La situation devient explosive !
Non pas sur les marchés financiers qui font
« chauffer » les puces de tous les algorithmes de la planète :
Les taux se sont inversés et la dernière fois que c’est arrivé, taux court plus
haut que les taux longs, c’était en 2007 et vous savez déjà la suite…
Non, je veux parler du Brexit, cette fois-ci.
Clairement, dimanche, ils ne parlaient que de
ça : Plus d’un million de personnes manifestant dans le calme – et sans
l’ombre d’un flic – pour un second référendum sur le « Brexit » entre
Hyde-Park (leur « Central-Park ») et Westminster…
Ça avait probablement une autre gueule que les
quelques 40.000 « Gilets jaunes » éparpillés sur tout le territoire
de « Gauloisie-jupitérienne », face à autant de flic plus les biffins
de la « grande muette » postés devant les « places de
pouvoirs » avec ordre de tir en cas d’agression…
Et puis dans la foulée, les anti-brexit ont lancé une
pétition en ligne : 5 millions en 48 heures !
Là encore, ça a une autre gueule que le million six de
contributions au « Grand-débat »…
On n’a décidément que ce qu’on mérite, pas mieux, pas
plus !
Mais « Théière-Mais » est une têtue (jusqu’à
l’autisme-trisomique ?) : Elle ne veut pas entendre parler d’une
seconde consultation populaire !
Fin anticipée du RIC même sur les bords de la Tamise…
Elle veut « son accord » pour lequel elle
bosse à plein temps depuis deux ans et demi dépassés.
Accord impossible à mettre en œuvre – ils sont de plus
en plus nombreux à s’en rendre compte – pour cause d’intransigeances de
l’Ulster (mais également des Écossais qui se tiennent en embuscade) et d’un
« Speaker » qui s’appuie sur une « jurisprudence » du XVIIème
(ou la force du « droit usuel »…) qui refuse d’inscrire à l’ordre du
jour un troisième scrutin sur un texte déjà rejeté par deux fois.
Il a raison : Il ne sera jamais voté.
Les parlementaires n’en veulent pas, point-barre.
Et c’est une majorité « trans-partisane »
qui dépasse les clivages habituels de la vie politique des Britishs.
Par conséquent, et jusque-là, on va tout droit vers un
« no-deal » (dont ils ont voté qu’ils n’en veulent pas plus) que beaucoup
jugent catastrophique (à tort ou à raison) : La Guinness irlandaise restera
dans l’UE (puisqu’elle est brassée à Dublin) et, bien plus grave, il n’y aura
que deux jours de stock de PQ (papier
hygiénique pour se torcher), sans compter tout le reste.
Pas irrémédiablement inconséquent puisque l’avantage
déjà annoncé d’une sortie c’est l’abolition des droits de douane (au moins pour
toutes les importations « non sensibles ») alors que jusque-là, il en
reste au profit de l’UE pour toutes les importations hors de l’espace
économique européen.
C’est-à-dire globalement tout le Commonwealth évanescent
et en perdition.
Et puis des accords ont déjà été trouvés pour la
pêche, la navigation aérienne, l’importation d’électricité, la défense, les
satellites, etc.
Et là, réunion d’un cabinet de crise lundi matin.
Selon la presse UK un « coup » serait en
préparation pour remplacer « Théière-Mais » par son bras droit (David
Lidington) ou Michael Gove (sinistre de l’environnement, déjà pressenti au 10
Downing Street).
Avec ça, elle enregistre le départ de trois
secrétaires d’État et sous la pression elle a concédé qu’elle démissionnerait
si son deal était finalement voté par le Parlement cette semaine.
Ce sera aussi le cas s’il est refusé.
Elle jette l’éponge, somme toute.
Mais entre-temps, dans la soirée, le Parlement aura
voté un amendement lui permettant de reprendre le contrôle des prochaines
étapes du « Brexit », infligeant un nouveau camouflet à « Théière-Mais ».
