« Mon gardien » vient de sortir son 2ème
bouquin !
C’est tiré de mes « Histoires d’en rire »
avec la collecte des blagues
Ummos qui ravissaient le Capitaine Haddock !
À chaque fois qu’on signalait le passage d’un Ovni
quelle que part sur la planète, sous quinzaine je lui sortais la traduction de
la rubrique « Humour » de la Gazette-Galactique que je faisais
traduire par Jean-Marc en « francilien-natif »
et je vous les collais le vendredi le plus proche…
Félicitations à lui !
Faut être courageux, je vous assure, même si à la
relecture, j’ai bien rigolé !
Quand je dis « courageux », vous pensez à
lui… moâ, en bon égocentrique que je suis, je pense à moâ.
Parce que je ne lis pas, je ne sais pas faire, donc j’écris !
Nuance…
Je suis un enfant de « l’ékole-pue-blique »,
exclusivement, de la maternelle au doctorat, là où justement on n’apprend pas
ni à lire, ni à écrire, ni à compter, donc je ne sais pas lire…
Notez que je compense avec les « machines à Bill
Gates » (merci infiniment à lui, bienfaiteur de l’humanité…) : Elles
font le boulot à ma place.
En revanche, parfois, je réfléchis (avec mon
unique-neurone, bien naturellement, mais seulement quand il est au repos…)
Lire ?
Pendant que l’armée patrouillait dans les rues de « Paris-sur-la-plage »,
lui est allé au salon du livre. Il y a d’ailleurs rencontré « mon
imprimeur » et confirmé mon propos d’antan sur « Pourrito » :
3,5 € l’impression à la demande de « Opération
Juliette-Siéra », 1,15 € de TVA, 3,50 € pour l’auteur, le
reste, c’est pour lui et son « réseau de libraires », ces flémards qui
se partagent le pactole !
Lamentable.
Amazon aurait été nettement moins cher, frais d’emballage et d’envoi compris…
Lire, en fait, on ne se rend pas compte mais dans la « lecture »,
il y a le livre parcouru, le livre oublié, le livre dont on a entendu parler et
le livre inconnu.
Car lire un livre consiste parfois à le parcourir.
Un morceau par-ci, un autre par-là.
Un paragraphe sauté.
Quelques lignes aperçues.
Des moments d’absence mais des pages qui se tournent.
On avance sans avoir tout lu, sans avoir compris
chaque mot, identifié chaque virgule, saisi chaque silence.
Qu’il s’agisse d’un parcours linéaire (où l’on saute
des lignes et paragraphes) ou morcelé (où l’on vient picorer çà et là de quoi
assouvir notre curiosité), ce premier type de « non-lecture » permet
de « maintenir une distance raisonnable
avec le livre (…) pour ne pas se
perdre dans les détails ».
Ses deux bouquins vont vous plaire, parce que
justement ils sont faits de « brèves »…
Les miens (« Les enquêtes de Charlotte »), c’est
plus compliqué, puisque je vous raconte une histoire – parfois plusieurs – où que
si l’on saute le début, on a du mal à suivre la suite.
Et puis passé les premiers chapitres, ça s’envole…
Notez que pour le prochain, je complique tellement la
lecture, que ça restera probablement « impubliable » à jamais.
De ces livres parcourus, on ne retient pas tout.
Que de livres parcourus ont été oubliés !
Et que de passages, de chapitres dont nous n’avons pas
retenu le moindre mot au moment d’en parler !
L’oubli n’est pas seulement un défaut de mémoire,
c’est aussi une qualité essentielle pour penser.
Une troisième catégorie de « non-lecture »
correspond aux livres entendus.
Discussions entre amis, émissions télévisées, bancs de
l’école ou de l’université…
Les occasions où l’on entend parler de livres sont
nombreuses.
Tous ces discours que les autres portent sur des
écrits que nous n’avons jamais lus participent à étendre notre connaissance.
Ce type de « non-lecture » est essentiel à
double titre : D’une part, il rappelle le rôle essentiel des discours sur
les livres, donc la part de l’autre dans la construction de nos connaissances ;
d’autre part, il constitue un carrefour où transitent la lecture comme la « non-lecture ».
En effet, même d’un livre lu, on entend parler.
Et cela peut participer à une relecture intérieure.
Enfin, bien que ces trois types de « non-lecture »
participent à la complexification du rapport à la lecture, il convient de ne
pas exclure la possibilité de ne pas avoir lu du tout un livre.
Ni parcouru, ni oublié, dont on a parfois pas entendu parler :
Le livre « inconnu » ne nous condamne pourtant pas au silence des maladies
honteuses.
On pourrait même en dire bien des choses sans même
savoir !
