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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 5 août 2022

La croisière d’Alexis (24)

Vingtième-quatrième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
En effet, le premier « incident » intervient au bord de la piscine, pendant notre « pique-nique ».
Plusieurs russes font la découverte du bord et nous abordent assez vulgairement.
Manifestement, ce sont probablement des militaires, la quarantaine pour le plus âgé et nettement plus jeunes pour les autres, à moins que ce ne soit des apparatchiks, je ne sais pas bien.
Comme on ne comprend rien de ce qu’ils nous disent et qu’ils ont des mouvements de bassins obscènes, nous nous levons pour déguerpir vers nos cabines respectives.
Deux d’entre eux nous suivent, nous rattrapent et, dans le couloir, tentent de nous stopper assez brutalement.
L’un tire le bras d’Aurélie qui se met à hurler, et l’autre tente de me saisir par les cheveux.
Je suis encore nauséeuse : ce n’était pas le truc à faire !
Je lui balance une gifle bien sentie qu’il n’a pas le temps de parer mais il me saisit le poignet et veut m’embrasser de force.
Aurélie est à terre et son agresseur roule sur elle en lui écartant les jambes de force alors qu’il farfouille déjà sa braguette.
Des numéros 16 interviennent à ce moment-là et maîtrisent nos agresseurs à coup de clé de bras avant que nous passions à la casserole.
Décidément, les mecs, ça ne pense jamais qu’avec leur queue, ce chétif organe de quelques 75 grammes qu’ils pensent si irrésistible au point de laisser leur vie être gouvernée par cet organe externe qui leur sert de cerveaux !
Ceux-là n’ont pas compris que nous ne sommes pas des « poupées » qui sont pourtant à leur disposition et bien plus dociles sans discontinuer durant tout leur séjour.
 
Nos agresseurs se débattent et tentent de faire choir les cyborgs. Mais, un, ils sont plus nombreux, deux, ils savent se battre mieux qu’un humain avec leurs membres télescopiques, bien plus rapides et trois, pour faire tomber ce genre de machine, il faut se lever de bonne heure.
C’est là que nous voyons apparaître Mélanie, notre capitaine, dans sa tenue blanche impeccable. Sans hausser le ton, une fois que nos deux agresseurs sont maîtrisés, elles s’adressent à eux en russe, une langue de plus qu’elle maîtrise, enfin, c’est probablement du russe… et les gaillards sont d’abord ligotés, entravés, bâillonnés et emmenés sur le pont supérieur en attente de réexpédition à l’envoyeur via un des hélicoptères.
Entre-temps, elle s’adresse à nous sur un ton autoritaire.
« Désormais, je ne veux plus vous voir dans les parties communes de ce navire quand il y a des invités. Ce genre d’incident ne se reproduira plus. »
Je proteste : « Nous sommes en mission pour l’armateur, j’en référerai à celui-ci immédiatement. »
« Moi aussi je suis en mission pour la même personne. Il reste intolérable à mes yeux que des incidents puissent naître de par votre seule présence. Et jusqu’à présent, je suis le seul maître à bord après Dieu jusqu’à ce que je sois relevée de mon commandement ! »
Autrement dit, il en sera ainsi, point-barre, et pas autrement.
 
Inutile de vous dire que nous enrageons : déjà être « prisonnières » durant un mois, c’est long et pénible, d’être épiées et surveillées en permanence aussi, d’avoir été consignées sans avertissement ni explication encore plus, mais d’être à nouveau emprisonnées dans nos cabines, c’est pesant, voire scandaleux ! Et je lui fais savoir.
Personnellement, j’ai besoin de me promener, de faire du sport, de bouger et Aurélie d’user des « poupées » et accessoirement de faire du jet-ski.
Entre autres.
Sitôt consignée, j’écris un courriel de protestation à Paul.
Et surprise, il ne part pas !
Notre capitaine aura bloqué nos accès à l’intranet du bord et à internet dans la foulée : plus de connexion !
La vie va devenir extrêmement pénible, si ça continue ainsi comme ça.
 
