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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 11 août 2021

10 – Étape aux Chagos (1)

William Henry Gates III
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Pour avoir un vol pour la Réunion, ce n’est pas évident. Les compagnies n’affrètent plus de vols réguliers : le trafic aérien est quasiment au point mort !
Quant aux mesures de sécurité sanitaire, elles sont drastiques.
Il faut un test PCR, négatif, un écouvillon long comme le bras qu’on t’enfile précautionneusement dans le pif jusqu’aux ovaires et dont le résultat reste aléatoire.
J’en ressors négative, mais mes trois équipiers, qui ont pourtant été malades comme des chiens, également !
C’est dire…
Eux, probablement qu’ils ont développé des anticorps qui auront trompé les analyses…
Les masques sont obligatoires, mais la compagnie n’en a pas à distribuer.
Alors on trouve à bord tout un panel de bizarreries, qui avec un simple sopalin plié en trois ou quatre attaché à des élastiques, qui avec des masques siglé Cartier ou Hermès, qui avec un simple bout de torchon, quelques masques de toubib en forme de bec de canard, alors que nous, nous avons un petit stock de masques médicaux piqués sur notre réserve de Noël.
Et naturellement, en vol, tout le monde tombe le masque, tousse, crache et renifle !
Heureusement, personne ne semble tousser plus qu’outrageusement durant ce vol qui dure une éternité.
Il faut dire que nous ne sommes pas très nombreux non plus…
Et il y a deux écoles : celle qui s’abrite en se confinant dans leur siège, et celle qui joue à fond la ventilation de l’air climatisé pour mieux éparpiller les virions expectorés…
 
Paul nous accueille sur le tarmac où nous transitons avec un Airbus A 320 racheté à une compagnie aérienne qui n’a plus d’argent. Sa nouvelle compagnie, « Paradise Airways » – ce qui ne manque pas de culot – mais pas trop de client : nous sommes alors à peine une dizaine pour la dernière étape de moins de deux heures de vol sans encombre et la plupart ne paye même pas leur billet.
Ce sont des salariés de son chantier !
Je constate à l’arrivée que le génie civil travaille d’arrache-pied.
La piste d’atterrissage s’est élargie, les baraquements de débarquement ont laissé place à une vraie « aérogare », à savoir une salle fermée avec un toit qui n’est pas en taule surmontée, d’une tour de contrôle montée sur un échafaudage branlant avec un radar d’approche sur le sommet, l’ensemble balayé par l’alizée Sud-Est qui souffle doucement mais régulièrement.
La seule route a été réhaussée et les bâtiments de résidence ce sont multipliés pour aller de part en part de la langue de terre ferme, au Sud de la langue de sable et de poussière de corail : un coté sur le lagon et son eau calme, avec un petit port de plaisance qui se résume à deux embarcadères, de l’autre une ouverture sur l’océan avec des vagues qui battent régulièrement le sable rajouté sur les rochers préexistants.
Et on se déplace en voiturette électrique à 2 ou 5 places : c’est nouveau et il y en a des quantités invraisemblables à en créer des embouteillages tellement le « réseau routier » n’est pas si développé que ça…
Autre nouveauté, il y a des chats errants un peu partout.
« C’est à cause des rats et des souris ! » me fera-t-on savoir.
Les rats débarquent des navires, chassent les souris et forment déjà des colonies qui s’attaquent à tout. Les chats de chôment pas…
 
