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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 3 octobre 2020

J’espère que cet arrêt ne vous aura pas échappé…

Cass. n° 519 du 16 septembre 2020

Première chambre civile

 

La loi est ainsi faite, qu’en matière de liberté de filiation, finalement, on ne peut pas tout se permettre.

Mais il y en a qui se mettent volontairement dans de telles situations, qu’ils osent tout quand même…

 

Président : Mme Batut

Rapporteur : Mme Le Cotty, conseiller référendaire

Avocat général : Mme Caron-Deglise

Avocat(s) : SCP Colin-Stoclet - SCP Delamarre et Jehannin - SCP Célice, Texidor et Périer

 

REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

 

Demandeur(s) : Le procureur général près la cour d’appel de Montpellier ; et autres

Défendeur(s) : Mme A... X... ; et autres

 

Parties intervenantes :

- Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL)

- Association commune trans et homo pour l’égalité (ACTHE)

Jonction

1. En raison de leur connexité, les pourvois n° H 18-50.080 et X 19-11.251 sont joints.

 

Intervention

2. L’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) et l’Association commune trans et homo pour l’égalité (ACTHE) sont reçues en leur intervention volontaire accessoire.

Déchéance partielle du pourvoi n° X 19-11.251, examinée d’office

3. Selon l’article 978 du code de procédure civile, à peine de déchéance, le demandeur en cassation doit, au plus tard dans le délai de quatre mois à compter du pourvoi, remettre au greffe de la Cour de cassation un mémoire contenant les moyens de droit invoqués contre la décision attaquée.

4. Mme X… s’est pourvue en cassation contre l’arrêt avant dire droit du 21 mars 2018 mais son mémoire ne contient aucun moyen à l’encontre de cette décision.

5. Il y a lieu en conséquence de constater la déchéance partielle du pourvoi, en ce qu’il est dirigé contre cet arrêt.

 

Faits et procédure

 

6. Selon l’arrêt attaqué (Montpellier, 14 novembre 2018), Mme Y… et M. X… se sont mariés le 14 août 1999. Deux enfants sont nés de cette union, B… le (…) 2000 et C… le (…) 2004.

 

7. En 2009, M. X… a saisi le tribunal de grande instance de Montpellier d’une demande de modification de la mention relative à son sexe dans les actes de l’état civil. Un jugement du 3 février 2011 a accueilli sa demande et dit qu’il serait désormais inscrit à l’état civil comme étant de sexe féminin, avec A… pour prénom. Cette décision a été portée en marge de son acte de naissance et de son acte de mariage.

 

8. Le (…) 2014, Mme Y… a donné naissance à un troisième enfant, D… Y…, conçue avec Mme X…, qui avait conservé la fonctionnalité de ses organes sexuels masculins. L’enfant a été déclarée à l’état civil comme née de Mme Y….

 

9. Mme X… a demandé la transcription, sur l’acte de naissance de l’enfant, de sa reconnaissance de maternité anténatale, ce qui lui a été refusé par l’officier de l’état civil.

 

Examen des moyens

 

Sur le moyen du pourvoi n° X 19-11.251, pris en ses deuxième et quatrième à huitième branches, en ce qu’il est dirigé contre le chef de dispositif rejetant la demande de transcription de la reconnaissance de maternité et les autres demandes de Mme X…

 

Énoncé du moyen

 

10. Mme X… fait grief à l’arrêt de rejeter sa demande de transcription, sur les registres de l’état civil, de la reconnaissance de maternité faite avant la naissance et de rejeter ses autres demandes, alors :

« 1. que la loi française ne permet pas de faire figurer, dans les actes de l’état civil, l’indication d’un sexe autre que masculin ou féminin ; que dès lors, ne peut figurer, sur un acte de l’état civil, le lien de filiation d’un enfant avec un « parent biologique », neutre, sans précision de sa qualité de père ou de mère ; qu’en l’espèce, la cour d’appel a constaté qu’il était dans l’intérêt supérieur de l’enfant de voir reconnaître la réalité de sa filiation biologique avec Mme X… ; que l’établissement d’une filiation par la voie de l’adoption était, en l’occurrence, impossible ; que la cour d’appel a également constaté que le droit au respect de la vie privée de Mme X… excluait qu’il puisse lui être imposé une filiation paternelle ; qu’il se déduisait de ces constatations, relatives à la nécessité, pour l’intérêt supérieur de l’enfant, de reconnaître la filiation biologique avec Mme X…, mais l’impossibilité de faire figurer sur l’acte de naissance de D… Y… une filiation paternelle à l’égard de Mme X…, que seule la mention de Mme X… en qualité de mère, était de nature à concilier l’intérêt supérieur de l’enfant et le droit au respect de la vie privée de Mme X… et de D… Y... ; qu’en jugeant le contraire, aux motifs inopérants et erronés qu’une telle filiation « aurait pour effet de nier à D… la filiation paternelle, tout en brouillant la réalité de sa filiation maternelle », la cour d’appel n’a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, violant les articles 34 de la Constitution du 4 octobre 1958, 8 et 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales et les article 3-1 et 7 de la Convention de New-York du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant ;

