Et
j’ai loupé ça…
Quelle tristesse, d’autant que vous ne le retrouverez nulle part, puisque
le propos de « Jupiter » n’est pas repris !
Nulle part…
Pourtant « mon gardien » m’a interpelé jurant ses grands-dieux
l’avoir entendu assis devant sa télé.
C’était à l’occasion de la tournée surprise de « Jupiter » à
Bordeaux pour aller saluer les « bottes-de-Juppette » qui prenaient
une retraite politique « forcée ».
Notez que celui-là était à bout de souffle à son âge avancé.
Il était question de fiscalité locale : Il a certes redit que « la taxe d’habitation est un mécanisme les
plus injustes sur le plan territorial. Vous avez d’ailleurs qu’à regarder
toutes les cartes… etc. »
C’est exact : Là où il y a « des besoins », ce n’est évidemment
pas dans les « communes riches », puisqu’elles sont déjà équipées.
Et puis il y a moins de « pôvres-sans-dents » qui « puent-la-clope-et-le-gasoil »
qu’ailleurs à soutenir.
En revanche, chez les autres, les « communes-pôvres », les
assiettes (la valeur locative des habitations « habitées ») sont plus
faibles, par conséquent et mécaniquement, les taux y sont élevés.
Et votre Président d’en conclure que ce sont les
« classes-moyennes » qui supportent l’essentiel de cette taxe.
Là aussi, parfaitement exact dans la mesure où à surface habitable égale,
elles sont les plus nombreuses par rapport à la poignée des
« super-riches ».
Pourtant, la valeur cadastrale de référence a été conçue comme d’une mesure commune à tout
le territoire : On en a même inventé le mètre (carré) pour compter
correctement pendant 40 ans de son élaboration complète.
Mais comme c’est un poids financier intolérables pour les classes les plus
épuisées du point de vue financier, un mètre carré restant le même que vous
soyez riche ou pauvre, il y a quelques mesures d’abattement et d’exonération
qui allègent, atténuent la charge finale (mètre x taux).
Et avant, juste avant les extraits des propos de « Jupiter » que vous
retrouvez facilement, juste avant pour avoir été systématiquement « coupés au
montage », il a affirmé qu’il y avait deux raisons de cette injustice :
« C’est un impôt – et vous le savez
bien – (s’adressant à des maires locaux) qui n’est payé que par la moitié des français ! »
« Mon gardien » s’est plié de rire !
Et il a raison… d’en rire.
Sauf que lui m’assure que c’est d’abord parce que c’est un argument tiré
du plaidoyer de « Chrichri-Yacob », le président du groupe « Les
Républicains-démocrates » à l’Assemblée nationale, qui affirmait
que 50 % des « Gauloisiens-périmés » sont exonérés de taxe
d'habitation.
Or, c’est vrai et c’est faux.
Actuellement, cette taxe est payée par tous les occupants d’un logement.
Tous ?
Non !
Tous sont en principe redevables, mais les foyers aux très faibles revenus
sont effectivement exonérés.
« Dire que 80 % des ménages
vont être exonérés de taxe d’habitation, c’est d’abord un mensonge, puisqu’un
français sur deux ne la paie pas. Donc ce ne sont pas 80 % des Français qui
seront exonérés puisque vous en avez déjà 50 % qui le sont », estimait
le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale il y a encore
peu.
Et d’apporter quelques précisions à « Trans-Intox » concernant
la statistique qu'il en donne : « Il
y a environ 30 millions d’avis de taxe d’habitation envoyés par les impôts
chaque année, ce qui fait donc la moitié de la population qui ne la paie pas. »
Non : Il y a 66 millions de « Gauloisiens », 44 millions
d’électeurs et 33 millions de foyers-fiscaux…
Car malheureusement, il est erroné de rapporter le nombre de taxes d’habitation
à la population totale. En effet, cela reviendrait à considérer que chaque
« Gauloisien » occupe seul son logement, y compris les enfants…
Dommage qu’il soit un élu de la République.
En revanche, sur 33 millions de foyers qui recevaient une déclaration
d’impôt sur le revenu et on sait que plus de la moitié (environ 17 millions) ne
paye rien.
On attend d’ailleurs avec impatience le décompte du nombre de
« compte-fiscal actif » soumis à la retenue à la source…
Si on atteint 21 %, on aura du bol…
Et c’est là où j’en rigole encore plus fort que « mon
Gardien » !
