Moi si : Dernière analyse
Par thèmes : L’’écologie, la fiscalité, le
social, les accords commerciaux et l’immigration.
Toutefois, il faut bien le dire les programmes ne sont
pas si différents les uns des autres. Ils relèvent davantage d’agendas
nationaux qu’ils n’impulsent un projet communautaire.
La quête d’une Europe devenant une véritable puissance
politique dépassant les États aura disparu. Et quand il en reste, ils n’osent
pas le crier trop fort.
Le « clivage » n’est probablement pas entre
« progressistes » et « nationalistes » mais plutôt autour de plusieurs nuances
de « realpolik ».
Même les plus fieffés eurosceptiques (hors chez les
britanniques) ne parlent plus de quitter l’Europe ou même la zone euro.
Et si l’on prend un dossier aussi sensible que celui
des migrants, entre le programme de la liste « Jupitérienne » de « Nath-Moineau »
et celui du « Air-Haine » « Jojo-Barde-Héla », il n’y a plus
de fossé abyssal.
Quant à « l’écolologie », le thème à la mode,
tout le monde s’accorde pour en faire une priorité… plus ou moins
contraignante.
Or, il convient de rappeler que le Parlement de
Strasbourg, doté de compétences « d’appui » ou « partagées » avec les États
membres et la Commission de Bruxelles, n’a pas vraiment le pouvoir d’opérer de
grands changements.
Ce qui explique probablement la désertion des urnes…
Le novice « Gluck-Mann », conscient qu’une
bonne part de ses propositions ne dépendaient pas du Parlement, il répond
bêtement que, « justement, il fallait
accroître son pouvoir ».
« Y’a-ka-faux-kon »…
Alors que bien des élus d’une Assemblée qui en comptera
751 (705 après le Brexit), issus de 28 pays et de centaines de partis, ne
veulent surtout pas élargir le champ de l’UE…
Lors des débats des « spitzenkandidat » (les
candidats désignés par les partis européens au poste clé de président de la
Commission) dont on a parlé hier (cf. post récédent), le chef de file des
eurosceptiques, le tchèque Jan Zahradil, exigeait au contraire « moins d’Europe ».
À l’autre bout de l’échiquier politique, les
mélenchonistes de LFI, en menaçant de faire sécession de certains traités, sont
sur la même ligne.
Un peu plus ou un peu moins d’Europe, tel est en
réalité le seul vrai clivage.
Autre limite aux programmes : Chaque parti doit
composer avec ses futurs alliés, avec qui il siégera à Strasbourg (8 groupes
dans le Parlement sortant). Là encore, cet impératif ne semble pas toujours
avoir été suivi.
Le numéro 2 de la liste « LREM-même-pas-en-rêve »
dite « renaissance », n’admettait-il pas dernièrement ne s’être guère
concerté avec les autres « libéraux progressistes » européens pour rédiger son
programme ?
Résultat, au débat de Bruxelles, la danoise Margrethe
Vestager, candidate du futur groupe qui accueillera « LREM-même-pas-en-rêve »,
n’a pas dit un mot du smic européen vanté par « Miss Moineaux », et
s’est opposée au projet d’armée européenne cher à « Jupiter » !
Dans le fond, on ne peut pas dire que les candidats
aux européennes brillent par leur originalité côté fiscalité. Surtout que la
majeure partie d’entre eux réclame, avant tout, une plus grande harmonisation
fiscale, même chez les plus eurosceptiques d’entre eux : Du « Air-Haine »
qui propose l’instauration d’un serpent fiscal afin de limiter la concurrence
fiscale entre États membres, aux Inssoumis qui demande « un impôt universel pour les particuliers au sein de l’Union, afin
d’en finir avec l’évasion fiscale », ce n’est pas très brillant…
Que « chaque
ressortissant paie des impôts dans son pays d’accueil, mais s’il en paie moins
que dans son pays d’origine, il s’acquitte de la différence auprès du Trésor
public du pays d’origine » annonce leur leader…
Pour lutter contre le dumping fiscal, le « soce »
(P.Soce/Place publique) promet pour sa part un « taux minimum effectif de 20 % d’impôts sur les sociétés » pour
tous, ainsi qu’un impôt sur la fortune européen.
Il n’a pas vu que la « Gauloisie-fiscale »,
ce n’est pas l’Europe-fiscale.
