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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 2 août 2022

La croisière d’Alexis (21)

Vingtième-et-unième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
C’est ce que Paul m’expliquera bien plus tard, à la lecture du « premier jet » de ce récit.
« C’est l’objectif. L’homme n’est qu’un animal. Avec une particularité qu’il partage avec une poignée de mammifères, pas beaucoup plus : la reproduction de l’espèce s’accompagne d’un sentiment de plaisir sexuel intense qui l’oblige à s’y soumettre.
Sans ça, aucun d’entre nous ne serait né ! »
Probablement.
« C’est d’abord l’attirance qui co-génère un flux d’hormones se traduisant par un fort désir sexuel.
On croit tous qu’il s’agit de sentiments, si puissants d’ailleurs, qu’on les imagine éternels et même bien au-delà, alors qu’en fait c’est une façon pour nos organismes de se « dépasser ».
On sublime et on pense « amour » alors que nous sommes esclaves de nos jeux d’hormones.
En réalité, ça existe bien, l’amour, et c’est souvent romancé de jolies façons ― les plus belles pages de littérature, de poésie et de tragédie ― mais ce n’est jamais qu’une façon comme une autre à laisser nos « humeurs » prendre en main notre destin.
Les femmes nidifient, les hommes fécondent, rien de plus.
Or, si on laissait faire notre seule raison, il ne se passerait rien.
Vous-même, vous avez parfaitement compris l’incongruité du procédé pour le ressentir comme grotesque, n’est-ce pas ? »
Effectivement.
Au moins ce soir-là et plusieurs fois avant et après…
Mais on peut aussi mettre ça sur le compte d’une frustration d’être obligée d’y assister alors qu’on s’imaginerait bien en être acteur engagé corps et âme…
 
« Eh bien, c’est exactement comme ça que je rentabilise toutes ces installations qui vous paraissent si luxueuses. »
Comment ça ?
Vais-je enfin savoir ?
« On attire le chaland par la promesse d’expérience unique au monde. Pour un prix finalement dérisoire mais sélectif. Ça fonctionne en appuyant sur différents aspects en fonction du public auquel on s’adresse.
L’objectif est de « goûter » à la marchandise proposée et on fabrique un environnement luxueux pour y ajouter quelques artifices qui donnent le sentiment d’être un personnage important.
Un peu comme mon frère que vous avez croisé… »
Oui, il s’est même cru comme son associé pour revendiquer un statut supérieur qu’il n’avait pas…
« Exact. Mais lui, il s’est toujours cru vraiment sorti de la cuisse de Jupiter depuis tout petit et ça s’est aggravé au fil des années. La principale qualité de tous les « baveux » du monde sans ça ils feraient un autre métier. Acteurs, par exemple… »
Et puis, ils « tombent amoureux » de leur poupée dès après la première passe…
 
« Comme « mes » clients sont en principe un peu friqués ― il faut déjà avoir envie de se faire plaisir trois jours et deux nuits perdu en mer à 300 euros le séjour ― ils ont les moyens d’acheter une, voire plusieurs poupées… »
En général celle qu’ils ont essayé.
« Facturée 500.000 euros, SAV assuré à vie moyennant le paiement annuel d’une « prime d’assurance », j’en ai vendu des dizaines rien que le premier mois de croisière.
Et quand ce navire-là ira en mer du Japon, ce sera tous les jours ! »
Ah oui… tout de même !
 
Plusieurs questions me viennent à l’esprit. Pourquoi un million d’euros, le double pour la coréenne ?
« Parce qu’il s’agissait de reproduire un modèle avec la plus fine précision. Là, les mannequins peuvent être fabriqués à la chaîne et ne doivent surtout ressembler à personne de connu. »
Pas de concurrence à redouter ?
« Bé si, naturellement, surtout de la part des japonais et des chinois.
Mais en Chine, ce genre de production sera interdite par le PCC, après qu’ils en auront goûté tous les effets pervers. Et au Japon, nous aurons pris une telle avance technologique protégée par toute une série de brevets que nous resterons en position oligopolistique pendant très longtemps. »
Et ses clients, ne se lassent-ils pas à force d’abuser ?
« Si, mais on propose d’autres modèles à découvrir… »
C’est dégueulasse pour les « vraies femmes » !
« Mais non : elles auront elles aussi leur toys couillus ! »
Infernal.
 
