Avant même de savoir, on savait
déjà !
Ils sont tellement
prévisibles… que s’en est incroyable. Dès le vendredi matin qui a suivi le
« compte-rendu » de « Jupiter » jusque dans le poste, en
direct (pas d’effet de fuitage possible), pendant que vous lisiez les
« histoires d’en rire » de la semaine, nous on planchait sur les 5
milliards à trouver pour financer les « baisses d’impôt » annoncées.
Il paraît que eux, ils y
ont réfléchi durant toute la Pâque-Orthodoxe, ont fait turbiner leurs cabinets
entre deux tranches de gigot, pour finalement annoncer qu’il s’agit d’un total
de 17 milliards à aller chercher.
Et puis, lundi soir
suivant, on ne sait pas comment, le chiffre sera revenu à 5 milliards sur… plus
de 320 du budget de l’État et des collectivités territoriales, vous imaginez
bien que c’est compliqué pour leur rachis limité d’autiste-trisomique.
D’autant que forcément,
comme ils ont tous fait l’ENÂ – une ékole où on n’apprend pas plus qu’ailleurs
à compter, tellement vrai qu’ils envisagent de la saccager (et maintenant on
sait pourquoi… parce que la tête de liste ex-GUD de la
République-en-marche-même-pas-en-rêve aux élections européennes avait été
accueillie comme « d’une romanichelle » en 2012 en qualité de
directrice : La vengeance est un plat qui se mange décidément froid), ils
n’ont toujours pas pigé qu’il fallait tailler dans les dépenses…
Quand ils parlent
d’économies, de réduire les dépenses, dans leur langage de
« sachants », je vous l’ai déjà affirmé, il s’agit seulement de
tailler dans les « niches fiscales ».
Fabuleux de trisomie.
Vous, quand il s’agit de
tailler dans vos dépenses, bé, vous sucez une glace à l’eau (ou rien du tout),
plutôt que de vous allonger un verre de Chivas derrière la cravate ou d’ouvrir
une bouteille de Dom Pérignon : Logique, mais pas eux.
Il n’y a eu que « Bling-bling »
pour renoncer (une fois) à la garden-party du 14 juillet, ses petits-fours, canapés
et coupe de mousseux de luxe…
Des drogués de la taxe et
de l’impôt : Une drogue dure et à accoutumance irrémédiable.
Bon, là, il s’agissait de
faire le tri dans les niches des entreprises : C’est plus indolore pour le
contribuable final à qui on a promis de raser gratis en vue de gagner les
élections…
Fabuleux : Les Kons
« tribuables ou non », ils n’imaginent même pas que les entreprises à
qui on va retirer leurs joujoux, de toute façon, si elles ne veulent pas crever
la bouche ouverte et licencier à tour de bras, elles le refactureront à leurs
clients qui sont… « kons et tribuables », puisqu’il s’agit des mêmes
en bout de chaîne.
Tu prends là dans la
poche de gôche pour remettre dans la poche de droâte, mais de toute façon,
c’est toujours le kouillon final qui supporte la charge : On
a juste déplacé le cheminement… sans toucher à rien d’autres.
Quand on joue aux
autistes, on en devient finalement trisomique.
Ok, mais quelles niches
plus exactement ?
Inutile de dire que le
Medef, la CPME, les artisans et les professions indépendantes convoqués pour en
discuter ont vu rouge.
Dans la foulée, le Medef
a jugé « totalement inacceptable » la
décision de « Jupiter », soulignant que « le financement de cette baisse par une suppression de crédits d’impôt (niches
fiscales) des entreprises (…) revient à augmenter les impôts au moment où
les entreprises françaises connaissent le taux de prélèvements obligatoires le
plus haut des pays de l’OCDE ».
Ils oublient d’évoquer
que sur les 55 milliards d’augmentation d’impôt et de taxe de ces dernières
années, 53 ont été supportées directement par les ménages.
Avec cet effet pervers de
dément, c’est que c’est autant de moins dans « le panier de la ménagère »
qui font vivre les entreprises et leurs salariés…
Eux, au Medef et ailleurs,
ils ne sortent pas de l’ENÂ, mais d’ékole de commerce ou d’ingénieur, des lieux
où les chiffres restent têtus…
Et il est vrai que pour
pallier partiellement le niveau d’imposition et le montant des charges sur les
entreprises, le recours « aux niches » a particulièrement gonflé ces
dernières années : Dans un rapport sur la loi de finances 2019, le
sénateur Albéric de Montgolfier (LRD) indiquait que, entreprises et
particuliers confondus, les niches représentent 35,2 % des recettes fiscales,
et 100 milliards d’euros…
Et que globalement l’essentiel
(j’ai retenu peut-être à tort le montant de 60 milliards) allait aux
entreprises.
