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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 9 août 2022

La croisière d’Alexis (28)

Vingtième-huitième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
C’est ensuite l’entrée dans le golfe du Sinaï, la Mer Rouge. Qui n’est pas rouge.
Sa couleur est globalement d’un intense bleu-vert.
Toutefois, une des hypothèses couramment avancées est qu’il se produit occasionnellement des blooms « d’algues », en fait une cyanobactérie de l’espèce Trichodesmium erythraeum qui, lorsqu’elles meurent, donnent à l’eau une couleur rougeâtre en raison d’un pigment interne rouge, la phycoérythrine.
Je n’aurai finalement rien vu de l’Égypte, même pas son musée archéologique du Caire, pas plus ses pyramides, ni sa vallée des rois, aucun temple, pas même celui Louxor ou les rives du Nil et ses felouques et la Mer Rouge sera bleue !
Un comble qui m’exaspère !
Mais pas Aurélie, certes ravie d’avoir croisé Paul, mais retournant bien vite à ses « poupées » alors que le soleil brille sur le désert du Sinaï et que la température grimpe sensiblement à l’extérieur.
Parfois, quand le soleil donne, je fais mon jogging sur les tapis roulant de la salle de gymnastique climatisée, plutôt que sur les ponts, c’est dire…
 
Avant de nous quitter, Paul organise une petite réunion de débriefing d’étape.
« Cette croisière va se clore dans sa première étape expérimentale. Pensez que c’est la première fois qu’un navire civil autonome aura fait un si long trajet à travers la Mer du Nord, l’Atlantique Nord et la Méditerranée et ce, sans aucun incident de navigation ! »
C’est lui qui le dit, parce que de mon côté, j’en aurai vécu des vertes et des pas mûres…
C’est à ce moment que j’apprends que l’US Navy aura été pionnière en la matière puisqu’elle aura fait transiter une vedette de l’Atlantique jusqu’en Californie en totale autonomie sauf lors du passage du Canal de Panama où un équipage était présent pour passer les écluses depuis San Cristobal.
Et qu’il y en aura d’autres…
Un progrès pour la sécurité de la navigation hauturière ?
Un progrès financier, probablement, qui fait l’impasse sur les salaires des équipages normalement embarqués.
L’ubérisation avancée de la navigation commerciale…
C’est vraiment l’avènement de l’ère des drones en tout genre. Aériens, maritimes et déjà ferroviaires avec les métros automatiques ! Il ne reste plus qu’à gérer le trafic routier…
« Et les transits à dos d’âne ou de mulet ! » précise-je…
Ce qui fait rire les participants à cette petite réunion.
 
