20 – Arrivée aux Chagos
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de
neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Alexis poursuit son récit, haché par le service des plateaux-repas.
« Moi, j’ai vu ça pour le dernier PIA de 2017 : j’étais dans les locaux du secrétariat de Matignon avec Paul et Gustave quand ça s’est fait, puisque j’étais alors rentrée dans le « circuit ».[1]
C’était également l’époque le troisième
saut de Paul, vers le passé. Il m’a emmené à Aman puis à Pétra.
Là, nous avons été envoyés à la fin de la première croisade à Jérusalem, celle emmenée par les « barons » avec à leur tête Godefroy de Bouillon. »
Les croisades ?
« Bé oui… C’est un peu comme dans un film historique. Sur le coup, je n’y ai pas bien cru. Nous avons rencontré le moine-soldat Jean de Jérusalem pour lui faire voir une petite vidéo sur l’avenir des mille prochaines années.
Le gars en aura été scotché et a en
laissé une trace écrite, enfin plusieurs, comme d’une vision prémonitoire sur
ce que serait son avenir. »
Incroyable ! Si au moins c’était vrai… en pense
Julie.
« Franchement, je n’y ai pas cru une seule seconde, sur le moment. Mais bon, j’ai rapporté cette péripétie comme Paul me le demandait, après l’avoir retrouvé à Athènes alors que lui faisait un petit saut vers le passé un peu plus lointain, juste au moment de la prise de Jérusalem. Un peu avant que le moine nous retrouve avec ses blessures à Pétra. »
Tu es sûre ?
« Comme je te parle. Sauf que sur le moment, je te le répète, je n’ai pas bien compris ce qui m’arrivait. Je te dis, comme dans un film… »
Oui, mais la technologie employée ? Les machines indispensables ?
Parce que la mécanique quantique prévoit que ce n’est pas impossible, voire seulement une des propriétés de l’univers nanométrique et ses fabuleuses intrications pour lesquelles le temps semble ne pas exister.
Le temps et l’espace-temps, qui lui reste relativiste…
« Oh alors là, c’est grand mystère !
Nous, on est engoncé dans un scaphandre qui te colle à la peau et te fait
basculer d’une époque à une autre sans aucune sensation particulière. On doit
seulement se tartiner tout le corps, avant de l’enfiler, d’une sorte de gel qui
ressemble à de l’hydroalcoolique, mais tout partout. Puis on se glisse dans le
scaphandre. Une machine en suspension haut dans le ciel fait ensuite ses
manœuvres et on est accueilli par un gars qui reprend son matériel et disparait
comme par enchantement.
Personnellement, j’ai atterri en Crète
et je suis rentrée à Athènes par l’avion. »
Julie n’en revient pas mais, incrédule, elle laisse
poliment Alexis poursuivre son récit.
« C’était le troisième saut de Paul vers le passé, mais il en a fait un autre, vers l’avenir, au moins une fois[2], jusqu’à présent.
Je dois te préciser que lors de son
second saut, Paul en aura profité pour collecter son premier milliard de
dollars qui aura financé le développement du logiciel BBR, d’après ce qu’ont pu
me raconter et Paul et Gustave, en achetant des actions de la société de Warren
Buffet.
En trente ans, elles auront pris une valeur qui aura plus que décuplé.
Et au saut suivant, ça a fait tout un pataquès, de ce qu’on m’a raconté, parce que là, je n’étais pas encore dans « le circuit ».
Notre Paul est alors dans un avion de ligne qui va d’Europe vers New-York.
Il embarque bien, on le voit à plusieurs reprises à bord et, à l’arrivée, il n’est plus là.
Les autorités aéroportuaires, le FBI et pas mal de services de sécurité, jusqu’aux agences des services secrets fouillent l’avion qui n’a connu aucun incident au cours du vol et notre bonhomme sera réapparu au large de Diégo Garcia quelques mois plus tard sans que personne ne sache comment il a fait. »
Julie avait vu ça dans la partie
« nébuleuse » des rapports qu’elle avait consultés avant de contacter
De Bréveuil pour le compte de Matignon.
Et alors ?
