9 – Menaces de chaos.
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de
neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Paul réagit sur le champs à l’interjection :
« Écoutez, Julie, ce sont les mêmes qui sont prêts à sacrifier les
« profiteurs » et enfermer le bas-peuple dans des pénuries
monstrueuses, d’énergie, de nourriture, de soins et d’un minimum de confort en
refusant l’énergie nucléaire domestiquée, en organisant des pénuries agricoles
faute d’engrais et devenus interdits alors qu’ils ont sortis l’humanité des
famines récurrentes, et demain s’opposeront aux retenues de flotte, qui
soutiennent les migrations incontrôlées pour venir faire exploser notre modèle
social et au bout du compte notre modèle de société qu’ils ne comprennent pas
et qu’ils honnissent sans même savoir ce que c’est ni à quoi ni à qui on les
doit, mais qui sont tout de même bien contents de bénéficier des progrès de la
médecine, même la nucléaire, se font vacciner sans le dire tout en affirmant
que c’est dangereux, et j’en passe et des meilleurs !
Ils ne sont pas à une contradiction
près quand il s’agit de détruire les sociétés capitalistes qui permettent même
de soutenir les pays en voie de développement et de lutter contre les famines
et les pandémies chez tous les oubliés de la planète qu’ils prétendent
défendre !
Mais ce ne sont hélas pas les seuls. »
Paul vide son verre de vin et reprend sans laisser à
quiconque le temps de réagir.
« On y retrouve également toutes les
dictatures du globe qui ne supportent pas non plus le rayonnement des
démocraties occidentales. Et là, ils sont nombreux entre ceux qui prient tous
les jours le retour de leur Dieu après une belle apocalypse provoquée où Il
pourra ensuite imposer sa volonté sur des ruines fumantes et
radioactives !
Dieu dont naturellement ils
s’autoproclament les fervents suppôts cela va sans dire !
Plus tous ceux qui n’ont pas envie d’aller mourir sur Mars comme Elon Musk mais se sont préparés à vivre confortablement reclus dans leurs luxueux bunkers antiatomiques, ou qui se fabriquent une « élite génétique » qui vise à l’éternité et dont ils seront les premiers bénéficiaires, assurant la survie de leur seul génome !
Il y a plein de cinglés qui ne rêvent que d’une chose : ne pas partager l’avenir avec leurs semblables et mieux imposer leurs quatre volontés à quelques-uns, moins nombreux parce que c’est plus facile !
J’en connais même qui se disent « éclairés » et « humanistes », c’est dire ! » continue de s’emporter Paul.
« Vous déconnez, « Charlotte » »,
intervient Gustave qui reprend le surnom de Paul[1]
attribué après une mission de combat à son bord en Afghanistan par toutes les
forces aériennes, civiles et militaires de la planète et qui l’aura fait
entrer, une première fois dans « la légende »…
« C’est qui « Charlotte » ? » interroge Julie qui descend de son nuage, l’air totalement perdue. Il faut dire que depuis tout-à-l’heure, elle prend une leçon de géostratégie dans les grandes profondeurs ― qui d’ailleurs lui était destinée sans qu’elle ne le sache, pour devoir en rendre compte à Matignon ― tout comme Alexis qui se demande si ce rendez-vous nautique est bien, oui ou non, une improvisation de son patron, ou encore un « coup monté » avec Gustave tellement ces deux-là se complètent dans leurs affirmations…
Paul se tourne vers Julie : « Vous lisez vos dossiers, de temps en temps, vous ? »
Mitraillée du regard…
« Vous ne pensez pas que vous exagérez un
peu, Monsieur de Bréveuil ? » interroge-t-elle de façon
déférente.
« Justement non et la suite va vous le démontrer.
Une guerre, même par procuration avec
armes et munitions à volonté, ça provoque forcément le chaos.
D’abord avec les trafics mafieux d’armes de guerre détournées qu’on va retrouver un peu partout et qui vont faire des ravages tôt ou tard jusque sous nos latitudes et dans nos rues.
Mais ça, c’est un problème de police et, Gustave, vous serez chargé de les épauler et de pister avec notre logiciel BBR, toutes ces bandes de trafiquants.
Vous allez également m’aider dans l’accès aux décideurs politiques qu’il va nous falloir mobiliser et convaincre, parce que je ne pourrai pas tout faire tout seul.
