Les
abeilles savent faire des additions et des soustractions !
Si, même que, Bill Gates envisagerait de créer un environnement
« Windows » pour les insectes et autres bestioles…
C’est qu’après les singes, les perroquets, les pigeons (surtout les
« pigeons » de « Tagada-à-la-fraise-des-bois ») et les
araignées, les abeilles entrent dans le club des animaux maîtrisant le calcul
abstrait sans jamais avoir été à l’ékole !
Une faculté dont elles se servent dans leur vie quotidienne.
D’ici qu’elles battent elles aussi nos champions de « Go » et
d’échecs, tremblons sur nos certitudes, pôvres mortels que nous sommes !
Rappelons qu’en 2018, des chercheurs « Gauloisiens » et « australopithèques »
avaient montré et démontré que les abeilles comprenaient le concept de zéro.
Les latins ne savaient pas : Ils disaient « nihil » (rien,
nada, nothing, nichts, ничего, τίποτα, ekkert, 沒什麼 ou encore 何も).
Il aura fallu le génie des
mathématiciens arabes et quelques siècles de méditations intenses depuis les
summériens pour copier les abeilles et inventer enfin le zéro !
La même équipe, issue de la RMIT University de Melbourne et du Centre de
recherches sur la cognition animale (CRCA) de Toulouse, récidive donc avec une
nouvelle étude parue dans la revue « Science Advances » démontrant que
la bestiole aillée pouvait aussi additionner et soustraire.
Pour cela, les scientifiques ont utilisé deux couleurs associées chacune à
une opération : Bleu pour l’addition, jaune pour la soustraction. L’abeille est
alors placée dans un tunnel en forme de Y avec à l’entrée des échantillons de
carrés de couleur (par exemple trois carrés jaunes sur fond gris).
Si les carrés sont bleus, elle devra ajouter un carré, s’ils sont jaunes,
en retrancher un. À chaque fois, l’insecte est récompensé par de l’eau sucrée
s’il emprunte le bon chemin et « puni » par une solution amère s’il se trompe.
Inutile de dire que le sucré, chez les abeilles, ça a plus de succès que
la solution amère…
Elles ont vite pigé.
Notez qu’il aura fallu d’abord entraîner les abeilles sur une centaine d’essais,
pour obtenir un taux de bonnes réponses supérieur à 50 %, reflétant des choix
aléatoires, jusqu’à 80 %.
Les chercheurs ont ensuite supprimé le stimulus (eau sucrée) et vérifié
que le taux de réussite restait à 70 %.
Afin d’éliminer tout biais expérimental, diverses mauvaises réponses et
des carrés de différentes tailles ont été testés.
En fait on peut affirmer que les abeilles savent calculer à l’état sauvage
ou qu’elles sont juste douées pour l’apprentissage pavlovien…
Selon Aurore Avarguès-Weber, une des auteurs de l’étude, la durée d’entraînement
est insuffisante pour créer suffisamment de nouvelles connexions cérébrales.
Selon elle, la manipulation de quantités serait innée et permettrait aux
abeilles de créer une carte cognitive de leur environnement, par exemple de
savoir que leur ruche est située après la cinquième maison, là où se dressent
deux arbres.
Quand il y a des arbres…
Une faculté dont elles se servent dans leur vie quotidienne.
Mais ce n’est pas tout de la « vie des bêtes ».
Par exemple, chez les araignées Nephila
clavipes, qui sont des araignées vivant en Amérique du Nord et du Sud, les
femelles étant de grande taille, elles construisent des toiles pouvant faire un
mètre de diamètre et résistantes telles qu’elles peuvent durer des années.
Ce piège est suffisamment fort pour attraper de petits oiseaux même si les
araignées ne les mangent pas.
Un pigment jaune dans la soie fait que ces toiles apparaissent dorées dans
certaines conditions d'éclairement.
Or, cette araignée attend sagement que des insectes volants se prennent
dans ses filets, mais il peut arriver que d’autres araignées viennent lui
dérober des insectes.
