Des vignobles sur Mars !
Et ça nous vient de la Géorgie… vous savez le pays qui
a pu être défendu « becs & ongles » par « Bling-bling »
quand « Poux-tine » a vu rouge pour une raison qu’il a été le seul à
connaître.
Peut-être le pinard, justement…
C’est que vous l’ignorez peut-être, mais les Géorgiens
sont des types formidables, non seulement ils font des vins qui ne laissent pas
indifférent, mais ils ont aussi des chants polyphoniques traditionnels
tout-à-fait comparables avec « mes » padjelle corses !
Bref, un peuple de vignerons vigoureux au cœur-tendre
propre aux Caucasiens, fier de sa tradition viticole plurimillénaire.
Eh bé, très sérieusement, la Géorgie a décidé de
prolonger au-delà de la surface terrestre son savoir-faire : Il se veut le pays
qui va devenir le premier à faire pousser des vignes sur le sol aride de Mars !
Vous pensez que cette idée relève de la
science-fiction ? Pas du tout !
En fait elle vise à étudier la possibilité de cultures
sur cette planète où les Américains ont promis d’envoyer des hommes dans les
décennies à venir.
Mais aussi, pas fous, à adapter l’agriculture sur
terre aux conséquences du réchauffement climatique.
Figurez-vous que si les vignerons « Gauloisiens »
prennent des fermages jusqu’en Angleterre, alors que les Chinois achètent chez
vous des terres à betterave, même les Hongrois se font du souci pour leur
Toquay et les « Ritaliens », très perturbés par la maladie des
oliviers et la santé défaillante de leurs orangeraies, ils s’imaginent vendre à
Pékin leur pinard, pendant que les Géorgiens s’imaginent des plans pour
cultiver des vignes sur Mars !
Quelle époque…
Et moi qui croyais qu’il n’y avait que le sexe pour
faire avancer l’humanité et la recherche de la simplicité pour faire avancer la
science, eh bien je me rends compte que le vin pourrait être un autre moteur,
des plus puissants, du progrès !
Il faut dire que plus jeune, à lire les BD des
aventures de Valérian, notamment l’une où il est question d’une planète creuse (Le
pays sans étoile) et où l’agent et sa Laureline mettent un point final à la
colonisation des dernières planètes situées au bout de l’Univers (je sais désormais
que ce n’est pas possible : Il y a bien « un bout » et même
plusieurs, dans toutes les directions à la fois, mais il n’est pas « colonisable »,
car il englobe le tout et est formé de « matière-morte », les « sans-âmes »
qui bouffent et absorbent toute matière et énergie…), j’étais resté étonné par
la dernière « tournée de popotes ».
Chaque colonie avait monté en catimini quelques
ateliers clandestins de distillation où Valérian était invité à goûter les
premières gouttes de ces breuvages et élixirs !
Devenu adulte et ayant succombé aux charmes velouté d’un
Hospice de Beaune, à ceux d’un Petrus, d’un Muscat de Patrimonio ou d’un
tord-le-boyau du « cousin Dumé » (celui qu’il faut distiller pour en
apprécier toute la richesse aromatique), je me suis rendu compte que l’humanité
n’a finalement progressé que par sa façon multiforme à raffiner des alcools
éthyliques !
Absolument partout, dès qu’il y a embryon de
civilisation – hors chez les mahométans… c’est dire s’ils sont « civilisés »
– les hommes (et leurs femmes) auront cultivé des ferments à partir d’à-peu
près toutes les céréales et même la plupart des fruits…
De la patate au riz, en passant par le houblon, le
blé, l’orge, tout absolument tout y passe – j’en ai même bu façonné à partir de
plancton ! –, avec une préférence manifeste pour le raisin, très sensible
à son terrain et à ses conditions climatiques et d’ensoleillement.
Constat épuisant depuis la plus haute antiquité…
« Les Géorgiens
ont été les premiers viticulteurs de l’Histoire et maintenant, nous espérons
devenir des pionniers dans la viticulture sur une autre planète », assure
Nikoloz Doborjguinidzé, cofondateur de ce projet ambitieux.
Effectivement, les premières traces de production de
vin datent d’il y a 8.000 ans dans ce pays coincé entre les montagnes du
Caucase et la mer Noire, qui bénéficie d’un climat tempéré idéal pour la
culture viticole.
Fort de cette tradition, un groupe de chercheurs et d’entrepreneurs
géorgiens se sont alliés pour répondre à un appel de la Nasa à imaginer une « présence
humaine durable » sur Mars.
Objectif : Produire sous serre des variétés de vigne
et de raisin pouvant être cultivées sur la planète rouge… et donner au passage
une dimension interplanétaire à l’industrie viticole géorgienne.
Ce sont les extraterrestres qui vont être surpris…
Le projet s’appelle « IX Millenium » et est
chapeauté par un consortium comprenant l’agence géorgienne de recherche
spatiale, l’Université de commerce et de technologie de Tbilissi, le Musée
national et une entreprise baptisée « Space Farms » : C’est du
lourd !
La Nasa ambitionne désormais d’envoyer dans les 25 ans
à venir une mission habitée sur la quatrième planète en partant du Soleil (2030
aurait affirmé « McDo-Trompe » pour une première approche), tandis
que le milliardaire Elon Musk et sa compagnie « SpaceX » comptent l’atteindre
avec le futur vaisseau « Starship » plus rapidement.
C’est que le bonhomme, il compte bien récupérer sa Tesla
envoyée en direction de ladite planète…
J’ai appris comme ça que l’une des scientifiques
associées au projet géorgien, la biologiste Marika Tarasachvili, s’occupe de
son côté de développer une bactérie qui pourrait transformer le sol aride et
poussiéreux de Mars en terres fertiles, et assure avoir déjà obtenu des
résultats « concluants » dans ses recherches.
Les scientifiques ont collecté des bactéries de
régions de Géorgie disposant d’« écosystèmes extrêmes », dont des sources
d’eau chaude, et affirment avoir créé des souches de bactéries capables de
résister aux rudes conditions martiennes.
L’idée, à long terme, est de transformer le sol
martien sans vie en terrain « sur lequel
les futurs colons pourront être à même de faire pousser des plantes »,
affirme Mme Tarasachvili en recevant la presse dans son laboratoire à Tbilissi.
Les chercheurs s’occupent aussi de tester la peau des
525 variétés de raisin présentes en Géorgie pour déterminer laquelle résistera
le mieux aux niveaux élevés de rayonnement ultraviolet frappant la surface de
Mars.
Selon les résultats préliminaires, il s’agirait du
rkatsiteli, l’un des plus anciens cépages connus, utilisé pour faire du vin
blanc aux accents de pomme verte.
Comme quoi, c’est encore dans les vieux pots qu’on
fait les meilleurs breuvages…
« Un petit
canon de blanc avant de partir bosser » dans les rizières martiennes ?
« Dans le futur,
les colons sur Mars seront en mesure de faire pousser des plantes directement sur
le sol de Mars. Mais nous devons d’abord créer un modèle de serre complètement
contrôlable et durable », explique encore Toussia Garibachvili,
fondatrice de la firme « Space Farms » qui participe au projet.
« Space Farms » développe ainsi un
laboratoire agricole destiné à devenir « la
technologie idéale pour l’agriculture martienne du futur ».
Situé dans un hôtel de Tbilissi, la capitale
géorgienne, les plantes y poussent à la verticale par couches superposées et
dans un environnement à température, lumière et humidité contrôlées.
Au moins aussi bien que dans nos champignonnières…
C’est tout-à-fait « faisable » : J’ai
ainsi pu découvrir des champs de tomates gigantesques, hors-sol et sous serre,
en Islande…
Pas très goûteuses, mais charnues et bien rouges.
La prochaine étape sera de tester les variétés de
raisin géorgiennes dans un environnement simulant celui de Mars, à l’intérieur
d’un laboratoire en cours de construction à l’Université de commerce et
technologie de Tbilissi. « Les plantes
seront soumises à des températures négatives, à des hauts niveaux de radiation
et de monoxyde de carbone, ainsi qu’à une forte pression atmosphérique »,
résume la rectrice de l’université, Nino Enoukidzé.
Pour ma part, je ne vois pas l’intérêt de la « forte
pression atmosphérique », puisqu’elle est infiniment faible sur Mars.
Pour le reste, c’est un minimum de précautions à
prendre…
« Au-delà du
rêve martien, nos expériences fournissent des informations vitales alors que l’humanité
est confrontée à une multitude de défis environnementaux », poursuit
Mme Enoukidzé.
« Nous serons
capables d’identifier et de cultiver des cultures alimentaires résistantes aux
problèmes causés par le changement climatique ».
De ça, j’en suis absolument certain…
Quant à aller picoler un petit-blanc-cassis au
comptoir du mess des colons sur la planète Mars, là, j’en suis moins certain.
Peut-être que les gosses de « ma nichée » le
verront, peut-être seulement…
Mais quel objectif fabuleux, finalement, si en plus on
en passe par pourvoir donner sa ration quotidienne de protéine à l’humanité toute
entière, ça serait absolument génial !
Bonne fin de journée à toutes et à tous !
I3
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