C’est curieux l’autisme de certains « soces »
Pendant que je j’attendais les annonces de « Jupiter » hier soir
(laissez-moâ un peu de temps pour les métaboliser…), je me suis penché (sans
tomber) sur les errements … de la « mobilité douce » de « Miss Sœur-Âne »,
maire finalement triomphalement réélue à « Paris-sur-la-plage ».
D’abord, les bornes de recharges installées à grands-frais en pillant les
emplacements de circulation et de stationnement (sur les chaussées, puisqu’il n’y
a plus de construction de nouveaux parkings souterrains depuis « De-la-Nuée ») :
Elles devaient accueillir les Autolibs’, mais il n’y a plus d’Autolib’…
C’est que le copartage (des puces et autres saloperies) en période de
pandémie, déjà que ça ne faisait pas recette, là, c’est mort…
Toutefois quelques bornes de recharge d’Autolib’ vont revivre !
Dans plusieurs communes limitrophes de la « kapitale-gauloisienne »,
les installations sont toujours debout même après l’arrêt du service de
location de voitures électriques, en juin 2018, et devraient être adaptées aux
voitures électriques des particuliers.
Les derniers stigmates d’un échec grandeur nature disparaîtront ensuite du
paysage francilien…
Reste toutefois une facture rondelette à solder : L’ex-concessionnaire,
Autolib’, a demandé fin 2019 une indemnité de 235 millions d’euros, correspondant
selon lui à son manque à gagner. Il n’a reçu, pour l’heure, qu’une provision de
20 millions d’euros pour envoyer ses belles autos, même pas amorties et
qui avaient mal vieilli, à la casse en attente d’un futur et hypothétique
accord…
D’ailleurs, un rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France,
publié le 20 octobre dernier, n’aura pas été tendre avec les acteurs de cette
affaire malheureuse.
D’un côté, le groupe « Beau-l’Orée », qui décroche le marché
pour douze ans en 2011. De l’autre, le syndicat mixte Autolib’, constitué de
quinze collectivités locales d’Île-de-Gauloisie concernées par le service d’autopartage,
plus « Paris-sur-la-Seine », qui a lancé le projet en 2009, sous le
mandat de « De-La-Nuée ».
D’un côté, donc, une entreprise privée rompue au monde des affaires, et
dotée d’une armée de juristes. De l’autre, une assemblée d’élus locaux et de
fonctionnaires parfois désœuvrés.
De 2011 à 2018, année où le contrat est dénoncé, les magistrats pointent
les manquements des équipes de « Beau-l’Orée », qui savent flirter
avec les zones floues du contrat. Et ils décrivent aussi un syndicat mixte qui
semble découvrir au fur et à mesure que tout ne roule pas exactement comme il l’avait
imaginé…
Il faut dire que dès le départ, on voit grand, sans doute trop grand.
Autolib’ doit s’étendre sur 45 communes de la petite couronne. Et on ira vite,
très vite, c’est promis : Les villes seront équipées de 1.098 stations pour
recharger les batteries de 1.740 véhicules électriques dès le 31 mai 2012, soit
16 mois seulement après le début du contrat.
À son terme, en 2023, « Beau-l’Orée » assure que le service d’autopartage
aura séduit 320.000 abonnés.
Vous prenez votre calculette : 1.740 véhicules pour 1.098 stations,
il y en a 642, soit 36 % (une sur trois) obligées de rouler et en tout cas se
déchargent.
Et pour ça, il faut compter sur 320.000 utilisateurs potentiels qui se
relayent à raison de 184 par bagnole et par jour…
Comme une journée n’a que 1.440 minutes et sans même compter les temps de
recharges, chacun utilisera, en moyenne, 7,8 minutes/jour sa location « partagée ».
Je ne sais pas vous, mais, avec un temps de charge qui divise par deux le
temps d’utilisation, le business-plan aurait, dès l’origine, comme un bug…
Tous ses plans sont donc bâtis sur ces prévisions plutôt optimistes, voire
irréalisables.
D’autant que la réalité impose ses différences incontournables : Les
travaux sont mal préparés. Ils sont ralentis, notamment, par la présence en
sous-sol de nombreuses conduites souterraines, qui n’avaient pas été
identifiées.