Ne pas avoir honte de parler de livres souvent seulement
parcourus, certainement oubliés, dont on a seulement entendu parler voire qui
nous sont inconnus…
L’idée que le rapport à la lecture se diviserait en
deux options possibles (lecture contre non-lecture) repose sur une
simplification de nos expériences ainsi qu’une image idéalisée de la culture.
En effet, si parler de la « non-lecture »
peut gêner, si le sujet est si tabou, c’est en raison de sa capacité à
contredire toute l’image idéale que nous nous faisons de la culture !
Reconnaître la place prégnante de la « non-lecture »
dans nos expériences de lecture nécessite donc de se libérer de la volonté de
paraître cultivé.
L’émancipation d’une forme de domination culturelle
implique une redéfinition de l’expression « être cultivé » (et, plus
globalement, de la notion de culture et d’intelligence).
Notez qu’à mon âge avancé, je m’en contre-cogne le
coquillard et les roubignoles dans le même mouvement tellement je n’ai plus
rien à prouver (ou seulement à démontrer : Le cours de la vie s’en charge trop
souvent à ma place…)
Et pour cause : La culture, au sens de « culture
individuelle », c’est d’abord une affaire d’orientation. Ainsi, « être cultivé, ce n’est pas avoir lu tel ou
tel livre, c’est savoir se repérer dans leur ensemble, donc savoir qu’ils
forment un ensemble et être en mesure de situer chaque élément par rapport aux
autres ».
Et c’est pareil pour les courants de pensée
philosophique, l’art pictural et les artistes dans leur époque.
La « culture individuelle » se mesure en
réalité à la capacité d’un individu à situer un livre parmi un ensemble
d’autres livres ainsi qu’à se situer au sein de chaque livre.
En réalité, les livres dialoguent entre eux, forment
un Tout dans lequel ils se situent et qu’ils portent en eux.
Tous.
On peut même affirmer que la pensée complexe est
indispensable pour comprendre l’idée que le livre passe : Tout écrit se
positionne par rapport à un ensemble d’autres écrits.
Du coup, les livres dialoguent entre eux, forment un
Tout dans lequel ils se situent et qu’ils portent en eux.
C’est un peu comme une vaste « bibliothèque collective
» universelle dont aurait pu rêver Malraux.
Où la compréhension de chaque livre repose sur la
compréhension des livres qui lui sont voisins…
Forcément, penser la complexité d’un livre revient à
sortir de son contenu pour se pencher davantage sur sa situation.
Et là, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir lu
tout un livre pour le situer…
De plus, face à l’immensité du nombre de livres
existants, le seul moyen d’offrir à chaque livre sa juste place dans la
bibliothèque collective consiste à ne pas tous les lire mais à s’en faire une
bonne idée en en saisissant l’essentiel.
Ce n’est parfois pas suffisant : Que dit ce livre
pour moâ ?
Quel espace de dialogue intérieur ouvre-t-il ?
Chaque « bibliothèque collective »
personnelle est faite de quelques livres seulement qui nous ont construits, ont
façonné notre rapport au monde et aux autres : C’est la « bibliothèque
intérieure » sur laquelle toute personnalité se construit.
Vous seriez surpris de la mienne : D’abord
elle a cramé à Venise (au moins pour partie) et est majoritairement
composée de … BD !
Mes premiers « livres », c’était la
collection des Tintin de mon « papa à moâ » (celui qui me fait
toujours frémir de tristesse quand je l’évoque…) : Il avait bien apprécié…
Mais il avait aussi une collection hérités de son
propre « papa-à-lui » des Jules Vernes illustrés… que j’ai bien appréciée aussi
!
Du coup, chaque « bibliothèque intérieure »
s’enrichit de livres lus, inconnus, parcourus, oubliés ou entendus. La lecture
comporte donc une forte dimension identitaire en se laissant définir son
rapport à la lecture c’est se laisser définir le rapport à son identité.
L’écriture, ce n’est pas la même chose : On
couche sur le papier des données collectées pour en faire une synthèse « éclaircissante »
dans un rapport, ou on raconte ce qui vous tient à cœur.
Ou bien c’est juste « pour en rire » !
Et du coup, on peut noter que plus le rapport à la
lecture est émancipé de la domination sociale, plus le rapport à l’identité
gagne en émancipation.
Et il nous reste des livres, au bout du bout, ce que
nous en disons.
Ainsi, il me semble que « le livre disparaît derrière le langage » en dit un « sachant »
britannique.
Qu’il s’agisse des discours intérieurs ou des discours
tenus aux autres, le livre finit par constituer un objet sur lequel nous
projetons nos souvenirs, nos fantasmes, nos idéaux, nos déterminismes
inconscients.