« Il en dit assez peu de chose. Sauf qu’il
aurait été enlevé dans les toilettes du 747 sans laisser de traces et aurait
été projeté dans un avenir très lointain par des « Homo
sapiens-Ultra », qui justement maîtrisent la technologie des voyages sur
la flèche du temps. »
Tu y crois ?
« Je ne sais pas : il m’a donné peu de détails. Mais pour lui, il a fait un voyage de presque 5 années, qui correspondent aux « escales » en plein vide cosmique, soit pour recharger le vaisseau interstellaire dans lequel il est, soit pour corriger sa trajectoire, soit pour faire des réparations et jusqu’à atteindre les confins de l’univers.
Au moins une centaine de milliards
d’année lumière de distance si ce n’est pas des dizaines…
J’avoue que ce n’est pas très clair.
Mais c’est à ce moment-là que, sur terre et à notre époque, Gustave vend le logiciel BBR sous la pression à des américains ce qui permet à Makarond d’amorcer sa première campagne présidentielle avec les commissions qui entourent ce genre d’opération, notamment quand elle nécessite la signature d’un ministre pour l’autoriser.
Ça, on peut le vérifier… »
Ce n’est pas vérifiable dans les dossiers de Julie…
« Mais c’est extraordinaire », laisse-t-elle tomber ! « On avait déjà vu ça pour les frégates de Taïwan, les contrats avec les Russes pour deux Mistral…
Décidément, quel que soit le régime,
ils sont tous pareils ! »
« Peu importe : on ne fait pas
d’omelette sans casser d’œufs, disait ma grand-mère. Ce qui est extraordinaire,
c’est que pendant ces 5 ans là, coincé dans un engin qui parcours le vide du
cosmos, probablement en suspendant la progression de la flèche du temps, Paul
fait des recherches pour retrouver les traces de son passé : et c’est là
que ça se recoupe !
Pour savoir ce qui se passe dans sa
vie, il a besoin de quelqu’un qui la lui raconte pour le vivre au présent. Et
il m’embauche pour ce boulot ! »
Julie a le cerveau en ébullition : suspendre
l’écoulement du temps, c’est déjà dans les équations de la relativité générale.
Plus tu vas vite, par rapport à la vitesse de la lumière, plus l’écoulement de
« ton temps » se ralentit jusqu’à être suspendu comme pour le photon.
Qui heureusement n’a pas de masse, sans ça il serait aussi « lourd »
que l’univers tout entier.
Car plus tu t’approches d’une masse élevée et plus le temps est également ralenti par rapport à un référent théorique, car il n’existe pas, sans masse et sans accélération.
Et inversement.
C’est tout ça la relativité générale qui aura pu être vérifier à de nombreuses reprises, jusque dans la navigation quotidienne sous GPS : le temps courant d’un satellite, plus rapide qu’une voiture circulant sur Terre, et plus éloigné du centre de la planète que ledit véhicule, n’est pas le même que le boitier du GPS de réception dans la voiture qui lui donne pourtant sa position exacte, au décimètre près.
Résultat, il faut corriger en permanence les signaux reçus pour avoir cette précision décimétrique.
Heureusement avec les processeurs que fabriquent les chinois ou les coréens et un bon algorithme pondu par les ingénieurs californiens, l’opération est quasi-instantanée.
Toutefois, Julie s’entend poser quelques questions à
Alexis, qui n’ont rien à voir : pourquoi elle ? Pour quelle raison
lui se promène sur la flèche du temps ?
« Pour la première question, j’ai à peu près une idée…
Lors de son « retour » au
Koweït pendant la guerre, comme je te l’ai dit, il croise ma mère qui fait son
stage ouvrier de sciences-po à l’Agence France Presse sur place. Elle le coach
et pendant un moment, je reste persuadée qu’il est mon père biologique. Raison
pour laquelle il est allé me chercher entre mes piges pour la presse. »
Ah oui ?
« Eh bien non ! En revanche, il aura bien rencontré mon vrai père sur place. Celui qui aura détourné un gros bocal de pierres précieuses des caves de l’émir au moment de la débâcle au Koweït après avoir volé et fait passer une semi-remorque de billets issus du palais et qu’il aura remis aux autorités américaines.
