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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 25 août 2022

2022, l’année électorale de Charlotte (14)

 13 - La démonstration d’Aubenas
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Nous avions pris un petit-déjeuner copieux avant de nous mettre en route pour quelques kilomètres seulement, le GPS de la voiture ayant tenté de nous égarer. Heureusement, je connaissais les lieux pour y être allée à plusieurs reprises.
On passe la guitoune de contrôle qui nous laisse pénétrer dans l’enceinte de l’usine et nous prolongeons jusqu’au parking proche des bureaux.
Et surprise, nous sommes accueillis par Paul de Bréveuil lui-même qui tend son poing, masqué et armé probablement d’un grand sourire, gestes-barrières obligeant.
Je me suis faite avoir une première fois : là, je savais que Paul ne pouvait pas être avec nous sur place. Ça ne pouvait qu’être un de ses deux avatars stationnés dans les ateliers, puisque s’il a bien un frère, ce n’est pas non plus un jumeau !
Et Gustave s’y est fait prendre un long moment.
Le robot a la même démarche que son original, des vêtements tout-à-fait vraisemblables, le poil de barbe rasé de près autour du masque médical, mais au matin, c’est cohérent.
Le timbre de voix est identique, le débit de parole et les locutions très semblables.
 
« Vous êtes arrivés quand, Paul ? » questionne Gustave, un peu étonné de trouver là son « actionnaire ».
« En même temps que vous, amiral. Enfin, plus tard dans la nuit : je roule moins vite que vous. Et j’ai dormi chez la propriétaire du site, Isabelle Nivelle. Qui vous prie de l’excuser de ne pas venir vous saluer. En fait elle est à Paris et n’a pas pu se libérer, mais j’ai les clés de chez elle… »
Je sens que Gustave est un peu déçu d’avoir dormi à l’hôtel et non pas dans la maison de maître perchée à quelques kilomètres de là…
« Bien, de ce côté-là (il désigne l’entrepôt massif devant lequel Gustave a stationné sa 6 cylindres), on fabriquait pour l’armée des munitions, des explosifs et des missiles qui ont pu armer les joujoux dont disposent nos troupes. Je parle au passé, parce que si on s’organise pour reprendre cette activité-là d’ici quelques mois, en raison des prochaines urgences, un actionnaire de passage aura démantelé le site et ses machines en faisant une saignée dans les effectifs.
Et entre-temps, on aura pu développer une activité d’enduits et de peintures pour l’aéronautique, afin de sauver ce qui était possible de sauver. Mais l’actionnaire de passage et reparti avec cette spécificité.
Isabelle a pu reprendre la coquille vide et une équipe la restaure.
C’est là également que nous avions installé les fours de nos céramiques, celles des chemisages des tuyères exothermiques de nos missiles et du prototype du Nivelle 001. Celui que vous m’avez aidé à emmener à Évreux un certain 14 juillet dans une opération qui n’a jamais existé[1]
Vous vous souvenez ? 2014… »
Gustave se souvient très bien de ce vol impromptu physiquement aux limites du supportable. Il n’a plus 20 ans depuis longtemps et est resté un marin, pas un aviateur.
 
« Cette section va reprendre du service d’ici quelques temps, puisque je compte y faire fabriquer les pièces du Nivelle 003 que nous assemblerons aux Chagos comme d’un gros Lego et par soudure cryogénique. Mais bon, je n’ai pas fini d’en calculer toutes les pièces.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui, et j’espère bien que vous serez enthousiaste, c’est ce petit atelier de ce côté-là… »
Oui, on y fait quoi ?
« Méfiez-vous, le sol de l’allée n’est pas encore stabilisé : il faudra refaire le dallage. »
C’est de toute façon mieux que lors de mon premier passage, avec la coréenne[2]
« On y fait des robots androïdes, des cyborgs… Entrez donc, tous les deux. »
L’amiral me laisse galamment passer la première et Paul ferme la mache et la porte d’entrée sur nos pas.
« Des cyborgs ? Quel intérêt pour nos armées ? »
« Vous allez le découvrir… »
C’est là que je me rends compte que mon petit-rouquin préféré, je rappelle que je suis auburn tirant sur le roux, selon la couleur que je me fais avec mes shampoings alors que lui est « poil de carotte », n’est pas là. Dommage…
Une demi-douzaine d’ouvriers en bleu de chauffe et deux « blouses blanches » s’activent dans les rangées de squelettes de machines bipèdes ressemblant vaguement à des humanoïdes bourrés de fils électriques de toutes les couleurs et de capteurs divers.
Sort, pour nous accueillir dans ce capharnaüm, le petit-brun aux cheveux raides et aux lunettes épaisses que je ne supporte pas, en blouse blanche, et qui me lance un regard concupiscent, comme à son habitude.
Il lâche à l’adresse de Paul : « Tout va bien patron ? »
Le con imbu lui-même… Et il m’adresse un clin d’œil complice. Enfin, j’ose espérer qu’il s’agit de ça et pas d’autre chose de plus déplacé.
Gustave progresse aux cotés de Paul qui continue sa visite en saluant de la main les uns et les autres quand ils se retournent, tout-à-fait naturellement.
Sauf qu’ils ne sont que quelques-uns à répondre à ce salut…
« Ici, nous montons des robots destinés à mes navires de croisière. La plupart sont d’aspect humanoïde, mais ceux de l’autre rangée sont des « poupées » sexuelles. Venez-voir. »
Les yeux de Gustave au mot « poupée-sexuelle », un vrai poème !
 
