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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 7 août 2022

La croisière d’Alexis (26)

Vingtième-sixième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Ce jour-là, je suis réveillée par Minouche qui me fait savoir ainsi qu’elle a faim et qu’il n’y a plus d’eau dans sa gamelle.
L’aube pointe à peine et pour faire quelques photos, je me pointe sur le pont supérieur, puisque j’ai le bonheur de découvrir que tout fonctionne désormais « normalement » à bord.
Enfin, normalement, il faut le dire vite : le navire est désert ! Bien sûr, les passagers indisciplinés auront été évacués et n’ont pas été remplacés par un nouvel arrivage.
Mais les robots, jusque-là toujours omniprésents, que ce soit des cyborgs ou des chenillettes se précipitant pour se rendre utiles à vos moindres désirs exprimés oralement, ont déserté les coursives et les lieux communs, et ça, ce n’est pas très « normal ».
Comme promis, le buffet du self-service est vide, à l’exception de deux plateaux de petit-déjeuner « continentaux ». Ce que je peux constater en passant : Mélanie tient ses promesses.
Mais elle n’est pas visible.
Je grimpe encore par l’escalier qui s’enroule autour des ascenseurs.
Pour être fouettée par l’air du large et surprise de constater que la mer est calme et remplie de-ci-de-là de navires de toutes sortes de gabarits sur lequel le soleil se lève.
Rien d’extraordinaire pour faire « la photo » du siècle, mais manifestement on approche du bout de la méditerranée, près de Port-Saïd.
Là où il faut faire la queue pour emprunter le canal de Suez et contourner l’Afrique par le Nord.
 
En revanche, un des deux hélicoptères se pointe pour venir apponter à mes pieds : là je peux faire quelques clichés intéressants.
Mais j’en suis restée bouche bée quand je vois débarquer à la fois, Paul de Bréveuil en grand uniforme de capitaine de frégate, toutes médailles au vent, Gérald, le fameux petit-rouquin rencontré à Aubenas dans les ateliers des « poupées », trois de ses collaborateurs et… et Mélanie en uniforme de commandant, quatre barrettes aux épaules !
Mais que fait-elle à bord de cet hélicoptère alors qu’elle est censée être sur la passerelle ou dans sa cabine à bord depuis une éternité ?
Je n’en reviens pas, à vrai dire.
« Bonjour Alexis ! » me font-ils tous à tour de rôle en s’engouffrant vers les ascenseurs.
« Le séjour vous plait ? » me demande Paul.
Non, mais, qu’il m’explique, là !
« Vous n’êtes pas censé être en Normandie ou aux Chagos ? »
Il en vient.
« Juste quelques temps… le temps d’arrivée en Mer Rouge. »
Ah ? Et Mélanie ? Elle aussi était en Normandie ?
« Non, au QG depuis votre entrée en Méditerranée. Avec quelques escapades entre-temps. »
Mais alors qui commande ce navire ?
Moi je l’ai vue à plusieurs reprises à bord depuis et même intervenir encore récemment contre les moujiks.
« Ah oui… Mais ce n’était pas elle. »
Qui alors ? Sa sœur jumelle ?
« Son cyborg ! »
QUOI ? Il n’y avait que des robots à bord, pas un seul humain pour diriger ce navire !
Mais c’est scandaleux : il peut arriver tellement de choses inattendues et dangereuses à bord et en mer !
« Et alors, ça s’est bien passé, non ?
Et puis il y avait Éric, notre ingénieur informaticien embarqué. Vous ne l’avez pas remarqué ? »
Bé non…
« Mais si ! Il était discret, c’est vrai car son rôle était seulement de dépanner les liaisons satellites et l’électronique si besoin était. Cependant il n’a pas eu besoin de le faire même une seule fois !
Il était un peu fétichiste et fumait le cigare. Roland aura pris le relai, mais lui fume la pipe… »
Je n’en reviens pas…
Complètement soufflée !
 
