Un petit mot des élections de la semaine dépassée en
Ukraine.
Si notre « Jupiter » a mis plus d’un an à se
faire élire par des « princes de l’ombre » après avoir été « conseiller »
de « Tagada-à-la-fraise-des-bois » puis « sinistre de « Menuet-Valse » »,
balayant tout sur son passage, boulversant de paysage politique traditionnel de
la « Gauloisie-éternelle », Volodimir Zelenski aura mis seulement quatre
mois, après être entré en politique par une déclaration de candidature aux airs
de farce en plein réveillon du 31 décembre, a imposé une cuisante défaite au
président sortant Petro Porochenko !
Pas un pli : 73,22 % des voix, contre 25 % au
président sortant…
Pour une claque, c’est une claque.
Donc, après « Rit-Gagne », acteur de far-West
de série B, élu ensuite président des
USA, après les tentatives malheureuses d’Yves Montant et de Michel Colucci –
mais l’un, très sérieux, c’était juste pour payer ses arriérés d’impôt et l’autre,
c’était « pour de rire » –, Volodimir Zelenski est un humouriste, comédien
de 41 ans sans aucune expérience politique.
Et il a largement remporté l’élection présidentielle
en Ukraine. Le chef de l’État sortant n’a d’ailleurs pas attendu la publication
des premiers résultats partiels pour reconnaître sa défaite face à un
adversaire qui l’avait déjà nettement devancé au premier tour.
Un vrai gag comme on n’en voit plus beaucoup : Non seulement « Jupiter » s’est fait rouler comme un bleu en tutoyant le nouvel élu par deux comiques russes, mais l’autre n’est « entré en politique » qu'avec une déclaration de candidature aux
airs de farce en plein réveillon du 31 décembre et ne doit sa popularité à une
série télévisée à succès « Serviteur du peuple », dans laquelle il
incarne un professeur d’histoire devenu chef de l’État, qui se joue des
bassesses de politiciens corrompus et d’hommes d’affaires véreux.
Prémonitoire ou simplement s’est-il pris au jeu de son
personnage jusqu’à l’incarner dans « la vraie vie » ?
Fils de parents juifs-russophones, chercheurs scientifiques,
dans une ville Ukrainienne russophone, diplôme en droit, en poche, il fait ses
débuts à la télévision ukrainienne 2003.
Une simple participation au jeu télévisé KVN le lance
jusqu’à fonder la société de production « Kvartal 95 ».
Il suscite déjà la controverse pour gérer ses sociétés
de production via des sociétés offshore basées à Chypre.
Mais à partir de 2015, il incarne un professeur d’histoire
devenu par hasard président d’Ukraine dans cette série télévisée « Sluha Narodu » qui l’aura rendu célèbre avant l’heure.
Son personnage de chef de l’État idéal et son retrait du monde des affaires en
Russie en 2014 lui assurent une forte popularité au sein de l’opinion publique
ukrainienne.
Il fonde en mars 2018 « Serviteur du peuple »,
un parti attrape-tout portant le même nom que la série télévisée dans laquelle
il joue.
Le 31 décembre 2018, il annonce sa candidature à
l’élection présidentielle de 2019. Principalement soutenu par des jeunes et des
citoyens apolitiques, il s’impose comme le favori du scrutin, bénéficiant de sa
notoriété médiatique et du rejet des personnalités politiques traditionnelles.
Il mène alors une campagne atypique, parfois qualifiée
de « non-campagne », refusant les entretiens au profit des réseaux sociaux et
entretenant la confusion avec ses performances humoristiques.
Jugé flou et simpliste, son programme prévoit de
lutter contre la corruption, un cessez-le-feu dans le Donbass et un référendum
sur l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN.
Se prononçant davantage en fonction du clivage
générationnel que du traditionnel clivage Est-Ouest, il n’est finalement pas
considéré comme nationaliste et est parfois perçu comme étant pro-russe.
Mais même les russes en doutent…
Ses concurrents critiquent bien entendu son manque d’expérience
en politique et l’accusent d’être une « marionnette » de l’oligarque Ihor
Kolomoïsky, qui est le propriétaire de la chaîne « 1+1 », la deuxième
chaîne de télévision du pays en termes d’audience.
D’ailleurs, cette chaîne accorde à Zelensky une
couverture médiatique importante et largement positive.
Ça ne vous rappelle rien ?
Mais si, vous savez la campagne de « Jupiter »,
enfin voyons !
Lors du premier tour de scrutin, il arrive en tête
avec 30,2 % des voix, devant le président sortant Petro Porochenko (15,9 %) et
Ioulia Tymochenko (13,4 %), longtemps donnée favorite de l’élection.
Dans l’entre-deux-tours, alors qu’il continue à
communiquer uniquement sur les réseaux sociaux, les médias l’appellent à s’exprimer
auprès d’eux dans un souci démocratique.
Il déclare alors se montrer favorable à la
légalisation du cannabis médical, de la prostitution ou encore des jeux de
hasard. Il s'engage également à fixer le salaire mensuel des professeurs à 4.000
euros.
Même pas « populiste », seulement « démago »
à la Coluche (qui était même en avance sur son époque pour avoir mis en scène
son mariage [pour tous] avec Thierry le Luron)…
Le 21 avril 2019, bénéficiant du rejet massif du
président sortant dans la population, il remporte nettement le second tour avec
un score le plus élevé d'un vainqueur d’une élection présidentielle depuis l’indépendance
de l’Ukraine.
Les « sachants-analystes » précisent cependant
qu’il ne suscite guère l’enthousiasme de ses électeurs, étant ainsi un choix
par défaut face aux politiques traditionnels.
