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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 26 août 2021

25 – La course se poursuit (2).

Vendée Globe, suite
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Après un long épisode de bulle anticyclonique, de marais barométrique, de mer d’huile et de ciels azurs, qui a permis aux poursuivants de se rapprocher du trio de tête, le cinquantième jour de course voit le rétablissement de conditions météo plus classiques dans les cinquantièmes hurlants. Le leader Yannick Bestaven est le seul qui peut espérer se maintenir à l’avant de la dépression qui fond sur un peloton exceptionnellement compact de 14 concurrents.
Ses 13 poursuivants se trouvent plus à l’arrière de la dépression, avec une mer croisée et désordonnée qui grossit.
Yannick Bestaven détient la 1ère place depuis 18 jours, alors qu’il double le cap Horn en 55 jours et 22 min.
Au 53ème jour de course, Yannick Bestaven et Charlie Dalin cravachent pour rester devant le front froid d’une dépression qui descend vers le sud, et ils réussissent à profiter de vents forts et de conditions de mer encore maniables pour aligner des journées à près de 20 nœuds de moyenne et ainsi faire le break avec leurs poursuivants.
Bestaven double donc son premier cap Horn après 55 jours et 22 minutes de course. Le « Cap dur » ne déroge pas à sa réputation et même s’il est resté prudemment à distance du rocher mythique pour éviter le plateau continental et la houle qui y déferlaient, Bestaven parle du coup de vent le plus impressionnant de sa carrière avec des rafales a 60 nœuds : « C’était Nazaré en continu, ce matin, je me croyais en surf tracté. C’était énorme, je pense qu’il y avait bien huit mètres, parfois dix mètres de vague ».
Bestaven a mis 8 jours de plus qu’Armel Le Cléac’h lors de l’édition 2016, et passe dans un temps similaire aux performances de Michel Desjoyeaux en 2008 et Vincent Riou en 2004.
 
Charlie Dalin, dépassé par le front, accuse alors 158 miles de retard. Le reste des poursuivants est encore à plus de 500 milles du dernier des trois caps du Grand Sud.
L’extrémité sud de la cordillère des Andes constitue une barrière permanente de plusieurs milliers de mètres d’altitude, perturbatrice pour les vents dominants d’Ouest.
Sous le vent de cette chaîne montagneuse et sur 200 à 500 milles, les vents sont tourbillonnants, instables en direction et en intensité et nettement plus faibles que dans l’entonnoir du passage de Drake.
Les concurrents du Vendée Globe font en quelques heures la transition d’une navigation de survie dans des conditions extrêmes de vent, de houle et d’isolement, à une ambiance de régate sur des eaux plus calmes avec des zones de dévents d’où ils doivent saisir le moindre souffle pour pouvoir s’extirper.
Les marins les plus lucides profitent des pétoles pour faire le tour du bateau, réparer ce qui ne pouvait l’être dans le grand Sud, et préparer le bateau pour qu’il donne de nouveau tout son potentiel.
Si la prudence et la retenue étaient de mise dans les mers inhospitalières, rugueuses et désertes du Sud, la proximité d’éventuels secours jusqu’à l'arrivée et les conditions de mer et de vent moins extrêmes permettent de déplacer le curseur de préservation du bateau, et de sacrifier des marges de sécurité pour tirer un maximum de performance du bateau.
 
Le 5 janvier, ce ne sont pas moins de 9 navigateurs solitaires qui doublent le cap Horn en course en 24 heures, de Thomas Ruyant, en 3ème position, à Isabelle Joschke en 11ème position, moins de 800 milles derrière Yannick Bestaven et parmi eux, il y a encore quatre bateaux sans foils mis à l’eau en 2007 qui font mieux que tenir tête aux bateaux de dernière génération !
Lors de l’édition 2016, le retard de Thomson (2ème) sur Le Cléac’h atteignait 820 milles, et il s’en était fallu de seulement 16 heures pour que le Britannique l’emporte aux Sables malgré un foiler amputé.
Sur cette édition, le 14ème cap-hornier accuse moins de 5 jours et 1.289 milles de retard sur Yannick Bestaven. Lors de l’édition précédente, le 14ème, Didac Costa, avait doublé le cap Horn avec 28 jours de retard sur le leader Armel le Cléac’h, qui était alors déjà arrivé aux Sables à 7.000 milles de là.
 
