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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 23 août 2021

22 – Livraison en Chine (2)

Escale Chagossienne
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Cette fois-ci, on fait un vol pépère, subsonique pour laisser le temps à l’Airbus de nous escorter jusqu’aux Chagos, par simple sécurité réciproque.
On vole de concert et il n’est pas question d’aller jusque vers les quarantièmes Sud comme le MH370 pour s’y perdre en mer, puisqu’on va suivre une route similaire… »
Bé voilà : là, la fille que je suis est nettement plus rassurée…
« Et puis je ne suis pas certain que le réacteur d’appoint qu’on a sur le dos soit capable de franchir le mur du son sans nous éparpiller façon puzzle inopportunément … »
La douche écossaise, vous connaissez ?
« On y va ? »
Puisque c’est écrit…
 
Paul manœuvre d’abord la radio, reçoit l’autorisation de déjauger, lance le réacteur de « sur le dos » et s’écarte de l’embarcadère pour filer vers l’Ouest du plan d’eau.
Il m’indique que les ailes sont déployées et les volets sont sortis.
« Notre Airbus est au décollage. Il va pouvoir faire une visio de notre départ. »
Il vire une fois arrivé au bout du plan d’eau.
S’aligne vers l’Est et lance le moteur, « manette au tableau ». Les petites aiguilles s’animent dans les cadrans de la planche de bord et des chiffres défilent.
Ça fait beaucoup de bruit, ça secoue de plus en plus, ça fait des éclaboussures et je vois, terrifiée, les arbres du fond grossir à vue d’œil de plus en plus vite.
Ça dure une éternité et Paul qui n’agit toujours pas sur son « volant ».
Il finit par tirer dessus et, miracle l’engin décolle.
« Bé voilà, on est parti. »
Ça fait toujours comme ça ?
« Il est un peu lourd et manque de puissance. Mais il vole très bien : rassurez-vous… »
Tu parles !
Le vol est sans histoire, long, mais sans histoire.
J’ai même l’occasion d’aller me réchauffer un café et de vidanger ma petite vessie.
 
Et puis on tape la discute entre deux vacations radios.
Je m’inquiète de mon sort : comment vais-je rentrer à Paris, nourrir mes chatons ?
« Vous prenez l’avion qui nous suit et va aller jusqu’à la Réunion. De là, vous prenez le vol direct pour Paris.
Moi je rentre un peu plus tard et, avant le second confinement du mois d’octobre, je viens vous chercher pour assister à « l’anomalie » qui va foutre la trouille aux russes pour un long moment aux Chagos ! »
Un second confinement ? Quelle anomalie ?
« Vous savez, Alexis, la crise sanitaire est loin d’être terminée. On va bien avoir plusieurs vaccins, mais le temps de faire effet, le nombre de malades augmentera.
Or, comme on veut absolument éviter de trier les malades à hospitaliser, au moins en France, parce qu’ailleurs, on n’a pas forcément trop le choix, il y aura d’autres confinements et des mesures de couvre-feu qui seront en plus acceptées par les populations transies de trouille… »
Qu’il ne sait même pas si les gens ont peur du virus et de tomber malade, ou seulement d’écoper des amendes…
« Ça marche encore la peur du gendarme… C’est même l’essence de toutes les dictatures ! »
 
Et de quelle « anomalie » ils veut parler ?
« Vous verrez bien, puisque c’est vous qui la rapportez, cette fois.
Mais vous avez l’habitude : vous avez bien vécu en direct celle du moine « Jean-de-Jérusalem[1] », souvenez-vous ! »
Oui, peut-être, mais pour moi, ce n’est toujours pas réel. C’était un peu comme un film, un film de reconstitution historique.
« Sauf que vous étiez dans le film. Pas assise dans un fauteuil de cinéma… »
Admettons que j’en étais une des actrices, mais actrices involontaires.
« Et il y en a beaucoup des comme ça ? »
C’est un thème récurrent de littérature depuis des siècles…
« J’ai d’ailleurs bien aimé le Goncourt 2020 et son protocole 42 ! »
Mais… mais, le Goncourt de l’année n’est pas encore attribué !
« Ah ? » me fait-il étonné.
« Eh bien vous le lirez, parce que c’est assez majestueusement traité, sauf qu’il n’y a pas de protocole 42 dans la réalité, mais des centaines de procédures.
Mais vous pouvez aussi revoir des films qui traitent des anomalies spatio-temporelles : il y en a plein depuis les Barjavel. »
Mais c’est de la fiction…
 
« Bien sûr que ce sont des fictions, sans ça… même vos biographies sont de la fiction. Parce que si on reprend ce que vous écrivez sur moi, personne ne peut vous croire, sauf à considérer qu’il s’agit « d’anomalies ». »
Justement… jusque-là, je n’invente rien : je ne fais que retracer ce qui existe et dont je suis le témoin !
Je ne vois pas bien la différence.
Peut-il me donner d’autres exemples de ce qu’il appelle des « anomalies » ?
« Écoutez, Alexis, vous êtes une fille intelligente.
Vous avez participé à ouvrir l’esprit de Jean-de-Jérusalem et ça aura donné des croyances invraisemblables sur les secrets des templiers et jusqu’à nos jours tout ce qui touche à la franc-maçonnerie.
Reprenez ainsi tous les mystères des religions, quelles qu’elles soient. »
Ouh là, je ne suis pas si érudite que ça…
« Dans l’antiquité, on pratique allègrement les sacrifices humains partout sur la planète.
Il faut des Indous « illuminés », Confucius et des taoïstes « chargés » à l’opium pour stopper les massacres et les épurations ethniques.
Et encore…
Il faut Yahvé pour arrêter et abolir le crime rituel au Moyen-Orient, et encore ça n’a pas fonctionner du premier coup.
Il faut Moïse et son buisson ardent pour affirmer que la loi divine est de ne pas tuer.
Il faut Jésus pour convaincre que la loi divine ne s’applique pas seulement aux juifs !
Et il faut Gabriel pour dicter le Coran à Mahomet qui redit à peu-près la même chose mais en le déformant tellement que ça en devient le boxon par la suite… »
Oui, bon et alors ? Où sont les « anomalies » ?
 
« Parce que vous trouvez naturel de parler à un buisson, vous ? Ou à un « archange » ?
Vous trouvez naturel qu’un type ressuscite et s’en aille dans les airs ? Vous croyez encore à un prophète qui fend la Lune en deux et se comporte exactement comme l’inverse de ce qu’il enseigne ?
Vous expliquez comment les prophètes bibliques qui annoncent le retour du Messie qui redonnera la Terre d’Israël au peuple des élus, alors qu’ils y sont par simple volonté des Nations-Unies ?
Non mais réveillez-vous, Alexis ! »
La foi est aveugle…
« Non ! D’abord on dit que c’est l’amour qui aveugle, pas la foi.
Et puis toutes ces séries de miracles qui traversent les siècles jusqu’à nos jours, vous n’y voyez pas autant « d’anomalies », vous ? »
On exploite seulement la crédulité des gens.
« Les gens ne sont pas si cons que ça !
Et si souvent on leur fait prendre des vessies pour des lanternes, ça ne tient en général pas longtemps à travers les générations qui passent.
En revanche, ils gardent le souvenir « d’anomalies » qu’ils ne peuvent que comprendre comme des miracles divins. »
C’est normal quand la science ne peut pas expliquer la réalité…
« Elle a bon dos, la science. Tout, absolument tout s’explique, y compris les « anomalies » constatées, mais pas avec les connaissances du moment.
Tout simplement. »
S’il le dit…
Mais tout de même, réduire toutes les religions et autres croyances à des « anomalies », c’est un peu fort.
« Et c’est quoi l’anomalie promise ? »
Je vais bien voir. « Mais seulement début décembre. Aux Chagos, justement. »
Ah ? « Une nouvelle religion à venir, alors ? »
Il paraît que je deviens conne, avec cette dernière réflexion…
 
