La Russie va influer sur les élections européennes
Des puissances étrangères se mêlent-elles de notre vie
politique, s’ingèrent-elles dans nos élections ?
Réponse : Bien naturellement !
Depuis l’affaire des « Jupiter-Leaks » lors de la
présidentielle de 2017, on connaît la réponse.
Les soupçons visèrent alors un pays : la Russie de « Poux-Tine ».
C’était une première en « Gauloisie-électorale »,
mais pas en Europe : Le référendum du « Brexit » au Royaume-Uni
en 2016, des scrutins dans les pays scandinaves et les ex-pays de l’Est ont été
marqués par des manipulations téléguidées par le Kremlin.
Sans oublier, outre-Atlantique, le rôle des fake news
venues de l’est dans l’élection de « McDo-Trompe » à la présidence
des États-Unis.
On oublie que les américains ne finançaient pas non
plus la candidature de « Le-Cas-Nué » pour des prunes (c’était le
seule « atlantiste ») contre De Gaulle, ni même que les « Tea-Party »
canadien et de la côte-Est US ont pesé sur le référendum Irlandais sur l’avortement…
Car la Russie n’est pas le seul état à s’ingérer
ainsi, à des fins de manipulation politique, d’espionnage ou de manœuvres
commerciales, dans les affaires des autres. La Chine, l’Iran ou… l’Amérique –
comme l’ont montré les célèbres « WikiLeaks » – sont coutumiers du fait. Mais
le travail de sape de Moscou, qui rêve d’une Europe la plus affaiblie et
divisée possible, misant dans ce but sur les partis nationalistes, constitue la
menace la plus grave pour l’UE.
« En clair »,
confie un expert gouvernemental, « les
élections européennes de mai prochain promettent de secouer. »
Mais comment cela fonctionne-t-il ?
Un rapport sur « les
manipulations de l’information », rédigé par des analystes du Quai d’Orsay
et du ministère des Armées, zoome sur un « cas d’école » : Le mercredi 3
mai 2017, deux heures avant le duel télévisé d’entre-deux-tours entre « Jupiter »
et « Marinella-tchi-tchi », un internaute poste sur un forum de
l’ultradroite américaine – qui converge souvent avec les nationalistes russes –
des documents sur un soi-disant compte bancaire secret du candidat « En
Marche-même-pas-en-rêve » aux Bahamas.
L’intox est vite relayée par des milliers de comptes
Twitter avec le hashtag #MacronGate, et par la candidate frontiste qui fera
état de la rumeur pendant le débat.
Je rappelle que je m’en
suis fait l’écho ici même, mais après vérification : C’est
nettement plus compliqué que ça (vous vous en doutiez bien), puisque d’une
part, il ne s’agit pas des Bahamas, mais des Caraïbes voisines, plus au sud, et
que je vous en ai fait un roman dont quelques
extraits ont rapidement été mis en ligne.
Bref, une « fake-news », mais seulement partiellement,
mélangeant le vrai du faux et enterrant le tout dans les poubelles de l’histoire,
puisque les
questions d’un collectif de juristes demeurent toujours et à jamais magnifiquement
sans réponses…
L’équipe « Jupiter » a alors réagi au quart
de tour et aura planché toute la nuit pour démonter la fake-news auprès des
rédactions. Le vendredi suivant, à quelques heures du terme de la campagne
officielle et des 48 heures de « black-out » total, des posts #MacronLeaks
inondent les réseaux sociaux : De prétendus documents piratés par des hackers
dans les boîtes mails des responsables de la campagne, destinés à
décrédibiliser le candidat, mais qui finalement feront « flop ».
Trop tard, top nombreux et pas vraiment édifiant.
Derrière ces attaques, les experts voient la patte de
l’organisme APT28, un groupe de cyber-espionnage lié à l’agence russe de
renseignement militaire, le GRU. Il faut dire que pour les héritiers de
l’empire soviétique, la désinformation est une solide tradition, un autre moyen
de faire la guerre. Dans les décennies 1960 à 1990, le défunt KGB répandit de
fausses infos désignant la CIA derrière l’assassinat du président Kennedy, la
mort de l’éphémère pape Jean-Paul Ier ou même… l’apparition du virus
du sida. « Chez les hommes du Kremlin,
désinformer est un concept assumé », témoigne une source au ministère des
Armées.
Faut-il d’ailleurs voir la main du Kremlin derrière
les Gilets jaunes ?
Ce serait évidemment très exagéré. Néanmoins,
interrogé par Le Parisien – Aujourd’hui en France, le patron de la DGSI
(contre-espionnage), Nicolas Lerner, admet que certains, « depuis l’étranger, ont indéniablement intérêt à mettre en difficulté le
gouvernement et le chef de l’État à l’occasion du mouvement, en amplifiant les
fakes news et en propageant des contre-vérités ».
En petit comité, un ministre se demande, lui, « qui finance leurs leaders qui passent leur
temps à voyager d’un point à l’autre du pays, ont cessé leur activité et
roulent parfois en voiture de luxe » ?
« Attention à ne
pas voir les Russes partout », nuance notre source à la Défense. « Il y a des choses qui relèvent du débat, de
l’effet réseaux sociaux, du complotisme. C’est la dynamique naturelle de
l’espace médiatique, ce n’est pas alimenté par une puissance étrangère. »
D’autant qu’il s’agit là encore une fois d’une « fake-news » :
Si le GRU (espionnage militaire) s’est fait une spécialité du renseignement
tous azimuts et omnicanal, la « manipulation » est surtout le fait du
FSB qui coiffe même les militaires.