Est d’ailleurs prévu, comme j’ai pu le noter en Normandie, un prolongement d’une digue à peine ébauchée pour accueillir des navires à fort tirant d’eau : pour le moment, le petit navire citerne qui apporte l’eau et le pétrole de nos machines, aborde dans le lagon.
Des palmiers ont été plantés et secouent leurs ramages au gré des risées venues du large.
Plus loin, les laboratoires des miss écossaise et israélienne sous un hangar de trois mètres de haut surmonté d’une « manche à air » actuellement désertés.
Tout cela n’a rien à voir avec les projets de Florence et ses maquettes.
Ce n’est que le lendemain que nous irons vers le Nord de la piste, de l’autre côté de la piste d’avions. Mais de loin on distingue un vrai port avec quais et pontons d’accostage où sont ancrés le ferry et un des paquebots rachetés aux anglais[1].
Une petite ville contiguë qui permet au personnel du chantier, qui a l’air désertée en journée, de dormir, de s’alimenter et de faire quelques achats de convenance, puisqu’un mini-centre commercial réuni l’essentiel : vaste épicerie, un restaurant-pizzeria-pasteria-grilladerie-japonaiserie-kebab-Sri Lankais, une boutique de fringues et chaussures, d’homme, je précise, parce que les femmes… il n’y en a pas beaucoup, même si on trouve le minimum un peu plus loin (sous-vêtements, protections et shampoings), une autre de matériel de bricolage : c’est le lieu du futur « hypermarché », « l’épicerie du coin », alors que les bâtiments des ouvriers vont migrer au Sud.
Quant aux cadres, ingénieurs et chefs de chantiers, ils dorment encore sur le paquebot.
Une librairie-presse, tabac et son bureau de poste, enfin une grosse boîte aux lettres et des casiers de poste-restante, un cabinet médical et un de dentiste.
Il y a même déjà une vaste salle de réunion qui sert aux différents cultes et aux conférences et, juste à côté une salle de musculation chichement équipée.
Plus au Nord, plusieurs baraquements de chantier s’empilent pêle-mêle : ce sont les bureaux des ingénieurs.
Une sorte de grand hangar flottant encore un peu plus loin qui abrite la prise de guerre de Lanzarote, le Вовк два, le « Loup deux »[2].
C’est là que les garçons du groupe HLM vont prendre leurs quartiers : un submersible qu’ils commencent à bien connaître pour avoir navigué à bord une paire de mois l’année dernière à travers deux océans.
C’est que l’engin doit être prêt pour le surlendemain et sa première « mission de guerre » sous le pavillon tricolore.
Et ils se font aider, plutôt pris en main, par toute une équipe de mercenaire pakistanais, à ce qu’il me semble, ou indou, encadrés par deux « officiers » australiens (ou nouveau-zélandais, je ne sais pas…).
Une manœuvre qui aurait fait plaisir à notre vénéré Gustave, amiral à la retraite de son état, qui reste absent pour cause de maladie et de veuvage.
« Ne vous en faites pas : il aura l’occasion de s’en mettre plein les oreilles. »
Sans odeur de poudre-brulée pour autant pour lui, de ce que j’en verrai…
 
D’abord, récupérer du décalage horaire. C’est infernal : on aura passé son temps à dormir en avion, mais les journées durant le voyage auront été raccourcies de quatre fuseaux horaires, cinq avec l’heure anglaise, puisque la France est restée au fuseau de Berlin depuis la dernière guerre mondiale…
Un oubli, probablement.
Du coup, on se couche tôt, à la nuit tombée, qui tombe vite à tel point que le ciel s’illumine de mille feux des étoiles en un temps record (on est sous l’équateur…), on n’arrive pas à s’endormir du sommeil du juste et on se lève tôt, complètement rincé…
Passons : Bill Gates en aurait onze à affronter, mais dans l’autre sens, là où le jour se prolonge en plein endormissement !
Quand il débarque, on a tous l’air un peu fatigué, « fripé » exactement, y compris veste, pull et pantalon. Mais pas lui : impeccablement vêtu le bonhomme !
 