 

2. que dans toutes les décisions qui concernent les enfants, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ; qu’au cas présent, la cour d’appel a constaté que, depuis un jugement du 3 février 2011, Mme X… est de sexe féminin à l’état civil ; que la cour d’appel a constaté que l’existence d’un lien biologique entre Mme X… et D… Y… n’était pas contestée ; qu’en jugeant que l’intérêt de l’enfant D… Y… était de voir reconnaître avec Mme X… un lien de filiation non sexué, aux motifs que l’établissement d’un lien de filiation maternelle aurait pour effet de lui nier toute filiation paternelle et de brouiller la réalité de la filiation maternelle, sans rechercher, ainsi qu’elle y était invitée, si à l’inverse le fait d’établir une filiation non maternelle avec Mme X… n’était pas susceptible d’entraîner, pour l’enfant, des conséquences négatives, la cour d’appel a privé sa décision de base légale au regard des articles 3 § 1 et 7 de la Convention de New-York du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant ;

 

3. qu’en application de l’article 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales la jouissance des droits et libertés reconnus dans la Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe ; que cette disposition interdit de traiter de manière différente, sans justification objective et raisonnable, des personnes placées dans des situations comparables et prohibe les discriminations liées notamment à l’identité sexuelle des personnes ; qu’au cas présent, la cour d’appel a constaté que, depuis un jugement du 3 février 2011, Mme X… est de sexe féminin à l’état civil ; que la cour d’appel a par ailleurs constaté que l’existence d’un lien biologique entre Mme X… et D… Y… n’était pas contestée ; qu’en refusant de faire produire effet à la reconnaissance prénatale de maternité établie par Mme X… et de reconnaître Mme X… comme la mère de D… Y…, par des motifs inopérants, cependant qu’une personne née femme ayant accouché d’un enfant peut faire reconnaître le lien de filiation maternelle qui l’unit à son enfant biologique, la cour d’appel a créé entre les femmes ayant accouché de l’enfant et les autres mères génétiques une différence de traitement qui ne peut être considérée comme justifiée et proportionnée aux objectifs poursuivis, peu important à cet égard que cela conduise à l’établissement d’un double lien de filiation maternelle biologique, et a violé l’article 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;

 

4. que le conjoint de même sexe que le parent biologique d’un enfant est autorisé à adopter l’enfant dans le cadre d’une adoption plénière, de sorte  qu’un enfant peut se voir reconnaître un lien de filiation avec deux personnes de même sexe ; que si le législateur a estimé qu’une double filiation maternelle ne pouvait être établie que par la voie de l’adoption, c’est pour ne pas porter atteinte à la vérité biologique ; que dès lors, l’établissement d’une double filiation maternelle par la voie de l’accouchement et de la reconnaissance prénatale doit être admise lorsqu’elle n’est pas contraire à la vérité biologique ; qu’en refusant à Mme X… l’établissement d’un lien de filiation maternelle avec son enfant biologique, par des motifs inopérants tenant notamment au fait qu’elle était de même sexe que la mère biologique de l’enfant avec lequel un lien de filiation maternelle était déjà établi et que la loi nationale ne permettrait pas l’établissement d’une double filiation maternelle, la cour d’appel a créé une différence de traitement non justifiée entre les personnes pouvant adopter l’enfant de leur conjoint et les personnes liées biologiquement à un enfant et a ainsi derechef violé l’article 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;

 