Probablement un peu contraint et forcé,
je suppose. Mon père est un voleur et un assassin. Et je ne le vis pas mal pour
autant, dois-je te préciser. »
Oui, mais Paul ? Pourquoi Paul fait ces voyages
aidés par une technologie très avancée ?
« Eh bien, il m’a expliqué que l’avenir, notre avenir, celui de notre espèce et de ses descendances veille au bon déroulé de son propre passé. Conformément à ce qui est raconté dans leurs archives et livres d’Histoire.
Je veux bien le croire, parce que ça
paraît logique, l’objectif étant d’aboutir à la technologie des voyages sur la
flèche du temps, en son temps et selon le procédé historique… »
Julie est perdue par la perspective…
« Ce qui veut dire que Paul connaît au moins les grandes lignes de ce devenir et ce sera appesanti sur son propre destin, tel que je le relate.
Et dès qu’il est rentré à notre époque,
il aura commencé à travailler à creuser des trous aux Chagos en vue de
fabriquer une fronde gigantesque pour envoyer en orbite de lourdes charges pour
pas cher.
Tu verras ça une fois arrivée sur place.
Il m’a toujours dit qu’il ne verra pas l’aboutissement de ces travaux-là, que ses successeurs, à travers une fondation internationale, mettront ensuite en place, toujours aux Chagos, un gigantesque ascenseur spatial, mais que lui mettra au point un vaisseau autonome capable de mettre en orbite des hommes et de les ramener sur Terre sans les écraser dans sa fronde.
En attendant le fameux ascenseur… »
Fabuleux, en pense Julie qu’un immense sourire
éclaire !
« C’est sérieux ? »
Et comment !
« Il a même fait visiter ses installations au Président Makarond en 2019[3], quand il a fait son tour jusqu’à Mayotte, les îles éparses et La Réunion. »
Parce que lui aussi est venu jusque-là ?
« Mais oui, que crois-tu, Julie ! Sauf que je suppose qu’il est d’abord venu pour décorer Paul d’une médaille méritée à l’occasion de l’attentat raté de 2017 dans les appartements de l’Élysée. Raté grâce à l’intervention de Paul sur place[4]. »
Ça, Julie n’avait pas pu se faire confirmer ce détail, déjà à peine évoqué…
« C’est quoi cette histoire-là ? »
Alors Alexis lui explique ce qu’elle savait et avait déjà retranscrit. À savoir que Paul avait sauté en parachute le 10 juillet 2017, dans la nuit, sur les toits de l’Élysée, avait passé la nuit au clair de Lune et avait attendu le lendemain soir pour pénétrer dans les appartements du Président nouvellement élu pour maîtriser un garçon de cuisine, venu lui servir son dîner, qui s’était auto-radicalisé en douce et avait agressé le Président et la première dame avec une machette.
« Ça mérite bien une petite médaille, non ? Rappelle-toi, le CIMA de l’époque, à peine reconduit s’est fait virer le lendemain du 14 juillet, après cet épisode-là… Probablement pour manquement à sa mission de sécurité. On en a déjà parlé, je crois.
Et depuis, le quartier est complètement
bouclé, même les rues adjacentes. Makarond a vraiment eu très peur pour sa peau
et celle de sa « Bibi ». »
Gustave peste dans l’hélicoptère : ce
cheminement n’est vraiment pas des plus pratiques, alors que les vols directs
depuis La Réunion ou l’Île Maurice sont tout de même nettement plus commodes.
« Mais il fallait emprunter un Airbus de ma compagnie » en dira Paul, une fois arrivés.
La « Paradise Airways »…
Une découverte pour Julie qui débarque sur un atoll balayé par le doux alizé porteur d’odeurs d’iode océanique, de poussière des chantiers de Paul et des relents de kérozène propres aux aéroports, avec ses tonnes de questions.
Cette aérogare a beau être petite, avec sa piste attenante chevauchant le lagon, l’ensemble de l’installation est curieusement surélevé par rapport au niveau naturel de l’atoll et surtout le parking des aéronefs est plein comme un œuf à deux jaunes d’engins volants hétéroclites : des hélicoptères, des avions de chasse, des avions civils aux couleurs de la « Paradise Airways » et des avions plus petits « sans barbouillage » excentrique.
