Civilisation
(II)
Avant-hier, la « Kanakie » votait. On y reviendra. Aujourd’hui, c’est au tour des « ricains » de le faire.
Leur président aura annoncé déployer 5.000 puis 15.000 soldat à la
frontière et autoriser les tirs-tendus à balles réelles en cas de jet de pierre
des migrants parti du Honduras pour… migrer aux USA.
Et vous voulez que je demande un visa pour aller y bosser ?
Fume mon gars, c’est du belge !
« Tagada-à-la-fraise-des-bois » s’est fendu d’une saillie de son
cru estimant que la démocratie n’est pas « irrémédiable », alertant
son auditoire sur le destin d’un pays qui se jette dans les bras d’un « populiste »
qui embrasse le peuple… sans avoir eu jusque-là le moindre mandat public « aux
responsabilités ».
Un plaidoyer pour les « carriéristes-politiques » ?
Il faut dire qu’avec les lois sur les non-cumuls de mandat, on ne s’est
pas rendu compte de l’appauvrissement que cela engendrerait : Même « Jupiter »
a mis 15 jours pour rassembler un nouveau gouvernement quand les « poids-lourds »
lui répondaient qu’ils ne voulaient pas « en être »…
« Jupiter », un « démocrate » de la vieille Europe,
berceau de la civilisation occidentale, aura félicité le Brésilien en insistant
sur « les valeurs communes de
respect et de promotion des principes démocratiques » qui unissent la
Gauloisie-triomphante et Brésil-bousculé.
Les partis de la coalition au pouvoir à Berlin enregistrent un recul de 10
points par rapport à 2013. Le parti d’extrême droite AfD fait son entrée au
Parlement régional de la Hesse. « Mère-Quelle » aura annoncé qu’elle se
cassera de la présidence de son parti (la CDU) en décembre et de la vie
politique à la fin de son mandat (en 2021), si elle tient jusque-là, se sentant
très affaiblie, contestée et redoutant que son gouvernement perdre « sa crédibilité » après les
élections en Bavière.
Du coup, « Jupiter » se retrouve seul à porter le projet de
relance de la construction européenne, face à l’UK et son « Brexit »,
aux « Ritaliens » en conflit ouvert avec la Commission et aux pays d’Europe
Centrale/Est ouvertement critiques voire carrément eurosceptiques comme la Hongrie
de Orban.
Fabuleux destin contrarié…
Donc résumons l’état du monde : Au Brésil, un Président qui promet à ses
opposants de gauche l’exil ou la prison est élu. Et la bourse brésilienne
bondit lourdement, marquant un nouveau record.
Les « maîtres du monde » auront encore gagné une manche…
Aux USA, un Président qui enchaîne les bons résultats économiques, twiste
après l’attaque d’une synagogue et une série de colis piégés envoyés à ses
opposants politiques que la colère dans le pays est causée par les médias, « le vrai ennemi du peuple ». C’est
une évidence, voyons donc…
En Pologne, ils ne sont guère mieux, pas plus que chez les Bataves ou en
« Ritalie », dans le sillage des grecs de
« Tsi-tsi-parsse » qui ouvrent les portes du pouvoir de diriger un
pays à des populistes…
Et je ne cause même pas de l’Ukraine toujours en guerre dans le Donbass,
ni même du maître du Kremlin et de ses républiques satellites : On n’est
déjà plus en Europe…
« Draôte-extrême » ou « gôche-utopiste », de toute
façon ils ont les mêmes programmes : Demain, on rase gratis avec des sous
et des bras « bien de chez nous » !
Et curieusement, en Chine, où l’on refuse ouvertement le modèle
démocratique occidental, on crée à présent plus de milliardaires que partout
ailleurs dans le monde : 2 de plus par semaine !
Alors que le dernier bastion de la démocratie et du multilatéralisme qu’est
désormais l’Europe, reste par ailleurs le pôle de la « croissance faible »
depuis 30 ans…
Ça ne vous pose pas quelques questions à l’intellect, vous ?
C’est donc sans surprise que « Jaillir-Bol-sonna-zo » a remporté
le second tour de la présidentielle. Avec plus de 55 % des voix contre le
candidat de gôche, Fernando Haddad. Notez qu’il avait failli décrocher son
élection dès le premier tour au début du mois. Avec plus de 10 millions de voix
d’écart, c’est le candidat du Parti des travailleurs de l’ancien président Lula
qui paye au prix fort les années de turpitudes-mafieuses, envoyant le premier
militaire à occuper la présidence depuis la fin de la dictature en 1985.
