Des scientifiques se penchent sur les plantes
Je n’en mange pas : Je mange les bêtes qui
mangent les plantes !
Mais comme tout le monde, j’avais eu ce très beaux
livre sur la vie des forêts teutonnes (un best-seller) qui nous avait ouvert
les yeux sur le monde de la cellulose (dont on faisait de « bonnes
charpentes » pour nos voiliers : Les mâts, c’est passé de mode… le
reste aussi, sauf sur le pont… pour « l’habillage » !) : Pas un
seul neurone, et pourtant…
Les plantes perçoivent la gravité, le vent et leur
position qu’elles peuvent corriger. Pas de doute, elles possèdent une forme d’«
intelligence » qui fascine scientifiques et grand public.
C’est d’ailleurs à l’Inra que des « chercheurs »
cherchent… à comprendre et savoir.
Dans les locaux de l’Inra de Clermont-Ferrand, les installations
ont des airs de décor de cinéma pour un film de science-fiction : Dans une
sphère de lumière blanche aveuglante, alimentée par plus de 90 néons, un
scientifique installe une jonquille inclinée à l’horizontale, maintenue au
milieu par un arceau métallique.
Une fois cette boule de lumière refermée, à l’abri de
toute autre lumière extérieure dans une structure octogonale digne d’un
vaisseau spatial, la plante qui partage le même comportement que l’arbre, va
opérer une drôle de chorégraphie.
« Baignant de
toute part dans cette lumière, elle ne peut pas l’utiliser pour savoir où est
le haut, où est le bas. Pourtant, elle va complètement se redresser vers le
haut. Elle perçoit la gravité », constate-t-on.
Personnellement, j’avais déjà fait l’expérience quand
j’étais gamin (sans avoir eu à faire « Bac ++++ sciences-cognitives-botaniques »)
en renversant un pot de radis, maintenu à l’envers sur la rambarde du balcon de
chez mes parents : Les feuilles poussent tout de même vers « le haut ».
J’attends de toucher « le loto dans l’ordre »
pour refaire la même expérience sur la station spatiale : Pour le moment,
je suis un peu « raide » pour m’offrir le billet…
Si les plantes, et donc les arbres poussent droit, ce
n’est pas uniquement grâce à l’attraction terrestre où à celle de la lumière du
soleil-diurne. L’équipe fait ainsi la découverte d’un autre sens, que l’on
croyait pourtant réservé à l’Homme : La « proprioception », autrement
dit la perception de la configuration de son propre corps dans l’espace !
(Au moins, j’aurai appris un mot…)
Ce qui n’empêche pas la plupart des végétaux d’aller
chercher la lumière nocturne jusque sous les lampadaires publics, se penchant
parfois dangereusement sur un côté…
Je me souviens encore d’un post (sur l’ancien blog) où
je vous rapportais l’histoire de ce platane qui avait fini par se casser la
figure au milieu de la chaussée…
(Peut-être le retrouverai-je, car c’était « horriblement »
comique).
Dans une autre expérience, les scientifiques
auvergnats ont positionné à l’horizontale des « arabettes des dames »,
une modeste plante servant d’organisme modèle en biologie, avant de les faire
tourner sur elles-mêmes pour les empêcher de s’orienter par rapport à la
gravité. Résultat, le petit végétal va continuer de pousser de manière
rectiligne, sans chercher à se redresser.
« L’arbre
perçoit s’il est bien rectiligne ou courbé et a la capacité de se rectifier et
de contrôler son équilibre », précise le « scienteux » local.
Chose paraît-il encore plus inattendue, l’arbre
possède le sens du toucher : En soumettant des plantes à des « impulsions
d’air », les chercheurs se sont aperçus que celles-ci savent très bien
percevoir le vent et son intensité.
« Un arbre qui
va se trouver confronté à un vent inhabituel va réduire sa croissance en
hauteur et augmenter sa croissance en diamètre et faire plus de racines »,
résume l’institut.
Grâce à des électrodes placées sur la tige de jeunes
peupliers, ils ont aussi enregistré des réactions électriques, similaires à l’«
influx nerveux » chez l’être humain, lorsque ceux-ci ont été fléchis par le
vent.
Des informations que ce végétal enregistre dans sa «
mémoire », pouvant varier « d’une semaine
à un an ».
Alors quoi : L’arbre serait-il donc lui aussi « intelligent »
?
L’épineuse question taraude la communauté scientifique.
« Les arbres
combinent beaucoup d’informations. C’est plus complexe que de simples réflexes
mais est-ce pour autant de l'intelligence ? »
Car d’autres études démontrent encore que les arbres
sont capables de percevoir des sons et des odeurs, de distinguer leurs voisins
et communiquer avec eux, grâce à une série de capteurs.
Pour percer le mystère et appréhender s’il existe chez
les plantes une « intelligence sans
cerveau » et éviter tout « anthropocentrisme », l’Inra collabore désormais
avec des spécialistes de l’intelligence artificielle.
Car depuis peu, la thématique a trouvé un nouvel écho
au sein de la communauté scientifique, restée très longtemps sceptique.
Déjà, je ne sais plus quel philosophe de premier plan bastonnait
son chien pour démontrer qu’il n’avait pas d’âme, que la souffrance infligée n’entraînait
qu’une réponse « purement mécanique »…
Vicieux le mek !
« Au début, on
nous prenait pour des hurluberlus. Aujourd’hui, on sent un effet générationnel.