Pourtant, ce qui reste le plus étonnant, ça reste de
croiser des cyborgs au revêtement intégralement blanc, ressemblant un peu à des
« bouts de plastique » de la taille d’un humain sans être des
colosses, tous immaculés, qui ressemblent plus ou moins à C-3PO de « Star
war » le droïde « protocole » de la saga, sans les étais qui
articulent les bras.
Alexis les avait déjà croisés à l’occasion de sa croisière d’Écosse jusqu’en Mer Rouge[5] et sait déjà tout le potentiel de ces machines, tant sur le plan des performances physiques que dans leurs capacités cognitives et comportementales, car elles sont pilotées en temps réel par liaison wifi et/ou Bluetooth depuis un ordinateur central et ses satellites qui contrôlent tous les paramètres de l’environnement avec quantité de sondes diverses à disposition. Paul avait bien réussi à faire fonctionner ces systèmes à bord de son navire de croisière, le « PC3 », elle ne voyait aucune raison pour que ça ne fonctionne pas sur une île perdue au milieu de l’océan.
Après tout, un navire n’est jamais qu’une île qui a la particularité de se déplacer sur de l’eau...
Quant à Gustave, il avait visité les ateliers où
étaient fabriquées ces machines, à Aubenas au fin fond de l’Ardèche profonde,
sur le site industriel de Madame Nivelle qui s’était remis aussi à fabriquer de
la poudre à canon en raison de la guerre en Ukraine, son activité originelle et
sa raison d’être d’ailleurs, en plus des céramiques pour les besoins de son
« secrétaire général préféré », à savoir Paul de Bréveuil et ses
avions futuristes capables de tutoyer le mur de la chaleur sans dommage.
Il n’est donc pas vraiment surpris, mais reste méfiant quand Paul vient à leur rencontre : est-ce le « modèle original » en chair et en os, justement le personnage qu’il est venu voir de si loin pour qu’il lui fournisse des réponses aux questions que tout le monde attend quant à la situation dans laquelle ils se sont tous retrouvés plongés, ou un des « avatars » qu’il a en face de lui ?
La première fois, en Ardèche, il s’était fait
surprendre, resté totalement bluffé par deux avatars à l’image de Paul, qui
évoluaient, bougeaient, marchaient, avaient la gestuelle de Paul, parlaient
comme Paul, avec ses expressions, son vocabulaire, ses tonalités et ses
quelques tics, mais ce n’était pas Paul.
Et le bluff avait persisté, voire redoublé quand ils s’étaient retrouvés, avec Alexis, face à un second Paul[6] absolument identique jusque dans le détail vestimentaire !
Or, ce n’était toujours pas Paul : eux étaient en Ardèche et Paul était aux Chagos !!!
Puis les deux avatars les avaient guidés dans les ateliers toute une après-midi, avec une précision et des détails techniques « encyclopédiques » pour le moins très précis...
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
[1] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. épisode « Ultime récit - Suite » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[3] Cf. épisode « Dans le sillage de Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[4] Cf. épisode « Ultime récit - suite » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[5] Cf. épisode « La croisière d’Alexis » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[6] Cf. épisode « 2022 : Année électorale de Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Moi, j’ai vu ça pour le dernier PIA de 2017 : j’étais dans les locaux du secrétariat de Matignon avec Paul et Gustave quand ça s’est fait, puisque j’étais alors rentrée dans le « circuit ».[1]
Là, nous avons été envoyés à la fin de la première croisade à Jérusalem, celle emmenée par les « barons » avec à leur tête Godefroy de Bouillon. »
« Bé oui… C’est un peu comme dans un film historique. Sur le coup, je n’y ai pas bien cru. Nous avons rencontré le moine-soldat Jean de Jérusalem pour lui faire voir une petite vidéo sur l’avenir des mille prochaines années.
« Franchement, je n’y ai pas cru une seule seconde, sur le moment. Mais bon, j’ai rapporté cette péripétie comme Paul me le demandait, après l’avoir retrouvé à Athènes alors que lui faisait un petit saut vers le passé un peu plus lointain, juste au moment de la prise de Jérusalem. Un peu avant que le moine nous retrouve avec ses blessures à Pétra. »
Tu es sûre ?