5. que, en définitive, en refusant de reconnaître l’existence d’un lien de filiation maternelle entre Mme X… et l’enfant D… Y… aux motifs qu’une déclaration de maternité non gestatrice aurait « pour effet de nier à D… toute filiation paternelle, tout en brouillant la réalité de sa filiation maternelle », tandis que la réalité du lien biologique unissant D… Y… tant à Mme Y… qu’à Mme X… n’était pas contestée et que les deux filiations maternelles ainsi établies, l’une par la reconnaissance prénatale et l’autre par la mention du nom de Mme Y… sur l’acte de naissance après l’accouchement, n’étaient pas concurrentes et ne se contredisaient pas, la cour d’appel a en réalité refusé de faire droit à la demande de Mme X… en raison de sa transidentité et a, ainsi, violé les articles 8 et 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;

 

6. que, subsidiairement, le droit au respect de la vie privée et familiale doit être reconnu sans distinction selon la naissance ; qu’un lien de filiation maternelle peut être établi à l’égard d’une mère d’intention ; qu’en l’espèce, outre le lien biologique existant entre Mme X… et D… Y…, il n’était pas contesté que Mme X… s’est toujours comportée, et se comporte toujours, comme une mère d’intention pour l’enfant ; qu’en application du droit au respect de la vie privée et familiale et de l’intérêt supérieur de l’enfant, la filiation maternelle entre Mme X… et D… Y… doit donc être reconnue et inscrite dans les registres d’état civil de l’enfant ; qu’en jugeant le contraire, la cour d’appel a violé les articles 3, § 1, de la Convention de New-York du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant et l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »

 

Réponse de la Cour

 

11. Aux termes de l’article 61-5 du code civil, toute personne majeure ou mineure émancipée qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe dans les actes de l’état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue peut en obtenir la modification. Selon l’article 61-6 du même code, le fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation ne peut motiver le refus d’accueillir la demande, de sorte que la modification du sexe à l’état civil peut désormais intervenir sans que l’intéressé ait perdu la faculté de procréer.

 

12. Si l’article 61-8 prévoit que la mention du sexe dans les actes de l’état civil est sans effet sur les obligations contractées à l’égard des tiers ni sur les filiations établies avant cette modification, aucun texte ne règle le mode d’établissement de la filiation des enfants engendrés ultérieurement.

 

13. Il convient dès lors, en présence d’une filiation non adoptive, de se référer aux dispositions relatives à l’établissement de la filiation prévues au titre VII du livre premier du code civil.

 

14. Aux termes de l’article 311-25 du code civil, la filiation est établie, à l’égard de la mère, par la désignation de celle-ci dans l’acte de naissance de l’enfant.

 

15. Aux termes de l’article 320 du même code, tant qu’elle n’a pas été contestée en justice, la filiation légalement établie fait obstacle à l’établissement d’une autre filiation qui la contredirait.

 

16. Ces dispositions s’opposent à ce que deux filiations maternelles soient établies à l’égard d’un même enfant, hors adoption.

 

17. En application des articles 313 et 316, alinéa 1er, du code civil, la filiation de l’enfant peut, en revanche, être établie par une reconnaissance de paternité lorsque la présomption de paternité est écartée faute de désignation du mari en qualité de père dans l’acte de naissance de l’enfant.

 

18. De la combinaison de ces textes, il résulte qu’en l’état du droit positif, une personne transgenre homme devenu femme qui, après la modification de la mention de son sexe dans les actes de l’état civil, procrée avec son épouse au moyen de ses gamètes mâles, n’est pas privée du droit de faire reconnaître un lien de filiation biologique avec l’enfant, mais ne peut le faire qu’en ayant recours aux modes d’établissement de la filiation réservés au père.

 

19. Aux termes de l’article 3, § 1, de la Convention de New-York du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant, dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale. Selon l’article 7, § 1, de cette Convention, l’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux.

 

20. L’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales dispose que :

« 1. Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance.

 2. Il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui ».

 

21. Aux termes de l’article 14, la jouissance des droits et libertés reconnus dans la Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.

 

22. Les dispositions du droit national précédemment exposées poursuivent un but légitime, au sens du second paragraphe de l’article 8 précité, en ce qu’elles tendent à assurer la sécurité juridique et à prévenir les conflits de filiation.