Dans la journée, on entend une cavalcade derrière nos portes chacune gardées par un cyborg sur-vitaminé. Il n’y a que Minouche qui peut passer.
Elle me rapportera des images d’une bagarre entre « invités » qui se sera prolongée jusqu’aux abords de la piscine, me semble-t-il.
Un blessé léger, qui aura probablement glissé et se sera ouvert l’arcade sourcilière, ou reçu un coup de poing.
Petit séjour à l’infirmerie avant une évacuation sanitaire par le vol le plus proche.
C’est en tout cas ce que j’aurai appris plus tard quand j’aurai eu de nouveau accès au serveur du bord.
Et le lendemain, en milieu de journée, soudainement des sirènes retentissent dans tout le navire.
Il n’y a pas eu de choc, pas d’explosion et pourtant on dirait qu’il faille évacuer le navire par les canots de sauvetage.
Évidemment, Minouche n’est pas à proximité : elle va couler avec le navire !
Mais ma porte ne s’ouvre pas…
Je me précipite sur ma terrasse quand le téléphone intérieur sonne : c’est Aurélie qui initie une crise de nerf : « On coule et je ne peux pas sortir ! Je vais mouriiiiir ! »
Elle pourra toujours sauter à l’eau le moment venu.
Et être récupérée rapidement si elle pense à revêtir et capeler correctement son gilet de sauvetage…
 
Je retourne vers mon balcon pour tenter de savoir ce qui se passe.
Le navire semble filer droit devant lui sans mollir ni même ralentir et sans la moindre gîte. Il y a un peu de mer avec une houle légère, mais il ne tangue même pas.
Je vois passer un drone de surveillance et repère une embarcation rapide qui file dans le sillage du navire, dans la direction opposée à notre avancement.
C’est un robot qui le pilote et il est assisté par deux cyborgs.
Manifestement, un passager est tombé à la mer et il aura été repéré par les caméras de surveillance qui auront déclenché l’alerte et les sirènes.
Le canot revient avec un humain à bord, un rien amoché par sa chute, accoste sur mon côté pour hâler à bord le bonhomme et repart aussitôt pour aller en chercher un second.
Et quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître à son retour mon Aurélie !
Là, elle est sonnée, trempée et frigorifiée.
Mais comment a-t-elle pu se pencher si fort pour devoir tomber ?
Elle m’expliquera plus tard que c’est moi qui lui aurais dit de se jeter à l’eau !
Non mais allo, quoi ! N’importe quoi : on ne coulait pas, pas la peine d’anticiper la catastrophe d’un naufrage.
Et une fois que les deux survivants du plongeon sont à bord, les sirènes s’étouffent et refont silence.
Je constate que, sur mon bord, tout le monde avait assisté à la manœuvre du canot rapide déhâlés depuis mon côté du hangar situé au niveau de l’eau : une porte s’ouvre sur le flanc du navire, une grue amène le canot au-dessus de l’eau. Puis s’enfonce dans le flot, le canot est libéré de son filin de déhalage et un cyborg fait la manœuvre inverse jusqu’à fermeture de la porte qui se confond alors avec la coque du navire au retour, comme pour les manœuvres de jet-ski.
Car c’est de cette façon-là qu’Aurélie se fait des tours en mer, surveillée par un drone qui la suit dans ses évolutions.
 
Je saurai plus tard ce qui s’est passé : trois passagers s’en sont pris à un quatrième. Pour une raison qui leur est propre, ils l’ont tabassé sur le pont de la piscine et l’un d’entre eux a été sciemment passé par-dessus bord.
Tous ont été rapatriés en Syrie, la victime sur une civière avec des bandages sur le crâne et enroulé dans une couverture de survie, probablement en hypothermie et en état de choc…
Du boulot pour la police russe, puisqu’ils ont été évacués à Lattaquié.
Quant à Aurélie, elle s’est vraiment foutue à la baille toute seule après avoir tambouriné comme une sauvage à sa porte qui est restée obstinément fermée.
Les « poupées » qui étaient encore avec elle ont bien tenté de la retenir, mais elles ne sont pas arrivées à la calmer.
D’ailleurs, sont-elles programmées pour ça ou est-ce l’IA du bord qui les télécommandait et n’a pas su s’adapter ?
Elle raconte qu’elle a été assommée en rentrant dans l’eau.
Probablement pas par le choc puisqu’elle est tombée les pieds en premier, mais bien plus par le choc thermique.
L’eau était bien froide ce matin-là.
Elle a vu, paniquée, le bateau s’éloigner sans même esquisser une manœuvre pour la récupérer… Et elle n’avait qu’un sifflet, qui équipe son gilet de sauvetage, pour se faire remarquer.
Alors, elle s’est laissée dériver et le canot est venu la recueillir « une heure plus tard » alors qu’elle ne voyait même plus le navire.
« J’ai vraiment cru que j’allais mourir ! À tel point que j’ai envisagé de retirer mon gilet pour abréger mon agonie ! »
Vraiment n’importe quoi : elle n’est pas restée dans l’eau plus de 10 minutes, mais elle a eu le temps de pleurer en pensant à Charlotte, la sienne, celle dont le nez bougeait quand elle parlait, et leurs meilleurs moments en vacances… qu’elle allait enfin retrouver !
Pas guérie, la fille…
 