Ou au contraire, si ! Et qu’il y a des raisons
pour ça et pour qu’il aille manger les pâquerettes quand il sera « aux
manettes »…
D’ailleurs, côté taxation, à chaque formation
politique son dada. Sans surprise, La liste « Renaissance » revient
sur l’idée de créer une taxe européenne des géants du numérique (en cours d’examen
au Parlement Gauloisien). Avec cette idée générale qu’il faut taxer les
entreprises là où elles réalisent leurs profits, ce qui est déjà le cas
Mais comme il y a mille façons de leurrer les
administrations fiscales à travers le monde, c’est du « Don-Quichottisme ».
Le type de chez les « Républicains-démocrates »
est sur la même ligne, en instaurant une « taxe
d’égalisation des géants extra-européens du numérique », mais en précisant
qu’elle devra servir à financer la recherche et l’innovation en Europe.
Tandis que « l’écololo » réclame une double
taxe aux frontières, dite « socio-environnementale » : une sur
l’empreinte écologique, l’autre sur les droits des travailleurs.
Tout ça, c’est du recyclage de ma « Cotisation
sociale sur les produits manufacturés » : Ils n’ont toujours
pas compris le mécanisme, mais l’idée progresse (voir les deux posts « plus
récents » dans la même catégorie).
Urgence oblige, le changement climatique est « la »
priorité de tous les candidats, avec des propositions… parfois un brin
incantatoires. Ainsi plusieurs listes s’engagent-elles à hisser haut l’écologie
à grand renfort de gigas plans et chartes fondamentales.
C’est le cas des « écololos » bien sûr, qui
entend promouvoir un très ambitieux « traité
environnemental européen » qui s’imposerait à tous les autres.
Voire des « Jupitériens » qui multiplient
les objectifs à moyen et long terme, comme diviser par deux les pesticides
d’ici 2025 ou sortir des hydrocarbures d’ici 2050 (c’est voté par votre
Assemblée nationale).
Vœux pieux pour « Nico-Hue-lot » : « On gagne du temps en se fixant des
objectifs, en posant des plans, en signant des conventions sans aucune valeur
contraignante. »
Le nerf de la guerre ? Le budget. « Renaissance-jupitérienne »,
veut une banque du climat, frappe donc les esprits avec le chiffre choc de 1.000
milliards en cinq ans. « Mais d’où
viennent-ils ? », questionne « l’ex-sinistre de la transition
écolologiste ».
Les autres brandissent, eux, le chiffre de 100 à 400
milliards par an et demandent que les dépenses vertes ne soient plus soumises
au rabot des 3 % de déficit.
Côté financement, « l’écololo-verdoyant »
veut taxer les transactions financières, et le « soce » les bénéfices
des sociétés pour rénover les logements avec, à la clé, jusqu’à 1.000 euros
d’économie annuelle par ménage.
D’économie sur quoi ? Des dépenses
supplémentaires…
Côté concret, l’avion est dans le viseur. Certains
comptent le taxer et d’autres interdire les vols lorsqu’il existe une
alternative propre de moins de cinq heures : Je suis sauvé pour rallier la
« Corsica-Bella-Tchi-Tchi » !
Beaucoup entendent booster le bio (30 % en 2025) et
réduire son prix (via une TVA réduite).
Très écolo-pratique, la liste des « Insoumis »
veut interdire la publicité lumineuse, les perturbateurs endocriniens,
l’élevage en batterie et les plastiques à usage unique…
Chez les « Républicains-démocrates » le
sujet est quasi absent. Ils veulent, comme nombre de listes, une taxe carbone
sur les produits importés, rebaptisée « barrière écologique ».
Encore un recyclage de ma « CSPM » (cf. ci-avant)
Le « Air-Haine » s’est reconverti au «
localisme » : Produire au plus près pour polluer moins. Cela donne ce résumé
saisissant : « Le meilleur allié de
l’écologie, c’est la frontière. »
Il suffisait d’y penser…
Il paraît que l’Europe de demain sera protectrice ou
ne sera pas !
C’est une petite musique que l’on perçoit à travers
les programmes de tous les principaux candidats.
En matière d’échanges, de commerce international : Fini
les portes grandes ouvertes et le libre-échangisme débridé : Il n’est pas
un parti ou presque qui ne remette pas en cause les traités existants comme le
Ceta (traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada) ou le
Tafta (traité de libre-échange transatlantique), et chacun ou presque se revendique
explicitement ou non du protectionnisme.