 

23. Elles sont conformes à l’intérêt supérieur de l’enfant, d’une part, en ce qu’elles permettent l’établissement d’un lien de filiation à l’égard de ses deux parents, élément essentiel de son identité et qui correspond à la réalité des conditions de sa conception et de sa naissance, garantissant ainsi son droit à la connaissance de ses origines personnelles, d’autre part, en ce qu’elles confèrent à l’enfant né après la modification de la mention du sexe de son parent à l’état civil la même filiation que celle de ses frère et sœur, nés avant cette modification, évitant ainsi les discriminations au sein de la fratrie, dont tous les membres seront élevés par deux mères, tout en ayant à l’état civil l’indication d’une filiation paternelle à l’égard de leur géniteur, laquelle n’est au demeurant pas révélée aux tiers dans les extraits d’actes de naissance qui leur sont communiqués.

 

24. En ce qu’elles permettent, par la reconnaissance de paternité, l’établissement d’un lien de filiation conforme à la réalité biologique entre l’enfant et la personne transgenre – homme devenu femme – l’ayant conçu, ces dispositions concilient l’intérêt supérieur de l’enfant et le droit au respect de la vie privée et familiale de cette personne, droit auquel il n’est pas porté une atteinte disproportionnée, au regard du but légitime poursuivi, dès lors qu’en ce qui la concerne, celle-ci n’est pas contrainte par là-même de renoncer à l’identité de genre qui lui a été reconnue.

 

25. Enfin, ces dispositions ne créent pas de discrimination entre les femmes selon qu’elles ont ou non donné naissance à l’enfant, dès lors que la mère ayant accouché n’est pas placée dans la même situation que la femme transgenre ayant conçu l’enfant avec un appareil reproductif masculin et n’ayant pas accouché.

 

26. En conséquence, c’est sans encourir les griefs du moyen que la cour d’appel a constaté l’impossibilité d’établissement d’une double filiation de nature maternelle pour l’enfant D…, en présence d’un refus de l’adoption intraconjugale, et rejeté la demande de transcription, sur les registres de l’état civil, de la reconnaissance de maternité de Mme X… à l’égard de l’enfant.

 

Mais sur le moyen du pourvoi n° H 18-50.080

 

Énoncé du moyen

 

27. Le procureur général près la cour d’appel de Montpellier fait grief à l’arrêt de juger que le lien biologique doit être retranscrit par l’officier de l’état civil, sur l’acte de naissance de la mineure sous la mention de Mme A… X…, née le (…) à Paris 14ème  comme « parent biologique » de l’enfant, alors «  que selon les dispositions de l’article 57 du code civil, l’acte de naissance d’un enfant mentionne ses seuls « père et mère », qu’en créant par voie prétorienne, une nouvelle catégorie non sexuée de « parent biologique », la cour d’appel de Montpellier, même en faisant appel à des principes supérieurs reconnus au niveau international, a violé les dispositions de l’article 57 du code civil.  »

 

Réponse de la Cour

 

Vu l’article 57 du code civil, ensemble l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales :

 

28. La loi française ne permet pas de désigner, dans les actes de l’état civil, le père ou la mère de l’enfant comme « parent biologique ».

 

29. Pour ordonner la transcription de la mention « parent biologique » sur l’acte de naissance de l’enfant D… Y…, s’agissant de la désignation de Mme X…, l’arrêt retient que seule cette mention est de nature à concilier l’intérêt supérieur de l’enfant de voir établir la réalité de sa filiation biologique avec le droit de Mme X… de voir reconnaître la réalité de son lien de filiation avec l’enfant et le droit au respect de sa vie privée consacré par l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le terme de « parent », neutre, pouvant s’appliquer indifféremment au père et à la mère, la précision, « biologique », établissant la réalité du lien entre Mme X… et son enfant.

 

30. En statuant ainsi, alors qu’elle ne pouvait créer une nouvelle catégorie à l’état civil et que, loin d’imposer une telle mention sur l’acte de naissance de l’enfant, le droit au respect de la vie privée et familiale des intéressées y faisait obstacle, la cour d’appel a violé les textes susvisés.

 

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les première et troisième branches du moyen du pourvoi n° X 19-11.251 ni de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour avis consultatif,

 

la Cour :

 

CONSTATE la déchéance partielle du pourvoi n° X 19-11.251 en ce qu’il est dirigé contre l’arrêt avant dire droit du 21 mars 2018 ;

 

CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu’il rejette la demande de transcription sur les registres de l’état civil de la reconnaissance de maternité de Mme A… X… à l’égard de l’enfant D… Y…, l’arrêt rendu le 14 novembre 2018, entre les parties, par la cour d’appel de Montpellier ;

 

Remet, sur les autres points, l’affaire et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant cet arrêt et les renvoie devant la cour d’appel de Toulouse ;

 

Et la blogosphère s’est enflammée !

