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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 16 août 2021

15 – Aubenas

L’arrivée de Kim Yo-Jong
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Convoquée par Paul, je débarque par le train à Aubenas, sous la pluie du soir.
Une voiture avec chauffeur me prend en charge et tous les deux me conduisent à travers la ville déserte à cette heure tardive de la soirée : il n’y a pas grand-monde dans les rues.
Ça change des foules de la gare de Lyon à Paris.
C’est presque cinq heures de train en TGV jusqu’à Valence ou, ça dépend de l’horaire, Montélimar, pour finir avec un tortillard, ou plus de 7 heures en voiture.
Autrement dit, il n’y a pas trop le choix.
Sauf pour « princesse Yo-Jang » : elle sera arrivée en avion privé depuis je ne sais pas par où.
Probablement la Suisse puisqu’elle aura l’occasion de nous expliquer qu’elle repart à Pékin via Genève.
 
C’est Isabelle Nivelle qui m’offre le gîte et le couvert.
La belle demeure sent toujours la présence de la Grand-mère que j’avais croisée il y a quelques mois de ça alors qu’elle livrait son ultime combat contre son crabe[1].
C’est tout juste si ça ne sent pas encore la maladie, cette odeur particulière d’éther et de désinfectant, ou alors c’est dans ma tête.
Parce qu’après une poignée de minutes, je n’y fais plus attention.
Globalement, rien n’a encore changé dans la grande demeure de maître : la galerie de portraits et de paysages a toujours sa place dans l’escalier, les buffets et meubles du salon et de la salle à manger n’ont même pas pris la poussière.
Et la literie est toujours aussi confortable, un brin suranné avec ses broderies.
Sophie est du dîner et Paul nous rejoindra en fin de soirée. Il travaille sur l’ancien site industriel de la famille Nivelle en sortie de ville, que je visiterai le lendemain.
Avec le trio des coréennes.
 
Trois femmes un peu semblables et un agent consulaire qui sert également de chauffeur du mini-bus. Fines voire élancées mais de petite taille : je les dépasse d’une bonne tête et pourtant… je ne suis pas si grande que ça.
Paul est aux anges à patauger dans la gadoue du chantier de réhabilitation.
Il explique que si les bâtiments n’ont pas été démolis par les propriétaires « intérimaires », ils ont tout de même souffert d’un manque d’entretien et qu’il faut désormais aménager de nouvelles voies d’accès correctes.
« Dans le temps, l’espace arrière était dégagé et clôturé d’une série d’arbres. Une partie de haute futaie et en avant, de plus petite taille. C’était pour amortir le souffle d’une éventuelle explosion accidentelle de nos poudres et explosifs. On fabriquait ici des obus lors de la première mondiale, obus, balles de fusil, explosifs militaires et dynamite.
Dans l’entre-deux guerre, on a aussi fabriqué des engrais et quelques produits chimiques pour le secteur du BTP. Des matériaux parfois déflagrants.
L’usine a été mise à l’arrêt par l’occupant nazi puis réactivée après la fin de la guerre, parce que géographiquement assez bien placée pour une défense aérienne active.
Même contre des espions : on les voit venir de loin !
À la fin de la guerre, donc, l’activité a pu redémarrer et s’est diversifiée avec les obus de marine et surtout les éléments de torpilles. Mais ce sont des micros-marchés. L’essentiel des ateliers étaient occupés dans la fabrication des munitions de l’infanterie et pour la chasse.
Pas l’aérienne, mais celle des chasseurs, en concurrence avec la manufacture de Saint-Étienne, posée pas très loin d’ici en concurrence avec la manufacture de poudre et explosif de Normandie.
Mais nous avons été les premiers à faire des propulseurs pour les fusées et missiles et nous avons travaillé avec Airbus et EADS, plus quelques « marchands de canons » européens jusqu’à ce que les marchés s’affaissent.
J’ai alors initié deux lignes : celle de la fabrication de céramiques réfractaires qui chemisaient les parties chaudes des propulseurs puis, quand il a fallu trouver du travail pour faire tourner nos ateliers, des enduits spécifiques à l’aéronautique.
En gros, de la peinture…
Désormais, nous réhabilitons le site pour accueillir la fabrication de nos céramiques réfractaires. On va rouvrir d’ici la fin de l’année, sur la demande du ministère, une ligne de munitions, notre marché traditionnel, et une ligne de fabrication de cyborgs.
C’est ce que vous êtes venues visiter aujourd’hui. »
 