En fait, pour être rigoureux, il faut donc se pencher sur le nombre de
ménages concernés par la taxe d'habitation et déterminer combien de ces foyers
ne la paient pas : Ils sont 2 millions à être exonérés.
Mais il faut également ajouter 2,5 millions de ménages qui ne paient pas
cette taxe du fait d’abattements fiscaux.
Soit au total, il y a donc 5,5 millions de foyers qui « échappent »
à la taxe d’habitation.
Cela représente environ 15 % des ménages et non 50 % :
« Fake-news » repris par « Jupiter » !
Et encore, ça, c’était avant sa réforme. Car après, c’est vrai qu’il y
aura 16,5 millions de ménages à rajouter aux 5,5 millions déjà exonérés.
On obtient ainsi une exonération pour près de 75 % des ménages, ce qui
reste légèrement inférieur aux 80 % annoncés par « Jupiter ».
« Fake-news » pour « fake-news », plus personne ne
sait de quoi qu’il cause dans ce foutu pays de trisomiques !
Personnellement ce qui me fait rire c’est que « Jupiter » ait tiré de cette
« information » un argument pour défendre son idée que la taxe d’habitation
est impôt injuste !
Ce serait injuste dans la mesure où la moitié de la population y
échappe !
Effectivement, après sa « réforme à 80 % » d’exonérés, ça sera
vachement « plus juste » !
Il en est persuadé…
Or, si un impôt devient injuste parce que seulement la moitié des citoyens
le supporte, ce qui impose de faire disparaître pour des raisons « de
justice fiscale », ça va devenir extraordinaire !
Appliquer donc le même raisonnement à l’impôt sur le revenu, par
exemple !
Il y déjà plus de 50 % qui en sont exonérés de fait…
Et puis alors, allons-y pour les quelques plus de 300
« micro-taxes » qui pourrissent la vie de tout le monde et que vous
retrouvez jusque dans votre assiette !
À ce jeu-là, IL NE RESTERA PLUS QUE LA TVA ET LES INDIRECTS DANS LE CODE
GÉNÉRAL DES IMPÔTS !
Fabuleux !
Je comprends pourquoi je n’ai pas retrouvé le propos sur la toile ou dans
la presse : Nulle part !
CENSURÉ PARTOUT !
Pourtant, la fiscalité locale (absolument infernale dès qu’on touche aux
ressources des collectivités assises sur leur étroit territoire) et ses
transferts de charges, entre intercommunalités, c’est un problème très sérieux.
Les maires ont d’ailleurs largement abordé la question de leurs moyens
financiers qui les taraude, sur un terrain volontiers technique, demandant
davantage de budget, d’autonomie et de stabilité : Quand il s’agit de
remplir des missions d’intérêt général desquels se défausse volontiers la
puissance publique régalienne, il faut avoir des moyens.
C’est en réponse que « Jupiter » s’est fendu de son morceau de
bravoure sans détour quant à la suppression de la taxe d’habitation :
« C’est l’impôt local le plus
injuste. Les cartes le montrent très bien (…) Là où vivent les classes moyennes françaises, c’est là où la taxe d’habitation
est en général la plus élevée. C’est un bon choix de la supprimer ! »
Néanmoins, il précise que ce n’est qu’une première étape provisoire…
Aïe !
« Le dégrèvement de la taxe d’habitation
ne peut pas perdurer des années. Il faudra trouver une meilleure solution pour
répartir l’impôt local entre les différents niveaux de collectivités qui
doivent trouver un accord sur le sujet. Quand on donne aux uns, on doit prendre
aux autres. Il faut refondre la fiscalité locale et refondre en parallèle les
compétences des collectivités. »
Je me disais aussi : Un « sachant-énârque » qui renonce à
vous faire les poches, c’est quand même contre-nature !
« Là où sont les territoires en
difficulté, c’est là où la taxe d’habitation est la plus élevée. C’est un impôt
qui est injuste géographiquement et socialement », en a-t-il dit après
son préambule rappelant que cette taxe n’était payée que par un « Gauloisien-puant-la-clope-et-le-gasoil »
sur deux.
« On doit trouver un impôt pour
remplacer la taxe d’habitation. Descendre le foncier (la part
départementale de la taxe foncière) au
niveau de la commune n’est sans doute pas une mauvaise idée. Un morceau de
fiscalité serait transféré aux départements. Il correspondrait à leurs
dépenses. Pourquoi les départements ont aujourd’hui une recette, du foncier et
des DMTO, qui ne correspond pas du tout à leur dépense ? C’est absurde !
