Je les commente donc demain…
Mais en attendant, je vous fais part de ma « sidération-rampante »
que j’ai pu retenir pour moi jusque-là, ne voulant pas « intervenir »
dans les débats des deux semaines passées : Vous avez remarqué, j’imagine.
Vous laissant seul(e)s face à vos choix devant les
urnes, tout juste vous ai-je encouragé(e)s à aller voter hier, pour que d’autres
ne choisissent pas à votre place.
Manifestement, depuis plusieurs mois, la démocratie
est malmenée, partout à travers le monde. Particulièrement sceptiques : Les
jeunes.
Alors qu’ils devraient se construire des projets de
vie…
D’ailleurs certains n’hésitant pas à plébisciter des
régimes plus autoritaires.
Ça et la montée en puissance d’une « internationale-populiste »,
paradoxalement transnationale, a de quoi inquiéter.
Notamment chez les cerveaux de demain, peut-être aujourd’hui
« les plus faibles », quand il s’agit d’adouber une forme de
soumission qu’ils considèrent comme bienvenue sinon souhaitable.
Où est donc passé « l’esprit critique » que
nous enseignait ma prof’ de français de seconde (j’étais excellent à ce jeu-là,
notamment quand il a s’agit de faire des devoirs en deux parties : Les « pours »
et les « contres »… montrant toute la fatuité des « experts ») ?
Où est passé l’esprit des lumières qui conduisait (ou
était issu) aux plus grands élans philosophiques et métaphysiques de l’espèce
humaine ?
La soumission gagne du terrain.
La démocratie – ce pire des régimes, à l’exception de
tous les autres – recule.
Il est temps d’ouvrir les yeux, non ?
Ce système inventé par les Grecs il y a plus de 2.500
ans est désormais contesté de toutes parts.
De mon temps, mes potes anarchistes serinaient « élections,
pièges à kons » et ils n’avaient pas totalement tort : Bien des
études l’ont montré (et jusqu’à
l’élection de 2017 qui a en bien apporté la preuve irréfutable + les
quatre post « plus récents » suivants)…
Il nous faut collectivement reconnaître qu’après une
période faste dans la décennie 1990, qui vit naître ou renaître à travers toute
la planète de plus en plus d’États démocratiques, à la suite de l’effondrement
du bloc soviétique et à la fin de l’affrontement Est-Ouest, c’est l’ère du
repli qui s’installe désormais.
Une histoire remarquable que la chute du « mur de
la honte », conduite par de brillants cerveaux soviétiques-communistes-staliniens,
conscients d’être arrivée « au bout de l’impasse » dogmatique…
En Europe, en Amérique, de la Hongrie d’Orban au
Brésil de Bolsonaro, en passant par l’Amérique de « Trompe »,
fleurissent les « démocratures » et autres démocraties « illibérales » jusqu’au
Venezuela issue des urnes.
Pourtant, là n’est peut-être pas le pire…
Le plus grave, c’est un affaissement généralisé, chez
les citoyens, de l’attachement à la démocratie. Deux « think-tanks »
d’obédience libérale, l’un « Gauloisien », la Fondation pour
l’innovation politique (Fondapol), l’autre étatsunien, l’International
Republican Institute (IRI), associés au sondeur Ipsos, ont mené une enquête
dans 42 pays, interviewant 36.395 personnes en 33 langues !
Leur constat est alarmant.
En Europe, « l’opinion
selon laquelle la démocratie ne fonctionne pas bien domine », relève le directeur
de Fondapol.
Qu’est-ce qui ne va pas, au juste ?
Tout, ou presque : L’État, jugé incapable de
répondre aux défis multiformes qui nous menacent ; le gouvernement, les élus,
inaptes à mettre en œuvre les programmes pour lesquels ils ont été choisis par
les électeurs ; les institutions dans leur ensemble, perçues comme des fétus de
paille balayés par les vents de la mondialisation, le souffle incontrôlé des
marchés financiers, des multinationales, etc.
La défiance, surtout chez les jeunes générations,
gagne jusqu’aux élections elles-mêmes, de plus en plus de citoyens doutant de
leur réelle transparence.