Et l’espèce, dans tout ça ?
« Il paraît quelle ravage la planète ! »
Alors lui aussi ferait parti du grand complot de « l’agenda 2030 », à sa façon ?
« Pas du tout ! Mais certains le croiront, naturellement.
L’espèce humaine a encore de longs siècles d’évolution en devenir… »
 
Quels sont les effets pervers, tout juste mentionnés à l’instant ?
« L’addiction. Quand vous trouvez le partenaire « idéal » pour répondre systématiquement aux moindres de vos désirs, on a du mal à s’en séparer.
En fait, ce n’est pas tant la représentation physique fournie par la poupée, là il s’agit d’un choix qui peut être évolutif.
C’est en réalité l’ordinateur qu’il y a derrière et qui gère la machine. Or, cet ordinateur gère les mouvements et attitudes, mais sait aussi apprendre de « son client ».
Vous avez vu comment la poupée de mon frère aura été capable de soutenir son attention en lui parlant de droit à travers les QPC du moment ? »
Oui, je dois dire, a posteriori, que c’était assez bluffant, finalement.
« Il n’y a vu que du feu mais la « poupée » était branchée via Internet sur les données disponibles du moment et les plus fines analyses pour lui donner la répartie.
À la limite, ça l’aura intéressé bien plus pendant le dîner que de fantasmer sur les charmes et rondeurs du modèle choisi.
D’ailleurs, il aura complété sa fin de soirée par un second modèle correspondant également à ses fantasmes.
Une belle intellectuelle d’un côté, une sauvageonne de l’autre côté… »
Juste un trou dans lequel « purger le jonc », quoi ?
« Trois trous ! » répliquera Paul avec un sourire malin au coin de lèvres…
 
Le lendemain, je ne recroise pas Jacques le pédant : il sera reparti avec la bordée d’hélicoptères qui feront des rotations depuis Marignane au loin et de nouveaux passagers.
Des italiens et des ingénieurs pétrochimiques qui viennent se dévergonder pour des motifs divers, plus quelques autres, au moins jusqu’au large de Gênes, qu’on aura vu de loin, où on embarque des suisses.
Il y aura d’ailleurs un pianiste célèbre parmi eux qui restera plusieurs jours trouvant les sonorités du théâtre « absolument parfaite »…
Lui, les « poupées », c’est juste un amuse-gueule : il aura passé son temps à faire des arpèges, déchiffrer des partitions et composer des improvisations.
J’avoue que ce n’est pas toujours mélodieux même s’il y avait assez peu de fausses notes, de celles qui écorchent les oreilles, durant ses heures et ses heures de « travail ».
Le ciel est plus limpide et l’atmosphère moins fraîche quand on passe à proximité de l’Italie.
J’ai enfin la possibilité de voir des côtes et même des volcans, de loin, quand je suis dans la cabine d’Aurélie ou sur un des ponts à lézarder ou à lire.
Je peux même voir la Corse et ses montagnes ourlées de nuages. Il me semble d’ailleurs qu’il y a de la neige en altitude.
 
Plusieurs changements : je n’ai plus cette odeur vespérale de cigare quand je me pointe sur mon balcon pour observer le coucher du soleil.
Aurélie devient plus « sociable » : elle sort plus souvent de ses parties de jambes en l’air.
Aura-t-elle fini par avoir exploré tout le catalogue des « poupées » du bord ?
Ou alors ça ne l’amuse plus : elle préfère même jouer aux dominos avec moi ! Pas longtemps ni très souvent, dois-je rajouter.
Jusqu’à un soir où, pour une raison inconnue, nos portes ne s’ouvrent plus.
Je m’en alarme !
Une panne à bord ?
Franchement, c’est paniquant.
Et si le navire coulait, je fais comment pour récupérer Minouche et aller jusqu’aux canots de sauvetage ?
Rien à faire et le numéro 16 affecté à mon quartier reste muet.
La situation dure un moment pendant lequel j’explore les voies de secours possibles.
En fait, il n’y en a qu’une : le balcon.
Mais il faudrait un drap ou une corde, équipée d’un grappin pour tenter l’escalade de la paroi jusqu’à l’ouverture sur un des ponts promenade, probablement au-dessus de ma fenêtre.
Ou seulement s’attacher pour éviter de se flanquer à la flotte…
Je ne tente pas l’aventure, préférant laisser des messages de détresse à toutes les adresses de l’intranet du bord auxquels même Aurélie ne répond pas.
Car évidemment, l’internet est coupé : pas moyen d’avertir Paul de ce dysfonctionnement majeur, voire très inquiétant !
Même mon portable n’a pas de réseau.
C’est vraiment paniquant.
 
