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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 1 mai 2019

Reprise en ce 1er mai

« Poucette… »
 
C’est un « très vieux post » que je reprends aujourd’hui.
D’abord parce que vous serez peu nombreux à la lire (manif’-unitaire et « Black-Bloc » obligent), coincés que vous serez l’oreille collée à votre radio l’esprit happé par les news déversées sur vos smartphones pour suivre les « débordements » au plus près ;
Ensuite parce que vos « auto-rités » s’inquiètent pour votre santé (elles ne veulent que votre bonheur même malgré vous…) quand vous ne décollez plus votre regard de votre « mini-écran » portatif, câblés au reste du monde (devenu « petit-village ») et marchez d’un bon pas vers votre destin et les obstacles qui s’y trouvent, notamment sur les « passages piétons », par exemple ;
Enfin, j’imagine que les « urbains » sont les mêmes partout, à London ou à « Paris-sur-la-plage », quand chacun dans son métro, son bus, son tramway, son train de banlieue a le visage (et le regard) plongé sur son écran à lire et répondre à ses textos, indifférent à son immédiat.
Des « sombies », vous êtes devenus des « zombies » des zones urbaines, scotchés par vos engins (petite merveille de technologie…) qui tiennent dans la main et vous relie à la « globalosphère »…
On n’arrête pas le progrès.

Car vous n’en avez pas jamais assez, vous, de tous ces tohu-bohus que nous imposent l’actualité et notre personnel politique aux abois, incapable de réduire la fracture sociale, la dégringolade économique, la faillite publique, le déferlement de lois liberticides qui s’abattent sur le bas-peuple comme la vérole sur le bas-clergé, de tous ces « déclinistes » qui sont autant d’oiseaux de mauvais augure, colportant (comme je le fais aussi parfois) les cataclysmes à venir ?
Moi si !
Et « Poucette » est rafraîchissante.
Et Ô combien lucide…
Un petit grand-livre plein de fulgurances et d’espoirs.

C’est Michel Serres, historien, philosophe, prof octogénaire encore actif qu’on ne présente plus, vibrionnant académicien, futur héros des internautes, nous propose de réhabiliter le présent et ses mutations qui en a fait mention une première fois, il y a déjà bien longtemps, et crée le personnage de « Petite Poucette ».
C’est la jeune fille qui tapote ses mails et SMS sur son Smartphone qu’elle ne quitte jamais depuis ses un an.
« Petite Poucette » représente la nouvelle humanité.

Le début son livre donne la liste impressionnante des mutations qui ont eu lieu depuis les années 1970 « sans que nous nous en apercevions ».
Nous habitions encore les campagnes, nous peuplons les villes.
Le monde était vide, avec 7 milliards d’humains, il est plein : En un siècle, l’humanité a doublé deux fois !
Dans la même période, l'espérance de vie a triplé.
Langues, religions, cultures se croisent, le multiculturalisme est de règle.
Intervalle unique dans l'histoire occidentale : Déjà soixante-dix ans sans guerre !
On se mariait il y a un siècle pour dix à quinze ans de vie commune, aujourd'hui c’est pour soixante-cinq ans compte tenu de l’espérance de vie.
L’âge moyen du premier enfant a reculé de quinze ans.
Les antalgiques et anesthésiques ont fait reculer la souffrance, la mort est adoucie par des soins palliatifs.
« Religieuse ou laïque, toute morale se résumait en des exercices destinés à supporter la douleur inévitable et quotidienne : Maladie, famine et cruauté du monde. »
D’où, sans doute, ladite crise morale de notre civilisation.
On mettait 36 heures non-stop épuisantes pour aller de Paris au village (en « Corsica-Bella-Tchi-tchi »), aujourd’hui, c’est plié en une matinée.
Une semaine pour arriver à New-York, le temps d’un film et d’une collation pour voir les côtes du nouveau-monde à travers un hublot…
« On » marchait (presque) déjà sur la Lune, des robots analysent le sol de Mars.
On ne craignait pas le calendrier Maya ; désormais, c’est du passé.
Il y avait 50 % d’agriculteurs à la fin de la guerre et ils ne sont plus que 1 %.
« On est passé, en moins de cinquante ans, dans un nouveau monde. »
Et j’en passe, de ces constats, car l’essentiel est ailleurs.