À la date fatidique, le 31 mai 2012, seule la moitié (515) des 1.098
stations prévues est prête.
Il faudra attendre quatre ans pour atteindre cet objectif.
Et en 2016, selon le rapport, seules 231 stations sur 1.100 sont
rentables, dont 216 sont situées dans « Paris-sur-la-Seine »…
Forcément, les curieux ne se précipitent pas sur un service qui, dès le
début, est trop restreint. « Les prévisions initiales d’abonnements et de
location avaient été significativement surévaluées », assure le rapport.
En 2012, « Beau-l’Orée » escomptait près de 19.000 clients. Ils
ne sont que 2.700.
La situation se détériore l’année suivante, avec seulement 7.200
utilisateurs pour un objectif de 26.000 !
Autolib’ n’emballe décidément pas les foules, c’est une évidence :
Une idée à la kon, une de plus…
« Beau-l’Orée » espère tout de même que chaque voiture sera
louée 11 fois par jour, là où elles ne le sont que quatre fois en moyenne.
De même, l’entreprise assure que chaque location durera en moyenne 50
minutes, elles atteignent modestement 41 minutes en 2012, et 37 l’année
suivante.
Chaque course rapporte donc moins.
Le concessionnaire n’arrange rien en tentant une sorte de fuite en avant :
Autolib’ augmente entre 2014 et 2017 le parc de voitures électriques, aggravant
un peu plus le coût de la maintenance.
La marge par véhicule devait atteindre 23.000 euros par an, elle n’a
jamais dépassé les 4.000 euros…
Comme quoi, il y avait vraiment un gros « bug » dès la conception
du projet qui n’a pas croisé son public.
Par conséquent la facture s’envole. Si un déficit initial était prévu
durant les trois premières années, le service devait afficher, aux termes du
contrat, un excédent de 56,4 millions d’euros (le syndicat mixte se rémunérant
sur une partie des sommes engrangées).
Mais les chiffres sont encore plus catastrophiques que prévu : « Fin
2013, soit après deux ans d’exploitation, le service affichait un déficit de
plus de 125 millions d’euros, 2,4 fois supérieur à la prévision », écrivent
les magistrats.
Il est vrai qu'à cette date, le nombre d’abonnés à Autolib’ n’atteignait
que 39 % de la prévision initiale.
Les magistrats dénoncent enfin une sorte d’entourloupe : Les systèmes d’information,
qui devaient piloter les locations, étaient censés être achetés par « Beau-l’Orée ».
Estimant les solutions disponibles insuffisantes, Autolib’ a chargé ses propres
équipes de les mettre au point.
Problème, observe la chambre régionale : « Tous les coûts de
développement et d’amortissement ont été imputés irrégulièrement sur les
comptes de la concession », grevant un peu plus le déficit !…
Au sein du syndicat mixte, on se défend en expliquant que « Beau-l’Orée »
devait informer les élus des problèmes rencontrés. Par contrat, la société était
aussi dans l’obligation d’actualiser son plan, donc ses objectifs et ses
moyens, afin de tenir compte des difficultés.
Mais la société s’en garde bien, notent les magistrats.
Il faut attendre 18 mois après le début de l’activité pour que le syndicat
soit tenu au courant des problèmes. Sa réaction ne semble pas à la mesure du
trou financier qui se creuse : « Il (le syndicat) n’a pas exigé
immédiatement du concessionnaire qu’il produise un plan d'affaires actualisé (…)
Il ne lui a pas non plus demandé de redéfinir les objectifs opérationnels et
financiers du service pour tenir compte du retard de déploiement. »
Bref, les élus laissent faire. On ne naît pas « autiste » pour rien…
Il faudra attendre juillet 2014, trois ans et demi après le début du
contrat, pour que « Beau-l’Orée » présente un nouveau plan.
Les deux partenaires se séparent le 25 juin 2018 : Ils ne sont pas
parvenus à s’entendre sur le nouveau plan. Les élus franciliens regrettent
notamment les « perspectives fondées sur des hypothèses discutables,
erronées ou injustifiées ». Le divorce coûtera donc, au moins pour l’heure,
20 millions d’euros, montant de la provision déjà versée.