Quel recours ?
La réponse, exprimée dans 42 pays (les 28 pays membres
de l’Union européenne, plus Norvège, Suisse, Ukraine, Albanie,
Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord, Serbie, Australie, Brésil, Canada,
États-Unis, Israël, Japon, Nouvelle-Zélande), fait irrésistiblement songer au
mot d’ordre qui fit florès, l’hiver dernier, parmi nombre de Gilets jaunes : « le général de Villiers à Matignon ! ».
Maréchal, les voilà !
Là, ce qu’on voit s’exprimer dans l’étude, c’est « la tentation radicale d’un recours à la
force et au leadership autoritaire », indique le Cevipof (Centre d’étude de
la vie politique gauloisienne), spécialiste de la jeunesse.
Laquelle jeunesse (votre avenir) est particulièrement
concernée par le phénomène.
« Les jeunes
sont plus nombreux que leurs aînés à considérer que les menaces contre la
démocratie doivent justifier une ingérence militaire (53 % des moins de 35 ans
contre 39 % des 60 ans et plus). Et ils sont aussi plus nombreux à envisager la
possibilité d’un pouvoir militaire pour gouverner le pays (31 % contre 11 %).
»
On est en Europe plus quelques démocratie « type
occidental »…
Et ils n’ont pas fait leur service militaire à se
frotter aux « petits-chefs » qui se frottent eux-mêmes aux « grands-chefs »
à obéir contre toutes raisons à des ordres kons.
Pourtant, quelques-uns savent qu’on les retrouve aussi
dans les entreprises…
S’ils sont déçus par le fonctionnement des
institutions démocratiques, les gens restent tout de même, et pour la plupart,
attachés au principe même de la démocratie.
Bien heureusement.
De même, ils estiment, sur bien des sujets – politique
envers les migrants, défense de l’euro, etc. – que l’Union européenne, forte de
ses 500 millions d’habitants et de ses richesses, est mieux armée que les États
pris un à un pour affronter la globalisation.
En clair, il reste un ultime espoir pour nos
démocraties, à condition qu’elles réussissent enfin à se montrer efficaces.
Reste à savoir comment, car ce n’est pas un bataillon d’eurodéputés
sans réels pouvoirs qui vont initier la « refondation » de l’UE,
version « Jupiter » ou non…
Car attaquée par les mouvements populistes, qui ont
tenté d'afficher leur unité à Milan il y a huit jours, l’UE est néanmoins vue
de plus en plus comme un rempart, et le niveau de soutien aurait augmenté dans
l’opinion publique face aux « puissances » de dislocation.
Je me rappelle encore ces « nuisibles » qui
durant 10 ans ont jeté du pognon par montage et par les fenêtres (jusque dans
la Tamise) pour « tuer » l’Euro.
Défaits, ils se cassent avec ou sans « deal ».
Plus récemment, certains pays, comme la Hongrie, se
vantent même d'être une « démocratie
illibérale ».
Presque partout, les mouvements populistes aux accents
parfois xénophobes, comme en « Ritalie », ont gagné en influence. La « Teutonnie »
a même connu une montée inquiétante de l’extrême droite, rejetant les valeurs
de la démocratie chrétienne et de la social-démocratie qui ont dominé la vie
politique outre-Rhin depuis l’après-guerre, celle qui aura martyrisé leur pays.
Le « Reich-de-l’Est » a eu jusqu’à ces
derniers temps un « vice-chancelier » issu de ces courants ouvertement
« nuisibles » sinon destructeurs…
Il me semble également que la démocratie est
confrontée à un autre danger : Celui de devenir une « démocratie directe »,
comme le souhaiterait, en « Gauloisie-des-utopies » le mouvement des
« gilets jaunes » avec le référendum d'initiative citoyenne (RIC).
Si ce n’est pas un signe de défiance à l’égard de la
démocratie représentative, qu’est-ce donc ?
Le couple « gauloiso-teuton » que l’on a si
souvent cru être le moteur de l’Union européenne s’est distendu et les
désaccords se sont multipliés.