En réalité, son jet personnel aura fait une escale à Diego-Garcia et c’est notre A 320 qui aura été le chercher.
Il vient comme ça d’Honolulu, est allé visiter sa fondation à Sidney et de repartir ensuite à Colombo et New-Delhi. Quand le milliardaire se déplace hors de Californie pour rejoindre son yacht, il en profite pour visiter « ses possessions » et faire ses amitiés à quelques « connaissances »…
Et il finit par l’Europe ou le continent africain, frais et dispo pour « tourner » avec le soleil !
Cette fois-ci, il ne vient pas seul. Il est accompagné d’une petite délégation, ses gardes du corps, naturellement (un budget de 20 millions de dollars par an, ai-je lu quelle que part), sa secrétaire particulière, Adriana Kowsly, une brune aux cheveux courts, un peu ravagée par les années de vol, et un ex-major général des armes US, deux étoiles, dans le rôle du conseiller scientifique et « spécial », un dénommé Roberto Mc’Parkwood.
Encore un pur-sang irlandais ou écossais, bâti comme un château-fort, avec un prénom manifestement italien, probablement en hommage à sa mère…
Ou alors elle aura menacé de faire un « caca-nerveux » !
Le gars, il a toute la panoplie : le cheveu ras, tellement court qu’on ne sait pas s’ils sont blancs ou blonds, carrure de première ligne de rugby, ou de footballeur américain, un visage carré avec une mâchoire proéminente au même format et probablement des yeux bleus cachés par ses éternelles ray-ban collées sur le nez.
Même quand il mange, boit et probablement dort, elles restent collées sur son nez !
Impressionnant.
 
D’autant qu’avec ses 1,78, l’homme le plus riche du monde… en second depuis que Bezos ou un autre lui aura ravi la première marche du podium, ses sempiternelles lunettes d’étudiant devant ses petits yeux, le visage marqué lui aussi par l’âge, il fait presque petit, même à mes côtés.
Peut-être que je fais un centimètre de plus, mais ce jour-là, j’avais mes sandales à semelles compensées : je n’ai pas pu juger utilement.
C’était pour être à la hauteur de Paul qui lui me dépasse malgré tout d’une bonne tête…
« Mon cher Bill, ravi de vous accueillir si loin de tout ! »
Et ils se font une accolade, l’un et l’autre avec un masque sur le visage.
« Dear Friend ! Je tiens toujours mes promesses. Surtout à un homme de votre trempe… tes mérites ne sont plus à détailler : on y passerait la journée ! Ils sont connus de tous ici et encore ailleurs et te valent un profond respect de bien des sommités. Je ne pouvais pas ne pas faire un détour. 
Quelle promesse avais-je un jour interrogé Paul ?
« Oh… ça remonte à un de mes passages en Californie. L’opération de Florence ou… l’enterrement de Junior n° 4. On s’était croisé à l’époque.
Mais c’était aussi une promesse faite par son associé dans Microsoft, Paul Allen, que j’avais croisé au Bourget 2015 après mon tour du monde en 12 heures sur le Nivelle 001[3]. »
 
Paul rétorque : « Je vois ça : vous n’avez même pas amené la clique des Harrison. »
Mais pourquoi, au juste, n° 5 était-il, lui et ses « frangins », interdits de séjour ?
« J’ai eu un petit contentieux avec Junior… »
Pas digéré ?
« Si, métabolisé d’autant mieux qu’il s’agit d’une histoire de femmes… »
Et l’autre de répondre : « Je suis au courant. Si ce n’est que ça, ça passera ! »
C’est passé en ce qui concerne Paul.
« Peut-être, mais pour junior, pas encore. Il se bagarre toujours avec son ex par avocats interposés.
Ça va lui coûter cher » pronostique Gates.
« Il en restera toujours assez… »
Il n’avait qu’à pas commencer les hostilités, lui aussi…
« Mais tu n’es pas venu pour parler de ça. Il y a mieux à te montrer.
Demain, on prend la mer à bord de mon sous-marin. On va aller cueillir à froid un chalutier-espion russe à l’entrée de la passe. Il est déjà sur notre radar.
Mais aujourd’hui, tu vas prendre tes quartiers, on dîne, on cause et on commence par aller voir la maquette du projet pour lequel j’ai besoin de quelques coups de pouce de ta part. »
Et tout le monde file en voiturette électrique jusqu’à l’hôtel principal.
 