Nettement plus que ce qu’elles
payent en impôt sur les résultats (IS et IR des indépendants et agriculteurs
réunis)…
Et pas chien, le
gouvernement, dans sa loi de finances 2019, a même créé quatre nouvelles niches
fiscales, dont l’une estimée à près d’un milliard d’euros : Le taux réduit sur
le gazole acheté par les agriculteurs !
Et treize autres niches
ont augmenté.
Bercy a néanmoins essayé
de faire un peu de ménage dans le même temps, supprimant ou réduisant 18 autres
dispositifs marginaux.
Hein question cohérence
et lisibilité du cap fiscal… peut faire mieux !
Alors, quelles niches
spécifiques aux entreprises le gouvernement pouvait-il remettre en cause ?
Le Crédit d’Impôt pour la
Compétitivité et l’Emploi (CICE) n’y figure pas, car étant pérennisé, il est
désormais considéré comme une baisse de charges.
Mais avec 6,2 milliards
d’euros, selon la Cour des comptes, le Crédit Impôt Recherche est la niche la
plus importante concernant les entreprises.
Comme elle est
particulièrement appréciée et qu’à ce titre, le Medef a d’ores et déjà annoncé
qu’il se battrait pour son maintien, le jugeant « vital pour l’économie du pays », cette « niche » sera
préservée.
Un dispositif qui permet
d’exonérer un montant de 30 % de différentes dépenses (jusqu’à 100 millions
d’euros, puis 5 % au-delà) concernant la recherche, l’innovation et plus
largement l’investissement.
Cela peut concerner les
frais de confection de nouvelles collections pour les industries du textile,
aussi bien que les dépenses de jeunes toubibs, les dépenses de veille
technologique, etc.
S’il excède le montant
d’impôt dû par l’entreprise pendant trois ans au moins, le crédit d’impôt est
payé par l’État.
Pour les nouvelles
entreprises, celles en difficultés ou les PME, il peut même être remboursé
immédiatement.
Une vraie manne qui fait
hurler jusqu’aux USA…
On peut penser également
à des aménagements de taux de TVA. L’association Fipeco.fr de François Ecalle, (ce
pseudo-spécialiste des finances publiques que j’avais croisé dans les beaux
quartiers et qui apprenait son métier aux frais des université et autres
« think-tanks » financés par l’ex de la BNP), s’interroge d’ailleurs
« sur les raisons pour lesquelles
l’application du taux réduit de TVA de 10 % aux cantines ou aux campings
constitue une dépense fiscale alors que l’application du taux de 10 % aux
œuvres d’art et antiquités ou du taux de 5,5 % aux livres et aux droits
d’entrée dans les salles de cinéma n’en constituent pas ».
Le chéri n’a toujours
rien compris à la directive TVA…
Elle date, pourtant.
Il arrivera à la
retraite, peut-être qu’il aura compris qu’il n’y a rien à comprendre…
Du coup on peut imaginer,
avec des trisomiques pareils, qu’en ce qui concerne les taux de TVA les plus
avantageux – citons le taux de 10 % applicable à la restauration,
officiellement « aux ventes à consommer
sur place (à l’exception des ventes de boissons alcooliques) », qui
représente un manque à gagner de 2,9 milliards d’euros pour l’État pourrait
sauter.
Il faut dire que le
million d’emplois promis par la restauration qui en justifiait n’a jamais été
au rendez-vous.
Autre réduction coûteuse,
le taux de 2,10 % applicable aux « médicaments
remboursables ou soumis à autorisation temporaire d’utilisation et aux produits
sanguins », qui représente 2,34 milliards d’euros d’effort public.
Encore du grand n’importe
quoi : Ce sont les CPAM – donc les cotisations sociales – qui
l’assumeraient…
Le taux à 5,5 % pourrait
être remis en cause par Bercy, dans certains secteurs : Il concerne un
large éventail d’activités, dans la construction, la rénovation, le logement
social et l’hébergement des handicapés, il représente une aide de 2,45
milliards d’euros.
Voilà qui va être
fabuleux : Il a été instauré et maintenu pour lutter contre le travail au
noir (à taux zéro) pour faire rentrer de la cotisation sociale… et lutter
contre l’argent « au black »… et reste au bénéfice des particuliers.
Dans le même genre,
remettra-t-on en cause les dépenses subventionnées par des crédits d’impôts
divers devant accompagner la « transition énergétique » (remplacement
de chaudières, de bagnoles, crédit d’impôt éolien, solaire, etc.) ?