Mélanie est passée pour prendre de ses nouvelles et nous demander de patienter encore quelques heures avant de lever notre « emprisonnement », pour notre sécurité.
« Le temps d’évacuer les passagers indisciplinés… »
Ce qui sera fait en fin de journée.
Personnellement, je fulmine : Aurélie n’aurait jamais sauté si elle avait pu sortir de sa cabine.
« Vous avez les nerfs à fleur de peau, toutes les deux. Mais les choses vont redevenir « normales ». Demain nous arrivons aux abords de Port-Saïd. Vous verrez la terre et des gens venus par bateau.
Mais la consigne restera d’avoir le minimum de contact avec ces personnes-là. »
Et pourquoi donc ?
 
« Ce sont des égyptiens qui viennent « piloter » le navire tout du long du canal. Ils ne parlent pas un mot de français, baragouinent à peine l’anglais et la consigne reste qu’ils n’ont pas à fouiller à bord.
De toute façon, tous nos cyborgs et robots seront consignés dans l’atelier.
Je vous ferai préparer des sandwichs et des boissons : il n’y aura pas de restauration ni de buffet. »
Pourquoi toutes ces précautions ?
« L’armateur souhaite que les égyptiens en sachent le minimum possible sur ce navire. »
Puis elle rajoute : « Pour une raison que j’ignore. »
Et elle noie le poisson : « Mais vous pourrez assister à la traversée du canal depuis la passerelle avec moi. »
La belle carotte que voilà !
Notons qu’à mes yeux, finalement le plus important est de voir enfin la terre ferme : curieusement, depuis notre traversée de la Manche, je n’ai vu que l’ombre des côtes.
Au loin, parfois seulement des nuages qui indiquaient l’emplacement d’une île ou d’un continent, même le Rocher de Gibraltar aura été à peine entrevu et depuis plus rien que l’horizon désespérément plat… horizontal !
Les seules distractions « humaines » restent de croiser un porte-containeurs, un chalutier, un yacht de luxe, voire un navire militaire turc.
Parfois, je sais aussi que l’humanité existe encore quand je vois passer en haute altitude un jet repérable par sa trainée blanche dans l’azur ou à ses feux de position.
Maigre.
Heureusement, il y a la télé, quand ça marche, qui nous renseigne sur les événements du monde : on aura pu suivre quasiment en direct l’assaut du Capitole à Washington, par exemple.
Le temple de la démocratie élective pris d’assaut par les partisans du Président déchu, des émeutiers venus des villes et régions reculées faire entendre leur voix et leur mécontentement.
Une démocratie qui vacille quelques heures durant avant que la garde-civile n’intervienne tardivement, voilà qui paraît impensable et témoigne de la fragilité de nos institutions !
 
Comme j’ai de nouveau accès à la banque de données du bord, j’en profite pour me documenter sur notre prochaine étape : le canal de Suez.
L’occasion de me cultiver en tuant le temps afin de retrouver un semblant de calme.
C’est ainsi que j’apprends qu’il fait 193,3 km de long, pour des largeurs de 280 à 345 m et une profondeur de 22,50 m.
Il relie en réalité trois lacs naturels, depuis Port-Saïd jusqu’à la ville de Suez.
Celui que nous allons emprunter a été percé entre 1859 et 1869, grâce à une levée de fonds géante à la Bourse de Paris, sous la direction du diplomate retraité Ferdinand de Lesseps.
Ce canal reprend en réalité une vieille idée de relation par voie d’eau entre les deux mers, déjà mise en œuvre dans l’Antiquité par les pharaons égyptiens : je vais y revenir !
Ainsi, le canal antique reliait le Nil à la mer Rouge.
Plus tard et pendant la Renaissance, la république de Venise avait sans succès cherché à rétablir cette liaison.
J’ignorais tous ces détails que je rapporte dans le chapitre suivant.

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