Ne devaient-ils pas être montés aux Chagos ?
Paul me fait les gros yeux…
« Ils ont été conçus là-bas. Mais j’en ai besoin pour mes navires qui se font ravauder leur coque en Écosse.
C’est plus proche. »
Kim Yo-Jong en profite pour rebondir : « Vous faites quoi dans l’océan Indien ? »
Son français a une sonorité extrême-orientale, mais elle est jolie quand elle sourit et s’exprime à la perfection : c’est une francophone formée en Suisse.
Si ce n’était pas la sœur d’un dictateur effroyable, avec ses longs cheveux noirs, on lui donnerait presque le bon dieu sans confession, car elle est « mielleuse » à souhait.
« Normalement je n’ai pas à vous le dire : secret scientifique. Mais globalement je peux tout de même vous faire savoir qu’on va installer une sorte de gros accélérateur de particules. »
Je pouffe !
Et quelles « particules »…
Des engins de plusieurs dizaines de tonnes, si j’ai bien compris !
« A-t-il quelque chose de particulier pour l’installer si loin de tout ? »
Naturellement !
« Il sera le plus puissant de la planète.
Tel qu’il va nous falloir monter une centrale nucléaire à côté pour le faire tourner. C’est pour éviter les accidents et les retombées qu’on l’installe justement loin de tout. »
Un projet international, alors ? « Je n’en ai pas entendu parler… »
« Je n’ai pas à répondre à votre question, désolé. Pour l’heure et tant que ce n’est pas réalisé, parce qu’on ne sait pas s’il sera finalisé, c’est ultraconfidentiel.
Vous savez, moi, je fais ce qu’on me dit de faire. Du moment que ce n’est pas avec mes petites économies. »
Quel culot, lui qui finance encore la totalité des travaux à ce moment-là !
 
« Regardez ce que je finance avec mon petit bas-de-laine : une usine rénovée et un atelier de cyborgs ! »
Et nous entrons dans un petit hall très fortement éclairé où s’activent une dizaine de personnes autour de squelette et « écorchés » de cyborg alignés comme à la parade dans des configurations de finition différentes : l’atelier de Frankenstein !
« À quoi sont destinés ces cyborgs qui nous intéressent aujourd’hui ? »
Et Paul de continuer à lui raconter des balivernes : je fais attention à ne plus réagir et me tiens derrière la petite troupe.
« Salut Gégé. J’ai les visiteuses que je t’avais promis. Elles viennent de loin pour voir tes créations ! »
« Gégé », pour Gérald, c’est un rouquin plutôt fluet, assez mignon, sauf qu’il a plein de taches de rousseur sur le visage qui ressemblent à de l’acné juvénile.
Alors qu’il doit bien avoir plus de 30 ans… Au moins 35.
Le gars maugrée, lâche son fer à souder et son tournevis pour finalement se porter à notre rencontre avec un sourire qui illumine son visage quand il voit le trio de femmes accortes s’avancer vers lui, un peu hésitantes.
« Il ne mord pas… » glisse Paul avec son air narquois.
 
« Pour répondre à votre question, c’est une longue histoire qui au fil du temps et des rencontres, a poursuivi plusieurs objectifs successifs.
Le premier aura été de faire des membres artificiels pour les amputés et paralytiques. L’idée originelle d’une femme qui est restée coincée dans un fauteuil roulant après une mauvaise chute de cheval.
20 ans plus tard, elle remontait sur un canasson ! »
Canasson ?
« Un cheval si vous préférez. Plus récemment, on a tenté de rattraper les japonais qui faisaient des robots humanoïdes, de chiens, de chats, des jouets, des apprentis cuisiniers, etc.
Ça a commencé avec leur « Caca-moshi », là où l’Occident et encore ailleurs faisait des machines-outils robotiques, des munitions intelligentes, voire des voitures autonomes.
Notre seconde idée était de fabriquer des « assistants-personnels » comme savent le faire Amazon, Google, Apple et quelques autres.
Sauf que pour se déplacer, soit l’engin roule comme un robot-aspirateur, soit il est porté par son utilisateur comme un téléphone. »
Et c’est suffisant, non ?
 