Ça ne vous rappelle toujours rien, d’un fameux 7 Mai,
où vous aviez le choix qu’entre « Jupiter » et la « peste-blonde » ?
Alors qu’il s'exprime généralement en langue russe, il
réalise ses meilleurs scores dans les régions considérées comme pro-russes.
Lors de son discours de victoire, il promet de
relancer le protocole de Minsk et d’œuvrer pour le retour des Ukrainiens
emprisonnés en Russie.
Il sera investi avant le 31 mai 2019, la date du 28
mai est évoquée par son équipe de campagne, et dans ce cas, il aurait jusqu’au
16 juin pour dissoudre la Rada, soit six mois avant le terme de son mandat pour
une dissolution anticipée.
C’est là que se jouera l’avenir de l’Ukraine, car le
Président a nettement moins de pouvoir qu’il peut en réunir en « Gauloisie-triomphale ».
Naturellement, ce scrutin a été suivi de près par les
chancelleries occidentales, qui ont pris fait et cause pour l’Ukraine dans son
conflit avec Moscou. L’hypothèse d’un retour dans le giron russe semble pour l’heure
écartée mais, ignorant tout de Zelenski, elles redoutent d’avoir affaire à une
personnalité imprévisible.
À Moscou aussi on s’inquiète : « C’est un peu tôt pour évoquer des
félicitations et une possibilité de travailler ensemble », souligne le
porte-la-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Trop tôt, et pas sûr que les prochains mois permettent
d’y voir plus clair.
Bon nombre de nominations gouvernementales requièrent
le feu vert du Parlement. Or les élections législatives n’auront lieu qu’à l’automne
sauf dissolution anticipée et tout laisse penser que Zelensky devra s’appuyer
sur une coalition qui reste à former.
Autre handicap et de taille : L’absence de vision de
Zelensky sur le conflit ukrainien. « Il
va devoir pourtant avancer avec des propositions », souligne l'expert
Andreï Kolesnikov, du Centre Carnegie, « car Poutine n’a pas intérêt à bouger. »
Évidemment, pour l’heure il est en position de force.
D’ailleurs ses propositions ressemblent davantage à des
doléances. Sa priorité ? Obtenir la libération des 24 marins ukrainiens
capturés en novembre 2018 par les garde-côtes russes en mer Noire. Une faveur
que Moscou ne concédera qu’avec des contreparties.
Ensuite, il entend relancer le processus de paix dans
l’est de l’Ukraine (le Donbass) à travers le format Normandie regroupant la « Gauloisie »,
la « Teutonie », l’Ukraine et la « Popovie-éternelle » de « Poux-tine ».
Pour faire quoi ? L’intéressé n’a jamais précisé ses
intentions, ce qui laisse ouvert tous les champs du possible.
Dans le même temps, le grand voisin accentue la
pression en se disant prêt à distribuer des passeports russes aux habitants du
Donbass actuellement sous le commandement des séparatistes pour pouvoir justifier ensuite de voler au secours de citoyens russes, bien sûr.
Ça, je trouve que c’est une bonne idée qui devrait
inspirer mes « cousins-Natio » Corsi : Distribuer des passeports
Corses à tous les touristes du continent !
L’idée fumeuse…
Pour « Poux-tine », il s’agit d’une mesure
qui signerait le début d’un rattachement à la Russie…
Tu imagines, dans la même ligne, un passeport Corse où
la « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » annexerait la « Gauloisie-Jupitérienne »
et à défaut de co-officialité de la « Lingua corsa » refusée par « Paris-sur-la-plage »,
l’officialiserait par décret assumant que la langue « Gauloisienne »,
qui n’est jamais jusqu’alors que « francilienne-native » (un idiome local du moment), deviendrait
langue officielle de la République (donc sans changer le texte de la
constitution…) !
Pour l’heure, face au pedigree atypique du nouvel élu le
pouvoir russkoff refuse donc de se prononcer : « On jugera sur les faits », poursuit-on au Kremlin.
« On a été
refroidis par le mandat de Trump, dont on attendait beaucoup de choses »,
explique le politologue Alexeï Moukhine, un ancien du Kremlin.
« Celui qui
avait promis d’améliorer les relations entre nos deux pays n’est toujours pas
au rendez-vous. »
Il a d’autres chattes à fouetter…
Signalons toutefois que dans les rues de Moscou, l’arrivée
au pouvoir du comédien laisse aussi souvent de marbre : « Je m’en fous… On a assez de problèmes à
régler chez nous. »
« Tout ce qu’on
veut, c’est pouvoir revoir régulièrement nos proches installés en Ukraine
», en dit un autre.
La leçon démocratique donnée par l’Ukraine intrigue,
en revanche, davantage : « Ils ont
réussi à organiser un débat et à élire un nouveau visage, je rêve de ça ici,
moi qui n’ai vu que Poutine toute ma vie », en dit une jeunette.
« Tu peux
toujours espérer. En Russie, ça passera, comme d’habitude, par une révolution
» s’entend-elle répondre…
Du moment que ça se fait sans effusion de sang, comme
a su le faire Gorby avec sa « reconstruction » et sa « transparence »,
même si bien des oligarques en ont profité pour piller le pays à leur profit au
passage, c’est tout de même pas mal !
On ne sait pas en faire autant en « Gauloisie-impécunieuse »
où tout passe par le racket fiscal de jusqu’aux générations futures, celles pas
encore conçues !
En bref, il se passait quelque chose d’important à
Kiev, et sans effusion de violence.
Un amateur béotien qui a bien étudié son personnage se
retrouve à la tête de l’État, que même Coluche n’osait pas en rêver.
Ce sont les Gilets jaunes qui devraient se réjouir,
finalement : Car c’est possible !
Une époque décidément formidable…
Ça valait la peine de le souligner.
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