Probablement pas :
Ce serait incohérent et provoquerait une « panne-sèche » des « industrieux de
la conversion » jusque dans les industries mécaniques.
Il existe également un
régime spécial de TVA pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion (8,5 %
pour le taux normal, 2,1 % pour le taux réduit) et un crédit d’impôt « Corse »
(déduction de 20 à 30 % des investissements des entreprises réalisés en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »),
mais ces avantages locaux ne devraient pas être remis en cause, car ils
participent à l’égalité territoriale.
Les autres territoires,
naturellement… ils sont « plus égaux » comme disait Coluche.
Les Sofica (industrie du
film et des divertissements de masse à abrutir), les quirats (pour les petits-bateaux)
et tout le saint-frusquin, probablement pas non plus…
Le crédit d’impôt
d’intéressement que « Jupiter » veut relancer correspond à une réduction
qui concerne les primes d’intéressement versées par des entreprises de moins de
50 salariés. Ce dispositif permet de soustraire de l’impôt 30 % de l’effort que
font les PME en matière d’intéressement au-delà des accords.
Encore faut-il qu’elles
payent de l’IS…
Pas bien certain que ça disparaisse.
Le crédit d’impôt « famille
» qui correspond, pour les entreprises, à une réduction d’impôts lorsqu’elles
dépensent dans des services de crèche, de halte-garderie ou de services à la
personne au profit de leurs salariés ?
Notez que là c’est en
soutien des activités des CAF – pour lesquelles les entreprises sont seule à
cotiser sur les salaires – et que même si elles ne payent d’IS (quand elles
font des pertes), 50 % de ces dépenses sont remboursées par le Trésor pour
maintenir les mères-de-famille à leur poste plutôt que de s’occuper de leurs
rejetons confiés au kibboutz dans leur journée de labeur…
Le crédit d’impôt pour la
formation du chef d’entreprise qui permet de déduire les dépenses de formation
professionnelle continue des chefs d’entreprise (gérants, présidents,
entrepreneurs individuels…).
Concrètement, il consiste
à retrancher de l’impôt le montant du smic horaire multiplié par le nombre
d’heures passées en formation (plafonnées à 40 heures par entreprise et par an) :
Ils vont loin avec ça…
Ça devrait disparaître,
mais probablement pas l’équivalent quand il s’agit de former des salariés à « Windows »
ou au syndicalisme…
On peut citer également :
– Le régime des jeunes
entreprises innovantes, l’exonération des entreprises implantées en ZFU ou en
ZRR,
– Le crédit d’impôt jeux
vidéo ou cinéma,
– Le crédit d’impôt pour
la reprise d’une entreprise par ses salariés,
– Le crédit d’impôt
apprentissage,
– Le crédit d’impôt pour
la prospection commerciale,
– Le crédit d’impôt pour
les métiers d’art,
– Etc…
Un inventaire à la
Prévert accumulé au fil des lois de finances…
On était tous suspendus
aux annonces de la semaine pour refaire les comptes et empocher nos paris
gagnant et payer nos paris-perdants à la boutique « du Boss »…
Seulement voilà, en fait,
ils n’ont encore rien décidé sauf que de définir le calendrier qui doit se télescoper
avec la réforme de l’assurance-chômage et celle des retraites.
Tout ce qu’on a su, c’est
que les consultations vont commencer immédiatement.
Et que les « arbitrages »
seront rendus dans les semaines à venir pour être présentées en session de juillet
au Parlement.
Pour une mise en place d’ici
la fin de l’année.
Si tout va bien dans l’intense
« lobbying » qui se prépare en douce.
C’est quand même
magnifique : On prend aux uns pour redonner « aux classes-moyennes ».
Mais le problème, c’est
que ce ne sont pas les classes moyennes qui défilent et bloquent les
ronds-points les samedis, mais tous ceux qui bénéficient déjà des « largesses
jupitériennes » de décembre dernier (payées pour partie et déjà par les
entreprises).
Autrement dit, « l’acte
II » n’en est pas un : On reprend les recettes d’antan, les « rustines »
habituelles, pour ravauder un système qui espère encore durer de la sorte sans envisager
jamais de le revoir de « fond en comble » alors qu’il chancelle jusqu’à
risquer la rupture.
Pas une once de bon sens,
mais bien un pouvoir aux abois qui tente de se maintenir, une fois de plus.
Quoi, on aura encore
perdu 5 ans de plus ?
Notez que depuis « le
Chi », on commence à avoir l’habitude.
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