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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 15 juillet 2023

Menaces de chaos (22/54)

21 – Visite des Chagos
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Il en va différemment pour Julie qui découvre ! D’autant mieux que les dossiers qu’elle avait pu consulter avant de rencontrer l’équipe de la CISA ne mentionnaient pas grand-chose sur ces installations perdues au milieu de rien…
Alors naturellement, elle s’étonne au plus haut point.
D’abord la confrontation avec le premier cyborg, probablement un « numéro 13 », qui lui souhaite la bienvenue d’un ton posé, auquel elle répond, et lui de lui proposer de s’occuper de son bagage qu’elle n’ose pas lui confier. La machine lui indique la direction à suivre, dans le sillage d’Alexis et de Gustave, qui eux avaient leurs bagages à main chacun posés sur un chariot autonome en forme de table de nuit à roulettes qui filaient devant eux dans la direction d’une limousine sortie tout droit d’un film hollywoodien, mais toute crottée, où Paul les emmène.
Une fois embarqués à bord dudit véhicule, conduit par Paul pour ne pas laisser un cyborg au volant et affoler un peu plus ses passagers novices, celui-ci se met en route et descend une rampe depuis la petite aérogare pour rejoindre la route qui la contourne vers l’océan autour du bout de la piste, posée sur ce qui semble être la partie la plus large de ce morceau de terre océanique, planté de quelques palmiers et de nombreux de cocotiers plus quelques autres herbacés, feuillus ou épineux, de toutes hauteurs de futaie.
 
« Mais c’est paradisiaque ! » s’exclame Julie qui s’en met ainsi plein les yeux sous la lumière du soleil des tropiques, toutefois un peu voilé à ce moment-là.
Paul la rabroue : « Pas encore. Mais on y travaille. Je vous pose dans vos chambres avant que nous allions faire le tour du propriétaire ? »
Puis il enchaîne sans attendre de réponse : « La piste a été allongée depuis quelques années pour accueillir des gros-porteurs », ajoute-t-il. Gros porteurs… pourtant, Oriane, la secrétaire générale de la CISA, aura bien essayé d’en avoir un, mais n’a pas réussi à dégoter ne serait-ce que trois billets.
 
« Ne vous foutez pas de nous, Paul… Il n’y avait pas de vol, ou pas d’autorisation, je ne sais pas ! » invective Gustave. « Il nous a fallu passer par les autorisations militaires de Diégo Garcia. »
« Une chance qu’elles vous aient laisser passer : Diégo Garcia est un site militaire de grande valeur stratégique, il est bien gardé, croyez-moi. Et puis, vous vouliez seulement me faire la surprise et vous passer de mon autorisation… Sachez que j’aurai pu vous la refuser pour le dernier kilomètre.
Pas très doué amiral… »
Pas très doué, effectivement, puisqu’à l’arrivée à l’hôtel, des cyborgs en arme (des Famas de l’armée française déjà déclassés et recyclés plus quelques Uzi israéliens), encadrés par un seul porteur d’uniforme accueillent le trio qu’ils conduisent directement dans le bâtiment de l’hôtel de maître, au Sud du port… et de l’aéroport.
Une jolie construction, désormais sur trois niveaux, R+2, dans le style « des îles », que connaissent et apprécient déjà Alexis et Gustave, sans savoir de quelles îles précisément…
Tout cela fait un peu un mélange curieux entre « paradis perdu » et « total désastre », d’autant que les chemins, même ceux asphaltés, restent boueux d’un précédent coup de vent.
Il faut juste s’y faire…
Paul aura expliqué que l’atoll avait essuyé récemment un orage tropical assez commun dans le « pot au noir » situé entre les deux alizés, quand ceux-ci fluctuent vers le Sud de leur position normale.
 
D’autres « machines » s’occupent des bagages, le temps de prendre ses quartiers au premier étage, chacun dans une chambre avec terrasse et vue sur le lagon, puis tout le monde se retrouve au salon du rez-de-chaussée pour un premier briefing devant un verre de jus de fruits exotiques et frais. À peine un peu alcoolisé d’une goutte, un dé de rhum local, c’est-à-dire distillé sur place, pour Gustave.
Le fond musical est un mélange de sons de compositeurs classiques et de mélodies plus modernes aux rythmes lents et de la pop-électronique, style « cosmiques ». Souvent de la musique à quatre temps où les instruments se superposent à des rythmes différents et où on peut reconnaître des musiques de film, parfois du Pink-Floyd ou du Jean-Michel Jarre, du Moby ou encore du Klaus Schultz, le concerto pour une voix, ou seulement des variations au piano… Très éclectique, mais plus centré sur de la musique synthétique.
C’est Julie, encore toute perturbée par son arrivée et surtout par son voyage, qui prend sur elle d’entamer la discussion par une double question qui lui brûlent les lèvres, alors qu’elle se verrait bien aller faire une petite sieste au bord de la piscine qui lui tend les bras pour récupérer du voyage et du jet-lag : « C’est quoi tout ça, vous y faites quoi ? », s’adressant à Paul qui médite en silence dans un sofa, l’oreille accrochée à son portable.
 