Attendez, on est chez les fous : Ils ne veulent
pas de l’accord adoubé par les 27 réunis à Bruxelles la veille du week-end en
un sommet « spécial », ils ne veulent pas « sortir » sans
accord, ils ne veulent pas du « Back-stop » mais pas plus d’une
frontière « en dur » entre les deux Irlande et l’UE ne peut pas aller
plus loin dans ces concessions…
Ils font quoi ?
Ils votent un amendement, adopté par 329 voix, contre
302, leur permettant d’organiser aujourd’hui mercredi une série de votes
indicatifs, « indicatifs » seulement, sur la forme que doit prendre le
« Brexit » : Maintien dans le marché unique, nouveau référendum,
voire annulation de la sortie de l’UE.
Trois options et pas une de plus.
Notez qu’ils ont quinze jours devant eux pour enfin
dire ce qu’ils veulent, jusqu’au 12 avril, pas au-delà.
Soit ils votent pour le maintien dans l’UE ou
l’annulation de la sortie et tout cela sera comme si ça n’avait jamais
existé ; soit ils votent pour un second référendum à organiser dans
l’urgence.
Et là, deux options : Les Britanniques n’ont pas
envie de retourner aux urnes pour élire leurs eurodéputés et le 22 mai, c’est
plié, ils se cassent sans accord.
Soit les britanniques finissent par s’accepter dans
l’UE et c’est comme si on avait pissé dans un violon depuis juin 2016…
Dans tous les cas « Théière-Mais » se casse,
même si en principe elle ne peut plus être « délogée » pendant une
année (ni par ses opposants ni par son propre parti).
Il y a une quatrième option à la main de la
« première-sinistre », c’est de convoquer des élections anticipées
pour remettre un peu d’ordre dans les esprits, mais c’est risqué, d’autant que
le calendrier est « serré ».
Naturellement, hier dans les journaux, elle s’en prend
pour son grade.
« Humiliée par
une rébellion chez les tories, tandis que le gouvernement se prépare à des
élections anticipées », écrit le Times (conservateur).
The Sun, quotidien populaire pro-Brexit, parle lui d’«
humiliation pour Theresa May qui perd le
contrôle du Brexit au profit de députés remainers » (qui veulent rester
dans l’UE).
Présentée comme « perdante à tous les
coups », ce vote intervenait alors qu’elle cherchait encore des soutiens
pour faire voter son accord de divorce si durement négocié avec Bruxelles.
En fait, le Parlement reprend la main dans un sursaut
de « démocratie-représentative » de ce qu’est un vrai « régime
Parlementaire ».
Je rappelle qu’un régime Parlementaire, c’est le
Parlement qui contrôle le gouvernement (et non pas comme en
« Gauloisie-éclairée » ou le Parlement vote seulement les textes
présentés par le gouvernement, et que quand ils te vous font
des « enquêtes parlementaires » ça les met tous en transe !).
L’avantage du système c’est seulement quand le scrutin
uninominal est à un seul tour et par circonscription pour sortir des majorités claires et
stables.
Autrement dit, le bipartisme, Tories/Labour au
Royaume-Uni, les « lib-dém » n’ayant fait que de la figuration un
temps et du temps de « Glaire » et « Camé-Rhône ».
Mais vous aurez noté que les Irlandais et les Ecossais
ont réussi à modifier les lignes à la marge.
Ce régime parlementaire est impossible à faire vivre avec une élection à la
proportionnelle, même sur liste bloquée : Souvenez-vous seulement de notre
IVème République, encalminée par les décolonisations, les
tickets-de-rationnement et la « reconstruction » du pays
après-guerre, mais encore de nos jours en Irlande et en
« Teutonnie », (en « Hispanie », en « Belgie » et
pire en « Ritalie » où la carpe et le lapin frayent ensemble) quand
finalement un gouvernement finit par émerger après de longues, très longues
tractations sur « tapis-vert » à l’occasion de la formation de
« coalitions » : On vole à l’électeur son bulletin et on lui dit,
droit dans les yeux, « merden-cagasse » !