Mélanie nous conte comment le navire aura été « contrôlé » à chaque instant depuis son départ par le QG du Kremlin-Bicêtre, via des liaisons satellites.
Je n’y crois qu’à moitié : il y a forcément des moments où on part soulager sa vessie et se faire un thé.
« Mais on peut s’en passer !
À condition de veiller à toutes les « anomalies » qui se présenteraient.
Je ne suis pas certaine que le rôle de notre ingénieur communication à bord soit indispensable. On s’est bien contenté de la présence de mon clone. »
Et en cas de panne des liaisons satellites ?
« L’IA peut se débrouiller toute seule et on dispose de liaisons possibles et UHF et VHF.
En revanche, ce qui pose éventuellement problème, ce sont effectivement les humains embarqués à bord.
Parfois ils sont ingérables, mais je pense que l’IA a très bien fait son boulot, notamment en deux circonstances : les bagarres entre passagers et même la récupération à la mer de deux d’entre eux. »
Dont Aurélie, prise dans un épisode de démence…
« Quelle idée aussi, Alexis, de lui avoir dit de jeter à l’eau !
En mer, plus qu’ailleurs probablement, en cas de sinistre il ne faut surtout pas quitter le bord ! Tant que ça flotte, vous ne risquez rien.
Même dans une chaloupe de sauvetage : on finit toujours par vous retrouver et vous sortir de votre mauvaise situation !
Rappelez-vous Escoffier, et ce n’était pourtant pas évident ! »
Je me rappelle, mais je ne me sens pas responsable des délires d’Aurélie, d’autant que je ne lui avais rien recommandé lors de cet épisode-là.
« Elle n’est pas bien dans sa tête, vous le savez ! »
Ce n’est pas une raison…
« Passons !
Gérald, comment se sont comportées nos « poupées » ? »
À la perfection !
« Il semble que les passagers ont été plus que très satisfaits au point que nous avons reçu des dizaines et des dizaines de commandes de ceux qui ont déjà utilisé nos poupées à bord. »
« Je vous l’avais dit », précise Paul.
« Mais question améliorations techniques, y’en a-t-il à faire ? »
J’interviens pour leur faire savoir que d’après Aurélie, il faudrait améliorer les « jeux de langue », « et on m’a dit qu’elle manquait d’humour ! »
Oh, ça… c’est compliqué.
Car pour le reste, il semble que non, il n’y a pas trop d’améliorations à envisager.
« Elles sont parfaites d’un point de vue « mécanique ». À part une dizaine dont le revêtement a été abimé. Certaines ont véritablement été lacérées avec des lames tranchantes et on note plusieurs « agressions » violentes qui auront été enregistrées mais sans faire de dégâts. »
On n’évitera pas les pervers et les tarés qui se défoulent sur des machines…
« C’est réparable, mais en atelier.
On peut simplement accroitre leur autonomie électrique avec des batteries plus puissantes ― Aurélie aura quand même réussi à « éteindre » l’une de nos « poupées », à l’épuiser totalement, probablement à l’occasion d’un court-circuit ― et également les mémoires flashs qui enregistrent les séquences… »
Parce que je découvre à ce moment-là qu’ils enregistrent les images et sons des ébats ?
Je pensais qu’il n’y avait pas de sauvegarde, que c’était juste une façon pour l’IA et les capteurs de gérer les évolutions du « sujet »…
Là, je m’insurge !
 
« Mais vous n’êtes que des pervers, finalement. Misogynes, voyeurs et pervers ! »
Que je ne m’emballe pas…
Mais je persiste et me lève de mon siège.
« Si ! Misogynes parce que vous réduisez la femme, la moitié de l’humanité tout de même sans lesquelles aucun de vous ne seriez là, au seul rôle d’objet sexuel. Et pervers parce que vous collectez ainsi des données intimes sur tous les passagers de ce bordel flottant, sans le leur dire pour vous faire tomber dans le voyeurisme !
Si ce n’est pas doublement vicieux, vous êtes quoi alors ? » éructe-je.
« Du calme Alexis ! Ce projet est beaucoup plus vaste que ce que vous croyez.
Effectivement, quand nous aurons plusieurs centaines de milliers de « poupées » en activité, nous pourrions avoir un catalogue assez complet de comportements de plusieurs millions de pervers et probablement misogynes qui circulent sur cette planète.
C’est une excellente suggestion de votre part ! »
Ah, le salaud ! Voilà que je serai à l’origine de corruptions futures... si j’en crois son raisonnement.
Mais il continue.
« Mais on ne le fera pas : c’est l’IA du siège qui épluche automatiquement les comportements pour améliorer les postures et réactions de nos « poupées ».
Car je vous rappelle que le misogyne, c’est celui qui utilise nos « poupées » au lieu de se comporter en « bon père de famille » dont il donne une image lisse dans son quotidien, pas nous.
Et contrairement à ce que vous pensez, les pervers sont également tous ceux qui passent leurs fantasmes sur nos « poupées », pas nous.
Quant au soi-disant voyeurisme, ce sont nos IA du bord qui analysent les images et sons pour pouvoir adapter à chaque client en particulier le comportement de nos poupées, à chaud.
Personnellement, les films pornos, je pense que c’est de toute façon toujours la même chose et ça n’intéresse personne ici… et heureusement !
Et je l’ai déjà dit : si au moins, avec ça, on met à l’abri les vraies femmes, faites de chair et de sang, à l’abri de tous ces pervers-là, eh bien on aura fait un grand pas pour la protection de nos dames adorées ! »
 