Et Paul, imperturbable, ferme son téléphone sans avoir dit un mot, alors que Gustave et Alexis arrivent pour les rejoindre, de lui répondre par un avertissement : « Ici, je précise à tout le monde que le lagon est infesté de requins. On ne s’y baigne que devant la maison et dans la limite des filets de sécurité. Si vous avez besoin de barboter, il y a une piscine à disposition.
Par ailleurs, les photos sont mal vues et les communications hertziennes et satellitaires sont filtrées et éventuellement entravées voire brouillées quand elles ne sont pas autorisées par l’administrateur du réseau.
Vous noterez également que l’eau du robinet, si elle est rendue potable par désalinisation d’eau de mer, elle reste avoir un arrière-goût saumâtre. On peut se laver les dents avec et même se doucher sans danger, mais évitez d’en boire : on fait venir de l’eau de source par avion de France qui reste bien meilleure, même pour faire des glaçons !
Enfin, désormais, sachez qu’ici tout est géré par l’IA de l’île qui reste à votre service. Toutefois, les zones de chantier ne sont autorisées qu’aux personnes habilitées ou accompagnées par une personne habilitée à y pénétrer.
Ça vaut pour tous les visiteurs sans exception, y compris vous, amiral. »
« Ah c’est bien ça ! » apprécie-t-il. « Vous avez enfin renforcé vos mesures de sécurité... » félicite ce dernier.
« Bé oui, depuis l’agression russe[1] et les quelques espions chinois qui se sont infiltrés dans nos groupes de travailleurs, les américains veillent sur notre environnement avec la bénédiction des anglais. Et ils nous ont obligé à quelques précautions supplémentaires. »
Parce que les russes ont déjà été agressifs jusqu’ici ? « Avant ou après l’invasion de l’Ukraine ? » questionne Julie qui en reste abasourdie.
« Quelle importance ? » élude Paul…
 
« Si je me rappelle bien, vous êtes ici parce que vous avez des questions laissées sans réponse... » reprend Paul.
« Oui ! » reprend Gustave à la volée après s’être rincé les gencives avec son breuvage servi par une « poupée » aux formes généreuses, au teint cuivré, très stylée et habillée « sensuellement » tel qu’il en a l’œil qui tourne.
« D’abord, si vous le permettez et à l’adresse de Julie qui découvre le lieu, un petit historique.
Cet archipel appartient aux chagossiens, un peuple des îles, essentiellement des pêcheurs, qui est administré par la couronne d’Angleterre pour être une « poussière » de l’empire des Indes.
La plus grande des îles, Diégo Garcia par laquelle vous êtes arrivés, est louée aux USA qui y ont installé une base navale et une piste d’aviation pour leurs bombardiers lourds. Ils ont viré du même coup la plupart des autochtones qui sont partis sur la soixantaine d’atolls encore disponibles quand ils ne se sont pas exilés aux Seychelles ou aux Maldives voisines, plus au Nord.
Ce sont les américains qui assurent la sphère la plus large et la plus profonde de notre sécurité, surveillant le trafic aérien et les routes maritimes qui passent au large entre le détroit de Malacca en Indonésie et le Cap Bonne espérance, en Afrique du Sud.
Notre atoll, jusque-là inhabitable et déserté faute d’eau douce, a d’abord été loué à la fondation Milton pour un bail de 30 ans justement pour ces raisons de proximité des flottes US et anglaises, et assez loin de toute autre population.
Milton était chargé par quelques milliardaires états-uniens de mettre au point un virus aérobique devant rendre stérile les femmes, ce qui lui a été assez facile, ainsi qu’un médicament contre-indiquant pour pouvoir enfanter, en vue de limiter la population mondiale. Ce qu’il n’a pas pu faire. »
« Oh ! » s’exclame Julie.
 
« Depuis, il s’est exilé en Chine. Plus précisément à Wuhan qui abrite un laboratoire P4 indispensable pour ce genre de travaux. »
Alexis était déjà au courant pour avoir fait la reprise de cet épisode-là dans un ouvrage broché[2], mais pas vraiment Gustave qui ne s’étonne pourtant plus de rien...
« D’ailleurs Alexis, dès que vous serez rentrée en France, il vous faudra vous documenter non pas sur ces gens-là, je les connais presque tous, en tout cas leurs réseaux d’influence de la « facho-sphère » élitiste et leurs bras armés qu’ils financent royalement, mais sur d’autres « millénaristes » qui financent, eux la mouvance « écologistes-survivalistes ».
Des gauchistes pour l’essentiel… Chacun son truc en somme, mais qui visent tous les deux à « sauver la planète » (il accompagne ses derniers mots d’un geste de la main pour simuler les guillemets). D’autres fascistes qui font passer la planète avant l’humanité, en somme. »
L’un ne va pas pourtant sans l’autre, normalement...
 