Ce qui correspond le plus aux compétences sociales des départements, c’est un
morceau de CSG. C’est vers ça qu’on doit aller, comme on l’a fait avec les régions
avec leur part de TVA qui suit les compétences économiques. L’objectif de cette
réforme, c’est la fin de l’année pour qu’avant les municipales, les élus
sachent dans quelle direction ils vont. »
Notez qu’il y a de quoi s’insurger (même si je désespère) : Avoir des
recettes qui correspondent aux dépenses !
Jamais l’inverse, à savoir « des dépenses qui correspondent aux
recettes » !
Et sachez-le, ce n’est pas qu’un euphémisme…
Il va plus loin encore, n’épargnant pas les « soces » d’un coup
de griffe : « Il y a eu une très
bonne réforme de la DGF de la députée Pirès-Beaune qui rééquilibrait les choses
vers les communes rurales. Ce n’est pas le gouvernement d’alors, mais les élus
du CFL qui n’en ont pas voulu. Ils n’ont pas eu le courage de dire : « Toi,
tu vas gagner, toi tu vas perdre ». Les quarante critères, incompréhensibles de
la DGF, ont été décidés par les élus eux-mêmes. Au CFL, il y a des élus qui
sont là depuis quarante ans. Je vous invite à aller voir notre ami André, le
président du CFL qui est le principal responsable de cet état de fait. »
Et encore : « Vous êtes tous
des managers locaux. Vous avez tous des gens qui travaillent bien et moins
bien… Tel qu’on applique le statut de la fonction publique, bon courage pour
les différencier ! On réussit à avoir aujourd’hui une rémunération au mérite
qui est en-dessous du statut initial de Maurice Thorez ! On peut faire mieux.
Est-on obligé d’avoir la même évolution entre les fonctions publiques ? Quand
le gouvernement précédent a voulu, à juste titre, augmenter le point d’indice
dans la fonction publique hospitalière, les collectivités locales ont pris 1
milliard de plus de coûts salariaux ! Personne ne l’avait demandé ! Mais
bizarrement, les associations d’élus locaux ne veulent pas prendre la gestion
de leur fonction publique… Les élus doivent prendre la liberté managériale.
»
Et puis : « Sur le détricotage
de la commune, je partage. La loi NOTRe n’est pas passée. Il y a eu une phase
d’accélération pour les communes sans doute trop brutale avec des
intercommunalités trop grandes. Beaucoup de choses décidées par
l’intercommunalité sont ensuite subies par le maire qui a voté contre, comme
sur une augmentation de fiscalité par exemple. Ce n’est pas satisfaisant. Il ne
faut pas tout détricoter, mais revoir des périmètres. Les structures les plus
efficaces ont été les communes nouvelles, parce qu’elles ont été volontaires. »
Bé alors, si la loi est à jeter, il ne fallait pas l’imposer…
« La loi NOTRe a suscité un
continent de mécontentement. On s’est fait des chicaya pour pas grand-chose. Si
le périmètre de la nappe phréatique n’est pas intercommunal, il n’est pas
communal non plus. On a laissé la compétence à un niveau trop granulaire. Le
sens de l’histoire va vers des organisations plus larges et un investissement
bien plus massif. Nous n’avons pas investi sur les réseaux depuis des
décennies. On perd entre 25 et 30 % de l’eau. C’est coûteux et peu écologique.
Le prix de l’eau est pourtant très faible. Mais aujourd’hui, ce que ne paient
pas les usagers, ce sont les citoyens qui le paient. Tout cela va nécessiter un
très grand investissement public sur l’eau. »
Et hop, encore des dépenses à venir.
C’est qui qui va payer l’incurie passée ?
Quand on songe que sous la bannière de « Territoires Unis avec
l’Assemblée des départements de France et Régions de France »,
l’association des Maire de « Gauloisie-impécunieuse » (Président
« Barre-Ointe ») devrait présenter dans les prochaines semaines une
contribution pour un acte III de la décentralisation, on n’a pas fini d’en rire.
Et « Jupiter » de tacler : « Quand je regarde ces dernières décennies, on a mis beaucoup d'argent
sur les infrastructures de transports entre les grandes villes et Paris. (…) Nous allons concentrer nos investissements
dans les infrastructures du quotidien », aura-t-il affirmé laissant une
nouvelle fois entendre que s’il y avait un choix à faire, la prolongation de la
LGV au-delà de Bordeaux ne serait pas prioritaire !
Re-toc final : Bon départ au « Cons-cons », Mistler
« Al-Un » : Ton blog va nous manquer (un peu…) !
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