L’AFP nous fait un papier du style : « Une femme transgenre ne peut pas être reconnue mère de sa fille sans avoir à passer par une adoption », une décision qualifiée de « scandaleuse » par les avocats de la demandeuse…

Comment se fait-il, pour ces « bons esprits », qu’une femme de 51 ans née homme et ayant eu un enfant après « sa transition », qui a ensuite eu une fille avec son épouse légitime, car (ni l’une ni l’autre) n’avaient pas encore été opérée et possédait donc ses organes reproducteurs masculins ?

Personnellement, je m’interroge également : C’est qui le « kouillon de kouillu » dans cette affaire-là ?

D’autant qu’en tant que géniteur, on lui proposait le statut de père, ou bien d’adopter sa propre fille en tant que seconde mère, ce que permet la loi depuis quelques années.

Mais non, ça ne lui convenait pas…

 

Sur ce se rajoute une erreur du juge d’appel : Fin 2018, la Cour de Montpellier lui a accordé le statut de « parent biologique », une nouvelle catégorie qui n’existe pas dans la loi.

Or, la loi s’applique à tout le monde dans toute sa rigueur…

Ce qui est permis est autorisé, ce qui n’est pas permis est interdit, tous les juristes savent ça la première année d’étude de droit (et parfois même avant, dès la crèche…).

Et la Cour de Cassation n’a pu que casser cette disposition-là.

 

Pour l’avocate de Mme X…, qui dénonce une décision « scandaleuse » et « une occasion manquée », « le combat n’est malheureusement pas terminé » aura-t-elle déploré.

Sa cliente, qu’elle a jointe par téléphone, a critiqué « une justice figée et immobile ». « Donc une petite fille de 6 ans va garder sur son acte de naissance une seule de ses deux mères, un seul de ses deux parents, la mère qui a accouché, l’autre n’a pas le droit d’y figurer. C’est abject », a-t-elle dénoncé.

Euh, t’es un « mek » ou une « poulie-fendue » au juste ?

Et pourquoi l’adoption du fruit de tes entrailles ne te convient-elle pas, alors que ça existe depuis l’antiquité ?

Et puis ce n’est pas au juge de créer des catégories nouvelles rien que pour faire plaisir à une gamine qui a des parents « un peu bizarres » : Parce que bon, on n’a encore jamais vu deux lesbiennes se reproduire ensemble.

Il leur manque comme « un truc »… la « crème d’amour » en dirait « ma Nichée » (qui sait de quoi elle cause), finalement.

 

D’ailleurs, ce n’est pas la seule incohérence de la situation : « Mme X… peut être reconnue comme père sur l’acte d’état civil de sa fille alors qu’elle est une femme pour l’état civil »…

« Cet arrêt constitue un recul considérable vers une conception de la filiation qu’on croyait enterrée », a dénoncé le représentant de l’association des parents gays et lesbiens (APGL).

Là où la foi (les croyances) se heurtent à la dure réalité de la réalité…

Mais ils peuvent espérer que, comme les avocats ont annoncé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (et de la femme…), les choses évolueront peut-être…

 

Personnellement, tout cela m’amuse fort : La femme de Madame Y… (la mère accoucheuse) s’est reproduite avec une femme dénommée « X… », transgenre « pas émasculée ».

Heureusement, sans ça les ecclésiastiques auraient récupéré « l’affaire » pour en faire une nouvelle religion : Or, on en a déjà assez comme ça et au choix !

 

Y’en a qui ont quand même des nœuds dans la tête qui restent assez formidables à les étaler jusque dans les prétoires : Ça valait tout de même le détour, parce qu’il n’y a pas de solution acceptable (et conforme au droit) dans leur cas.

À ce que j’en dis, ils auraient pu y penser un tout petit-peu avant de coïter, non ?

Le juge de cassation n’est pas là pour réparer leurs erreurs non plus : Il n’est pas assureur « tous-risques » (ou alors j’ai loupé quelque chose) et les capotes sont d’usage courant (et même galopant depuis le « Conard-virus »).

 

Bon week-end à toutes et à tous tout de même !

 

I3

 

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