Paul ne relève pas et revient sur Milton et sa fondation. « Son laboratoire, aux normes P4 également, est désormais figé à environ 40 mètres sous nos pieds. Personnellement, j’ai été parachuté ici après mon rapt sur le vol de New-York il y a quelques années de ça[3].
Ma mission n’était pas très claire, mais je savais deux choses : qu’il fallait que je mette un terme à leurs agissements, que je reprenne le bail en cours pour y installer le futur astroport qui accueillera une fronde de satellisation[4] de gros porteurs et bien plus tard le premier ascenseur spatial.
C’est qu’on est à seulement quelques kilomètres au Sud de l’équateur, une latitude idéale pour mettre des charges lourdes en orbite équatoriale et des satellites géosynchrones. »
Jusque-là, Julie avait l’air de comprendre, bien qu’elle ne sache pas ce qu’était une fronde de satellisation.
Car elle avait déjà entendu parler des ascenseurs spatiaux calculés, dès 1975, par Jerome Pearson, comparables à l’idée de Yuri Arsutanov et popularisés, en 1978, par le romancier Arthur C. Clarke qui dévoile le concept au grand public dans son roman de science-fiction « Les Fontaines du paradis »…
Ce qui tombe bien puisque la base de Paul aux Chagos se nomme, comme par hasard, « Paradise-City »…
De là à y voir un clin d’œil, il n’y a pas loin.
Gustave également, d’autant que lui savait déjà : il n’était pas venu jusqu’ici pour entendre ce qu’on lui avait expliqué auparavant et il commence à s’impatienter de ne pouvoir avoir des explications plausibles aux embarras où il se trouve.
 
C’est Julie qui a le crâne farci de questions qui interrompt Paul en premier : « On calcule souvent qu’aucun matériau ne saurait supporter un pylône ou des câbles dont l’extrémité serait en orbite géostationnaire... »
« Et c’est vrai, mademoiselle Déplante. Mais ce que nos professeurs et autres chercheurs ne nous ont jamais dit, c’est que si la métallurgie a ses propres limites, aujourd’hui et plus sûrement demain, l’électromagnétisme en a d’autres qui permettront de dépasser ces performances insuffisantes.
Rassurez-vous, ce n’est pas notre génération qui y parviendra, en revanche, nos successeurs sauront faire d’autant qu’il ne s’agit pas de supporter la masse d’une station spatial plantée à 36.000 kilomètres au-dessus du site, mais de faire descendre un « chemin » de la station jusqu’au sol et de le prolonger, pour un bon équilibre des masses, par une masselotte qui orbitera jusqu’au-delà de 70.000 kilomètres d’altitude, facilitant ainsi les voyages extraterrestres par effet de fronde... »
 
Vus son regard et ses yeux, pas étonnant que sa bouche en soit restée entre-ouverte plusieurs secondes d’affilée sans émettre le moindre son. Pourtant, elle doit savoir que c’est mathématiquement possible voire indispensable, en tout cas logique.
« Or pour mettre en orbite tout ça, il faudrait un lanceur lourd, capable de resservir plusieurs fois par jour pendant quelques années. Inutiles de vous dire que ça n’existe pas encore, que ce soit dans les cartons de la Nasa, de Musk, de Bezos, de Virgin Galactic ou de quelques autres encore.
D’où l’idée de la fronde électromagnétique, façon Hyperloop du même Musk, même si les japonais et les chinois maîtrisent déjà la lévitation électromagnétique pour leurs trains à grande vitesse.
Chez nous en France, on préfère encore rouler sur des rails, une idée fixe des ingénieurs sortis de nos écoles d’élite, « X », Ponts, Mines, Centrale, Normale-sup et j’en passe…
Ici, nos rails ne seront que des éléments d’un accélérateur circulaire qui sort à quelques 9 kilomètres/seconde à travers mes « petits-trous », assez pour traverser les couches denses de l’atmosphère sans être trop ralentis et poursuivre le vol de nos ogives en mode balistique jusqu’à l’altitude de satellisation.
En fait, beaucoup plus haut, mais l’engin retrouve la bonne altitude, à la bonne vitesse, au bon moment et au bon endroit en redescendant depuis son apogée en quelques heures.
C’est juste une question de calcul de balistique basique assez simple, où le périgée correspond à l’altitude du point de rendez-vous avec notre future station spatiale.
Et le tout permet un tir toutes les 90 minutes sans perdre aucun matériel... 16 par jour tous les jours ! »
Si Paul le dit, c’est que c’est probablement vrai en juge Alexis alors que les yeux de Julie s’écarquillent encore un peu plus et qu’elle en reste aphone, poumons tétanisés !
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
 

 
Éditions I3

[1] Cf. épisode « L’année Covid de Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. épisode « Ultime récit - suite » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[3] Ibidem.
[4] SpinLaunch, une société créée en 2014, aura réussi les premiers essais de son concept de fronde géante à satellites pour le compte de la NASA.

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