Il n’empêche, au fil de sa déambulation et de la présentation des modèles que j’ai pu croiser sur le PC3[3], plus ou moins « fini » mais nu, je note que la pomme d’Adam saillante de l’amiral fait des bonds dans sa gorge de façon de plus en plus répétés et rapides. Sa respiration s’accélère et un peu de sueur suinte des pores de son visage, sur son large front dégarni.
« Vous m’avez fait venir jusqu’ici pour me faire voir des réalisations destinées aux BMC[4] de nos troupes ou quoi ? »
« Pas du tout. Le plus intéressant n’est pas là, mais dans cet atelier. »
Et nous accélérons le pas vers le fond du hangar.
Paul ouvre la porte et aussitôt, « numéro 1 » en uniforme de capitaine de frégate se lève et se met au garde-à-vous en voyant l’amiral.
« Fixe ! » hurle Paul.
Puis annonce « Repos, commandant ! » alors que l’amiral n’en revient pas encore.
« C’est quoi ça ? » fini-t-il par réussir à déglutir.
 
« Mon avatar numéro 1. Un double de moi-même mais pas en chair et en os, seulement en alliages divers et puces électroniques… Piloté depuis ici par un ordinateur fonctionnant avec le wifi de l’intranet du bord assisté d’une intelligence artificielle ! »
« Ah bé ça alors ! » finit-il par lâcher. « Et ça sert à quoi ? »
« Mais à tout ce que vous voulez lui faire faire ! Il peut porter un fusil, vous soulever ou servir de cible comme d’un leurre…
Lui faire piloter un avion, nous n’avons pas encore essayé, en revanche il est capable de faire le tour du bâtiment, à pied, en rampant, en vélo et même en voiture.
Mais je n’en vois pas l’intérêt… il y a d’autres IA qui sont spécialisées dans ce genre de tâches et péripéties. »
Le proto-humour de Paul est parfait…
« En revanche nous ne l’avons pas encore équipé d’une solution de déminage. Ni d’une de conduite de char. »
Ok, ok… « Pourquoi lui avoir fait prendre vos traits, alors ? Ce n’est pas précisément utile… »
« Vous avez parfaitement raison, amiral. Il a les traits de n’importe qui dont on aura pris les mensurations exactes auparavant grâce à cette machine » et il désigne le numériseur 3D posé un peu plus loin.
« Vous pouvez toucher. C’est de la peau artificielle à base de collagène de porc ou de veau, vous savez, ce que vous avez été cherché aux Canaries, à Lanzarote, chez Pablo Pandillo[5], et la seule chose qu’on ne sait pas encore faire, c’est de le faire transpirer. »
Gustave d’approche de numéro 1 et l’ausculte de près.
« En revanche nos modèles féminins savent « mouiller »… »
Le détail qui tue !
 
Gustave touche et laisse tomber : « Fantastique ! Je savais que vous étiez un génie, mais là ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Je vous pensais plutôt féru d’aéroplanes et de fusées !
C’est vraiment incroyable cette ressemblance !
Et il parle et marche « normalement » ? »
« Qu’est-ce que vous croyez que je fais depuis tout-à-l’heure ? »
Alors là, Gustave se fige totalement, toujours penché vers numéro 1, et devient blême, livide même, le neurone à l’arrêt, le palpitant probablement devenu inerte, tétanisé !
C’est moi qui me sens obligée d’intervenir : « Vous vous sentez bien, Gustave ? Vous voulez vous assoir ? Un verre d’eau ? »
Il reprend vie et se tourne vers ce qu’il prenait jusque-là pour Paul qu’il scrute pour comparaison : « Vous aussi ? Mais ce n’est pas possible ! »
Mais si : « Vous allez voir, amiral. Donnez-lui un coup de genou dans l’entrejambe : il n’a pas de couille ! » intervins-je.
Il me regarde, effaré, n’osant pas devenir agressif.
Alors c’est moi qui y vais, et franchement en plus, à en faire vaciller le cyborg qui recule d’un pas pour retrouver son équilibre.
« Ça vous défoule Alexis ? » fait le cyborg en plaisantant…
 