« C’est une croisière expérimentale, je vous le rappelle, Alexis. Et j’avais besoin de vous sur place pour me confirmer que tout allait bien à bord. Vous le saviez ! »
Oui, d’une certaine façon.
Mais je n’avais pas imaginé que mon rôle et celui d’Aurélie pouvait être aussi important, finalement.
« Tout va bien, tout va bien, c’est vite dit, patron… Je me suis… »
Il me coupe la parole : « Venez, on va discuter de ça sur la passerelle. Les pilotines vont arriver et il nous faut les accueillir le plus normalement possible… »
Avec sa casquette tout plein ourlée d’or et d’argent ? Ça m’étonnerait, franchement : ils ne doivent pas avoir l’habitude d’avoir autant d’officiers au long-cours de quart sur le pont passerelle.
« Oh, ce qui compte pour eux, ce sont les cartouches de cigarettes et de vérifier que personne ne descende à terre sans un visa… »
Ce qui veut dire, puisque je n’en ai pas ?
« Que vous ne verrez pas les pyramides… »
Tu parles d’une balade !
Ceci dit, qui sont Éric et Roland ?
« Je vous l’ai dit, nos ingénieurs électroniques scotchés à bord.
Mais nous avons dû débarquer Éric quand on n’en pouvait plus qu’il traficote le réseau de surveillance du bord pour faire des escapades jusque dans la cabine d’Aurélie… »
C’était donc lui, notre « fantôme Jules » !
« Oui, mais bon, il fallait le laisser faire un temps pour que vous le notiez dans votre bouquin que je connaissais déjà. »
Ah oui, les « petits-talents » de « Charlotte » depuis son escapade jusqu’au bout de l’Univers, le vrai…
« Et il abusait des poupées.
Depuis le passage de mon frère à bord, c’est Roland qui le remplace. Et à part les odeurs de d’Amsterdamer, ça s’est bien passé, n’est-ce pas ? »
Parce que pour son frère, il était au courant ?
« Dites donc, Alexis, quand je vous dis qu’on contrôle tout depuis le Kremlin-Bicêtre, vous ne croyez quand même pas que je ne suis pas au courant de qui passe à bord de ce navire.
C’est même moi qui ai suggéré à mon frangin de venir y faire un tour en vue de la préparation d’une réunion ultra-secrète avec quelques huiles, dont le prince Robert et Ziguinchor. »
Ouh là, on entre de plain-pied dans le « complotisme », là : une réunion ultra-secrète !
Mais sur quel thème ?
« Vous verrez bien : ils croient préparer la campagne électorale de 2022. Mais en fait, ils se font tous manipuler, les uns par les autres. C’est effarant de naïveté ! »
La campagne 2022, la présidentielle, déjà ?
« On en reparlera, soyez-en sûre ! »
Que je veux, oui.
 
Là-dessus, Aurélie débarque : une des rares fois où je la vois sur la passerelle.
Et elle claque la bise à mon « Patron de Paul » : des intimes, mais ça je le savais déjà.
« Venu te dévergonder, mon beau capitaine ? »
Et elle commence à raconter qu’elle reste émerveillée par les « poupées », création des ateliers de De Breveuil.
« Tu n’es pas la seule. Nous avons pris plusieurs dizaines de commandes fermes depuis qu’elles ont été utilisées ici.
Là, j’ai une équipe qui va venir inspecter et ravauder les poupées et les robots qui auront pris des pets. On améliore le produit… »
Et peut-il en faire une à l’effigie de sa « Charlotte », la vraie, celle dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait…
« On ne saura jamais la remplacer. Elle est irremplaçable et nous n’avions pas les machines nécessaires pour prendre ses mensurations exactes et en faire une réplique. Il faut que tu fasses ton deuil Aurélie.
Et que tu passes vraiment à autre chose… »
Dommage…
 
La journée avance et le navire aussi, mais lentement.
Après quelques échanges par radio, une pilotine prend le bord d’assaut.
Par précaution, les trois pilotes ne passent pas par la soute aux équipements aquatiques, mais directement par l’échelle de coupée qui débouche sur le pont promenade.
Comme ça, ils n’ont pas à trainer dans les coursives.
La manœuvre est réalisée par deux membres de l’équipe venue avec Gérald, en uniforme de soutier pour faire « plus vrai » et est commandée par Paul.
Effectivement, les égyptiens sont un peu surpris par les barrettes sur l’uniforme et la casquette de Paul et probablement encore plus que le commandant de bord soit une femme et apparemment d’un grade inférieur.
Mais ce qui compte pour eux, ce sont les cartouches de Marlboro débarquées avec les équipements du deuxième hélicoptère…
Peut alors commencer l’approche de l’entrée dans le canal.
À faible allure.
Et Mélanie, toute aimable, nous expliquera à Aurélie et moi, le déroulement et les détails « techniques » qui entourent le passage.
 