Finalement je reçois un message sur mon ordinateur m’indiquant qu’il s’agit d’un exercice.
Tu parles, en pleine nuit alors qu’il n’y a plus personne à bord…
Et puis j’entends et je vois le ballet des hélicoptères qui survolent la zone d’appontage.
Il se passe des choses au cœur de la nuit qui ne sont pas habituelles.
Même l’accès aux données de l’IA et de la data est interrompu !
Le lendemain, « l’exercice » se poursuit : nous sommes consignées dans nos cabines, l’intranet refonctionne mais pas l’internet. Nos « chenillettes » nous apportent à manger et boire selon nos désirs, d’autres font le ménage et le lit, mais des numéros 16 en surnombre nous barrent le passage de sortie.
Ce n’est pas que je n’ai pas essayé, mais, sans violence, ces robots sont physiquement nettement plus fort que leur silhouette gracile ne le laisse supposer.
Pas moyen de les déstabiliser, les faire chuter ou ne serait-ce que de les bouger d’un seul centimètre. En plus, ils sont vraiment très agiles et rapides.
Et, sur un ton très aimable, ils t’expliquent avec douceur qu’il s’agit d’un exercice qui ne va pas durer mais qu’il faut s’y plier !
Prisonnière, voilà ce que je suis devenue…
Jamais je ne me suis sentie prise au piège de cette façon aussi flagrante, jusqu’à en avoir la rage, avant de me calmer, car à quoi bon : tout casser ne servirait à rien.
 
Quand enfin Minouche parvient à se faufiler entre mes garde-chiourmes.
Je la caresse et lui demande ce qui se passe à bord. Elle miaule gentiment pour me répondre : je la pose sur la table du bureau et je télécharge les images que sa caméra aura recueillie.
La manœuvre est relativement rapide, même si ça fait plusieurs jours que je ne l’avais pas fait.
Je sauvegarde et duplique sur le disque dur amovible avant de lire.
 
Rien d’anormal durant les longues heures de la journée et de la précédente.
En revanche, approximativement au moment du « blocage » de l’IA, Minouche est sur le pont arrière, couchée sur le coussin d’un transat quand les hélicoptères embarquent tous les passagers puis en débarquent d’autres, une poignée seulement.
Des visages inconnus, en complet-veston, la plupart du temps sans cravate et équipé de seulement un petit-attaché-case ou d’un étui d’ordinateur portable.
Sauf un, qui arrive seul.
C’est fugitif puisqu’il s’engouffre à son tour dans le local des ascenseurs.
Celui-là, c’est sûr, même si ça mérite confirmation visuelle : il s’agit de Patrick Ziguinchor, dit aussi Zébulon, le chroniqueur polémiste de plusieurs médias français qui vient s’encanailler avec les machines de Paul.
Je comprends mieux que moi, la journaliste, on me tienne à l’écart : imaginez le scoop que ça pourrait faire !
Et il est accompagné de qui ? Mais du prince Robert, le multimilliardaire Cannois qui a fait fortune dans le commerce international et plein d’autres choses…
Là, il se prépare une « opération de l’ombre » dans le dos de tout le monde, où je ne m’y connais pas…
Je renvoie donc Minouche se promener dès qu’elle a fait ses besoins et sa toilette. Un chat, ça passe son temps à se toiletter ou à dormir. Accessoirement, ça mange, boit et réclame des caresses…
On verra bien demain quelles images elle me rapportera.
Car je compte bien comprendre ce qui se passe : après tout c’est mon rôle dans cette croisière.
Tout ce qui se passe à bord.
Mais il y a comme une atmosphère « complotiste » qui ne s’épuisera qu’au lendemain soir avec le départ de « ces messieurs-là » : on peut déjà en conclure qu’ils ne sont pas venus pour la gaudriole avec les poupées de leur choix, sans ça, ils seraient restés une nuit de plus, évidemment…

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