Mais non ! « Quels rôles pour les femmes, demain ? Mères pondeuses, boniches à récurer les sols et peintures, faire les lessives et la cuisine ?
Vous rabaissez le rôle de la femme dans le monde de demain !
Si ce n’est pas misogyne, c’est quoi au juste ? »
C’est leur libération !
« Je vous explique et ça devrait vous sauter aux yeux : le monde de demain sera peuplé de robots divers comme les lessiveuses et les lave-vaisselles l’ont fait pour les « mères au foyer » depuis le siècle dernier.
Ce qui a permis aux femmes de poursuivre des études supérieures, de prendre en main leur destinée, d’assumer des responsabilités à l’égal des hommes et pas seulement en faisant des gosses.
Nos chenillettes et nos cyborgs ont été conçus justement pour ça et savent passer l’aspirateur, faire les poussières, ranger les objets, trier le linge mieux que vous ne le feriez.
Pour le moins, ce n’est donc pas une vue misogyne du rôle des femmes dans l’avenir de nos sociétés avancées, mais de nouveaux outils pour se libérer du temps et de l’énergie à autre chose que de jouer le rôle que les machistes de tous horizons leur ont assigné.
Car, libérées des tâches ménagères auxquelles elles s’attelaient depuis des millénaires et dans lesquelles toutes les religions intégristes veulent encore les cantonner, elles seront en plus et désormais libérées des fantasmes sexuels masculins et demain assumeront les leurs avec des cyborgs mâles taillés sur mesure selon leurs désirs.
Mais… »
J’aimerai voir ça : un cyborg qui tient chaud, qui n’est pas obsédé par son sexe et qui ne ronfle pas la nuit, qui sent bon et pas les chaussettes sales, ce n’est pas demain la veille, à mon avis…
 
« Mais il y a un autre aspect à nos cyborgs et vous l’avez entre-aperçu avec la coréenne, Princesse Yoyo : de plus en plus souvent, on va nous demander de faire des « doubles ».
Kim Un a déjà le sien, deux même, et semble-t-il, ils ont parfaitement fonctionné.
J’en ai deux à mon effigie qui me seront utiles plus tard même s’ils sont expérimentaux.
Et il y en aura d’autres encore qu’on va nous demander pour des usages de plus en plus pointus… »
Peut-être, peut-être : un seul Paul à supporter et à devoir suivre pour rapporter tout ce qu’il dit ou fait, c’est bien et je suis payée pour ça. Mais trois à la fois, je renonce d’emblée !
« Il n’empêche, tout cela n’est finalement réservé qu’à des gens riches comme vous, vivant dans des pays riches : on est très loin d’avoir amélioré la condition féminine des femmes pauvres vivant dans des pays pauvres ! »
C’est exact.
« Mais il faut commencer par un bout. Et ce bout-là doit pouvoir financer la généralisation des cyborgs, comme les frigidaires ont pu remplacer la corvée quotidienne des courses, et ainsi payer les autres robots et « poupées », mâles ou femelles à venir. Alors on commence par qui est demandeur et qui est solvable !
Logique ! »
Logique : je me rassieds.
Il ne perd pas le nord : d’abord le business !
Mais tout de même… j’enrage encore. Je fulmine, même.
 
« J’ai une question à vous poser… »
Qu’il la pose.
« Est-ce qu’à un moment donné, vous vous êtes senti dans un monde virtuel ? »
Virtuel ?
« Mais non ! Jamais. On vit pleinement avec nos cinq sens à bord. Et bien qu’entourée de robots et d’automates, jamais je ne me suis senti prise dans une séance de Matrix, un monde virtuel qui n’est pas la réalité. C’est une évidence ! Même quand nous avons été enfermées, qu’il n’y avait pas moyen de vous prévenir et que j’ai pensé que vos machines avaient pris le pouvoir. »
Elles l’ont toujours eu, en fait…
« Bref, on a froid, on a faim, soif, chaud, mal au pied, on perçoit des odeurs, des sons, des bruits comme d’une réalité bien évidente.
Tenez, mes odeurs de cigarillo, celle des frites : il est où le monde virtuel ?
Vous le savez bien. Pourquoi cette question ? »
Parce que demain, de plus en plus de gens vont vouloir vivre dans un monde virtuel parce que merveilleux. Facebook, Microsoft et Google investissent lourdement là-dessus.
« C’est une plaisanterie ! Si c’est possible un jour, ça n’a rien à voir avec ce navire. Ce sera probablement réservé à des écervelés qui n’ont pas les moyens de venir passer quelques jours jusqu’ici ! »
Et il me répond, tout de go : « Merci. C’est exactement ce que j’en pense : tout est fait ici pour faire vivre une expérience irremplaçable qui n’a rien de virtuelle.
Et probablement, vous avez raison : le monde virtuel des réseaux sera réservé, comme déjà aujourd’hui, à ceux qui n’ont rien sous la main, alors qu’ils ont été conçus à l’origine pour mettre en relation des êtres humains en chair et en os.
Mais bon, les évolutions avenirs sont également un marché solvable s’il est « de masse ». Je le laisse à d’autres, parce qu’effectivement, ça va appauvrir le plus grand nombre au profit d’une poignée…
Le plan des fameux « milliardaires » qui esclavagisent l’humanité sans le dire… »
 
Quel monde nous préparent donc les « milliardaires » de mon époque, dont Paul, mon sujet de biographie ?
« Oh, eux, c’est très simple à savoir.
Vous en avez déjà croisé plusieurs. Et vous en verrez d’autres. »
S’il pouvait m’expliquer…
« Une autre fois, Alexis. Mais je peux déjà vous dire qu’ils veulent tous un monde meilleur pour tout le monde, exempt de maladie et de souffrance, pour rendre encore plus agréable le plaisir de vivre sur cette belle planète le plus longtemps possible.
À condition de ne pas trop la dégueulasser…
Ce n’est pas le sujet aujourd’hui ! »
Effectivement : on fait le tour des problèmes rencontrés par « les équipements ».
Une chenillette a rendu l’âme, mais c’est réparable et deux numéros 16 ont eu des soucis, dont des surtensions. Il semble que là, c’est un arbitrage entre énergie embarquée et sécurité.
« Je pense qu’on doit pouvoir spécialiser quelques-uns de nos robots pour réparer les pannes et reprogrammer les déficiences diagnostiquées », suggère Gérald.
« Sauf que nous avons un numéro 16 qui ne veut plus fonctionner. Il faudra le remplacer et le rapatrier pour examiner ce qui bogue.
Là, je ne vois pas pour l’heure » précise-t-il.
 
Côté machinerie ?
Mélanie intervient : « La mécanique n’a pas bougé et a parfaitement rempli son office. Je recommande de poursuivre les inspections et révisions selon les rythmes des programmes établis, sans rien changer à ces derniers.
Si nous devons améliorer quelque chose, ça reste au niveau de l’avitaillement : on jette beaucoup trop de nourriture ! »
Ah oui… « Mais ça fait partie d’un tout : il faut faire l’illusion d’abondance et de fraîcheur, synonyme de luxe ! », lui répond Paul.
Peut-être, mais quel gâchis !
 