Trois autres concurrents suivent de près les onze premiers cap-horniers, parmi lesquels L’Occitane en Provence mené par Armel Tripon, un foiler de dernière génération considéré comme ayant un des plus forts potentiels.
Depuis l’équateur, il aligne des temps remarquables dignes du potentiel de son bateau et il a rattrapé près de 1.000 milles du retard dû à ses déboires trois jours après le départ. Il vient grossir le peloton exceptionnellement fourni de ceux qui peuvent raisonnablement viser une place sur le podium.
Cette édition 2020 est donc plus disputée que jamais au moment où les quatorze cap-horniers se lancent à l’assaut de l’Atlantique.
 
Damien Seguin, second à 280 milles du leader au 61ème jour de course, fait partie des quatre skippers au bateau sans foil dans les dix premiers du classement.
Certains ont souffert plus que d’autres dans les derniers hurlements des vents du grand Sud, mais tous soulignent leur soulagement d’en finir avec le grand Sud, et même Jean Le Cam qui franchit le cap Horn pour la 7ème fois en course confie : « ça, c’est fait et c’était pas gagné ».
« C’était la misère. Une mer tordue dans tous les sens. C’était une situation vraiment dingue. Je n’avais jamais vu ça. Il y avait des systèmes météo qui passaient Nord-Sud au lieu des dépressions habituelles d’Est en Ouest, avec des vents très opposés, ce qui donnait des mers hallucinantes.
Je suis content d’être sorti de là. C’était la totale ! ».
On saura après son arrivée qu’il réparait une étrave abîmée et redoutait de finir comme Escoffier, avec un bateau plié…
 
Maxime Sorel, dixième sur son bateau sans foil, n’est qu'à 642 milles de Yannick Bestaven au 61ème jour de course.
La faible fréquentation maritime de la zone du cap Horn n’a pas conduit à développer des modèles météo très sophistiqués et les prévisions manquent souvent de fiabilité.
Les paris et les choix de routages à ce stade du parcours sont souvent lourds de conséquences.
Les prévisions n’augurent pas une météo plus sympathique après le Horn qu’elle ne l’a été pour une traversée du grand Sud qualifiée par Sébastien Josse d’exceptionnellement difficile pour cette édition.
Charlie Dalin résumera ainsi : « la situation n’est pas simple, la descente de l’Atlantique n’a pas été simple, le sud n’a pas été simple… c’est cohérent, on reste dans le thème ! »
Yannick Bestaven choisit l’option Est, à l’écart de la route directe, mais aussi à l’écart des dévents et des conditions instables et imprévisibles du Sud des côtes argentines.
Il est suivi par Charlie Dalin et Damien Seguin.
Thomas Ruyant tente un coup en se frayant un passage dans le détroit de Le Maire sur une route passant au Nord des îles Malouines qui lui permet, au 60ème jour de course, de devancer Charlie Dalin à qui il concédait 340 milles trois jours plus tôt.
 
Par 55° Sud, profitant d’un très relatif répit – 25 nœuds de vent et 6 m de creux –, Pip Hare réussit l’exploit salué par de nombreux concurrents de remplacer un safran dont la mèche avait rompu.
Avec un sourire retrouvé, elle déclare : « Quand on est seule au milieu d’un océan, il n’y a pas d’option facile. Vous devez affronter chaque problème et trouver la solution de l’intérieur.
Cette course met au défi chaque aspect de ce que signifie être un être humain.
À tous les niveaux, nous sommes obligés de réaliser et de faire des choses extraordinaires.
Chaque partie de mon corps me fait mal. J’ai les articulations ensanglantées sur chaque doigt, des bleus sur toutes mes jambes et j’ai découvert des muscles dont j’ignorais l’existence, mais oui !
Le nouveau safran est en place et Medallia est de retour dans le jeu. »
 
Au 61ème jour de course, l’élastique se tend au bénéfice de Yannick Bestaven, qui possède alors 439 milles d’avance sur son second Thomas Ruyant. C’est alors le plus grand écart enregistré entre le premier et le deuxième depuis le début de la course.
Le leader modère son enthousiasme et déclare : « Il faut garder la tête froide parce que je vais reperdre beaucoup (…) Je crois que personne ne sait vraiment comment ça va se passer, mais il va falloir être dessus, très attentif, ce sera du gagne petit, comme en Figaro ».
Les zones sans vent, les prévisions imprécises et parfois contradictoires, la proximité des côtes (pêcheurs, filets dérivants, plateformes pétrolières, parcs éoliens…), les courants et les vents majoritairement contraires que les premiers s’attendent à rencontrer ne leur rendent pas la tâche facile.
 
Malmenée par une violente dépression, Isabelle Joschke est contrainte à l’abandon après la rupture de la fixation de secours de sa quille.
Alors que la moitié de la flotte navigue encore dans les cinquantièmes hurlants, dans des conditions très variables (Beyou mentionne des claques à 60 nœuds, puis une pétole à 8 nœuds 36 heures plus tard), tous souffrent du froid, de tempêtes de neige ou de grêle dans les grains.
Au même moment, Yannick Bestaven a chaud (air et mer à 25° C par 35° Sud) et Damien Séguin traverse un front froid, passant brutalement « de 12° à 20° C » par 42° Sud.
Comme c’est le cas sur pratiquement tous les segments de cette édition, la météo n’est pas propice aux records, sur un chemin semé de bulles anticycloniques erratiques, avec des relevés et des modèles de prévisions imprécis, contradictoires et peu fiables, « l’élastique » se détend et se retend.
 
Au 65ème jour de course, malgré treize virements de bord effectués en un peu plus de 36 heures, Yannick Bestaven voit Charlie Dalin décalé de 150 milles dans son Est lui reprendre la première position qu’il détenait depuis 27 jours.
Dalin accusait un retard de plus de 400 milles 3 jours plus tôt.
Le dixième, Maxime Sorel, n’est qu’à 420 milles derrière.
L’Atlantique Sud recèle aussi des dépressions redoutables, à l’image de celle qui a malmené Maxime Sorel et entraîné l’abandon d’Isabelle Joschke, ainsi que de celle qui fait vivre à Armel Tripon sa « pire session du Vendée Globe ».
À ce stade de la course, le taux d’abandon n’est que de 21 % (7 concurrents sur 33), mais il reste près de 5.000 milles à parcourir pour le premier, et la moitié de la flotte n’a pas encore atteint le cap de délivrance qu’est le Horn.
La tête de la course n’en finit plus de buter sur le front froid semi-permanent autour de la latitude de Cabo Frio, qui voit naitre les dépressions de l’Atlantique Sud.
À la jonction entre l’alizé de Nord-Est de Sainte-Hélène et le vent de Nord-Ouest, la SACZ (South Atlantic Convergence Zone), qu’Armel Tripon appelle « un petit pot-au-noir du sud, une zone piégeuse », est particulièrement présente en janvier 2021 du fait de la conjonction d’anomalies négatives de la température de surface de la mer en Atlantique Sud, tandis que des conditions opposées prévalent en Atlantique Nord.
 
On constate une impressionnante remontée de Louis Burton, qui comptait près de 1.000 milles de retard après son arrêt de la dernière chance à l’île Macquarie, et encore 630 milles de retard au cap Horn, avant de remonter sur le podium provisoire au 67ème jour, à 20 milles du leader, et surtout de passer l’équateur en tête.
C’est au 66ème jour de course que les alizés asthmatiques et instables sur une mer d’huile provoquent un regroupement toujours plus serré : les 9 premiers se tiennent en 105 milles.
Les bateaux les plus à l’Est, dont Groupe Apicil, un temps remonté en deuxième position avec son bateau à dérives mis à l’eau en 2006, trouvent un angle de vent plus favorable que Maître CoQ IV quand des bouffées fugaces d’alizé soufflent.
Comme Yannick Bestaven quelques jours plus tôt, Charlie Dalin modère son enthousiasme après avoir reconquis sa place de leader : « Rien n’est joué, le vent est instable dans la zone où je navigue, et il se passera encore des choses tant que les vents ne seront pas établis. »



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