Gustave finit par demander une chaise et un verre d’eau : il est scié !
« Vous étiez au courant, Alexis ? »
Non pas vraiment. « Je ne pensais pas qu’on serait accueilli par les cyborgs parce que je sais que Paul est en Normandie ou en avion pour les Chagos. Et comme il m’a déjà fait le coup l’année dernière, j’ai vite compris, en le voyant venir vers nous, qu’il voulait vous épater avec ses machines… »
« Eh bien, c’est réussi ! Je l’avoue !
Mais je ne vois toujours pas à quoi ça sert… »
C’est numéro 1, dans notre dos, qui répond : « À se dupliquer. Vous pouvez être ici et ailleurs en même temps. »
Ça, Gustave l’avait compris. « Mais quel intérêt d’être plusieurs en même temps à des endroits différents ? »
Numéro 2 répond : « Mais à éviter les attentats ou à faire croire à sa bonne santé alors que ça n’est pas forcément le cas. »
« Ou au pire » enchaine Gustave, « à se fabriquer un alibi en béton ! »
Pas faux…
Et il poursuit : « Franchement, c’est bluffant, je dois l’admettre. Ce genre de réalisation est destinée à qui ? »
Numéro 2 répond : « À ceux qui en ont les moyens ! Nous en avons déjà livré en Corée. Deux à l’effigie du dictateur local et vous aurez remarqué qu’à un moment de l’année, il est apparu très amaigri alors que sitôt après, il aura repris sa corpulence antérieure.
Et d’autres à l’image de sa sœur.
Vous savez amiral, les petites enquêtes du service des douanes qui reste persuadé que nous fabriquons et exportons de mannequins, malgré leur perquisition ici même. »
Et les suivants ?
« Mais pour tous les dirigeants qui se sentiront en danger à un moment ou à un autre, voire à des oligarques poursuivis par toutes les polices du monde. Car il faut en avoir les moyens. »
Combien ?
« Un demi-million de dollars l’unité.
En commençant par notre Président ! »
Pourquoi ? Il est menacé ?
« Pas encore, mais il va l’être cet été. Il était donc indispensable que vous passiez découvrir nos productions pour que vous puissiez en informer l’état-major… discrètement » répond numéro 1.
Il n’a plus ses entrées jusqu’au Palais.
« Nous pouvons transférer la machine à numériser au Kremlin-Bicêtre…
Mais le mieux c’est qu’il passe par ici un jour ou l’autre. »
Quelle autonomie ?
« Tout dépend des efforts qu’on me demande de fournir. Une journée assis, 2 à 3 heures en courant.
Nos cyborgs féminins tiennent une nuit entière », répond numéro 2.
Et je rajoute : « Personnellement j’ai vu des cyborgs se battre à l’occasion de ma croisière de Noël dernier. Eh bien c’est impressionnant : ils maîtrisent à mains nues un moujik défoncé et j’en ai vu un sur qui on tirait dessus qui est resté debout et aura désarmé son agresseur.
Vous demanderez au groupe HLM, puisque c’étaient eux qui étaient chargés de pirater le « PC3 » après un abordage avec « Le Loup » venu des Chagos jusqu’en Mer Rouge. »
Et numéro 1 de compléter : « C’était un exercice en totale autonomie, gérée par la seule IA du bord, sans liaison internet ! »
 
Gustave retrouve ses esprits : « Comme dans Matrix ? »
« Dans Matrix, on suppose que c’est une immense IA mais qui fonctionne grâce à des communications permanentes avec chaque objet de son monde. Ici, c’est beaucoup plus limité : si les cyborgs sont bien autopilotés ET contrôlés par l’IA centrale, un navire c’est un univers fermé, limité. Et heureusement : on n’aurait pas la capacité de calcul pour faire mieux.
En revanche, si on veut faire illusion et soutenir une conversation érudite sur le Boson de Higgs, l’IA du bord peut aller piocher des informations sur le web via les satellites de télécommunication en 4 ou 5 G. »
Je vois…
« C’est un peu comme les futures nuées de drones qui accompagnerons nos soldats, avions et navires sur un théâtre d’opération. »
Pourtant, le logiciel « BBR » est capable de suivre plus de 20 milliards d’IP répartis autour de la planète, Gustave en sait quelque chose puisqu’il dirige le pilotage du « up-grade » actuel.
Numéro 2 confirme à sa façon : « Bien sûr, mais ce ne sont que des adresses électroniques. Là, on est dans un monde réel en 3 dimensions qui fuit du présent vers l’avenir toujours incertain. Pas dans un monde de réalités virtuelles… »
Bien sûr, bien sûr se contentera de répondre Gustave.
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « L’année Covid de Charlotte », aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « La croisière d’Alexis », aux éditions I3
[4] Bordel Militaire de Campement.
[5] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Dans le sillage de Charlotte », aux éditions I3

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