J’avoue que j’ai un problème de… traduction.
Le « you » anglais peut se traduire de deux façons : « tu » qui entraine le tutoiement entre amis ou intimes, et le « vous », du pluriel, mais aussi de majesté qui entraine le vouvoiement respectueux.
Mais, avec ses deux-là, ce n’est pas facile de faire la distinction.
J’ai le sentiment que Gates emploie le « vous » de majesté à l’adresse de Paul, mais passe au tutoiement assez facilement et inversement.
Alors que Paul a plus de mal à tutoyer : c’est dans sa nature.
Par exemple, il ne m’a tutoyée qu’à de très rares occasions, probablement sous l’effet de la complicité du moment.
Alors qu’il me semble qu’avec Gates, qui emploie un ton plus familier – une habitude états-unienne – ils se tutoient plus facilement.
Enfin, je me trompe peut-être, je ne sais pas…
D’où parfois mes mélanges de « traduction ».
Et puis je ne vous retrace pas les tics de langage : les anglo-saxons ont la mauvaise habitude de commencer leurs phrases par « well » ou « so » dont ils parsèment aussi leurs discours.
Et ils terminent parfois par un « indeed » ou un « isn’t it » comme pour mieux souligner qu’ils ont forcément raison.
Je vous en fait grâce dans la reprise de ces conversations…
 
On file donc à la « résidence » et nos invités prennent possession de leurs chambres respectives à l’étage : Tout l’étage, parce qu’il faut aussi loger les gardes du corps.
Gates est le second à nous rejoindre, douché et parfumé, ayant changé de tenue, alors que le rugbyman Roberto est le premier à venir renifler l’air des alizés et siroter un gin-fizz en ma compagnie : il doit se sentir « invincible » à tenter de me draguer à la façon de John Wayne mais en parfait gentleman. Je n’ai pourtant rien « d’attractive », comme dirait Paul.
Quand Adriana descend, elle refuse poliment un rafraichissement et on file directement dans la salle de conférence ou trône la maquette des travaux en cours, la même qui est en Normandie, mais en plus grand.
Paul fait l’exposé de son projet et en explique les grandes lignes, comme il avait fait en présence du Président Makarond, il y a seulement six mois[4] au même endroit.
Les questions sont moins connes, surtout de la part de Roberto que ça intéresse bigrement.
Même s’il n’y voit que le côté militaire : « On peut abattre n’importe quel satellite, avec ce jouet-là ! »
Sauf que ce n’est pas fait pour ça, mais oui…
 
« Notez, Monsieur Mc’Parkwood, que détruire un satellite, on peut aussi le faire depuis la surface de la planète sans avoir recours à cette plateforme de tir. Et que l’inconvénient c’est de foutre des morceaux plein partout sur l’orbite, la rendant inutilisable par la suite avant des années et des années… »
Le type se cache derrière ses Ray-ban et se remet à mâchouiller un hypothétique chewing-gum, sans un mot : il rumine en permanence tel un taureau.
Et puis, s’adressant à Gates : « J’ai juste besoin de votre autorisation pour mettre en place et exploiter des minicentrales telles que celles que vous développez avec TerraPower. »
Raclement de gorge.
« I see… »
En fait, il faudrait voir avec Jeff Bezos, Richard Branson ou Elon Musk, voire avec Zuckerberg…
« Musk est déjà candidat à un fauteuil d’administrateur de la fondation qui prendra le relai dans ce projet. Il apporte les éléments et technologies de son Hyperloop pour notre tunnel et propulser les ogives en de multiples tours d’accélération. »
Ah oui ?
Ça n’a pas l’air d’enchanter Gates.
« Ceci dit, il y a deux types de réacteurs nucléaires dont j’ai besoin. Vos minicentrales à impulsions électromagnétiques et des microcentrales embarquées à accélérateur de particules pour le « Nivelle 3 » et ses successeurs.
Parce qu’il n’est pas question d’envoyer des hommes dans l’espace avec ça : ils seraient écrasés, disloqués par la force centrifuge dans la phase d’accélération… »
« I see ! »
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Dans le sillage de Charlotte », aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Au nom du Père – tome II », à paraître aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Dans le sillage de Charlotte », aux éditions I3





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