À quoi bon lire, alors ?
Si c’est une fin en soi, l’intérêt est vite émoussé.
Or, le livre n’est qu’un moyen.
Cet objet a vite fait de dépasser sa condition
matérielle pour se laisser perdre dans les méandres de nos imaginaires.
Non pas qu’aucun livre n’a de vérité en soi puisqu’au
contraire, la « bibliothèque collective » nous rappelle que les
livres dialoguent entre eux, se ressemblent ou diffèrent. Tout ne dépend pas de
l’individu et de sa seule « bibliothèque intérieure ».
D’ailleurs, il m’amuserait de savoir quel décors vous
imaginez – je veux dire dans les détails – quand vous avez lu l’histoire
de Dumé qui tente d’enfiler un préservatif sur la tête « pour l’élargir » ?
Moâ, je vois ça sur une petite route de moyenne
montagne qui descend dans le maquis vers Pietra-di-Verde, face à la mer Tyrrhénienne
par une douce après-midi ensoleillée et parfumée…
Et c’est magnifique tous ces camaïeux de vert, d’ocre
sur fond bleu-pastel !
Je sais, puisque c’est moi qui l’ai inventée…
Et vous ?
Vous voyez, avec mes propos, voire nos discussions,
écrites ou orales, physiques ou virtuelles, nous réécrivons sans cesse les livres,
les réinventons à la première occasion !
Nous construisons notre univers personnel et les
livres ne sont jamais que des moyens pour discuter, échanger, partager des
moments d’imagination collective. Ce qui ouvre les portes de « bibliothèques
virtuelles », qui est un espace de dialogue et de création.
Et d’affirmer ainsi que l’on peut aussi construire ses
propres idées sur la base de celles dont on imagine qu’elles ont été émises par
un autre.
Quelles soient vraies ou fausses d’ailleurs…
Ceci dit, refaite l’expérience avec le second opus…
Que je vous laisse découvrir.
Imaginez la tête de l’Ummo devant les premiers terriens
rencontrés (seconde partie de « Humour Kameulf »…)
Bonne lecture à toutes et tous.
On reparle de choses sérieuses prochainement :
Avec leur Brexit, les anglais me mettent la tête à l’envers.
Déjà qu’ils ne conduisent pas comme tout le monde sur
leurs chaussées…
Hello I-Cube,
RépondreSupprimerVoilà la plus étonnante communication promotionnelle que j’ai jamais lue !
Figurez-vous que je tiens dans ma bibliothèque un rayon rempli d’absents contenant les auteurs qui m’effraient, m’intimident ou qui sont carrément « abskons » …
Par exemple y sont rangés Dante :la Divine Comédie, Ulysse de James Joyce, Homère et son Iliade, Tolstoï Guerre et paix, Philosophie des formes symboliques et Précis de décomposition ! Lacan (Z Z Z Z Z)etc, etc…
Penser les lire c’est comme attaquer un sommet, une gigantesque muraille qui se dresserait devant soi, et dont on remet le franchissement toujours au lendemain
Un jour peut être ou jamais ?...
Mais le vôtre, c’est pour demain. Je vais le commander.
Bonne journée….
Bonjour, Ô vénérée Comtesse au pied dénudé !
SupprimerUne "promo" ? Même pas : J'avais juste envie de dire "des choses" sur nos rapports avec les livres (et les écrits).
D'ailleurs je n'ai toujours pas fait le "site de mon gardien"...
Il va me remonter les bretelles!
Dans ma jeunesse (à moâ-même) je me souviens d'un devoir (c'était en seconde au lycée) où on devait argumenter autour des avantages de l'écrit ou de l'audiovisuel...
On n'avait pas les "réseaux sociaux" et la télé à la demande, juste le cinéma, la TV et la radio (avec toujours les même tubes).
On basculait doucement entre le "y revenir" et l'instantané.
Depuis les choses ont évolué.
Reste toujours mes "doc de base" (qui ne servent plus puisque je les ai via internet), mais curieusement, je reste rassuré de les avoir (même si elles pèsent des tonnes...)
Un peu comme les auteurs que vous citez : On les a, on les regarde, on n'y touche pas, mais c'est rassurant sans que ça donne envie de les découvrir.
Mes "bouquins" sont là pour "témoigner" que nous ne sommes peut-être pas nombreux, mais nous "ne sommes pas dupes" !
Ceux de "Mon Gardien" sont là pour "amuser" : Lecture facile mais qui détend les zygomatiques !
C'est autre chose que mes traités de droit, de fiscalité et de douane...
Alors lequel vous avez commandé hier ?
Bien à vous (et merci à l'un des deux).
I-Cube