Nos étudiants, ça les botte ! » pointant aussi « l’effet Avatar », la magnifique fable écologiste réalisée par James
Cameron.
L’intérêt se fait aussi sentir auprès du grand public :
La preuve avec le succès du livre évoqué ci-avant du garde forestier allemand
Peter Wohlleben « La vie secrète des arbres », traduit en plus de 40
langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires rien qu’en « Gauloisie-littéraire ».
(Et probablement seulement dans sa version en « francilien-natif »…)
« Nos
recherches font tomber le mur que notre civilisation occidentale avait dressé
depuis Aristote entre animaux, sensibles et capables de mouvements actifs, et
les plantes seulement capables de… végéter ».
« Les
plantes sont des êtres pleins de tact, bougeant tout le temps, mais à leur
rythme, plus calme que le nôtre ».
Même quand on leur colle du Jerk à la sono…
De toute façon, une plante pousse mieux dans son pot
quand on lui dit qu’elle est belle, c’est une évidence !
Le handicap d’une plante, c’est qu’elles ne peuvent
pas se déplacer.
En revanche, elles savent communiquer entre-elles grâce
à des signaux chimiques.
Quand des plantes se touchent par leurs feuilles,
elles envoient des signaux chimiques dans le sol qui signalent à leurs voisines
d’éviter les zones trop peuplées. C’est ce que suggère une autre étude,
suédoise celle-là, portant sur de jeunes plants de maïs.
C’est pour compenser leur vie immobile qu’elles ont
développé des mécanismes pour percevoir et répondre à leur environnement :
Elles peuvent ainsi détecter la présence de leurs voisines et modifier leur
croissance en conséquence.
Dans cette communication entre plantes, les messages
sont envoyés grâce à la sécrétion de molécules par les racines.
Par exemple, dans la canopée, les arbres ne se
touchent pas et arrêtent leur croissance pour éviter de toucher les autres
arbres : C’est le phénomène de « timidité
des cimes », qui utilise probablement des messagers chimiques.
Dans une forêt tropicale, on distingue la forêt du
haut, à la lumière, avec les sommets des grands arbres de la canopée, et le
sous-bois, plus sombre, composé de jeunes arbres, arbustes, fougères…
Qui se contentent du reste de lumière qui leur arrive
jusque-là.
Et pour mieux comprendre ces interactions entre
plantes, les auteurs ont opéré un stress mécanique sur de jeunes pousses de
maïs pour voir quels seraient les changements sur les maïs environnants.
Pour simuler le fait que les plantes entrent en
contact, ils ont touché les feuilles de bas en haut, avec une sorte de pinceau,
puis ils ont récupéré les molécules sécrétées par les racines dans la solution
de croissance.
L’expérience étonnant a été décrite dans la revue « Plos
One ».
Les auteurs testaient des pousses de maïs qui venaient
de germer pour savoir si elles pouvaient détecter des différences dans les
solutions de croissance de plantes qui avaient été touchées ou pas. La racine
principale des jeunes pousses préférait pousser dans les solutions de plantes
qui n’avaient pas été touchées : Elles pouvaient même faire la différence entre
les deux types de solutions.
De plus, les plantes transférées dans une solution de
maïs qui avaient été touchées répondaient en dirigeant leur croissance vers
plus de feuilles et moins de racines que des plantes témoins.
Par conséquent, des perturbations, même brèves, qui
ont lieu au-dessus du sol conduisaient à des changements dans la communication
souterraine et amenaient les plantes proches à changer leurs stratégies de
croissance.
Les auteurs signalaient d’ailleurs que les chercheurs
en biologie végétale devraient prendre en compte cet aspect lorsqu’ils touchent
des plantes lors de leurs expériences, par exemple lorsqu’ils prennent des
mesures.
De même, les plantes touchées pendant les expériences
de recherche pourraient influencer leurs voisines, et donc affecter les
résultats expérimentaux…
Bref, pas de doute : Un végétal, c’est un « système »
autonome qui réagit aux « inputs » de son environnement.
Mettez-y du Schubert plutôt que du Dvorak et vous
verrez la différence…
Car de là à parler « d’intelligence » (la
capacité de faire une relation nouvelle entre deux notions « nouvelles »),
il y a, à mon sens, une marge…
Un drone doté de système pilotage automatique n’est
pas plus « intelligent » que le « pilote automatique » de
mon voilier : La pâle aérienne s’incline en fonction de la puissance et de
la direction relative du vent et des « risées », pour fait varier « mécaniquement »
l’incidence de la pâle immergée. L’objectif est de corriger une abattée ou de
contrecarrer un départ au lof, rien de plus !
Uniquement quand les voiles sont « bien réglées »
et le vent assez stable, parce que sans ça, le « truc » est vite
débordé et fourmillent de tourbillons dans le sillage qui ralentissent le
bateau.
De là à inventer le « zéro »…
Enfin peu importe tout le pognon dépensé (le vôtre
naturellement) pour « éduquer » quelques « têtes-chercheuses »
à nous restituer ce qu’on savait déjà depuis des générations et des générations
d’agriculteurs.
Ça a au moins le mérite de vous fournir de « la
matière » à ce billet.
Alors, maintenant que vous êtes devenus plus « intelligent »,
il ne me reste plus qu’à vous souhaiter,
À toutes et à tous une excellente journée !
I3
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