« Les deux pays
n’ont pas le même logiciel », soupire-t-on à « Paris-sur-la-Seine ».
Et la maladie n’est pas qu’interne. « Jupiter »
l’a redit : « L’Europe est secouée dans
le monde ».
Les coups viennent de l’Ouest, de l’Est et même d’Orient
jusqu’à son extrême.
Les tensions viennent du Sud : Pour l’heure, rien
à craindre des esquimaux et autres Inuits au Nord…
Et pourtant, elle tourne !
Avec 400 millions d’électeurs Européens appelés aux
urnes, l’Union est l’une des plus grandes démocraties électives au monde avec l’Inde.
Sinon la plus vaste jusqu’au jour où les Chinois s’y
mettront pour de bon.
Et le nombre d’électeurs pour ce nouveau Parlement,
dont les pouvoirs seront probablement renforcés par rapport à l’assemblée
sortante, n’est pas la seule jauge.
Tous les courants politiques, même ceux qui font « fonds
de commerce » de se vanter d’être ouvertement eurosceptiques, voire
euro-hostiles, « exiter », se présentent et auront des élus.
Même le Royaume-Uni, en dépit de la tragédie du Brexit
qui aurait déjà dû sortir de l’Union, a envoyé des députés.
Et lesquels !
La démocratie, c’est aussi de laisser la voie d’accès à
ses institutions à ses pires ennemis.
C’est même pour cette raison que je suis pour l’intégration
de la Russie dans l’UE.
Les Russes y ont tout à gagner…
Un autre signe aussi : Après avoir été accusée de
quasiment tous les maux, l’Europe apparaît aujourd’hui aux yeux de nombre d’Européens
comme un rempart.
D’après un autre sondage, celui-là de l’institut
britannique YouGov pour le Conseil européen des relations internationales
(ECFR), le niveau de soutien à l’Union européenne est élevé dans l’opinion
publique.
Et presque aucun mouvement politique important dans
les dix-neuf pays qui ont adopté l’euro n’a proposé une sortie de la monnaie
unique.
Depuis bien longtemps, même « Marinella-tchi-tchi »
a fait marche arrière, assumant une énième scission dans son propre parti !
Il y a pourtant de nombreux écueils, dont le premier
est de voir se constituer un groupe influent de partis européens d’extrême-droâte
hostiles à l’Union.
Ce qui ressort de ce sondage de l’ECFR est la crainte
d’une grande majorité d’Européens de voir leur Union imploser.
Je dirai plus « exploser ».
Les récents défis budgétaires à relever par les « Ritaliens »
en sont le témoignage.
La « Ritalie », c’est l’Europe des six, le
traité de Rome, l’acte fondateur après les échecs de l’Europe de la défense et
l’accord sur l’acier et le charbon devenant obsolète tous les jours un peu plus.
L’Hispanie, la Lusitanie, les Hellènes, confrontés aux
mêmes difficultés ont su éviter cette « explosion ».
Je ne suis pas bien sûr que les « Gauloisiens »
trouvent les mêmes ressources dans leur « bon sens » le plus disparate,
« éparpillé », morcelé du monde.
Et pourtant que serait notre paysage agricole sans la
PAC ?
Dépendant du blé russe ou américain pour votre
baguette & brioche…
Ce sont toutes ces réalités qui construisent l’Europe
malgré vous et malgré tout, jour après jour.
Il y a deux défis à relever : Celui, dans l’immédiat,
des ressources énergétiques (et sa « transition décarbonée ») et son
déclin démographique amorcé.
Pas de client, pas de bras, c’est moins de PIB :
L’empire du soleil levant nous le confirme depuis des années… en silence.
Or, les bras (et clients) de nos économies locales du
futur sont en Afrique qui déborde d’une jeunesse mal assumée.
Retour aux problèmes de la migration à assimiler et des
solutions pérennes à imaginer dans le quinquennat qui s’ouvre.
C’est peut-être ce qui sauvera le « modèle
démocratique » jusqu’au-delà des frontières de l’UE.
À suivre…
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