Là, le pays est tellement divisé que comme en dit un
des trois secrétaires d’État démissionnaire Richard Harrington (industrie) le
gouvernement joue « à la roulette »
avec « les vies et les moyens de
subsistance de la grande majorité de notre peuple » du fait de son « échec à garantir un accord » de sortie.
Lui parle enfin de peuple, pas de nation ou de pays !
Lui parle enfin de peuple, pas de nation ou de pays !
Pas de sa faute, puisque les négociations sont closes…
Mais ce régime parlementaire aura réussi à reprendre
la main sur l’avenir commun du pays : Ultime humiliation, ce n’est plus au
Dowding street que les choses se décident !
En fait, c’est à Bruxelles que ça s’est déjà décidé.
L’empire européen aura donné l’estocade
à l’empire britannique (déjà plus que l’ombre de lui-même depuis
longtemps : Certains en disent que c’est depuis 1947, quand Londres s’est
retiré des affaires du monde en Turquie, voire quand les « ricains »
et les « russekoffs » leur auront fait plier les gaules à l’occasion
du raid sur le canal de Suez…)
Bien conscient de la situation, le « porte-la-parole »
du « sinistre du Brexit » aura taclé : « Cet amendement renverse l’équilibre entre nos institutions
démocratiques et crée un dangereux et imprévisible précédent pour le futur
».
Avant d’appeler le Parlement à « définir les prochaines étapes » avec « réalisme : toute option envisagée doit être réalisable dans le cadre de
négociations avec l’UE », a-t-il souligné.
Acté : Le gouvernement a perdu toute autorité et tout
contrôle sur son « Brexit » !
Une petite révolution dans la révolution que
représente désormais la puissance des institutions européennes…
Unis on est plus fort, c’est évident…
Ceci dit, que va-t-il se passer ?
Dans 17 jours, pas plus, il faut une décision.
Soit les remainers prennent le dessus dans un ultime
baroud (annulation ou référendum où le leave est battu) et il ne se passe plus
rien…
Soit le « Brexit » est confirmé et ce sera
sans accord de divorce en bonne et due forme !
La roulette russe…
C’est dire s’ils sont fabuleux : Y’en a qui
s’engagent sur une voie dont ils ne connaissent pas l’issue – et ce depuis le
début – et ça se veut diriger le destin d’un pays tout entier !
La raison commande l’annulation – comme ça reste
juridiquement encore possible – mais les britanniques sont-ils
raisonnables ?
« Ce sont les chinois de l’Europe » et ils
sont aussi joueurs que les chinois eux-mêmes…
Ils ont joué en juin 2016, ils ont de toute façon
perdu.
Le grand gagnant, ça reste l’UE, sans condition ni
contestation.
D’ailleurs, on le voit bien dans le « Club
Med » (les « Pigs », Portugal, Italie, Grèce, Espagne) :
Même les plus eurosceptiques de ces pays sont rentrés dans le rang…
Même en « Gauloisie-sceptique » on n’entend
plus parler les « souverainistes », rangés dans les poubelles de
l’Histoire.
Plus tard on en dira que c’était « marqué comme
ça dans les livres ».
Pour l’heure, ça m’amuse… car il suffisait de
comprendre un peu les enjeux et pour ça, il aurait fallu être
« didactique ».
Ce que ne sait faire aucun des « sachants »
qui vous pompent votre fric, et quel que soit le pays concerné, finalement.
Moins drôle, il devient de plus en plus évident que « redonner
la parole au peuple », et il ne décide jamais que des konneries
infaisables.
On en viendra bientôt à se passer d’élection : Un
comble pour les démocraties électives !
« En marche-même-pas-en-rêve » vers la « démocrature »,
premier pas vers de vraies dictatures de « sachants » à venir.
C’est comme ça et pas autrement : Vous le
saviez…
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