Et vous, Gustave, vous vous ferez aider par Julie qui va pouvoir vous être utile à forcer les secrétariats ministériels. »
« Je veux bien, mais de quelles menaces
parlez-vous ? »
« Gustave, je vous aime bien et j’ai un grand
respect pour vous. Alors je vais vous expliquer. Que diriez-vous si, comme il
ne va pas arrêter de le faire, Poutine menaçait ses « ennemis »
d’utiliser ses munitions nucléaires contre les ukrainiens, directement sur le
champ de bataille ? »
Qu’il est cinglé !
« À quoi sert d’atomiser un territoire qu’on veut occuper ?… »
« Et si tout d’un coup une munition anonyme explosait à proximité de la faille de San Andréas, en baie de San Francisco par exemple, et provoque ainsi un « Big one » foutant par terre toute la Californie et la planète « Tech » dans le même élan ?
Après tout, Poutine nous a bien averti
qu’il avait dans son arsenal une torpille supersonique capable d’une telle
frappe… »
Ce serait signé !
« Et il s’engagerait dans un conflit généralisé. »
Même si ce n’est pas lui qui l’aura lancée… ?
« Imaginez donc une charge, même sale, qui pète le barrage sur le Dniepr en amont de Kherson en Ukraine… »
Ça détruirait la région en aval.
« Mais justement elle est occupée par la troupe russe… », pour l’heure.
« Et ça assécherait de nouveau le canal du Nord de la Crimée qui alimente la péninsule en eau douce. Qui aura été fermé en 2014 et qui vient de rouvrir au grand bénéfice des agriculteurs du cru, des touristes et des populations locales de la péninsule… »
Oui mais ça peut être imputé aux ukrainiens déçus de ne pas récupérer ces territoires.
« On peut aussi péter le pont de Kertch, les
gazoducs de la Baltique, les câbles sous-marins, atomiser le port de
Sébastopol, de Vladivostok ou de New-York, voire de Londres ou les terminaux du
Havre, de Fos, ou d’ailleurs…
Si c’est anonyme et que personne ne
voit rien venir, c’est du « faux-drapeau », de la « fausse
barbe », du « faux nez » et à un moment il y en aura un qui
prendra la crampe !
Imaginez que Kim Jong-Un s’amuse à balancer une charge sur Formose, on accusera Pékin, mais si c’est sur la Potomac on accusera forcément Moscou même si ce n’est ni l’un ni l’autre qui en aura donné l’ordre ! »
Avec des « si », on peut tout imaginer,
s’exclame Gustave : « On n’avance pas pour autant. »
Et si c’est « Istanbul et son détroit qui sont vitrifiés ? » réplique Paul.
« Voire Jérusalem ou Téhéran… »
« Mais vous voulez en venir où ? »
« Je viens de vous affirmer que les opportunités que crée un conflit armé mondial sont considérables pour un type ou une ou plusieurs organisations qui veulent déclencher un holocauste planétaire.
Et qu’ils sont nombreux à pouvoir et
vouloir le provoquer. »
On n’en finirait plus…
« Si, justement : ce serait le début de la fin dont certains rêvent.
Et c’est tout ça qu’il va falloir
empêcher ! »
Des fous…
« Moi, non. Eux oui ! »
Jamais on n’y parviendra tout seul…
« C’est bien ce que je vous dis : il va me falloir des appuis et des portes ouvertes. Et c’est là que vous allez être utiles, tous les deux », fait-il en désignant Julie et Gustave.
Comment ça ?
« Eh bien, puisque je suis là à pouvoir
anticiper, et que je sais bien que personne ne croira à ces menaces de chaos
jusqu’au moment où elles pourraient se matérialiser, il va nous falloir alerter
les autorités et parer les premiers coups.
À nous tout seuls, il n’y a pas
d’autres solutions… »
« Je veux bien mais comment ? »
répond Gustave.
Très simplement : « Quelques desserts en attendant ? »
Paul se lève vers la cuisine du bord et ses trois convives en croisent leur regard, étonnés voire ahuris.
C’est Alexis qui s’adresse aux deux autres pour couper le silence qui devient lourd.
« Je rappelle ici que Paul, mon sujet de biographie, aura reçu les plus hautes distinctions honorifiques des mains de la reine d’Angleterre et de celles du Pape Benoît pour avoir déjà pu éviter un holocauste nucléaire à Londres lors de l’ouverture des JO de 2012[2].
Je n’y étais pas, mais j’ai pu le
vérifier et j’ai même été missionnée, en urgence, pour en faire une relation
livresque. Le premier des tomes mis sous presse de sa biographie.
Mon boulot… »
Morthe de l’Argentière acquiesce en opinant de la
tête.
« C’est dans son dossier classifié… » rassure-t-il à l’adresse de Julie.
