La bureaucratie enfin dévoilée
Celui-là est décidément « hors-norme ». C’est avec loyauté qu’il a servi « Jupiter »… en oubliant d’où il venait. Mais il l’a fait sans vraiment tordre le cou aux idées qu’il portait devant ses électeurs… locaux.
Il a été impeccable dans sa gestion des crises successives qu’il a
traversées à Matignon : D’abord le troisième PIA (totalement passé
inaperçu…) qui aura soldé les années « Mythe-errant » (je rappelle
qu’il s’agissait de récupérer et de « blanchir » l’argent détourné
par le maître du Verbe à l’occasion de la guerre du Golfe, ce que personne ne
veut savoir et aura déjà été oublié [cf. « Opération
Juliette-Siéra »], récupération entamée avec « Bling-bling »
et son « grand-emprunt » et poursuivie par « Tagada-à-la-fraise-des-bois »).
Il aura amorcé la réforme d’État, celle de l’assurance-chômage et entamé
celle de la retraite en plus que de mener la transition énergétique en
application des « accords de Paris » arrachés à la communauté
internationale par « Fafa-l’empoisonneur » (un « soce »
recasé au « Cons-cons ») et géré avec doigté la fronde des « Gilets-jaunes ».
Et puis alors il aura été « parfait » avec la première vague du
« Conard-virus ».
Il a juste chopé un vitiligo du pelage au passage…
Et puis on l’aura entendu devant la commission parlementaire et là, il nous
fait la leçon pour tenter de faire comprendre la difficulté de sa tâche durant
cette dernière étape.
Du coup il nous oblige à revenir sur un nombre d’idées reçues en vogue
dans le débat public sur le procès de décisions publiques.
Vraiment magnifique.
Ce mercredi-là (de la semaine dépassée) il défendait son bilan dans la
gestion de la crise sanitaire devant la commission d’enquête de l’Assemblée
nationale. S’il a reconnu des erreurs de communication (et Dieu sait s’il y en
a eu un paquet avec « Si-bête-la-Diarrhée » en porte-la-parole), il a
toutefois estimé que globalement, sa politique avait permis de « sauver des
vies ».
Combien, personne ne saura jamais.
De toute façon, il était assez mal entouré de personnes qui ne savaient
pas compter ou, qui averties des difficultés prévisibles, n’ont même pas pris
la mesure de l’urgence.
Pas de sa faute, ce n’est pas lui qui a composé son gouvernement ni même
nommé les membres de son cabinet…
Cherchant finalement à faire comprendre la difficulté de sa tâche, « Kung-Fu-Panda »
est ainsi revenu sur un nombre d’idées reçues en vogue dans le débat public sur
le procès des décisions publiques : « Comment est-ce qu’on gère une
crise sanitaire avec des échelons de décision très dispersés (…) quand
vous avez immédiatement le risque pénal sur le dos ? » a-t-il ainsi lancé
aux membres de la commission.
Ah oui, questions clés s’il en est.
Perso, je descends à la cave et en vide une finement choisie avec un bon
calandos pour faire passer l’haleine avinée, mais bon, j’imagine qu’on ne lui
aura pas laissé le temps.
Et puis en bon Normand, il aura peut-être préféré un coulis de
crème-fraîche plutôt qu’un Jort, je ne sais pas : Nous ne sommes pas intimes.
En tout cas, en une phrase, il met à bas la mythologie bureaucratique d’un
seul coup : Géant ce mek-là !
Car la bureaucratie est un processus rationnel.
Selon l’analyse de Max Weber, qui a toujours eu beaucoup de succès auprès
des bureaucrates eux-mêmes, la bureaucratie est l’expression de la rationalité
et substitue au pouvoir charismatique des sociétés traditionnelles un cadre
légal-rationnel qui s’appuie sur le statut et la compétence de ses
représentants.
Rien de moins.
Dit dans mon langage à moâ-même, ce n’est jamais que le reflet d’une
époque où l’irresponsabilité généralisée est diluée dans la collégialité des
personnels cooptés pour être sortis des mêmes écuries et formations, tel qu’un
consensus se dégage sans débat puisque les « prérequis » sont déjà
acquis et restent les mêmes d’une tête à une autre, parfois d’une équipe à une
autre, en tout cas, plus étonnant, d’une époque à une autre (la « continuité
du Service Public »).
Le seul avantage, c’est que ça va plus vite.
L’inconvénient, c’est que ça manque systématiquement de recul.