Le pilote ne touche à rien. D’ailleurs il n’est responsable de rien. Il est juste là pour donner des conseils au commandant de bord et éventuellement baffrer ce qu’il trouve et qu’il n’aura pas apporté durant la traversée de l’isthme, à petit allure.
Il faut dire que dans l’ensemble, si ça paraît immense, moi je trouve ça étroit : difficile de croiser deux super-porte-containeurs, alors ils se suivent, en plein milieu du chenal en espérant qu’il n’y aura pas un coup de vent qui viennent les faire déraper vers une des rives du canal.
C’est d’ailleurs ce qui arrivera à un mastodonte de plus de 400 mètres de long au mois de mars suivant, bloquant le trafic maritime durant plusieurs semaines.
400 mètres, c’est plus grand que la largeur du canal, hors les lacs où les convois se croisent !
 
Un canal à niveau, c’est-à-dire sans écluses, mesure 87,5 milles, soit 162 km, entre Port Saïd (côté Méditerranée) et Suez (côté Mer Rouge) et 193 km en tenant compte des chenaux d’accès. Selon les zones, sa largeur entre berges est bien de l’ordre de 300 à 360 m, mais sa largeur navigable varie de 150 à 260 m, tandis que sa profondeur varie de 14,50 à 23,50 m.
Ses plus grandes dimensions sont au niveau du by-pass du Lac Timsah, sur les rives duquel est bâtie la ville d’Ismaïlia, siège administratif de l’Autorité du Canal de Suez.
Il comporte deux sections principales : Port-Saïd – Ismaïlia (78,5 km) et Ismaïlia – Suez/Port Tawfiq (83,6 km).
Venant du Nord, une fois passé Port-Saïd, nous traverserons successivement la zone asséchée du Lac Menzaleh (à l’Est du delta du Nil), nous dépasserons la ville d’El Qantara (PK 45), puis nous atteignons le by-pass d’El Ballâh (PK 54) qui permet le croisement des convois.
On débouche ensuite, au PK 76, dans le Lac Timsah.
La navigation se poursuivra, via le Déversoir (à partir du PK 93), à travers le Grand Lac Amer, la zone de régulation du trafic entre les convois Northbound et Southbound. Puis le Petit Lac Amer, après avoir doublé la ville d’El Kabrît.
Les deux lacs s’étalent sur une longueur de 30 km environ.
Enfin, nous finirons par la longue traversée du Seuil de Chalouf (PK 134 à PK 155) qui permet d’atteindre Suez/Port Tawfiq (PK 162) et la Mer Rouge.
Le Canal est jalonné de panonceaux indiquant le nombre de kilomètres entre le point concerné et Port-Saïd, ce dernier étant pris conventionnellement comme PK 0.
Un panonceau tous les kilomètres.
 
Et j’aurai noté la grande disparité physique entre la rive occidentale, assez verdoyante en de nombreux endroits, et la rive orientale (côté péninsule du Sinaï) quasi-désertique tout le long du Canal.
 
La vitesse de transit est de 6 à 9 nœuds (11 à 16 km/h) et la durée de transit varie de 12 à 16 h, en tenant compte des temps de mouillage (plus ou moins longs) pour le croisement des convois.
Les conditions de transit sont relativement bien codées.
Tous les navires qui veulent transiter par le Canal de Suez doivent réserver leur transit auprès de l’Autorité du Canal de Suez (ACS), pas plus tard que 4 jours avant la date prévue du transit.
Une confirmation d’arrivée doit ensuite être envoyée 48 heures avant l’heure estimée d’arrivée. Enfin, cette ETA doit être de nouveau transmise (VHF, canal 16) lorsque le navire arrive à 15 nm de la bouée marquant l’entrée du chenal d’accès côté Port-Saïd ou à 5 nm de la bouée Nord délimitant la zone de séparation côté Suez.
De nombreuses informations sur le navire (nom, nationalité, type, tirant d’eau, jauge nette, port en lourd, sa cargaison dont les produits dangereux, etc.) sont à fournir, avec des pièces complémentaires (certificat de tonnage spécial « Canal de Suez », certificat d’immatriculation, plans du navire, certificat de classification, état de navigabilité, etc.) pour les navires empruntant le Canal pour la première fois.
Bien sûr, la liste des membres d’équipage et celle des passagers sont également demandées.
 
La jauge nette de Suez est fondée sur la « Convention de Constantinople de 1873 » où les espaces « exclus » sont légèrement différents de ceux de la jauge nette traditionnelle.
C’est l’Administration de l’État qui a pavillonné le navire qui délivre cette « jauge Suez » pour le compte de l’ACS.
Un anachronisme similaire subsiste aussi pour le Canal de Panama.

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