Manifestement Julie n’est pas encore au courant…
Et il n’y a pas eu que ça. Alexis poursuit :
« Il aurait également évité à deux de nos présidents, l’actuel[3]
et son prédécesseur, d’être assassinés. »
Gustave confirme !
« Pour le premier, du point de vue chronologique, j’y étais[4]. On n’a pas fait grand-chose, mais on faisait office de dernier recours, je peux vous l’assurer, Mademoiselle… »
Julie semble en rester totalement incrédule : « Alors expliquez-moi pourquoi je suis censée venir vous espionner pour le compte de Matignon ? »
Ce sur quoi Gustave lui répond : « J’ai ma petite idée, mais Paul pourrait peut-être nous éclairer » alors que celui-ci revient avec les bras chargés de ses « gourmandises » depuis la cuisine.
« Bien sûr que je peux l’expliquer :
malgré mes actions passées au service du pays et de ses institutions, je reste
suspect pour notre nouvelle première ministre qui a reçu des échos de nos
alliés. Je vous l’ai dit d’entrée, en début de soirée. Et puis je ne vous cache
pas que je suis un peu en froid avec notre président que je n’apprécie pas vraiment
et je pense que c’est réciproque. »
Pour quelle raison et qu’est-ce qui lui permet de l’affirmer ?
« Pour ce qui est de notre première ministre, Babette Brown, figurez-vous qu’une année, je suis allé rosser le dictateur de Corée du Nord[5] pour lui rendre la pièce de l’infirmité, heureusement provisoire, que ses agents ont infligé à Florence, la mère de mes gamins. »
Et alors ?
« C’était il y a cinq ou six ans… Et alors, nos services ont été incapables d’empêcher son enlèvement et encore moins d’organiser son exfiltration depuis un camp algérien de djihadistes.
Donc je l’ai fait moi-même.
Mais pour que ça ne se reproduise plus, il a fallu que j’aille jusqu’à Pyongyang rencontrer Kim-le-cinglé dont les services avaient monté ce coup-là croyant plaire ainsi à Pékin. Et pour ça, j’ai justement eu besoin de l’aide des chinois qui n’en espéraient pas tant.
Eux, pour des raisons que j’ignore, ils voulaient faire passer un message à leur allié comme quoi tout ne lui était pas permis sans qu’ils ne l’autorisent au préalable, et ils m’ont facilité la tâche. Notez que ça n’a pas été simple, mais je lui ai abîmé une jambe comme il avait pu le faire faire à ma Florence.
Là-dessus, je cherchais des financements pour le prototype du Nivelle 002 et ce sont eux qui m’ont offert de le financer intégralement.
À cette occasion, j’ai créé et mis au point un procédé innovant pour franchir le mur de la chaleur sans dommage, les céramiques de la MAPEA n’étant pas forcément suffisantes pour les longs vols hypersoniques et sans user de la MHD[6] comme les russes, même si le principe reste le même : repousser les filets d’air autour des point chauds, les bords d’attaque des ailes et du fuselage.
C’est le « gel Birgit ». »
De quoi s’agit-il ?
« Un procédé piézo-électrique. La chaleur
produite sur les parties chaudes fabrique un courant électrique qui est
immédiatement consommé dans la création d’un champ électromagnétique qui
repousse les particules ionisées d’un plasma en formation sur ces mêmes parties
chaudes.
Autrement dit, c’est un procédé
autorégulé à base de thermopiles. Un système qu’on enseigne en section physique
de notre grande école et qui a été découvert puis compris au cours du XIXème
siècle grâce aux travaux de Seebeck, Peltier ou encore Lord Kelvin, si mes
souvenirs sont exacts. »
Globalement, un matériau thermoélectrique transforme
directement la chaleur en électricité, ou déplace de l’énergie thermique par
l’application d’un courant électrique. Un grand nombre des matériaux possédant
des propriétés thermoélectriques intéressantes ont été découverts au cours des
décennies 1950 et 1960. « C’est notamment le cas du tellurure de
bismuth (Bi2Te3) utilisé dans les modules Peltier
commerciaux, ou des alliages de silicium-germanium (SiGe) utilisés pour
l’alimentation des sondes spatiales dans des générateurs thermoélectriques à
radioisotope.
On utilisera le même procédé sur le Nivelle 003, à la fois pour traverser l’atmosphère à l’occasion de son désorbitage, ainsi que pour refroidir le réacteur embarqué en orbite. »
Gustave est largué.
