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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 5 novembre 2018

Civilisation (I)

Les outils de la « démocrature »
 
Nous vivons un tournant (et à plus d’un titre : On revient demain sur les récents scrutins) qui voit des systèmes nous enjoindre d’agir en toutes circonstances en vue d’optimiser nos actes.
« Jupiter », ce fat, a lancé un plan « intelligence artificielle » à 1,5 milliard d’euros pour faire de la « Gauloisie » un leader du secteur. C’est fort drôle quand on sait que les continents Indien, chinois et Nord-Américain en font dix fois plus chacun et sans presqu’aucune subvention publique.
Comme quoi, c’est la grande obsession de l’époque.
 
Entreprises, politiques et chercheurs ne jurent en effet que par l’IA car elle laisse entrevoir l’émergence d’un monde partout sécurisé, optimisé et fluidifié… Et des perspectives économiques illimitées !
Pensez donc : On vous imposera mettre de l’IA dans votre bagnole, parce que 90 % des accidents ont une origine humaine.
Et puisque la fiscalité-comportementaliste n’est pas suffisante, c’est directement dans le caddie et cabas qu’on vous interdira de vous procurer ce qui est déconseillé pour votre santé maladive…
Comme si, sur notre petit bout de caillou voguant dans l’espace intersidéral composé pour l’essentiel de vide et de rayonnements (plus tard on dira « d’informations ») pouvait avoir des retombées économiques et financières « illimitées ».
Mais ils y croient tous, dur comme de l’acier-trempé !
Déjà que l’argent va manquer et que les « marchés financiers » en brule par trains entiers, c’est dire s’ils planent à côté de leurs ailes, en pense-je.
Enfin passons : C’est l’époque des « grands paradoxes », après tout, et ça n’en est jamais qu’un de plus !
 
Les grandes puissances, États-Unis et Chine, mobilisent effectivement d’énormes moyens en vue d’être aux avant-postes de l’ère de « l’IA-triomphante ». Et voilà qu’après la « start-up-nation », « Jupiter » veut faire de la « Gauloisie-intelligente » un « hub mondial de l’IA » et « attirer les meilleurs chercheurs étrangers » !
Jupitérien, qu’il avait dit qu’il serait…
Et comme il est bien entendu qu’« il ne faut pas rater le train de l’histoire », les investissements s’opèrent dans la plus grande précipitation. À telle enseigne que « Mourir-Ma-jolie », le secrétaire d’État au Numérique, dit comprendre que « certains préfèrent avancer sur les technologies d’abord et réfléchir ensuite » !
Tirons donc les premiers, on verra bien ce qu’il va en retomber. Alors que vu la portée des enjeux, le bon sens (dont manifestement tout le monde manque) commanderait au contraire que ces questions fassent l’objet d’un vrai débat public de façon urgents. Ce qui n’est bien évidemment absolument pas le cas aujourd’hui.
 
Quel enjeu ? On en dirait que ces technologies cherchent à imiter notre cerveau et sont censées nous aider…
Une ambition que de concevoir des systèmes modélisés sur le cerveau humain guide effectivement les recherches menées dans les laboratoires. IBM (après avoir racheté hors de prix une boîte de cloud) dit avoir mis au point des puces synaptiques, et Intel aurait élaboré une puce dite neuromorphique.
À L’analyse il s’agit là seulement d’un vocabulaire parfaitement impropre à la réalité : « Nous n’avons, en aucune manière, affaire à une réplique de notre intelligence, même partielle. Le terme « intelligence artificielle » est un abus de langage laissant croire qu’elle serait naturellement habilitée à se substituer à la nôtre en vue d’assurer une meilleure conduite de nos vies ».
Il faudrait remettre en cause cette appellation anthropomorphe, en pense-je.
D’autant que le terme est une transposition du terme anglo-saxon, « intelligence », qui se traduit, dans son sens premier, par « renseignement » en francilien-natif.
Pas une once de cogito.
En vérité, ce qui est nommé « IA » représente un mode de rationalité technologique cherchant à optimiser toute situation, à satisfaire nombre d’intérêts privés et, au bout du compte, à faire prévaloir un utilitarisme généralisé.
Encore qu’il ne s’agisse jamais que d’un produit d’une intelligence « naturelle & biologique » programmant un logiciel chargé d’aller plus vite et sans se tromper qu’un cerveau humain…
 
Néanmoins, reconnaissons que ce qui caractérise l’IA, c’est que c’est une puissance d’expertise qui ne cesse de se perfectionner. Ses systèmes auto-apprenants sont capables d’analyser des situations toujours plus variées et de nous révéler des états de fait dont nous n’avions aucune conscience dans certains cas. « Ils le font à des vitesses qui dépassent nos capacités cognitives. Nous vivons un changement de statut des technologies numériques : elles ne sont plus seulement destinées à nous permettre d’accéder à l’information mais à nous divulguer la réalité des phénomènes au-delà des apparences. »
Au fond, ces systèmes « computationnels » sont dotés d’une singulière et troublante vocation : Énoncer la vérité !
La technique se voit recevoir des prérogatives inédites : Éclairer de ses lumières et métadonnées le cours de notre existence, rien de moins.
 
