, ou comme une année, de banane !
En principe, c’est notre dernière soirée : nos numéros 16 nous servent donc un repas d’adieu pantagruélique. Foie gras, langouste et un petit pot de caviar tout-à-fait délicieux.
Clin d’œil de Mylène ?
Je n’en sais rien, mais c’est bon.
Le vrai clin d’œil arrive au dessert : elle nous aura préparé son fameux flan à la noix de coco !
Un vrai délice.
 
À ma grande surprise, alors que je me prépare à faire ma valise, je constate que mes bagages sont déjà faits, à l’exception, comme d’habitude, de ma chemise de nuit qui m’attend étalée sur l’immense lit.
Celui-là va me manquer, je dois l’admettre. Chez moi, c’est nettement plus sommaire.
Globalement, je suis ravie de partir. Ce n’est pas que le « luxe » ne soit pas désagréable, loin de là, mais je n’ai pas été élevée dans le « sans souci » où tout se fait tout seul pour votre confort, matériel et psychologique, où on n’a plus qu’à se donner la peine d’exister.
J’ai toujours été habituée à « me projeter » en avant, à l’imaginer et à pédaler pour le rendre possible.
Durant un peu plus d’un mois, là, je me suis laissée vivre sans penser à quoique ce soit, sinon de prendre des notes et d’essayer de comprendre le pourquoi et le comment de nos « petites énigmes » qui nous surprenaient Aurélie et moi et qui n’en étaient pas.
 
En revanche, Aurélie a le bourdon, le moral dans les chaussettes : pour elle, ça aura été un paradis inespéré et sans date butoir.
Le paysage ― on n’en a pas vu beaucoup ― la vie à bord, elle n’aura pas eu le temps d’en goûter l’ennui fondamentale que de ne rien avoir à faire.
C’est le problème en vacances et ça va, un peu, mais à la longue, on finit par douter de soi-même, même quand on se distrait à suer sur un vélo ou qu’on occupe son temps à résoudre un problème d’échecs en attendant la prochaine escale pour s’en mettre plein les yeux, les narines et les oreilles.
En cela, Aurélie est la parfaite cliente des croisières de Paul : elle n’avait rien d’autres à faire que de s’occuper de ses sens intimes.
Elle, elle en a profité jusqu’à l’abus et demain va elle va devoir retourner dans sa solitude morbide.
Moi non : je retourne à mon sort quotidien rempli de plein de riens, hors ma mission prochaine de remettre en ordre toutes les notes prises durant ce séjour et restituer mes sensations, si elles me reviennent en mémoire.
Sauf que je sais déjà que toutes ne plairont pas à Paul de Bréveuil, mon sujet de biographie qui aura aussi organisé cette « petite croisière ».
Il a tellement l’habitude de censurer de pleines pages de prose…
 
« Ce n’est pas ça, Alexis. J’ai besoin de vous pour reprendre le premier volume de I-Cube : il est devenu indisponible et ses lecteurs ne comprennent pas pourquoi.
Il va vous falloir vous remettre à la tâche. »
Et pourquoi donc : il paraît que ce volume aurait encouru à plusieurs reprises la censure des autorités, à l’époque de sa parution sur son blog ?
« Il l’a été. Et puis il ne l’a plus été. Et là c’est lui qui en fait un autodafé !
Or, dans le futur, ce volume existe est reste disponible. Probablement comme d’un fait historique.
Donc il va falloir que vous le refassiez ! »
Simple, si je remets la main sur mon volume original que j’avais acheté…
« Non pas simple : il a censuré son blog sur le sujet, mais on va le lui remettre : j’ai les fichiers pour le faire… »
Bon et alors, où est la difficulté ?
 
« Elle est dans le fait que si vous bossez bien, vous ne bossez pas très vite et qu’en 2021, vous allez être surchargée de boulot : c’est qu’on prépare déjà en douce les élections de 2022. »
Ah ?
Et alors ?
« Il se trouve que j’y suis déjà mêlé à la marge et à mon corps défendant.
Il me faudra bien quelqu’un pour en rendre compte et vous êtes tout-à-fait et naturellement désignée volontaire d’office pour le faire… »
J’aime bien le « naturellement »…
 
Le lendemain, l’hélicoptère nous amène à Djeddah qui se trouve dans notre sillage.
Pas la ville, pas le port, mais l’aéroport !
Directement.
Et à peine le pied posé à quelques dizaines de kilomètres de La Mecque, nous embarquons sur un des Airbus de la compagnie de Paul, comme passagères exclusives pour nous retrouver quelques heures plus tard à Roissy-Charles-de-Gaulle.
C’est à la nuit plus que bien entamée quand je pose mon sac et ma chatte qui retrouve Oxymore et ses marques, ses odeurs. Notamment son panier.
Il fait froid et humide.
Le « voyage », cette croisière, aura été comme un rêve qui s’évanouit déjà.
C’est probablement ce qu’il y a de plus triste, même si je sais bien que tout à une fin.
Mais je me fais un « plaisir simple » pour dîner : une casserole d’eau bouillante, du sel, un trait d’huile et une pleine poignée de spaghetti !
Avec une noix de beurre, je me régale.
Que j’en laisse la vaisselle du souper dans l’évier : je la retrouverai demain telle quelle !
Affreux…
 
Septembre 2021,
I3 ― Balagne

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