Ils y en reviennent où ils y reviennent ?
Probablement les deux : Les chiens ne font pas de chat.
Quand les « démocratouilles-soces » échouent, le retour de
balancier ne peut qu’être brutal…
La dizaine de scrutins organisés en 2018 a fait, à l’exception du Mexique,
la part belle aux populistes conservateurs en Amérique latine.
En effet, à Mexico Andres Manuel Lopez Obrador, un populiste de gôche, élu
en juillet dernier, sera intronisé président de la deuxième économie
latino-américaine le 1er décembre. Seul, le Venezuela ne joue pas
dans la même cour. Après un simulacre d’élection, Nicolás Maduro a été reconduit à la tête du
pays et n’en finit pas de concentrer sur sa personne l’ensemble des pouvoirs
dans un pays traversé par une crise profonde.
Le Brésil sera alors le dernier pays d’Amérique latine à basculer à droite
cette année.
La décennie 2000 avait vu arriver au pouvoir un ensemble de candidats de
gôche, emmenés par le très charismatique Hugo Chávez, populiste parmi les
populistes au Venezuela, qui aura ruiné son pays pourtant assis sur une éponge
à pétrole…
Le vent a tourné avec l’arrivée du très libéral Mauricio Macri en 2015 en
Argentine, traînant dans son sillage les espoirs de reconquête du continent
tout entier, portés par la droâte sud-américaine.
Aujourd’hui, qu’il s’agisse du Chili avec Sebastian Pinera, de la Colombie
qui accueille Ivan Duque, le retour des « conservateurs » est massif.
Là où Nestor Kirchner régnait alors sur l’Argentine et Lula sur le Brésil.
Quant au Pérou, pour les élections municipales et régionales avec 21 %
d’absentéisme et 13 % de votes nuls et blancs, le peuple (66 % d’électeurs) a redonné
une légitimité aux nouvelles autorités élues, issues de partis décadents
fermant ainsi le cercle vicieux des changements périodiques des bourreaux du
peuple.
Le peuple péruvien, qui souffre quotidiennement de l’oppression, résiste
courageusement et exprime ses luttes à travers ses organisations syndicales,
sous diverses formes : Marches, grèves, ou barrages routiers, malgré le fait
que les participants soient calomniés ou accusés de terrorisme par les
autorités en place et/ou les médias réactionnaires.
Sévères « reprises en mains »…
Avec les conservateurs, c’est le populisme latino qui revient au Brésil.
Violence, sécurité, corruption : Le cocktail fait mouche auprès d’électeurs en
colère.
À titre d’exemple, le Brésil est le 9ème pays le plus
inégalitaire au monde selon la Banque mondiale. Il abrite plusieurs milliers de
« favelas » (bidonvilles), dont plusieurs centaines à Rio de Janeiro. C’est
aussi l'un des plus violents, avec un nombre record de 63.880 homicides en 2017
(30,8 homicides pour 100.000 habitants), selon l’ONG Forum de Sécurité
publique, qui a recensé aussi 60.018 viols l’année dernière et plus de 600 cas
de violences domestiques par jour.
Les scandales de Pétrobras et d’Odebrecht ont propagé un sentiment d’écœurement
au sein des populations et jeté en même temps un discrédit réel sur la classe
politique. À juste titre puisque les ramifications de ces affaires ont été
telles que le président du Pérou Pedro Pablo Kuczynski a dû mettre un terme à
son mandat de président.
Au Mexique, s’ajoutent à ces problèmes de corruption qui dépassent les
frontières des pays dont ils sont originaires, des questions plus ou moins
sensibles selon les pays comme l’immigration ou la santé économique. Toutes les
raisons se trouvent alors réunies pour faire basculer le continent dans un camp
du « conservatisme-dur », sans même l’aide de la CIA.
Seul Andres Manuel Lopez Obrador n’appartient pas à cette famille
politique. Mais il joue sur le même registre. Au lieu de dénoncer la violence,
il s’attaque à la corruption et aborde la question de redistribution de la
richesse. Face à la précarité dans laquelle beaucoup évoluent, il n’y a rien d’étonnant
finalement à voir les électeurs privilégier des candidats hors système.
En votant les électeurs brésiliens ont d’abord exprimé leur rejet de la
classe politique traditionnelle et leur ras-le-bol, après une série de
scandales de corruption qui ont conduit de nombreux anciens dirigeants du Parti
des Travailleurs en prison.
Un rejet qui ne vous rappelle rien ?