« Au moment où ces machines sont appelées à nous dire la vérité, elles se trouvent douées de parole, à l’image de ces enceintes connectées avec lesquelles nous pouvons dialoguer ». Cette disposition est déjà à l’œuvre dans les chatbots, les agents conversationnels, ou dans les assistants numériques personnels conçus pour nous guider dans notre quotidien.
« Nous allons de plus en plus être entourés de spectres chargés d’administrer nos vies ».
C’est le « pouvoir-kairos », autrement dit la volonté de l’industrie du numérique d’être continuellement à nos côtés afin de chercher, dès que l’occasion s’en présente, d’infléchir nos gestes en énonçant ce qui est supposé nous convenir.
La bataille économique à venir entre Google, Facebook, Amazon, Baidu (le Google chinois) et quelques autres ira donner lieu à une compétition acharnée pour la conquête de cette « présence spectrale », chaque acteur s’évertuant à imposer son emprise aux dépens de tous les autres.
 
« Nous vivons un tournant injonctif de la technique » en pense quelques-uns. « Il s’agit là d’un phénomène unique dans l’histoire de l’humanité qui voit des systèmes nous enjoindre d’agir de telle ou telle manière. » Pour l’heure, si hier ça n’existait pas encore, cela peut aller d’un niveau modéré et incitatif, à l’œuvre dans une application de coaching sportif par exemple, à un niveau prescriptif, dans le cas de l’examen de l’octroi d’un emprunt bancaire…
« Même le secteur du recrutement commence à avoir recours à des robots conversationnels pour sélectionner les candidats ! »
Et l’on vous sert la fable d’une complémentarité homme-machine mais en réalité, plus le niveau de l’expertise automatisée se perfectionnera, plus l’évaluation humaine sera marginalisée : Il faut s’y préparer.
Et déjà on atteint déjà des niveaux d’injonction coercitifs dans le champ du travail, avec des systèmes dictant à des personnes les gestes à exécuter. « Le libre exercice de notre faculté de jugement se trouve substitué par des protocoles destinés à orienter nos actes ». Il s’agit là d’une rupture politique, juridique et anthropologique sans précédent, jusque dans la conduite d’un véhicule…
 
Et le danger, c’est que ces machines « aidantes » prennent toujours plus de décisions à notre place. Car sous couvert de facilitation croissante de nos tâches, personne n’a encore vu le renversement qui s’est produit : Ces technologies d’aide à la décision sont devenues des instances décisionnelles.
« D’une certaine manière, nous serons moins appelés à donner des instructions aux machines qu’à en recevoir d’elles » prédisent quelques-uns…
Des illuminés ?
Une logique pourtant déjà à l’œuvre dans la médecine dont on ne cesse de louer les avantages qu’elle va tirer de l’intelligence artificielle. « On se réjouit du diagnostic automatisé qui offrirait un saut qualitatif, mais on n’évoque jamais le fait que ces mêmes systèmes sont déjà dotés de la faculté de prescription entraînant l’achat de mots-clés par les groupes pharmaceutiques. »
En nous truffant de capteurs, ces puissances financières promettent d’interpréter en permanence nos flux physiologiques dans le but de nous recommander produits de bien-être et traitements thérapeutiques.
« Cette promesse de grandes avancées médicales cache le véritable objectif de l’industrie du numérique qui entend faire main basse sur la santé ! »
Pourquoi personne ne parle pas des techniques d’interprétation des comportements conçu par « Fesse-Book » ? Parce que si elles étaient rendues publiques, ces recherches permettraient de mieux comprendre ce qui est en train de se jouer.
 