C’est pourquoi des chercheurs se sont demandé si ces araignées pouvaient
se représenter le nombre de proies qu’elles avaient et intégrer la masse
représentée par toutes ces proies accumulées dans leurs filets.
Là, il s’agit de chercheurs de l’université de Wisconsin-Millwaukee et du
Costa Rica qui ont fait une expérience dans laquelle ils ont donné des larves
de ver de farine à leurs araignées.
Les scientifiques ont joué sur l’ampleur des garde-manger en faisant
varier la taille des proies ou leur nombre, mais de manière à ce que la masse
totale soit équivalente. Ils ont alors enlevé des proies et observé le
comportement de leurs araignées pour tester sa mémoire.
Leurs résultats ont été publiés dans la revue « Animal Cognition »…
Et ils relatent que l’équipe a alors observé que les recherches de l’araignée
augmentaient brusquement en fonction de la quantité de proies volées, plus que
si une seule grosse proie était volée !
Conclusion hautement autorisée : Les araignées qui perdent le plus de
proies dans leur garde-manger cherchent pendant plus longtemps.
Rafael Rodríguez, qui a mené cette recherche, estime que : « Nous pouvons faire la conclusion provisoire
que ces araignées possèdent un sens de la numérosité ».
Le concept de « numérosité » décrit la capacité à évaluer le
nombre d’éléments sans les compter.
Si ces chercheurs ont pu observer que les araignées augmentent leurs
efforts de recherche lorsque de très grosses larves sont retirées, c’est que ça
suggère qu’elles peuvent aussi calculer la taille de la proie.
Dès lors, les araignées néphiles semblent donc suivre la quantité de
proies de deux manières, par leur nombre et par leur taille, mais s’occupent
surtout du nombre de proies. La néphile mémorise la taille de son garde-manger
et utilise ces souvenirs pour moduler ses efforts de recherche lorsque des
proies lui sont subtilisées.
Fabuleux, n’est-ce pas, même si on n’est pas tout-à-fait dans le calcul
mathématique véritable…
Par ailleurs, on aura aussi appris (de que je savais déjà pour ma part)
que les corbeaux sont des oiseaux très intelligents (ils sont même capables d’évaluer
et anticiper la trajectoire de mon « tas-de-boue-à-roulettes »).
D’autres chercheurs ont également découvert que les corbeaux n’utilisaient
pas seulement des objets uniques comme outils : Ils peuvent également les
construire et les modifier à partir de plusieurs parties individuelles qui sont
inutiles lorsqu’elles ne sont pas assemblées.
Et puis ils ont également découvert que les corbeaux planifiaient 3 étapes
à l’avance lorsqu’ils utilisent des objets complexes comme outils les rendant capables
d’utiliser des techniques sophistiquées pour recueillir leur nourriture.
(L’histoire du « mat en trois coups »…)
Dans le cadre d’une étude récente, les scientifiques ont voulu comprendre
comment les corbeaux fonctionnent, comment ils pensent, et qu’est-ce qui les
menait à confectionner de tels objets de manière si intelligente.
Selon la recherche, les corbeaux calédoniens peuvent ainsi planifier une
séquence de trois comportements en utilisant des outils, afin de résoudre un
problème.
Il faut savoir qu’au cours des 20 dernières années, les corbeaux
calédoniens ont déjà démontré toute une variété de comportements extrêmement
intelligents.
Mais découvrir des preuves concluantes de ce qui se passe réellement dans
l’esprit d’un animal, reste bien compliqué.
Notez que je parviens moâ-même à comprendre un chat quand il s’exprime en « ritalien ».
En anglais, j’ai un peu plus de mal : La chatte de ma logeuse ne s’exprime
pas (ou alors avec un fort accent écossais que je ne déchiffre pas encore).
Lors d’études précédentes, les « trouveurs-chercheurs » ont
donné des problèmes de plus en plus complexes
à résoudre aux corbeaux, afin d’étudier plus longuement leur comportement et
leur réflexion. Et ils ont été amenés à faire une distinction entre différents
types de planification : La planification directe et la « pré-planification ».