Les « écololos » revendiquent un « protectionnisme vert » avec
l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe, comme les « Insoumis »,
qui parlent eux de leur côté de « protectionnisme
solidaire ».
Quasiment exactement la même mesure que la « barrière
écologique » que revendiquent les « Républicains-démocrates »,
instaurant des droits de douane pour les produits qui ne respecteraient pas les
normes environnementales européennes.
Ce qui existe déjà à travers les « normes
douanières ».
Une manière écololo de protéger sa propre production
et son marché intérieur…
La taxe carbone est aussi envisagée par les « Jupitériens ».
Le « Air-Haine » y va plus fort encore et propose, lui, le
rétablissement de protections douanières (taxes, quotas et contingentements)
aux frontières de l’Europe comme le font les États-Unis, l’Inde, le Japon.
Et l’UE…
Comme on vient de le dire, ces listes font aussi un
sort aux accords de libre-échangisme. Les « Jupitériens » semblent
tout de même plus timide sur le sujet, mais n’en passerait en tout cas plus
avec des pays qui ne respectent pas les accords de Paris sur le climat.
Le « Air-haine » veut aussi des nouveaux
traités commerciaux subordonnés à la réciprocité, aux engagements sociaux et
environnementaux. Un « juste échange
» prôné dans les exacts mêmes termes que… la liste du « P.Soce-Place
Publique ! »
« Une Europe qui
défend son modèle et ses intérêts », écrivent les « soces », qui
veulent aussi défendre une « exception
agriculturelle » européenne dans les négociations commerciales.
Alors que la rue de Vaugirard ils veulent aussi
refuser d’ouvrir les marchés publics européens aux pays qui, eux, n’ouvrent pas
les leurs aux entreprises européennes.
Face à « l’America first » de « McDo-Trompe »,
toutes les listes gauloisiennes brandissent donc « l’Europe d’abord ! »
Le dossier social : La réforme du statut de
travailleurs détachés – qui permet à un employé travaillant dans un État membre
de l’UE de travailler dans un autre État membre, tout en restant au niveau de
cotisations sociales de son pays d’origine – est une promesse renouvelée par
chacun des candidats ou presque.
Comme si, toute obédience confondue, ils n’estimaient
guère porteur d’apparaître comme souhaitant laisser la « main invisible »
de la concurrence entre États faire son œuvre.
Sur les solutions avancées, en revanche, les lignes de
fracture resurgissent, chacun renouant avec ses fondamentaux.
Ainsi, le « Air-haine » propose-t-il
d’abroger la directive sur le travail détaché, y voyant une véritable « préférence étrangère ». Les « Insoumis »
souhaitent aussi abolir, purement et simplement, la directive.
Chez les « Républicains-démocrates »
on estime que « les travailleurs détachés
doivent payer les cotisations sociales du pays dans lequel ils travaillent
».
Les « Jupitériens » promettent de poursuivre
l’action du président de la République « avec
un acte II de la réforme du travail détaché ».
À la clé, un alignement des cotisations sociales sur
le niveau le plus élevé.
En creux, c’est bien la question de l’harmonisation
sociale qui est ici soulevée. Pour ce faire, le parti « Jupitérien »
appelle à la mise en œuvre d’un salaire minimum adapté à chaque pays européen.
Un smic européen ? Aux yeux du « Air-haine »
cela conduirait à « l’effondrement des
salaires et donc du pouvoir d’achat dans les pays d’Europe occidentale ».
Il devrait être à 75 % du salaire médian, juge-t-on
chez les « Insoumis » se disant également pour s’affranchir des
règles budgétaires et contre « l’ouverture
à la concurrence et la privatisation des services publics ».
Outre un salaire minimum, la liste « P.Soce »
souhaite la mise en place d’un minimum vieillesse dans chaque pays, l’extension
du congé parental, la TVA à 0 % sur les produits de première nécessité.
Quand, sans surprise, les « écololos » prônent
un accompagnement social des plus précaires et vulnérables sur le plan
énergétique.
Enfin, sur la question migratoire, les positions des
partis sont particulièrement tranchées. À « gôche », les listes proposent
des politiques ouvertes aux migrants. Toutes (les trois principales) souhaitent
mettre en place une flotte de sauvetage européenne afin de secourir les
migrants en Méditerranée. Elles préconisent d’abroger le règlement de Dublin
qui consiste à renvoyer les demandeurs d’asile dans le pays européen par lequel
ils sont entrés sur le continent ou encore créer un statut de réfugié
climatique ou environnemental.