« La technique, en tant que champ relativement autonome, a aujourd’hui disparu. Seul demeure le techno-économique. » Par exemple, pour se donner bonne conscience, Musk qui a donné l’alerte et toute la sphère des ingénieurs enrôlés par l’industrie numérique, répètent en boucle que « la machine doit être au service de l’homme ». Ils invoquent continuellement l’éthique : « C’est l’une des grandes impostures de notre temps. »
Des discours de façade qui permettent de faire bonne figure à peu de frais, alors que ce sont ces mêmes personnes qui s’emploient à accroître l’expertise de ces systèmes au mépris des conséquences.
Plus généralement, c’est la concrétisation du « rêve des saint-simoniens », aspirant à une saine administration des choses.
Effectivement, les responsables politiques entendent profiter de l’IA pour instaurer une gouvernance automatisée de nombreux secteurs de la société : « Les relations entre citoyens et l’administration, les transports, l’éducation, la justice… Cette logique offre l’avantage de nécessiter moins d’agents humains et de diminuer les coûts. D’où l’importance de l’open data pour les gouvernements socio-libéraux qui comptent, grâce à la mise à disposition des données publiques, laisser au régime privé le soin d’organiser le cours des affaires collectives, entraînant une marchandisation de la vie publique. »
N’oubliez pas que la « smart city », qu’on vous vante à chaque occasion, reste emblématique de cette idéologie qui verrait les systèmes réguler au mieux notre quotidien : « On laisse agir les systèmes au sein d’un monde parfait parce que sans signataire et régi par des signaux. »
 
Autrement dit, nous assistons à la liquidation en cours « du politique », entendu comme l’engagement de choix incertains après conflit et délibération.
Nous vivons en quelle que sorte une faillite de la conscience.
« Lorsque nous voulons faire preuve de vigilance, nous en venons toujours à la question des données personnelles, qui certes représente un enjeu d’importance, mais qui reste limitée au primat de la seule protection de la vie privée : Jamais nous ne nous soucions de la préservation de notre liberté dans le cadre de la vie en commun et des nouvelles structures asymétriques de pouvoir qu’entraîne l’usage de l’IA, dans le management ».
Du coup, depuis quelque temps, la question des « biais » occupe une place centrale. Là encore, il s’agit de points d’importance vu qu’ils peuvent entraîner de possibles discriminations. « Mais quand bien même nous nous en débarrasserions, cela n’empêchera pas ce large mouvement d’énonciation automatisée de la vérité à des fins marchandes et utilitaristes de s’instituer. Mais quid du libre exercice de notre faculté de jugement, du déni de notre sensibilité et de notre faillibilité, du respect de la pluralité humaine ? »
Ce sont là des questions d’ordre civilisationnel auxquelles nous devrions nous confronter sans attendre.
 
Car nous sommes démunis par la vitesse des développements qui nous empêchent de nous prononcer en conscience et qui sont présentés comme inéluctables. « Les évangélistes » de l’automatisation du monde que sont « Jupiter » et « Sa-trique-Villa-ni » avec leur plan IA ne jurent finalement que par le dogme de la croissance, au mépris de toutes les conséquences civilisationnelles.
Pour bien faire, il faudrait que les citoyens sortent de leur apathie : « Il faut contredire les techno-discours et faire remonter des témoignages émanant de la réalité du terrain, là où ces systèmes opèrent, sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux… »
Il faudrait manifester notre refus à l’égard de certains dispositifs lorsqu’ils bafouent notre intégrité et notre dignité : « Contre cet assaut antihumaniste, faisons prévaloir une équation simple mais intangible : plus on compte nous dessaisir de notre pouvoir d’agir, plus il convient d’être agissant. »
Naturellement, c’est chose impossible : C’est tellement plus confortable de se laisser porter par un système, des systèmes) d’intelligence artificielle qui ne sont programmés que pour notre bonheur (collectif et individuel) !
À quoi bon : Il faudrait être fou pour lutter contre les bienfaits du progrès. Mes potes « staliniens » en disaient autant du temps de l’URSS qui envoyait se soigner dans les Goulags tous ceux qui étaient contre la vérité-socialiste…
 
Ce qui m’étonne toujours un peu, c’est que ce n’est plus la première fois que j’intercepte un dire, une opinion, un récit, un article, une étude qui va dans le même sens.
La montée des « populismes » ici et ailleurs, jusqu’à nos portes et à l’autre bout de l’horizon, avec leurs cortèges de cocus déshérités et spoliés par des incapables-inconscients (l’autre face de la pièce de monnaie des « autistes-trisomiques »), vous vantent désormais la fin de la démocratie élective avec cette hypothèse : Et si on remplaçait les « élus-du-peuple » par des « système-experts » bourrés d’IA ?
Hein, très drôle la fin d’une civilisation des droits démocratiques…
Nous y reviendrons probablement.
Par la force des choses.

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