« Nous, nous sommes inspirés des robots d’assistance militaire qui se déplacent à quatre pattes pour grimper des marches ou franchir des obstacles en laissant la solution des chenillettes de côté, et ce grâce aux prothèses de la miss paralytique, pour faire nos cyborgs.
C’est plus acceptable pour l’œil et l’esprit, sauf qu’il fallait maîtriser « finement » les problèmes d’équilibre sur deux pattes. Or, notre écossaise aura quelques années d’avance à pouvoir les régler…
Après, il a suffi de leur donner une apparence humaine avec un ersatz de peau fabriqué par un tatoueur canarien qui travaille non pas sur du cuir mais avec du collagène et le tour était joué ! »
Oui mais, l’intelligence artificielle dont sont dotées ces machines ?
« Là, c’est clair, entre la mécanique, l’électronique embraquée et les batteries qui assurent deux heures d’autonomie, on ne peut pas embarquer en plus un cerveau aussi performant que celui d’un humain.
Alors on se sert du wifi pour assurer des liaisons avec un big data qui en plus a l’avantage de contrôler intégralement la machine.
Il nous faut donc un PC équipé d’un VPN dédié et crypté – pour éviter les piratages – qui communique via des antennes.
Autrement dit, nos cyborgs fonctionnent bien dans une sphère limitée à quelques hectomètres. Mais ses paramètres embarqués lui permettent d’être autonome pour accomplir des tâches prédéfinies au-delà de cette portée, du moment qu’elles sont programmées. »
Comment recharge-t-on ces batteries pour donner une autonomie supérieure à deux heures, questionne une des accompagnatrices ?
« Par induction avec des appareils installés dans les talons. Ce qui est pratique dans un bâtiment clos. Ça se fait par un sol équipé, comme ici » répond Gérald qui nous suit.
 
« Mais venez, je vous montre à quoi ça ressemble une fois terminé ! »
Et nous nous dirigeons vers un coin du hangar protégé par une série de rideaux.
« Je vous présente numéro 1 ! » fait-il en tirant un premier rideau aidé de « Gégé » qui en tient un autre pour nous laisser passer.
Paul est sûr de son effet : un cyborg se lève d’un bond de son tabouret, assis qu’il était derrière une table à tiroirs, raide comme un piquet, vêtu d’un uniforme de capitaine de frégate de la marine national du meilleur effet : c’est le portrait, trait pour trait, stature et proportions inclus, de Paul !
Un véritable jumeau !
Sauf que ses cheveux qui sont taillés courts… alors que Paul a les siens plus longs et en broussaille.
« Mes respects, mon commandant ! »
Le même timbre de voix : c’est vraiment bluffant !
« Repos, numéro 1. »
Et le cyborg se détend instantanément, plus vrai que nature.
« Je te laisse faire les présentations… »
Alors la machine s’anime avec des gestes et des mimiques fluides qui la font ressembler à Paul : vraiment très étonnant !
« Je m’appelle « Numéro 1 » et j’ai été créé, assemblé et programmé ici même. Mon rôle est de remplacer mon modèle, le capitaine de frégate Paul de Bréveuil ici présent dans toutes ses fonctions de représentation.
En revanche, je ne suis pas capable de dupliquer son intelligence, loin de là, mais je peux m’y référer grâce à un accès à toutes ses données stockées par ailleurs…
Les merveilles de l’informatique, si vous saviez tout ce qu’on peut en tirer… »
Et il est aussi programmé pour avoir son sens de l’humour même à plusieurs degrés ?
 
« Aujourd’hui, nous allons faire une petite démonstration bien anecdotique, je le reconnais, mais qui devrait pouvoir vous convaincre de mon utilité.
Venez près de moi, mon commandant ! »
Et Paul s’approche de lui.
Pour s’aligner aux côtés de la machine.
Qui reprend.
« Nous allons nous dissimuler un instant à vos yeux, le temps pour que le commandant de Bréveuil se changer, se coiffe et vous vous devrez décider qui de nous deux est le modèle original et lequel est sa copie.
Prêtes ? » dit-il en s’adressant à nos visiteuses.
 
Gérald fait glisser le rideau pour le refermer et on entend des pas et des froissements de vêtements accompagnés de quelques raclements sur le sol.
« Je peux vous aider ? »
La même voix répond : « Laisse tomber : je ne suis pas un gamin… »
« Pourtant… vous semblez vous amuser comme un gamin ! » entend-on encore.
La manipulation dure une poignée de minutes et le rideau est de nouveau tiré pour laisser apparaître deux silhouettes identiques, casquettées avec des cheveux qu’on devine être en broussaille pour tous les deux, et un même uniforme impeccable.
Moment d’émotion pour nos visiteuses…
Même moi, je me laisse prendre à la situation…
 
Le Paul de gauche reprend la parole :
« Si vous deviez abattre le vrai Paul de Bréveuil, sur lequel d’entre nous tireriez-vous ? »
« Minute : c’est pour de faux, dois-je préciser ! » rajoute l’autre…
Paul et ses mises en scène…
« Mais comment faites-vous ça ? » s’interroge la coréenne (celle du centre : elle, on la repère, alors que le vrai Paul, même moi je ne saurai dire à ce moment-là).
Nous sommes tous là à scruter un détail qui pourrait trahir le robot qui n’est pas censé respirer et Paul qui aurait du mal à garder son sourire perpétuellement figé et sans bouger les yeux.
J’aurai bien une idée, mais…
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Sur les traces de Charlotte », aux éditions I3




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