« Comme je te parle. Sauf que sur le moment, je te le répète, je n’ai pas bien compris ce qui m’arrivait. Je te dis, comme dans un film… »
Oui, mais la technologie employée ? Les machines indispensables ?
Parce que la mécanique quantique prévoit que ce n’est pas impossible, voire seulement une des propriétés de l’univers nanométrique et ses fabuleuses intrications pour lesquelles le temps semble ne pas exister.
Le temps et l’espace-temps, qui lui reste relativiste…
« C’était le troisième saut de Paul vers le passé, mais il en a fait un autre, vers l’avenir, au moins une fois[2], jusqu’à présent.
En trente ans, elles auront pris une valeur qui aura plus que décuplé.
Et au saut suivant, ça a fait tout un pataquès, de ce qu’on m’a raconté, parce que là, je n’étais pas encore dans « le circuit ».
Notre Paul est alors dans un avion de ligne qui va d’Europe vers New-York.
Il embarque bien, on le voit à plusieurs reprises à bord et, à l’arrivée, il n’est plus là.
Les autorités aéroportuaires, le FBI et pas mal de services de sécurité, jusqu’aux agences des services secrets fouillent l’avion qui n’a connu aucun incident au cours du vol et notre bonhomme sera réapparu au large de Diégo Garcia quelques mois plus tard sans que personne ne sache comment il a fait. »
Et alors ?
Tu y crois ?
« Je ne sais pas : il m’a donné peu de détails. Mais pour lui, il a fait un voyage de presque 5 années, qui correspondent aux « escales » en plein vide cosmique, soit pour recharger le vaisseau interstellaire dans lequel il est, soit pour corriger sa trajectoire, soit pour faire des réparations et jusqu’à atteindre les confins de l’univers.
J’avoue que ce n’est pas très clair.
Mais c’est à ce moment-là que, sur terre et à notre époque, Gustave vend le logiciel BBR sous la pression à des américains ce qui permet à Makarond d’amorcer sa première campagne présidentielle avec les commissions qui entourent ce genre d’opération, notamment quand elle nécessite la signature d’un ministre pour l’autoriser.
Ça, on peut le vérifier… »
« Mais c’est extraordinaire », laisse-t-elle tomber ! « On avait déjà vu ça pour les frégates de Taïwan, les contrats avec les Russes pour deux Mistral…
Car plus tu t’approches d’une masse élevée et plus le temps est également ralenti par rapport à un référent théorique, car il n’existe pas, sans masse et sans accélération.
Et inversement.
C’est tout ça la relativité générale qui aura pu être vérifier à de nombreuses reprises, jusque dans la navigation quotidienne sous GPS : le temps courant d’un satellite, plus rapide qu’une voiture circulant sur Terre, et plus éloigné du centre de la planète que ledit véhicule, n’est pas le même que le boitier du GPS de réception dans la voiture qui lui donne pourtant sa position exacte, au décimètre près.
Résultat, il faut corriger en permanence les signaux reçus pour avoir cette précision décimétrique.
Heureusement avec les processeurs que fabriquent les chinois ou les coréens et un bon algorithme pondu par les ingénieurs californiens, l’opération est quasi-instantanée.
« Pour la première question, j’ai à peu près une idée…
« Eh bien non ! En revanche, il aura bien rencontré mon vrai père sur place. Celui qui aura détourné un gros bocal de pierres précieuses des caves de l’émir au moment de la débâcle au Koweït après avoir volé et fait passer une semi-remorque de billets issus du palais et qu’il aura remis aux autorités américaines.
« Eh bien, il m’a expliqué que l’avenir, notre avenir, celui de notre espèce et de ses descendances veille au bon déroulé de son propre passé. Conformément à ce qui est raconté dans leurs archives et livres d’Histoire.
« Ce qui veut dire que Paul connaît au moins les grandes lignes de ce devenir et ce sera appesanti sur son propre destin, tel que je le relate.
Tu verras ça une fois arrivée sur place.
Il m’a toujours dit qu’il ne verra pas l’aboutissement de ces travaux-là, que ses successeurs, à travers une fondation internationale, mettront ensuite en place, toujours aux Chagos, un gigantesque ascenseur spatial, mais que lui mettra au point un vaisseau autonome capable de mettre en orbite des hommes et de les ramener sur Terre sans les écraser dans sa fronde.