Alors qu’Alexis sait de quoi il s’agit pour avoir écrit cette partie-là de la biographie de Paul et que Julie connaît le procédé, au moins de loin.
« L’innovation, c’est que ça s’applique comme d’une peinture, comme d’un film qu’il faut remplacer après usage par souci de sécurité. »
Bon et alors, quel rapport ?
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
[1] Cf. épisode « Opération Juliette-Siéra » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. épisode
« Parcours olympiques » dans la série des « Enquêtes de
Charlotte », aux éditions I3
[3] Cf. épisode
« Mains invisibles » dans la série des « Enquêtes de
Charlotte », aux éditions I3
[4] Cf. épisode
« Ultime récit – suite » dans la série des « Enquêtes de
Charlotte », aux éditions I3
[5] Cf. épisode
« Mains invisibles – Tome II » dans la série des « Enquêtes de
Charlotte », aux éditions I3
[6] MHD pour
Magnéto-Hydro-Dynamique. Une discipline scientifique qui s’applique notamment
aux plasmas, au noyau externe et même à l’eau de mer. C’est une généralisation
de l’hydrodynamique (la dynamique des fluides) couplée à l’électromagnétisme ou
encore de la mécanique des fluides ionisés en présence de champs électriques
(électrostatique), mais sans champ magnétique.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Mais ce ne sont hélas pas les seuls. »
Plus tous ceux qui n’ont pas envie d’aller mourir sur Mars comme Elon Musk mais se sont préparés à vivre confortablement reclus dans leurs luxueux bunkers antiatomiques, ou qui se fabriquent une « élite génétique » qui vise à l’éternité et dont ils seront les premiers bénéficiaires, assurant la survie de leur seul génome !
Il y a plein de cinglés qui ne rêvent que d’une chose : ne pas partager l’avenir avec leurs semblables et mieux imposer leurs quatre volontés à quelques-uns, moins nombreux parce que c’est plus facile !
J’en connais même qui se disent « éclairés » et « humanistes », c’est dire ! » continue de s’emporter Paul.
« C’est qui « Charlotte » ? » interroge Julie qui descend de son nuage, l’air totalement perdue. Il faut dire que depuis tout-à-l’heure, elle prend une leçon de géostratégie dans les grandes profondeurs ― qui d’ailleurs lui était destinée sans qu’elle ne le sache, pour devoir en rendre compte à Matignon ― tout comme Alexis qui se demande si ce rendez-vous nautique est bien, oui ou non, une improvisation de son patron, ou encore un « coup monté » avec Gustave tellement ces deux-là se complètent dans leurs affirmations…
Paul se tourne vers Julie : « Vous lisez vos dossiers, de temps en temps, vous ? »
Mitraillée du regard…
« Justement non et la suite va vous le démontrer.
D’abord avec les trafics mafieux d’armes de guerre détournées qu’on va retrouver un peu partout et qui vont faire des ravages tôt ou tard jusque sous nos latitudes et dans nos rues.
Mais ça, c’est un problème de police et, Gustave, vous serez chargé de les épauler et de pister avec notre logiciel BBR, toutes ces bandes de trafiquants.
Vous allez également m’aider dans l’accès aux décideurs politiques qu’il va nous falloir mobiliser et convaincre, parce que je ne pourrai pas tout faire tout seul.
Et vous, Gustave, vous vous ferez aider par Julie qui va pouvoir vous être utile à forcer les secrétariats ministériels. »
Qu’il est cinglé !
« À quoi sert d’atomiser un territoire qu’on veut occuper ?… »
« Et si tout d’un coup une munition anonyme explosait à proximité de la faille de San Andréas, en baie de San Francisco par exemple, et provoque ainsi un « Big one » foutant par terre toute la Californie et la planète « Tech » dans le même élan ?
« Et il s’engagerait dans un conflit généralisé. »
Même si ce n’est pas lui qui l’aura lancée… ?
« Imaginez donc une charge, même sale, qui pète le barrage sur le Dniepr en amont de Kherson en Ukraine… »
Ça détruirait la région en aval.
« Mais justement elle est occupée par la troupe russe… », pour l’heure.
« Et ça assécherait de nouveau le canal du Nord de la Crimée qui alimente la péninsule en eau douce. Qui aura été fermé en 2014 et qui vient de rouvrir au grand bénéfice des agriculteurs du cru, des touristes et des populations locales de la péninsule… »
Oui mais ça peut être imputé aux ukrainiens déçus de ne pas récupérer ces territoires.