Je rentre dans ma cabine, un peu furieuse d’être restée sur ma faim et de n’avoir pas su faire valoir mon analyse du concept.
Après tout, les « poupées » sont conçues comme de vraies femmes uniquement dans leurs fonctions sexuelles : ce sont des jouets, des toys grandeur nature et animés, entre les mains de petits-garçons pervers pour n’avoir pas su « grandir dans leur tête » qui leur font faire et font d’elles ce qu’ils veulent et qu’ils n’obtiennent probablement pas dans la vraie vie.
D’où probablement le succès qu’ils en disent.
Pour moi, c’est le même processus que celui de la « femme-objet », rôle qui est joué à bord par « l’objet-femme ».
Même niveau de crapulerie et de perversion : les intégristes et autres islamistes talibans ou Califes ne font pas autre chose !
« Oui, vous avez raison Alexis. Sauf que lesdits intégristes obtiennent ce qu’ils veulent de leurs filles, femmes, mères et maîtresses par la contrainte religieuse et culturelle, civilisationnelle, même.
Et que les femmes qui y consentent le font sans avoir la moindre chance culturelle d’y échapper.
Là, les « poupées » n’ont pas ce problème-là de soumission puisqu’elles n’ont pas d’état d’âme. Pour ne pas avoir d’âme du tout, à vrai dire… »
Peut-être, mais ça ne glorifie pas la gent masculine que de se laisser entraîner à encourager sa bestialité !
« Oh, côté bestialité, vous n’avez pas encore tout vu ! D’abord le navire entre en Mer Rouge et désormais les « clients » sont soient juifs, soit des musulmans.
Et pour ces derniers, la Charia est d’application stricte.
Ensuite on s’entretue suffisamment à travers la planète pour des âneries sans nom, en plus et parfois, de façon ignoble et cruelle pour finalement désespérer du genre humain ! »
Eh bien, quelle vision…
 
Il n’empêche, cet échange m’aura fait sortir de mes gongs : faire des « objets-femmes » ne peut que favoriser l’émergence de la « femme-objet » dans la tête de tous les mâles de la planète.
Tu prends des « filles parfaites », jusqu’au moindre détail, pas farouches du tout et sans aspérité comportementale, évidemment que la « femme-femme » sera en comparaison une mocheté acariâtre invivable et juste bonne pour la reproduction, même pas la vaisselle !
Et encore, le jour où « ils » pourront s’en passer, « ils » le feront sans hésiter, j’en suis certaine ce soir-là.
Un monde d’égoïsme masculin pour l’éternité.
Et a contrario, c’est justement ce qui justifie le voile, les violences faites aux femmes, voire les féminicides, la burka et l’excision !
En bref, les petites inventions de « Charlotte », ses « poupées » ne font que donner du grain à moudre à tous les tordus du sexe pour abuser définitivement de leur pouvoir de soumission.
Dégueulasse de ne pas s’en rendre compte !
« Ce n’est pas comme ça que ça va se passer, au contraire » aura-t-il rajouter en note de marge à la lecture du prototype de ce manuscrit.
« Dans l’avenir, je vous rassure, ce n’est pas pour demain, ce sont les femmes qui se passeront des hommes…
Et la prochaine étape, ce sera la prise de possession des mondes virtuels qu’on nous prépare et dans lesquels les hommes seront tout juste tolérés pour finir par en être exclus. Et réciproquement, bien entendu. Une façon comme une de contrôler la natalité.
C’est déjà marqué dans les livres de science-fiction les plus éclairés ! »
Je reprends, mais je suis certaine que le chemin sera particulièrement long et hasardeux…
 
Et, plus tard, après un nouveau passage par la censure du « Gardien » de ce volume, et donc de Paul, je constate que ces lignes sont à peine retouchées…
Alors qu’ils m’auront « caviardé » de nombreux passages anecdotiques et parfois fort drôles avec la mention « HS » pour « hors sujet » ou « SI » pour « sans intérêt »…
Paul m’en dira encore plus tard, pour ce passage-là, que ce n’est pas hors sujet, mais tout de même pas le sujet : juste une opinion, pas vraiment « sans intérêt »…
Une opinion pas plus folle qu’une autre…
Loin de là à mon sens.

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