Mais l’entreprise demande beaucoup plus (235 millions). La négociation est
en cours. Même s’il parvient à réduire la facture, allégeant par ricochet celle
du kontribuable, le syndicat mixte devra se frotter à une autre difficulté : En
privé, la Cour des comptes explique qu’aucune règle n’a été prévue pour
répartir la facture entre les quinze collectivités locales concernées…
Ambiance.
Et puis les vélos, l’autre volet des « mobilités-douces »…
Il y avait d’ailleurs quelque chose d’ubuesque à voir, il y a deux ans,
les ouvriers démonter les bornes de recharge Vélib’ pour réinstaller, quelques
semaines plus tard, des bornes de recharge… Vélib’, mais ça s’explique.
Ces interventions coûteuses embarrassantes pour la chaussée et la circulation,
dégradantes et salissantes, ne sont que la partie la plus visible d’une
opération mal fagotée qui voit, en 2017, la Ville de « Paris-sur-la-plage »
attribuer le marché des vélos en location à une nouvelle société, Smovengo.
Trop ambitieux, mal préparé, mal contrôlé, ce nouveau contrat vient d’être
critiqué à son tour dans un rapport par la même chambre régionale des comptes « d’Île-de-Gauloisie ».
En 2017, donc, « Sœur-Âne », la mairesse de « Paris-sur-la-Seine »,
veut améliorer le service de location de vélos lancé par son prédécesseur,
lui-même s’inspirant de l’exemple lyonnais.
Elle voit naturellement plus vaste et plus moderne : C’est une « soce-de-progrès ».
Alors, au travers du syndicat Autolib’, la mairesse parigote, majoritaire
dans ce cénacle, choisit la société Smovengo.
Cette entreprise, de taille assez modeste, succède donc à la filiale du
géant « JC-Deux-kons », jusqu’alors titulaire du contrat.
La capitale a, pour rester maîtresse du projet, réalisé un petit tour de
passe-passe.
Elle crée tout exprès un syndicat d’étude pour préparer le marché. C’est
le seul moyen, observe le rapport, pour garder une compétence confiée en 2014
par la loi à la région, au travers « d’Île-de-Gauloisie Mobilités ».
Cette « coquille vide », regrettent les magistrats, passe ensuite la main
au syndicat Autolib’, qui devient syndicat Autolib’ et Vélib’, en charge de l’exécution
du contrat. « Ainsi », note le rapport, « à six mois de l’échéance
du premier marché Vélib’ et postérieurement à la désignation du nouveau
prestataire, le SAVM (Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole) est devenu le
maître d’ouvrage d’un marché qu’il n’avait pas préparé. »
De son côté, la région dirigée par « Valy-Paic-Res » aurait sans
doute aimé récupérer le service de location au travers « d’Île-de-Gauloisie
Mobilités », d’autant qu’elle a elle aussi son système avec Véligo.
Mais c’est tellement plus simple d’avoir deux systèmes sur le même
territoire, ou presque… n’est-ce pas ?
Le nouveau Vélib’ sera donc plus moderne, en partie électrique, et s’étendra
sur un périmètre plus large. Évidemment, cette ambition comporte des risques, d’autant
que l’ancien prestataire n’est pas décidé à faciliter la tâche de son
successeur.
Il faut, par exemple, onze mois pour démonter les anciennes bornes et, à
la fin du mois de décembre 2017, seules 517 stations sont transférées à
Smovengo, qui en espérait 700…
La reprise du personnel, prévue elle aussi dans le contrat, traîne de la
même manière. Elle n’est réglée qu’en décembre 2017.
De son côté, le syndicat mixte, donc les élus, met trop de pression sur
Smovengo.
Le calendrier est très serré, puisque le marché est attribué en mai 2017
et prévoit une transition de six mois entre les deux opérateurs sans arrêt du
service, pour une mise en route en janvier 2018. « Malgré les difficultés
durant la première année, le syndicat n’a jamais envisagé d’adapter le
calendrier de déploiement, estimant que le titulaire devait en faire son
affaire, conformément à ses engagements contractuels », constatent les
magistrats.
Dans sa volonté de voir grand, le syndicat commande même, une fois le
marché conclu, 350 stations supplémentaires, soit un tiers de plus que le
nombre précédent de stations !