En attendant le fameux ascenseur… »
Et comment !
« Il a même fait visiter ses installations au Président Makarond en 2019[3], quand il a fait son tour jusqu’à Mayotte, les îles éparses et La Réunion. »
Parce que lui aussi est venu jusque-là ?
« Mais oui, que crois-tu, Julie ! Sauf que je suppose qu’il est d’abord venu pour décorer Paul d’une médaille méritée à l’occasion de l’attentat raté de 2017 dans les appartements de l’Élysée. Raté grâce à l’intervention de Paul sur place[4]. »
Ça, Julie n’avait pas pu se faire confirmer ce détail, déjà à peine évoqué…
« C’est quoi cette histoire-là ? »
Alors Alexis lui explique ce qu’elle savait et avait déjà retranscrit. À savoir que Paul avait sauté en parachute le 10 juillet 2017, dans la nuit, sur les toits de l’Élysée, avait passé la nuit au clair de Lune et avait attendu le lendemain soir pour pénétrer dans les appartements du Président nouvellement élu pour maîtriser un garçon de cuisine, venu lui servir son dîner, qui s’était auto-radicalisé en douce et avait agressé le Président et la première dame avec une machette.
« Ça mérite bien une petite médaille, non ? Rappelle-toi, le CIMA de l’époque, à peine reconduit s’est fait virer le lendemain du 14 juillet, après cet épisode-là… Probablement pour manquement à sa mission de sécurité. On en a déjà parlé, je crois.
« Mais il fallait emprunter un Airbus de ma compagnie » en dira Paul, une fois arrivés.
La « Paradise Airways »…
Une découverte pour Julie qui débarque sur un atoll balayé par le doux alizé porteur d’odeurs d’iode océanique, de poussière des chantiers de Paul et des relents de kérozène propres aux aéroports, avec ses tonnes de questions.
Cette aérogare a beau être petite, avec sa piste attenante chevauchant le lagon, l’ensemble de l’installation est curieusement surélevé par rapport au niveau naturel de l’atoll et surtout le parking des aéronefs est plein comme un œuf à deux jaunes d’engins volants hétéroclites : des hélicoptères, des avions de chasse, des avions civils aux couleurs de la « Paradise Airways » et des avions plus petits « sans barbouillage » excentrique.
Alexis les avait déjà croisés à l’occasion de sa croisière d’Écosse jusqu’en Mer Rouge[5] et sait déjà tout le potentiel de ces machines, tant sur le plan des performances physiques que dans leurs capacités cognitives et comportementales, car elles sont pilotées en temps réel par liaison wifi et/ou Bluetooth depuis un ordinateur central et ses satellites qui contrôlent tous les paramètres de l’environnement avec quantité de sondes diverses à disposition. Paul avait bien réussi à faire fonctionner ces systèmes à bord de son navire de croisière, le « PC3 », elle ne voyait aucune raison pour que ça ne fonctionne pas sur une île perdue au milieu de l’océan.
Après tout, un navire n’est jamais qu’une île qui a la particularité de se déplacer sur de l’eau...
Il n’est donc pas vraiment surpris, mais reste méfiant quand Paul vient à leur rencontre : est-ce le « modèle original » en chair et en os, justement le personnage qu’il est venu voir de si loin pour qu’il lui fournisse des réponses aux questions que tout le monde attend quant à la situation dans laquelle ils se sont tous retrouvés plongés, ou un des « avatars » qu’il a en face de lui ?
Et le bluff avait persisté, voire redoublé quand ils s’étaient retrouvés, avec Alexis, face à un second Paul[6] absolument identique jusque dans le détail vestimentaire !
Or, ce n’était toujours pas Paul : eux étaient en Ardèche et Paul était aux Chagos !!!
Puis les deux avatars les avaient guidés dans les ateliers toute une après-midi, avec une précision et des détails techniques « encyclopédiques » pour le moins très précis...
Éditions I3
[1] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. épisode « Ultime récit - Suite » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[3] Cf. épisode « Dans le sillage de Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[4] Cf. épisode « Ultime récit - suite » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[5] Cf. épisode « La croisière d’Alexis » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[6] Cf. épisode « 2022 : Année électorale de Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire