Il y a des découvertes vraiment étonnantes
Ainsi, avec « grand-fracas », on nous a
annoncé que des chercheurs du très sérieux (et coûteux) MIT viennent de
découvrir une astuce pour casser un spaghetti sans qu’il se brise en de
multiples morceaux !
Personnellement, je n’en mange plus (c’est plein de
glucides haute densité), mais je n’avais jamais pensé à les casser avant de les
cuire (quand je m’en faisais pour le plaisir), préférant inlassablement les
enrouler autour de ma fourchette, imbibés de sauce telle que j’ai pu caviarder
quantité de cravates !
Plusieurs dizaines de collections… de quoi monter une
succursale complète.
Ça et la salade, du temps où je mangeais aussi de l’herbe
(il y a très longtemps de ça), je ne te vous raconte pas (mais je ne portais
pas cravate à cette époque-là…)
A-t-on idée de casser des spaghettis ?
Bien une idée d’hérétique « presse-bite-terrien »,
ça.
Mais non, il paraît que c’est « notoirement »
sérieux.
Ce casse-tête turlupinait les scientifiques depuis de
nombreuses années vient donc enfin d’être résolu.
La technique pour casser un spaghetti en seulement deux
morceaux est désormais connue de ces « trouveurs ».
Il faut vous dire que l’énigme restait entière depuis
que le physicien « ricain » et néannmoins prix Nobel Richard Feynman,
passant des heures à casser des spaghettis dans sa cuisine, fit remarquer que
le spaghetti se brisait systématiquement en trois ou quatre morceaux, mais
jamais en deux.
Pourtant, avec un point d’appui – l’ongle du pouce par
exemple – c’est assez facile.
Comme quoi, quand on est prix Nobel, on n’est pas forcément
armé de bon sens !
Même quand on est « ricain »…
Il faut vous dire qu’en 2005, deux chercheurs « Gauloisiens »
du laboratoire de modélisation mécanique de l’université Pierre et Marie-Curie
(« Paris-sur-la-Seine »), Basile Audoly et Sébastien Neukirch,
avaient fourni l’explication du phénomène.
Lorsque le spaghetti est plié, il se forme une onde de
« surcourbure » qui se propage de bout en bout du spaghetti.
Même les bouts déjà cassés subissent cette onde, ce
qui fait que le spaghetti continue à se briser en plusieurs morceaux après la
première cassure.
Cette brillante démonstration avait d’ailleurs été
récompensée d’un prix « Ig Nobel » bien mérité en 2006 !
Le problème semblait donc impossible à résoudre, sauf
pour deux étudiants du MIT particulièrement persévérants.
Ronald Heisser et Vishal Patil ont passé des heures à
torturer plus de 500 spaghettis dans tous les sens pour découvrir enfin comment
les casser proprement en deux.
Pour leurs tests, ils ont fixé le spaghetti entre deux
pinces, l’une tournant le spaghetti à différents degrés (un peu comme on essore
un torchon) et l’autre le courbant jusqu’à ce qu’il cède.
Le tout filmé par une caméra capable d’enregistrer un
million d’images par seconde.
Du matériel de pointe…
Avec pour conséquence de démontrer que préalablement
tourné sur lui-même (effort de torsion), le spaghetti peut se casser proprement
en deux parties (effort de flexion, soit compression sur la partie interne de
la flexion et traction sur la partie externe)
Ils n’ont pas utilisé l’effort de « poinçonnement »
(l’ongle du pouce).
Conclusion, le secret pour obtenir deux morceaux de
spaghetti est de le tordre à 360° avant de le courber… délicatement.
« La force de torsion se propageant plus rapidement
que celle de surcoubrure, elle dissipe l'énergie de cette dernière, ce qui
prévient des cassures supplémentaires », détaille Jörn Dunkel, le
professeur associé coauteur de l’étude.
La technique fonctionne pour différents diamètres, les
chercheurs ayant testé des spaghettis Barilla n° 5 et Barilla n° 7 (ces
derniers, plus épais, sont également appelés spaghettoni).
Mais qu'en est-il pour d’autres formes de pâtes ?
« Je pense que le cas des linguini (des
nouilles plates) est différent » admet Jörn Dunkel. « Notre
modèle est conçu pour des pâtes à section cylindrique. »
Quand même kon : Ils n’ont même pas essayé avec
pâtes carrées, comme les Crozets ou les Tridats parce que là, c’est plus
complexe…
Ils ne doivent pas connaître : Ce sont des
spécificités locales.
Tous ces efforts pour un simple spaghetti peuvent vous
sembler bien futiles.
Et pourtant, ils peuvent servir à d’autres
applications, comme par exemple pour le saut à la perche ou pour comprendre la façon
dont un os se fracture.
Ce n’est pas compliqué : Dans les deux cas, ça
fait mal…
Et puis l’étude des contraintes appliquées aux
matériaux est aussi très utile dans le domaine des infrastructures, pour
étudier la résistance d’un pont ou mettre au point des bâtiments antisismiques.
Personnellement, je ne vois pas le rapport : Si
pour casser une colonne de béton ou poutrelle IPN « proprement » en
deux morceaux, il faut la torde sur 360° sur tout sa longueur, quelle est l’idée
sous-jacente en cas de séisme ?
D’autant que la marine (et d’autres industries) ont
parfaitement compris l’intérêt de tordre des « « brins » de
chanvre, de nylon, d’acier, que sais-je encore pour améliorer la résistance à
des efforts de traction sur un câble, tout en lui gardant assez de souplesse
pour passer dans le réa d’une poulie ou s’enrouler autour d’une poupe de winch
sans perdre de ses qualités recherchées…
Enfin passons…
Maintenant, quand on enroule une haussière sur elle-même,
au repos et pour la ranger, chacun sait qu’il faut lui faire faire un quart de
tour sur elle-même pour qu’elle se déroule sans faire de nœuds au prochain
usage.
Question, est-ce que ça marche aussi avec le spaghetti
cuit ?
Parce que ça éviterait de caviarder mes cravates avec
les sauces, quand il est cuit al dente !
Autrement dit, quand projeté sur le carrelage proche
de la gazinière, il reste collé au mur (après ébullition modérée).
Enfin, bon appétit tout de même et bonne fin de
week-end à toutes et à tous !
I3
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