J’ai refait l’historique complet de la grande histoire
du renseignement russe pour les besoins du prochain roman d’été (« Alex
cherche Charlotte »), depuis la Grande Catherine et jusqu’à nos jours en
passant par la Tcheka et quelques autres avatars : Le grand spécialiste de
la manipulation, ça reste le FSB, ex KGB dont le Président « Poux-tine »
reste un lieutenant-colonel assermenté.
Détail : On ne démissionne jamais d’un service d’espionnage…
Et quand ce ne sont pas les Russes, ce sont les
puissants réseaux « trompistes », alliés objectifs eux aussi aux
eurosceptiques – de Salvini à « Marinella-tchi-tchi » en passant par
l’anglais « Barrage », les Belges du « Vlaams Blok » et
tant d’autres – qui minent le débat.
Pour les contrer, le parti « LREM-même-pas-en-rêve »
a mis en place une cellule spéciale pour lutter contre ces attaques pendant la
campagne européenne. Avec, peut-être, une « arme secrète » : L’ancien
conseiller spécial de « Jupiter », « Israël Aime-le-lien »,
qui vient de démissionner pour publier un livre de doctrine politique a pris son
bâton de pèlerin et va prêcher au sein de l’UE, de capitale en capitale, la
bonne parole progressiste.
L’ex-porte-la-parole du gouvernement, « Ben-Jasmin-Gris-veaux »,
mettait encore en garde contre « les officines à fake news » et les tentatives
d’ingérences étrangères en Europe et analysait : « Ce que nous avons observé dans la campagne
présidentielle de 2017, c’est le rôle influent sur les réseaux sociaux de deux
« familles », la patriosphère et la fachosphère. Toutes deux sont très proches
des médias Sputnik et RT (NDLR : ex-Russia Today), financés à 100 % par le Kremlin, qui ont émergé en bonne part grâce
au soutien de cette fachosphère. »
Il va plus loin dans l’analyse de ce qui s’était passé
en 2017 : « RT avait commencé
par soutenir François Fillon. Puis, quand ils ont estimé qu’il manquerait
vraisemblablement la qualification au second tour, ils ont bifurqué en faveur
de Marine Le Pen. Le parti pris pour ces deux candidats était très net. »
Et il précisait : « Poutine et Trump sont extrêmement clairs dans leurs intentions : ils ne
veulent pas d’une Europe forte. Ils ont soutenu, en France, ceux qui ne
voulaient pas que l’Union européenne affirme sa souveraineté économique et
politique. Quand on voit un Steve Bannon (NDLR, ex-conseiller de Donald
Trump, idéologue d’extrême droite), faire
le tour des capitales européennes pour y installer des agences Breitbart (NDLR
: média politique ultraconservateur),
véritables officines à fake news, nous ne devons pas être naïfs et rester les
bras croisés. Il sert l’idéologie trumpiste. Poutine et Trump bénéficient d’un
contexte politique incroyable pour eux : le Brexit, l’essor des populismes et
nationalismes en Italie, partout en Europe… »
Le contexte, ne sort-il pas également de la cuisse de
Jupiter et de ses prédécesseurs ?
Comment contrer ces jeux d’influence ?
« Nous
verrons à l’épreuve la nouvelle loi anti-fake news, votée en novembre 2018. Son
intérêt est de pouvoir repérer des informations qui bénéficient d’une
visibilité anormalement élevée au regard de l’émetteur de cette information.
Quand un individu qui vient de créer son compte Twitter ou Facebook arrive à
avoir 200.000 vues sur une vidéo conspirationniste, cela signifie que l’on
pousse ses contenus. Quelqu’un a fait un chèque à la plate-forme. Grâce à la
loi, on pourra retracer cela, identifier celui qui paye, qui se cache vraiment
derrière la vidéo. »
C’est quand même curieux cette idée de s’abriter
derrière une loi, là où tout le monde se permet de la contourner parce qu’elle
n’est applicable que dans le contour des frontières politiques du pays…
Or, si je ne m’abuse, l’élection européenne reste de
vigueur en Europe, pas seulement en « Gauloisie-électorale » !
La question que je me pose, ce n’est pas tant de
savoir si russes, américains, chinois ou persans vont inonder internet de « fake-news »,
puisqu’ils le feront, mais quel impact cela peut avoir sur le rachis des
électeurs.
Après tout, on a un
peu d’expérience sur le sujet.
Que « les autorités » ne mentionnent pas…
Et il semble qu’aussi nombreux que peuvent être les trolls,
ça n’a finalement pas beaucoup d’influence sur des résultats définitifs :
Ce serait prendre les électeurs pour des kons.
La seule chose qui compte, comme toujours et depuis
belle-lurette, scrutin après scrutin, c’est le taux de participation.
Et là, entre la « porte-de-prison » de la
tête de liste « LREM-même-pas-en-rêve », ex-Gudiste à Sciences-Pô, « Miss-Moineaux »
(quand je vous dis qu’elles étaient imbaisables à la Grande-ékole…) et toutes
les autres têtes de liste, aucun ne décolle ni même ne mobilise.
C’est dire qu’on va vers quelques surprises,
mobilisation du GRU russe ou non…
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