Un « renouvellement » des personnels politiques, partout au
monde, sauf en Chine, en Russie, en Corée du Nord, déjà « bien drivées »…
Notez qu’en plus aux USA, ils ont élu un président qui ne manque pas
d’humour : Lorsqu’il a affirmé au pupitre de l’AG de l’ONU que son
administration a fait plus, en moins de deux ans, que n’importe quelle autre
administration dans le passé, une partie de ceux qui étaient présents dans la
salle a éclaté de rire…
On peut ne pas être complètement d’accord avec ce qu’a dit Trump (même si
plusieurs indicateurs économiques et boursiers vont plutôt dans son sens,
quoique… nous y reviendrons !) mais il est finalement très difficile
d’avoir le même sens de l’humour que ces membres de l’ONU.
En effet, il y avait peut-être plus de raisons de rigoler au discours de «
Jupiter » qui a « l’universalisme
chevillé au corps » et croit à une « troisième
voie » basée sur la « responsabilité
de la paix ».
Il faut rappeler que réuni au sein du Comité des droits de l’homme de
l’ONU, un groupe d’experts a « condamné » la « Gauloisie-universelle »
pour avoir verbalisé deux femmes qui portaient le voile intégral, estimant que
« l’interdiction du niqab viole la
liberté de religion et les droits humains » de ces deux musulmanes, ils
demandent même à Paris de « compenser
» le tort fait aux plaignantes et « surtout
» de réviser sa loi.
Ce qui veut dire que la loi doit se plier à la religion comme c’est le cas
dans de nombreux pays musulmans !
On a le même exemple chez les « papistes » qui destituent de son
mandat un prêtre enquêtant sur les dérives d’un cardinal – tenu par le secret
de la confession – de ne pas avoir dénoncé d’ignobles dérives pédophiles dans
son diocèse.
Et vous ne serez pas surpris quand vous aurez contrôlé que parmi les
membres de ce Comité des droits de l’homme de l’ONU figurent la Chine, le
Venezuela, l’Égypte, le Pakistan et… l’Arabie Saoudite. L’un de ses anciens
présidents a même été… le dictateur Kadhafi !
Pas étonnant que ce Comité ait demandé une minute de silence lors de la
mort de l’ancien dictateur Fidel Castro…
Et ce n’est pas fini. La République islamique d’Iran fait partie du Comité
exécutif de l’agence de l’ONU en charge de l’égalité entre les hommes et les
femmes !
Même si la dictature des mollahs est classée par le Forum économique
mondial à la 140ème place sur 144 nations en ce qui concerne les
droits des femmes.
Qui est le rapporteur spécial du Comité spécial de l’ONU sur la
décolonisation ? La Syrie. Et dans le bureau exécutif figurent l’Indonésie, le Sierra
Leone et Cuba, des pays, comme chacun sait, très respectueux des droits de
l’homme.
Les femmes, n’est-ce pas…
Et aujourd’hui, avec les élections « mi-mandat », on présumerait
quoi donc d’une « correction » envoyée dans les urnes aux équipes de
Washington ?
Vous allez voir ce qu’il va arriver…
J’en tremble déjà d’aise.
Le monde entier court après des chimères : Entre les défis – un peu
sur-joué des évolutions climatiques – la crise financière qui chauffe, les
conflits armés un peu partout sur la planète, des
« grandes-puissances » (Russie, Chine, USA) qui disent ouvertement
« préparer la guerre » (mesure préventive de paix mondiale et
rêvée par « Jupiter » ?), jetant sur les routes des colonnes de
réfugiés, inventant donc de toutes pièces les « crises-migratoires »
qui déstabilisent bien des continents, le « fait religieux » sert
toutes les causes destructrices.
On l’a encore vu aux USA à Pittsburg.
Moi, j’ai fait mon temps. Mais vous, « les jeunes », il va
falloir vous remonter les manches si vous voulez vivre en paix, parce que là,
c’est décidément de plus en plus mal barré.
Comme si vous pouviez encore penser qu’hier est un rêve merveilleux et que
demain sera pire qu’aujourd’hui. Oui, bien sûr, mais seulement si vous bâtissez
un monde meilleur qui ne copie pas les horreurs du passé (pourtant encore
récent).
Ce que les « maîtres du monde » semblent, dans une sorte de
revers de la destinée humaine, avoir loupé.
À moins que ce soit voulu : Alors, vous en aurez été les
marionnettes.
Peut-être qu’à force d’en demander trop, on en perd même les acquis
conquis de haute-lutte.
Dommage : Je deviens un « vieux-kon » pessimiste.
Au moins pour l’heure.
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