La planification directe implique l’élaboration d’un plan de manière
instantanée.
Par exemple, vous effectuez un mouvement, évaluez ses effets, puis vous
pensez et vous planifiez le mouvement suivant.
Alors que la « pré-planification », ou « planification préalable »,
est une véritable planification, donc effectuée à l’avance : Vous planifiez une
séquence d’étapes à venir, effectuez une recherche sur deux ou trois étapes,
puis vous effectuez ces étapes.
C’est donc par ce biais lors de cette dernière étude que les scientifiques
ont pu tester les compétences de planification de ces oiseaux. Lors de cette
récente expérience, les corbeaux devaient utiliser un bâton court pour faire
tomber une pierre d’un tube, puis utiliser cette pierre pour libérer une
récompense (de la nourriture) tout en ignorant un autre tube qui contenait un
bâton plus long. La principale difficulté de ce problème résidait dans le fait
que chaque étape était « indépendante », de sorte que lorsque le corbeau
effectuait la première étape du problème, il ne voyait pas encore ce qui allait
se passer par la suite, ce qui rend donc une « pré-planification »
compliquée. En effet, il y avait dans l’installation un véritable bouclier en
bois, l’empêchant physiquement de voir la partie suivante du problème.
Les corbeaux devaient donc se concentrer sur une seule et unique partie du
problème, et ce, à chaque étape.
De plus, afin de compliquer davantage les choses, les chercheurs avaient
décidé d’échanger la position des deux tubes de manière aléatoire entre les
essais.
Comme le problème soumis aux corbeaux était particulièrement complexe,
cela signifiait que lorsque ces derniers abordaient ce dernier, ils devaient
mentalement deviner où se trouvaient le long bâton, la pierre ou encore la
viande, puis utiliser ces représentations mentales pour établir un plan.
En effet, si les corbeaux avaient simplement utilisé la planification
directe (soit agir et réfléchir une fois l’acte effectué), ils auraient commis
de nombreuses erreurs et n’auraient pas pu avancer de manière optimale.
Et ils ont été « exemplaires » : De très nombreux individus se
sont comportés de manière exceptionnelle. L’un de ces individus, nommé Jupiter
Saturne, n’a jamais commis d’erreur durant cette tâche. Les résultats de
l’étude démontrent donc que les corbeaux calédoniens peuvent prévoir jusqu’à
trois manœuvres à l’avance.
Les nôtres, je ne sais pas…
Il faut savoir que la planification est l’une des capacités cognitives les
plus complexes des êtres humains : En effet, c’est en la combinant à
l’utilisation des outils complexes, que nous avons réussi à évoluer et à
engendrer nos civilisations humaines. Et cette combinaison particulière de
capacités cognitives se retrouve donc également chez les corbeaux !
D’ici à ce qu’ils inventent eux aussi toute une civilisation des
corbeaux-saturniens, il n’y a donc pas loin…
Aidés des araignées capables d’évaluer leurs stocks de nourriture et des
abeilles qui te font des additions et des soustractions, les bonobos n’ont qu’à
bien se tenir.
Pour ma part, dans ces conditions, je ne suis pas trop inquiet quant au
devenir de l’Intelligence, ni même pour l’espèce humaine.
Pour l’une, la relève est donc en marche et pour l’autre, nous avons Bill
Gates et son environnement « Windows » là où on désespère de vos « chères
têtes-blondes » incapables de faire des calculs simples jusque tard dans
leur parcours scolaire…
Notez que je fais partie des cancres, mais moi j’ai des machines pour
suppléer à mes carences, justement sous environnement « Windows ».
Merci infiniment à Bill Gates : Même dépassé par les corbeaux et les
abeilles, j’arrive encore à battre la machine Chess aux échecs !
Les bestioles ci-susnommées, je ne suis pas sûr.
Rassurant, finalement…
Bonne fin de week-end à toutes et tous !
I3
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