Il est dans nos têtes !
D’après l’auteur, nous vivons LA troisième mutation fondamentale.
L’invention de l'écriture a permis de ne plus apprendre par cœur la tradition orale.
L’imprimerie a permis d’écouter Montaigne et de se consacrer à avoir une tête bien faite plutôt que bien pleine.
Aujourd’hui, Internet et les NITC nées dans les années 80 mettent tous les savoirs à disposition de tous, en permanence et où que l’on soit.
Que ça aille de la proximité de votre bus à attraper à la définition d’un mot obscure…
Michel Serres résumait : « Le but de l’enseignement était de transmettre les savoirs ? Eh bien voilà, c’est fait ! »
On peut, on doit, passer à autre chose.
Ce « tout est dans les ordinateurs » modifie radicalement nos comportements : Je confirme de mon côté !
L’élève n'écoute plus le prof qui ne lui dispense qu’un savoir accessible ailleurs et qui n’est qu’un savoir parmi d’autres.
Le décideur est remis en cause par les décidés, aussi bien informés que lui, sinon collectivement mieux.
Tout le monde veut parler, une nouvelle demande politique, énorme, se lève.
« Les gens comme moi, nés d’avant l’ordinateur, nous travaillons AVEC lui. Nous sommes en dehors de l’ordinateur. « Petite Poucette », elle, vit DANS l’ordinateur. Pour elle, l’ordinateur n’est pas un outil, mais fait partie de ses conditions de vie. Elle est sur Facebook, les réseaux sociaux, son téléphone est branché avec elle… » 
Elle dort avec.
« L’autre jour, un de mes petits-fils vient chez moi en deux-roues, et il était en panne. Il démonte son engin et me dit : « Regarde… ». Il avait une pièce qu’il ne savait pas où remettre. Il m’a demandé mon téléphone portable et, hop, il a trouvé la solution à son problème… Il vit dedans. »
« C’est vrai aussi de mes étudiants à Stanford, à qui j’ai fait corriger mon livre, c’est vrai aussi des patients à l’hôpital…
Regardez les conséquences : Quand j’étais jeune, par exemple, on n’aurait jamais demandé à un chirurgien après une opération ce qu’il avait fait dans votre ventre. Aujourd’hui, n'importe quel patient, s’il a « un pet de travers », tape « pet de travers » sur son ordinateur avant d’aller voir le toubib. Et il va pouvoir en parler avec son médecin.
Cela change tout.
Dans Petite Poucette, j'appelle ça « la présomption de compétence » qui s’est renversée. Avant, le toubib, l’avocat, l’enseignant, avaient une « présomption d’incompétence » à l’égard de ceux auxquels ils s’adressaient. Aujourd’hui, si j’entre dans un amphi pour faire un cours sur la cacahuète, je sais qu’il y a certains étudiants qui ont tapé « cacahuète » sur Wikipédia la veille, et donc je dois faire cours en fonction de ça. »
J’abonde à titre personnel : Il va y avoir 20 ans de ça, quand je fournissais mon cours de fiscalité sur les bancs de la fac à des « Bac++++ », ils savaient déjà tout, parfois mieux que moi.
Mais ils venaient tout de même : À moi de remettre de l’ordre, « de la hiérarchie », dans leurs connaissances (déjà acquises),, de les rendre cohérentes avec des thèmes et sujets connexes.
Et là, il y avait du travail…
 
« Petite Poucette arrive à présent sur le marché du travail. Il y a des instits, des profs, Petites Poucettes d’aujourd'hui, et cette vague est en train de construire le nouveau monde. »  
Et alors ? Alors commence la nouvelle humanité.
C’est l’intuition forte de son livre : Le changement du support-message (écriture, livre, Internet) conduit à un changement des cervelles.
L’enjeu n’est plus le savoir, il est accessible, mais d’inventer comment s’en servir.
Nous entrons enfin dans « l’ère de l’intelligence », de l’invention en disait-il.
Personnellement, je n’en suis pas bien sûr : On fait plutôt des générations de crétins, sûrs qu’une intelligence-artificiel va les aider à ne pas faire de konnerie.
Ils se trompent probablement tous : Je l’ai déjà dit par ailleurs, j’ai fait mettre en place un programme IBM dans une des boutiques que j’ai eue à « gérer » au mieux, qui préparait des achats.
L’algorithme (sous Unix et IBM 400) était puissant à l’époque. Mais il fallait valider, parce qu’il faisait 2 % d’erreur comme n’importe quelle intelligence naturelle !
En revanche, pour les détecter, c’était franchement chronophage, là où ça devait soulager le travail du laborieux qui validait…
 
La clarté de la connaissance compte moins que la vitesse et le « concept », la raison cartésienne du général, parfois moins que le concret singulier.
Demain, avec les imprimantes en 3D, le self-kit-made deviendra une telle réalité quotidienne que des pans entiers de l’économie artisanale (premier employeur du pays) disparaîtront.
Et dire qu’après avoir appris à démonter et remonter une montre, un jouet, une assiette cassée, mon premier « kit » a été de monter un ordinateur ancêtre des PC (« Heath-kit H8 ») au lycée et de le programmer pour jouer aux échecs… (et me laisser gagner !)
 
Aujourd’hui, c’est devenu naturel, on fait ses courses alimentaires (vestimentaires, son ameublement, sa voiture, ses voyages) depuis le fond de sa cuisine, on boursicote même sur la table de la salle à manger.
Avec la 4G (et les tablettes pour moi : J’ai des doigts trop gros !) c’est direct depuis un banc-public installé là parce qu’il y a du soleil ce jour-là, qu’on fera « ses affaires ».
« Mon gardien » à même réussi à publier deux titres à ses heures perdues sans même n’avoir jamais eu à se déplacer ou se servir d’une machine à écrire Japy (celle avec ruban…).
« Gam-gam » (et beaucoup d’autres) font des tubes avec des « boites-à-rythmes » (et des paroles niaises sans aucun sens…)
Dans son bouquin, Serres clame que tout va radicalement changer. « Le travail, les entreprises, la santé, le droit et la politique, bref l'ensemble de nos institutions. »
C’est le cas, toujours plus précisément.
 
Les lieux d'habitation par exemple, définissaient notre appartenance, la politique se référait à la cité. C’est fini ! Sur la Toile, l’appartenance devient fluctuante et les Nations sont en voie de disparition (n’en déplaisent aux « nationalistes »)
« Quelle chance ! » se réjouit au passage le philosophe. « Les nations, combien de millions de morts ? », demande-t-il en référence aux XIXème et XXème siècles.
150, telle est son évaluation !
C’est une vraie bouffée de magie, celle du « monde d’après » que la finance et de la politique internationale nous construisent par ailleurs sans même le savoir (ni l’imaginer).
Restent quelques « incontournables » géopolitiques à maîtriser encore, toutefois…
 
La fin de l’ère du savoir, désormais à portée de main, ouvre, d’après lui, le temps « d’une nouvelle humanité » et d’un monde qui change entièrement, qui change de nature sans qu’on ne le perçoive clairement
Comment s’y retrouver ?
Quelles politiques recommander ?
Le philosophe donne seulement quelques intuitions : L’importance des données (un cinquième pouvoir ? Et un nouveau « droit de l’homme » à inventer qui lui donne propriété de ses données propres). C’est en cours ;
L’importance des codes d’accès (le code, c’est l’homme ? Nous entrons dans une « civilisation de l’accès »). La Chine expérimente le « déni d’accès » pour ses citoyens jugés irrespectueux des autorités, les pirates informatiques vous plombent des serveurs avec des trolls ;
L’importance de la pensée « procédurale », comme quand on avance lorsqu’on écrit des algorithmes.
Des intuitions qui ne sont pas si absurdes, puisque nous y sommes déjà.
Même si Internet reste un monde et un outil de libertés, justement.
 
Principal message : « Allez-y ! » « Ne regrettez pas le monde d’hier ! »
Celui qui vient, qui est déjà là, est ouvert, imprévisible, il prône la liberté et l’individualisme. Tout est à réinventer.
On était assez loin de Hessel et de son « Indignez-vous ! ».
Avec le recul, les Podemos, les Nuits debout, les Gilets jaunes, la poussée des « nationalismes », entre cette vision du « Allez-y » et celle d’Hessel, on ne se bataille plus pour ou contre : La dette publique enfle sans limite mais on s’étripe encore pour savoir si la flèche de Notre-Dame doit ou non être à l’identique de celle conçue par Viollet-Le-Duc !
Des broutilles.
Bon premier mai à toutes et tous…
I3

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