À Smovengo, là encore, de s’adapter. Et il en met partout, même là où ça
ne s’impose pas.
Au détriment des stationnements « rotatifs » des voitures,
naturellement.
Et tant pis pour les commerces environnants…
En revanche, notent les magistrats, quand il s'agit de prendre une
décision, le maître d’ouvrage met trop de temps. De même, lorsque le
prestataire rencontre des difficultés, le soutien des élus tarde à venir…
Smovengo a aussi sa part dans le retard pris par le service de location de
vélos.
Ses équipes sont trop peu nombreuses et ses capacités techniques,
dépassées, notamment pour fabriquer les vélos en nombre suffisant. La société
montpelliéraine rencontre aussi des difficultés lors des chantiers : Le
branchement des bornes au réseau Enedis s’avère impossible, par exemple, ce qui
l’oblige à les équiper de batteries, qui nécessitent elles-mêmes de l’entretien,
donc du personnel.
Le Velib’-nouveau prend donc là aussi du retard. Le calendrier initial
prévoyait, dit le rapport, l’ouverture de 50 % des stations dès janvier 2018 et
la mise à disposition de 50 % des vélos, seuls 46 et 48 % le sont à cette date.
Il faudra attendre la fin de l’année pour atteindre l’objectif.
Le nombre d’abonnés chute lui aussi lors de la phase de transition, ce qui
était prévu.
Mais la baisse est « sévère » : Alors que le Vélib’ version « JC-Deux-kons »
comptait 295.000 abonnés, ils ne sont plus que 99.000 en juin 2018.
Le nombre de courses, de son côté, est divisé par trois entre 2017 et les
six premiers mois de 2018.
Les grèves et les manifestations des « Gilets jaunes » n’arrangent
rien.
Avec la mise en service des stations et des vélos, au fil des mois, le
nombre d’abonnés retrouve l’étiage des années précédentes.
Mais que de temps et d’argent perdus ! Mettant dans le même panier les
errements lors du contrat Autolib’ et ceux connus avec Vélib’, les magistrats
de la chambre régionale des comptes évoquent des « crises majeures » qui « n’ont
pas été anticipées, laissant longtemps les élus dans la conviction que tout
allait s’arranger »…
Il faudra attendre un an pour qu’un gestionnaire de crise soit enfin mandaté
par la Ville de « Paris-sur-la-plage ».
Reprenez votre calculette et, hors les coûts supportés par le contribuable
local, hors les embarras créés pour tout le monde, riverains et visiteurs, avec
la création de générations spontanées de couloirs de « vélos-prioritaires
et sécurisés » (qui roulent même à contresens sur un bon tiers des rues
phagocytées), il y avait (en 2018), environ 8,8 millions de déplacements
quotidiens dans la « Ville-lumière ».
40 % se font à pieds et en moins de 20 minutes.
Ce qui signifie qu’on comptait 5,28 millions qui se font « autrement ».
Dont 99.000 abonnés au Vélib’ et 7.200 utilisateurs de véhicules « partagés ».
Allez, arrondissons à 110.000 déplacements/jour pour être généreux.
Soit à peine 1,25 %…
Avouez que le « progrès-social » des « soces », si ça
consiste seulement à claquer le pognon du kontribuable sans limite (et sans contrôle
des objectifs) pour une personne sur 80, c’est comment dire…
Un racket éhonté d’une toute petite minorité ?
Un épouvantable gâchis électoral ?
Une gigantesque injure au bon sens ?
Un énorme bide d’autistes dogmatiques !
Alors que « le marché » sait faire : On l’a vu avec l’apparition
de sociétés proposant voitures, patinettes électriques et vélos-partagés en
location courte.
Même si le nombre d’opérateurs a sensiblement diminué pour cause de vandalisme…
repartis en Chine !
Tout cela m’amuse : Les uns qui ont la potestas ne savent pas
faire, les autres qui s’y collent font et en plus grignotent le marché des VTC
qui eux mangent celui des taxis…
Tout va bien, circulez, si vous le pouvez encore… puisqu’on vit sur la tête
(vous y voyez ainsi le monde à l’envers) !
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