Heureusement nous passons à autre chose : j’ai soif et je vais me servir un café puisé dans le thermos et mon égo aura été suffisamment brutalisé comme ça aujourd’hui.
La conversation reprendra sur un autre thème :
« Le « 003 » sera plus impressionnant que cet engin, puisqu’il fera plus de trois fois la largeur de celui-ci et aura deux coques. »
Il faudra qu’il me réexplique ça une autre fois parce que je ne l’écoute même plus au bout d’un moment, un peu fâchée et tellement il s’emballe sur son sujet, que je sais qu’il connaît sur le bout des doigts.
De toute façon, on est interrompu par les vacations radio et les échanges avec l’Airbus qui une fois est devant nous, une autre fois sur le côté droit, une troisième fois au-dessus, puis en dessous, puis à gauche.
« C’est normal tous ces zigzags dans les airs ? »
Ce sont les robots… « Les pilotes automatiques ne sont pas si précis qu’on le dit.
L’un mesure l’altitude en fonction de la pression barométrique annoncée sur la zone par les contrôles du trafic aérien qui mettent ainsi tout le monde au même gradient dans une même zone pour éviter qu’on se percute.
On vole comme ça de 100 pieds d’écart. 30 mètres, c’est suffisant si tout le monde règle son altimètre sur la même valeur.
L’autre maintient le cap sur la route la plus courte vers notre destination.
Mais en fait, tous les avions et même les bateaux font comme les vélos : ils zigzaguent tous autour de la route idéale, la ligne droite.
Là, comme la Terre est une sphère, la ligne droite la plus courte reste l’orthodromie. Mais rapportée sur un planisphère centré sur les pôles comme le font les boussoles ou sur l’équateur comme le font les cartes et les GPS, le cap change tout le temps de la progression du vol.
Et les écarts sont corrigés en permanence.
Mais c’est imperceptible, en principe. »
Alors que c’est vrai que quand on regarde les traces d’un vélo, d’une voiture ou le sillage d’un navire, la route n’est jamais droite.
 
« Sur un chasseur et dans les vols en formation, soit le leader fonctionne au pilote automatique et tout le monde s’alignent, soit on prend un écartement suffisant et on corrige quand on se rapproche trop les uns des autres.
C’est vous dire que les pilotes de voltige, comme ceux de la patrouille de France, qui se calent parfois à moins de deux mètres les uns des autres ont non seulement les nerfs solides mais restent attentifs à la moindre modification de leur environnement à tous les instants pour ne pas aller aux pâquerettes.
Les voisins n’aiment pas ça en général : ça fait trop de bruit que de se vautrer… »
L’humour de Paul…
« Vous avez fait de la voltige ? »
« Des figures d’évitement, seulement… Mais de façon ordonnée. Pas en formation. »
Ce qui veut dire ?
« Bé quand on vous tire dessus avec un missile à tête chercheuse, il s’agit d’envoyer les leurres dans une direction et de s’éloigner dans une autre le plus vite possible.
Quant à faire un combat tournoyant au canon, il s’agit également de faire des trajectoires sécantes les plus tordues possibles pour tirer le premier ou se dégager.
Évidemment, on ne fait pas ça en formation serrée… »
Évidemment !
 
Question amerrissage, ça se passe comme dans de l’ouate. Sauf au dernier moment où ça « tape » une fois sèchement, puis une deuxième fois plus lourdement.
Paul présente l’appareil face au vent. Il se repère à la manche à air de l’aéroport à l’occasion d’un petit tour du site pour choisir le meilleur ange d’attaque, se cale sur les vaguelettes du lagon et surtout à l’indication de la tour qui lui aura donné la pression atmosphérique pour l’altitude…
Il arrive à vitesse réduite, aile déployée en grand, cabre l’appareil et le laisse descendre les derniers mètres tout seul, jusqu’à toucher la surface de l’eau dans un grand fracas.
Et puis ça surfe jusqu’à s’essouffler tel qu’il faille en relancer le réacteur « sur le dos »…
Ce qui nous fait plonger le nez jusqu’à ce que de la flotte monte sur le parebrise du poste de pilotage…
« On ne pourrait pas faire ça avec une mer formée… »
Que ça balance quand il replie les ailes et change de cap dans le même mouvement pour rejoindre le hangar où est amarré le sous-marin.
Sportif, tout de même…
Mais même pas peur, la grande fille…
 
Une bonne nuit dans des lieux où je retrouve mes marques et je repars pour Paris avec l’Airbus et une escale à Amman donner à manger à mes chats.
Qui se passent admirablement bien de moi…
Ce n’est que pour mieux repartir le mois suivant, faire « témoin » de la dernière phase, celle de « l’anomalie », de cette année Covid qui aura été… exceptionnelle.
Car j’arrive en plein deuxième vague de contamination et si je peux m’extirper du deuxième confinement décidé fin octobre, heureusement moins « dur » et moins strict que le premier, c’est grâce à un jeu de dérogations « professionnelles » et une série de tests nasaux.
C’est que j’aurai attrapé froid entre-temps, reniflant et toussant, ce qui m’aura inquiétée.
Finalement juste à temps pour assister à l’incroyable.
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte », aux éditions I3





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