Contrairement à ses concurrents, « l’insoumise »
suggère de sortir de Schengen et de Frontex afin de « refonder la politique européenne de contrôle des frontières extérieures
» en refusant la militarisation de la politique de contrôle des flux et les « accords honteux » qui maintiennent les
migrants dans des pays non démocratiques comme la Turquie.
Au « P.soce » on entend au contraire «
sauver » Schengen en renforçant la gestion commune des frontières extérieures
de l’Union.
À l’inverse, les « doâtes » proposent des
politiques fermées. Les deux principales formations proposent de protéger
davantage les frontières extérieures de l’Europe.
Concernant les frontières intérieures, si le « Air-haine »
veut sortir de Schengen, les « Républicains-démocrates »
proposent simplement de « pérenniser le
rétablissement de contrôles aux frontières intérieures » tant que celles
extérieures ne sont pas suffisamment contrôlées.
« Bling-bliing » doit sauter de joie entre
deux interviews chez ses juges…
Ils proposent que les demandes d’asiles soient
étudiées à l’extérieur de l’Europe dans des centres internationaux quand le « Air-haine »
dit vouloir « refuser le laxisme »
dans l’octroi de cet asile et entend bien « expulser
systématiquement les clandestins » et même « stopper l’immigration légale ».
Entre ces deux pôles, les « Jupitériens »
proposent une politique plus ferme en ce qui concerne l’immigration illégale
et… en même temps plus humaine dans l’accueil des réfugiés. Pour cela, le parti
veut harmoniser les critères de l’asile dans toute l’Europe en demandant
notamment à chaque État de participer à l’effort commun.
S’ils veulent atteindre 10.000 garde-frontières et
garde-côtes au sein de Frontex et augmenter les financements en faveur des
retours volontaires vers les pays d’origine, il propose en parallèle de faire
bénéficier les municipalités qui accueillent des réfugiés de fonds européens
supplémentaires.
Quant aux autres, le « Parti-stalinien »
fait douze propositions parmi lesquelles l’instauration d’un salaire minimum
européen, établi dans chaque pays, à au moins 60 % du salaire moyen (donc à 1.400
euros nets en Gauloisie-impécunieuse »), le refus de soumettre le budget du
pays à la Commission européenne dont le président verrait d’ailleurs son
salaire être divisé par trois !
Chez « Âme-mont », on souhaite une Europe
libérée des énergies fossiles et nucléaires d’ici 2050 et pour cela, il entend
mobiliser 500 milliards d’euros par an, grâce aux banques centrales. Il propose
aussi une nouvelle Constitution européenne et un impôt sur la fortune européen.
Il remet sur la table sa proposition de revenu universel (« l’hélicoptère monétaire »),
étendu à l’ensemble du continent et financé par la BCE et toute entreprise lors
de son introduction en Bourse.
À l’UDI on propose de supprimer les contributions
nationales au budget européen mais de les financer par une taxe sur les
transactions financières, une taxe carbone sur les importations venues de
Chine, des États-Unis, ainsi qu’un droit de timbre pour les touristes qui
viennent en Europe : De grands « libéraux » dans l’âme…
Deux listes se réclament des Gilets jaunes. La
première, « Alliance jaune » reprend les principales revendications
du mouvement, comme la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne
(RIC) ou la baisse de la TVA.
La seconde, « l’Évolution citoyenne »,
propose en plus d’organiser l’immigration selon nos besoins économiques et de
sortir du commandement de l’Otan.
« Du-Pont-Gnangnan » propose lui aussi le
RIC, en plus de la fin de l’espace Schengen et la baisse de 9 milliards d’euros
de la contribution gauloisienne au budget européen.
Quant à l’Union populaire républicaine (UPR) ou « Les
Patriotes », leur programme aux européennes se résume au même mot :
Frexit.
En bref, vous avez le choix, et il va se diluer dans l’abstention,
de nombreux minorités et … d’incessants « particularismes nationaux ».
Infernal : Pas un seul pour avoir une vraie « vision
européenne ».
Tout de même dommage de ne pas savoir faire de
synthèse, non ?
Le handicap intellectuel naturel des « seconds
couteaux »…
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