Imaginez que Kim Jong-Un s’amuse à balancer une charge sur Formose, on accusera Pékin, mais si c’est sur la Potomac on accusera forcément Moscou même si ce n’est ni l’un ni l’autre qui en aura donné l’ordre ! »
Et si c’est « Istanbul et son détroit qui sont vitrifiés ? » réplique Paul.
« Voire Jérusalem ou Téhéran… »
« Je viens de vous affirmer que les opportunités que crée un conflit armé mondial sont considérables pour un type ou une ou plusieurs organisations qui veulent déclencher un holocauste planétaire.
« Si, justement : ce serait le début de la fin dont certains rêvent.
« Moi, non. Eux oui ! »
Jamais on n’y parviendra tout seul…
« C’est bien ce que je vous dis : il va me falloir des appuis et des portes ouvertes. Et c’est là que vous allez être utiles, tous les deux », fait-il en désignant Julie et Gustave.
Comment ça ?
Très simplement : « Quelques desserts en attendant ? »
Paul se lève vers la cuisine du bord et ses trois convives en croisent leur regard, étonnés voire ahuris.
C’est Alexis qui s’adresse aux deux autres pour couper le silence qui devient lourd.
« Je rappelle ici que Paul, mon sujet de biographie, aura reçu les plus hautes distinctions honorifiques des mains de la reine d’Angleterre et de celles du Pape Benoît pour avoir déjà pu éviter un holocauste nucléaire à Londres lors de l’ouverture des JO de 2012[2].
Mon boulot… »
« C’est dans son dossier classifié… » rassure-t-il à l’adresse de Julie.
Manifestement Julie n’est pas encore au courant…
Gustave confirme !
« Pour le premier, du point de vue chronologique, j’y étais[4]. On n’a pas fait grand-chose, mais on faisait office de dernier recours, je peux vous l’assurer, Mademoiselle… »
Julie semble en rester totalement incrédule : « Alors expliquez-moi pourquoi je suis censée venir vous espionner pour le compte de Matignon ? »
Ce sur quoi Gustave lui répond : « J’ai ma petite idée, mais Paul pourrait peut-être nous éclairer » alors que celui-ci revient avec les bras chargés de ses « gourmandises » depuis la cuisine.
Pour quelle raison et qu’est-ce qui lui permet de l’affirmer ?
« Pour ce qui est de notre première ministre, Babette Brown, figurez-vous qu’une année, je suis allé rosser le dictateur de Corée du Nord[5] pour lui rendre la pièce de l’infirmité, heureusement provisoire, que ses agents ont infligé à Florence, la mère de mes gamins. »
Et alors ?
« C’était il y a cinq ou six ans… Et alors, nos services ont été incapables d’empêcher son enlèvement et encore moins d’organiser son exfiltration depuis un camp algérien de djihadistes.
Mais pour que ça ne se reproduise plus, il a fallu que j’aille jusqu’à Pyongyang rencontrer Kim-le-cinglé dont les services avaient monté ce coup-là croyant plaire ainsi à Pékin. Et pour ça, j’ai justement eu besoin de l’aide des chinois qui n’en espéraient pas tant.
Eux, pour des raisons que j’ignore, ils voulaient faire passer un message à leur allié comme quoi tout ne lui était pas permis sans qu’ils ne l’autorisent au préalable, et ils m’ont facilité la tâche. Notez que ça n’a pas été simple, mais je lui ai abîmé une jambe comme il avait pu le faire faire à ma Florence.
Là-dessus, je cherchais des financements pour le prototype du Nivelle 002 et ce sont eux qui m’ont offert de le financer intégralement.
À cette occasion, j’ai créé et mis au point un procédé innovant pour franchir le mur de la chaleur sans dommage, les céramiques de la MAPEA n’étant pas forcément suffisantes pour les longs vols hypersoniques et sans user de la MHD[6] comme les russes, même si le principe reste le même : repousser les filets d’air autour des point chauds, les bords d’attaque des ailes et du fuselage.
C’est le « gel Birgit ». »
On utilisera le même procédé sur le Nivelle 003, à la fois pour traverser l’atmosphère à l’occasion de son désorbitage, ainsi que pour refroidir le réacteur embarqué en orbite. »
Alors qu’Alexis sait de quoi il s’agit pour avoir écrit cette partie-là de la biographie de Paul et que Julie connaît le procédé, au moins de loin.
« L’innovation, c’est que ça s’applique comme d’une peinture, comme d’un film qu’il faut remplacer après usage par souci de sécurité. »
Bon et alors, quel rapport ?
Éditions I3
[1] Cf. épisode « Opération Juliette-Siéra » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
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