Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 17 août 2021

16 – Tous bluffés, sauf Gérald

Il nous aura eues
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Les coréennes, passée la stupeur de cette ressemblance extraordinaire, papotent. Elles débattent sur ce qu’il convient de répondre.
Moi, je m’avance pour mieux mirer les détails de l’épiderme, de ces ridelles qui peuvent distinguer le model de sa copie.
Et le cyborg et Paul me laissent faire sans broncher.
Mais même à courte distance, la ressemblance est vraiment parfaite. Rien qui ne distingue la machine de son original.
Ils parviennent même à ne pas respirer.
Le cyborg et Paul me laissent les toucher sans broncher : ils ont tous les deux la même peau, à la même température, la même texture, presque trop parfaite…
Ils ont tous les deux la même odeur de propre de leur uniforme…
Mais une chose m’interroge : ils sont rasés de près tous les deux, alors que Paul aurait dû avoir quelques poils plus drus en ce milieu de journée que son avatar.
Et tous les deux suivent des yeux mes mouvements.
Je suis également épiée par les coréennes et Gérald.
Finalement, je mets la main au caleçon des deux à tour de rôle. Et là, surprise, c’est « dur » pour le premier, tout autant que pour le second.
« J’ai des coquilles de protection, jeune padawan… »
« Moi aussi, petite coquine ! »
Non mais, dans quel monde vivons-nous ?
 
La séance se termine par un coup d’éclat : Paul surgit derrière nous avec ses chaussures crottées d’avoir pataugé dans la gadoue tout-à-l’heure.
« Je vous présente n° 2 ! »
J’éclate de rire : il m’aura bien eue !
Bluffant.
Archi-bluffant !
Et puis s’adressant à moi : « Vous en rêviez tant que ça de me toucher les couilles, n’est-ce pas ? »
Le salaud…
Quant aux coréennes, elles sont d’abord tétanisées.
« Vous ! » m’emporte-je, « Vous en avez combien des comme ça ? »
Autant qu’il veut. « Ce sera toujours suffisant ! »
Prétentieux…
 
« Mesdames, vous voyiez l’intérêt de mes machines : je peux me démultiplier moyennant quelques efforts de ces ateliers. »
Et les cyborgs se déplacent pour s’assoir à la table et sortir un échiquier placé jusque-là dans un tiroir.
« Bon, là, ils sont occupés pour toute la journée… »
Il est vrai que les trois premiers coups d’ouverture sont exécutés rapidement, mais au quatrième ne sera pas joué en notre présence : les deux cyborgs réfléchissent chacun en « butinant » la même base de données des parties remarquables…
« Comment avez-vous fait pour réaliser ça ? C’est absolument extraordinaire ! »
C’est Gérald qui répond : « C’est très simple. On scanne notre sujet avec cette machine-là » et joignant le geste à la parole, il tire un autre rideau pour dévoiler une sorte de sphère évidée.
En fait, un seul arceau de 2,70 m de diamètre qui pivote sur un axe vertical autour d’un plateau sur lequel est dressé une petite plateforme et un cadre léger en laiton.
« Il s’agit d’une sorte de scanner qui va faire un relevé de vos mensurations complètes pour avoir une vision 3D de votre morphologie.
Vous vous posez nu sur la plateforme centrale.
On règle sa hauteur de façon à ce que votre nombril soit au centre géométrique quand vous êtes débout et vous prenez deux poses, celles de l’homme de Vitruve.
L’une debout, bras en croix, l’autre jambes écartées, bras tendus et relevés au niveau du sommet du crâne.
Et il ne faut pas bouger sans ça la machine recommence. »
Nu, et ne pas bouger, tu parles d’un truc…
« Et on peut respirer ? »
Justement non : « On bloque sa respiration deux dizaines de seconde, ça suffit. Le temps que la machine fasse le tour, devant, derrière, dessus, dessous. »
Et le dessous des pieds ?
« On en a une partie à travers la plateforme en verre. Le reste, j’ajuste… »
 
L’homme de Vitruve est la célèbre représentation des proportions idéales parfaites du corps humain inscrit dans un cercle (centre : le nombril) et un carré (centre : les organes génitaux), quand on écarte les jambes sur les montants prévu à cet effet.
C’est la symbolique du cercle et du carré, autrement dit un symbole allégorique et emblématique de l’Humanisme, de la Renaissance, du rationalisme, de « L’Homme au centre de tout / Homme au centre de l’Univers », donc de la mesure et de la représentation du monde.
C’est Léonard de Vinci qui l’aura rendu célèbre.
Il en dit que quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, quand vingt-quatre paumes font un homme.
Il aura d’ailleurs utilisé ces mesures dans ses constructions.
« Si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril, et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.
Depuis la racine des cheveux jusqu’au bas du menton, il y a un dixième de la hauteur d’un homme.
Depuis le bas du menton jusqu’au sommet de la tête, un huitième.
Depuis le haut de la poitrine jusqu’au sommet de la tête, un sixième ; depuis le haut de la poitrine jusqu’à la racine de cheveux, un septième.
Depuis les tétons jusqu’au sommet de la tête, un quart de la hauteur de l’homme.
La plus grande largeur des épaules est contenue dans le quart d’un homme.
Depuis le coude jusqu’au bout de la main, un quart.
Depuis le coude jusqu’à l'aisselle, un huitième.
La main complète est un dixième de l’homme.
La naissance du membre viril est au milieu.
Le pied est un septième de l’homme.
Depuis la plante du pied jusqu’en dessous du genou, un quart de l’homme.
Depuis sous le genou jusqu’au début des parties génitales, un quart de l’homme.
La distance du bas du menton au nez, et des racines des cheveux aux sourcils est la même, ainsi que l’oreille : un tiers du visage. »
Ça a le mérite d’être précis quand Gérald récite.
Sauf que si ce sont là les mensurations idéales du « beau », nous sommes très loin d’avoir tous des proportions aussi « parfaites » !
 
« Et après ? »
C’est toujours la coréenne qui pose la question, directement à Gérald.
« La machine enregistre votre numérisation et modélise ensuite une copie.
Nous avons des squelettes de cyborg d’à peu près toutes les tailles : il nous suffit d’en adapter un déjà prémonté et d’y adjoindre ensuite des bourrages pour modeler la forme définitive de vos volumes.
Ensuite on crée un collagène teint dans la masse qui sera imprimé en 3D, je veux dire en impression additive.
Il ne reste plus alors qu’à prévoir et adjoindre la pilosité accessoire, mais on a un peu de mal avec les duvets qui recouvrent la plupart des humains.
Les poils épais ça va, on les implante dans le collagène au moment de l’impression, mais dès qu’ils sont trop fin, soit on l’invente au moment de l’impression 3D, soit on s’en passe.
Et après, il suffit d’habiller le modèle, éventuellement de le maquiller, de charger les batteries et les programmes informatiques par induction et Bluetooth. »
Le cyborg est alors prêt à l’emploi…
Splendide !
Et les tatouages ?
« Ils sont inclus directement dans le collagène… »
Il a réponse à tout, celui-là…
 
« Et si on ne veut que la tête ? » questionne la sœur du dictateur coréen.
Gérald à la réponse mais se fait doubler la politesse par l’un des deux cyborgs qui jouent aux échecs et suivait notre conversation, sortant soudain de sa torpeur, il glisse : « Il suffit de la lui couper ! »
Paul en pouffe de bon cœur !
« Non, tout de même pas. On peut faire le scan d’une tête, mais vous la posez sur quoi ?
Et puis de toute façon il faut la machinerie indispensable pour la « faire vivre ». Autant avoir une tête en cire si elle doit rester immobile. Ça sera moins cher… »
Et Paul de rajouter, toujours avec son sourire narquois : « Je connais d’excellents sculpteurs chez Madame Tussaud à Londres ou au musée Grévin à Paris ! »
« Parce que ça coûte combien ce genre de … joujou ? » demande une des « assistantes » coréenne.
« Ça dépend du degré de finition comportemental… »
Paul embraye : « Pour un modèle de base, il faut compter un million et demi d’euros. Mais vous n’avez juste que la « mécanique » et les programmes pour le rendre autonome. 
Numéro 1 aura coûté deux fois plus cher, parce qu’on lui a adjoint un système expert qui reprend l’essentiel de mes comportements et de mes locutions.
Les modèles suivants seront bien plus performants en force pure et en habileté. Le mien est déjà doté d’une focale de plus de 10 cm implanté derrière les globes oculaires, mais c’est à titre expérimental : ça ne sert pas à grand-chose pour ce qu’on en fait… »
Mais si interrompt n° 2 : « Je distingue presque vos émotions en lisant sur vos visages ! »
Peu importe : « Ça demande plus de travail pour modéliser tout ça.
Alors ne comptez pas former des régiments de ces engins-là : les humains sont bien moins chers à former au combat, à équiper, à entrainer et à enrégimenter.
D’autant que vous avez déjà une certaine expérience et les cadres indispensables dans ces domaines-là. »
Le trio des coréennes en reste silencieux un bon moment…
 
Le silence est brisé par Paul : « Bon, si vous n’avez pas de question, on va laisser ces messieurs reprendre leur travail… »
Kim Yo-Jong hésite puis se lance : « Je peux vous parler en particulier ? »
« Gérald, merci pour ta collaboration. On revient dans quelques minutes. Charmante Kim, suivez-moi dans mon bureau ! »
Et nous voilà quatre femmes qui suivent Paul, moi fermant la marche, qui sortent du bâtiment pour aller dans celui d’à côté par l’allée aménagée et propre, monter un étage et s’installer dans le bureau d’angle au fond du couloir.
Plutôt sa salle de réunion séparée d’une cloison amovible qui se plie en portefeuille.
Je m’assieds à côté de Paul pendant que les trois autres s’installent en face de la longue table.
« Je vous fais servir une tasse de thé ? » et sans attendre la réponse, il se saisit du combiné téléphonique, appuie sur un bouton et demande à la secrétaire du bureau d’à côté de préparer une bouilloire et des tasses.
« Vous rajoutez une cannette de Ice-Tea et un grand verre avec quelques glaçons. »
Comment savait-il que j’en mourrai d’envie ?
Il l’avait lu, bien sûr, mais de là à retenir ces détails…



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire