Pensez
donc…
… Des cerveaux de porc continuent de fonctionner après
leur mort !
Rassuré(e)s ?
Pas certain : Ça ressemble au début d’un film de
science-fiction, voire d’épouvante !
Pensez donc, tous ces « porcs-me-too »
dont le nerf honteux survit jusqu’après le décès officiel de tout le reste, il
y a de quoi les faire flipper !
Il ne faut pas les tuer, il faut les émasculer !
Et pourtant, c’est très sérieux, et ça n’a franchement
rien à voir avec « me-too »…
Des chercheurs sont parvenus à rétablir certaines
fonctions neuronales dans des cerveaux de porcs morts depuis plusieurs heures.
Une expérience qui pose de nombreuses questions
éthiques, même si cette étude est toutefois très loin de prouver qu’il est
possible de ressusciter d’une mort cérébrale.
En effet, ils ont insisté sur le fait qu’ils n’ont
repéré dans les cerveaux étudiés « aucune
activité électrique qui serait le signe de phénomènes de conscience ou de
perception ».
Nos dames outragées peuvent respirer tranquillement…
« Ce ne sont pas
des cerveaux vivants, mais des cerveaux dont les cellules sont actives »,
assure l’un des auteurs de l’étude, Nenad Sestan.
Selon ce chercheur à l’université de Yale
(États-Unis), ces travaux montrent qu’« on
a sous-estimé la capacité de restauration cellulaire du cerveau ».
Peut-être, peut-être pas…
Et si ce n’était qu’une question de libido « exacerbée »
?
En outre, ces résultats laissent penser que la détérioration
des neurones « après l’arrêt du flux
sanguin pourrait être un processus de longue durée et non rapide », selon
un communiqué de Nature.
Les cerveaux des mammifères sont pourtant très
sensibles à une diminution de l’oxygène qui leur est fourni par le sang. Quand
l’afflux sanguin est interrompu, le cerveau cesse d’être oxygéné, ce qui l’endommage
de façon irrémédiable, tout le monde sait ça…
Même une apnée prolongée, un début de noyade peut
laisser des traces irrémédiables.
Pour arriver à leur fins, les chercheurs ont utilisé
32 cerveaux prélevés sur des porcs morts depuis quatre heures.
Le reste ils en ont fait de la rillette ou du boudin
noir…
Grâce à un système de pompes baptisé « BrainEx »,
ils les ont irrigués durant six heures avec une solution spéciale, à une
température équivalente à celle du corps (37 degrés).
Cette solution, un substitut au sang, était conçue
pour oxygéner les tissus et les protéger de la dégradation liée à l’arrêt du
flux sanguin. Les résultats ont été frappants : Diminution de la destruction
des cellules cérébrales, préservation des fonctions circulatoires, voire
restauration d’une activité synaptique (signaux électriques ou chimiques dans
la zone de contact entre les neurones).
Selon les chercheurs, cela pourrait aider à mieux
comprendre le cerveau en l’étudiant de façon post-mortem avant qu’il ne se
dégrade.
Peut-être, peut-être pas…
Cela pourrait aussi ouvrir la voie à des techniques
futures permettant de le préserver après une attaque cardiaque, par exemple. Et
de façon encore plus lointaine, cela pourrait, théoriquement, ressusciter un
cerveau mort, ce qui reste pour l’instant de la science-fiction.
Mes dames vont râler : Pourquoi ressusciter le
cerveau d’un porc-mort ?
« Les défis
immédiats posés par ces résultats sont avant tout éthiques », souligne un
scientifique qui n’a pas participé à l’étude, le Pr David Menon, de
l'université de Cambridge (Royaume-Uni). « Cela
remet en question notre conception de ce qui fait qu’un animal ou un homme est
vivant », assurent d’autres scientifiques dans un commentaire publié par
Nature pour accompagner l’étude.
« Cette étude a
utilisé des cerveaux de porcs qui n’avaient pas reçu d’oxygène, de glucose ou d’autres
nutriments pendant quatre heures. Cela ouvre donc des possibilités qu’on
pensait jusqu’alors inenvisageables », ajoutent Nita Farahany, Henry Greely
et Charles Giattino, respectivement professeure de philosophie et spécialistes
de neurosciences.
Peut-être, peut-être pas…
Mais l’étude pourrait toutefois remettre en question
deux principes.
« Premièrement,
le fait que l’activité neuronale et la conscience subissent un coup d’arrêt
définitif après quelques secondes ou quelques minutes d’interruption du flux
sanguin dans le cerveau des mammifères » en disent-ils.
« Deuxièmement,
le fait que, à moins qu’on ne restaure rapidement la circulation sanguine, un
processus irréversible s’enclenche, menant à la mort des cellules puis de l’organe
», poursuivent-ils.
Et ils appellent de leurs vœux l’établissement de « directives sur les questions scientifiques
et éthiques soulevées par ces travaux ».
Dans un autre commentaire publié par Nature, des
spécialistes de bioéthique font valoir qu’un développement de la technique « BrainEx »
pourrait à terme nuire aux dons d’organes.
Peut-être, peut-être pas…
Car effectivement, pour une greffe, les organes sont
essentiellement prélevés sur des donneurs en état de mort cérébrale. Si l’on se
met à considérer que cet état peut être réversible, comment se résoudre au
prélèvement d’organes ?
Bonne question…
« Il y a une
petite différence entre presque mort et raide mort. (...) Presque mort, c’est encore un petit peu en
vie. »
Certainement une lapalissade…
Quoique quand tu es « raide », c’est l’occasion
d’abuser, mais bon…
Ces « avancées scientifiques » sont à
rapprocher du projet controversé de l’entreprise Bioquark qui envisage de
restaurer une activité neuronale chez des personnes en mort cérébrale : « Ressusciter les morts » !
Avé… Peut-être, peut-être pas…
Projet qui utiliserait plusieurs techniques comme l’injection
de cellules souches et la stimulation nerveuse.
Car les chercheurs ont démontré l’existence d’une
certaine vie génétique après la mort : Chez le poisson et la souris, des
centaines de gènes seraient actifs après la mort, même au bout de plusieurs
jours.
Ces travaux montraient que la machinerie cellulaire ne
s’arrête pas brutalement après le décès, voire que certains gènes sont activés.
On sait depuis longtemps que quand le cœur et le
cerveau cessent de fonctionner, que la respiration et le système circulatoire s’arrêtent,
l’individu est déclaré comme mort. Mais si le corps ne fonctionne plus, cela ne
signifie pas forcément que toute vie s’est arrêtée…
C’est ce que suggéraient deux articles parus récemment
en ligne qui apportent les preuves d’une vie biologique après la mort.
Pour cette recherche, l’équipe du microbiologiste
Peter Noble, de l’université de Washington, a étudié l’activité des gènes chez
la souris et le poisson-zèbre (loin des porcs…).
Ils voulaient savoir si les gènes réduisaient
progressivement leur activité après le décès, s’ils s’arrêtaient soudainement ou
si certains étaient activés.
Résultat sur une période d’observation de deux jours,
ils se sont rendus comptes que les gènes ne s’éteignaient pas tous
progressivement après la mort.
À l’inverse, des centaines de gènes voyaient leur
activité s’accélérer !
La plupart augmentaient leur activité dans les
premières 24 heures mais certains gènes du poisson étaient toujours actifs au
bout de quatre jours.
Bref, quand tu le manges, même mort et découpé, il y’a
encore de la vie…
Dégueulasse, le poisson…
Et en tout, ils ont identifié plus de 1.000 gènes du
poisson et de la souris qui fonctionnaient toujours des jours après le décès et
qui avaient même une activité augmentée : 515 gènes de la souris fonctionnaient
encore 24 heures après le décès et 548 étaient toujours en état de marche
quatre jours après le décès chez le poisson-zèbre.
Et beaucoup de ces gènes étaient bénéfiques dans l’urgence
de la situation : Ils stimulaient l’inflammation, le système immunitaire ou
luttaient contre le stress.
Mais d’autres étaient plus surprenants : Certains
gènes qui servent à la construction de l’embryon et ne s’exprimaient plus à la
naissance, se réveillent seulement après la mort !
Les cellules de l’organisme, juste après la mort,
seraient donc dans une situation proche de celles d’un embryon qui se développe
rapidement…
Ces tentatives désespérées pour réanimer un corps mort
se rapprochent donc de la construction d’un nouvel organisme, même si le
travail effectué par ces gènes ne pouvait pas ramener l’organisme à la vie :
Une lutte sans espoir…
En revanche tous ces gènes qui se réveillent ne sont
pas forcément bénéfiques : Certains favorisaient la croissance de cancers, ce
qui peut avoir des implications pour les greffes d’organes issus de cadavres.
En effet, des études ont montré que les personnes qui reçoivent un greffon ont
plus de risque de développer un cancer.
Alors que beaucoup pensaient que c’était dû aux
médicaments immunosuppresseurs administrés aux patients pour éviter le rejet de
greffe.
Des gènes actifs post-mortem pourraient ainsi
expliquer ce risque cancéreux.
Plus intéressant, une des applications possibles de ce
travail, développées dans l’un des deux articles parus sur « Biorχiv »,
concerne la criminologie : L’étude de l’activité des gènes post-mortem pourrait
aider à dater un décès.
Peut-être, peut-être pas…
En bref, la science avance : On réveille des
comateux après 29 ans passés en vie végétative, on débranche Lambert, les « politiques »
vont rediscuter de la loi « bio-étique », on réanime le cerveau des
porcs, mais on n’a pas encore compris que quand le nerf honteux est naze, il n’y a
plus rien à espérer de la vie sauf d’être enquiquiné par des « sachants »…
Lilliputiens, finalement !
Bonne fin de journée à toutes et tous !
I3
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