De toute façon, ce n’est jamais eux qui payent, mais depuis toujours,
vous, les citoyens lambdas qui « puent la clope et le diesel » et
n’ont pas leur mot à dire, même sur l’usage de votre pognon racketté à longueur
d’année.
Et il faut bien reconnaître au quand on vous donne la parole (cf. la
convention citoyenne pour le climat), vous ne racontez que des konneries.
Alors à quoi bon ?
Plus précisément, « Kun-Fu-Panda » décrit plutôt une juxtaposition
d’administrations et d’officines aux compétences mal définies et très peu
coordonnées, un vrai maquis légal qu’il est difficile de comprendre pour
espérer le faire bouger.
C’est quasiment kafkaïen, une sorte de gros entassement de structures diverses
qui se chevauchent, s’entre-mêlent, se tirent la bourre et ne flattent que les
« bons soldats » à qui on confie d’imposant budget et effectif à
gérer.
Je les ai vu faire : Ils prennent le bottin administratif, se
tutoient entre eux sans même se connaître et quand il s’agit de se goinfrer de
petits-fours payés par le contribuable, ils comparent justement effectif et
budget pour se jauger les uns par rapport aux autres : Les problèmes du
pays restent le cadet de leurs soucis.
Il faut dire que plus les effectifs sont importants, plus les problèmes à
régler le sont : Ils y passent leurs journées et parfois leurs
nuits-blanches…
Du coup, les administrations centrales ne sont jamais, comme l’hôpital
public, que des « grand corps malades » atteints d’obésité jusqu’à la
sclérose.
Je ne suis pas le seul à le constater : On avait déjà dénoncé ce
triste diagnostic avec la « Promotion
Titanic » et les mêmes maux dans le domaine de la lutte
anti-terroriste, par exemple.
Pétillon nous avait gratifié d’une BD assez extraordinaire, « L’affaire
Corse », où il mettait en scène les services anti-terroristes piétinant
allègrement l’instruction et la police judiciaire, la préfecture locale et
celle de la région et le procureur dans un joyeux désordre qui n’aboutissait
pas (à relire rien que pour le plaisir !).
Dans les années « Colonna », il y avait en plus de tous ceux-là les
services de l’agriculture, les phytosanitaires (la piste agricole), les
services-sociaux, les douanes, les jeux, l’académie (la piste enseignante) et
le fisc qui se piétinaient à la recherche de l’assassin du préfet
Érignac !
On imagine qu’existe le même brouillard au sommet pour toutes les grandes
administrations publiques gauloisiennes.
La bureaucratie est en réalité un outil au service du politique. Il existe
un débat dans la littérature économique et sociologique sur la nature de
l’articulation entre administration et politique. Pour un certain nombre
d’auteurs la bureaucratie n’est que l’instrument de la classe politique et
finalement n’a qu’une existence subordonnée aux plans décidés par les élus.
Pour d’autres, la bureaucratie est complétement autonome et prend ses
propres décisions en laissant au politique une marge de manœuvre finalement
assez étroite.
Et le seul rôle de présenter les décisions prises par elle par le seul
pouvoir « politique ».
À l’écoute de « Kun-Fu-Panda », mon pays (celui que j’aime
tant et qui me le rend si mal…) est davantage dans la seconde situation que la
première : Les politiques de droâte et de gôche se ressemblent toutes depuis
des décennies parce qu’elles doivent se couler dans le moule bureaucratique
pour être comprises et mises en place.
Cela signifierait-t-il que la première théorie est fausse et la seconde
est vraie ?
Pas nécessairement, il peut tout simplement décrire deux moments du
développement bureaucratique.
Son autonomisation s’accroît en même temps que sa masse qui lui permet à
un certain stade d’inverser les rapports hiérarchiques entre politique et
administration.
Plus il existe de bureaux et d’officines, plus il devient facile de
doubler le pouvoir élu, et sur le versant électoral, plus il y a de fonctionnaires
parmi les électeurs, plus les élus ont intérêt à ne pas les contrarier pour les
amadouer.
Ce qui a amené « Kung-Fu-Panda » à créer un « Conseil
Scientifique », nouvelle structure qui survole toutes les autres
commissions compétentes, en charge d’éclairer les décisions « politiques »
dans la gestion de la crise du « Conard-virus » et qui nous a
probablement plombé en s’écharpant autour du Pr « Rat-Out ».
Splendide cas d’ékole…
En fait, il existerait une véritable opposition entre la liberté du
décideur politique national et l’inertie bureaucratique. Les membres du
gouvernement dessineraient les grandes orientations des administrations,
planifieraient du sommet de l’administration comme les dieux sur le mont Olympe
l’ensemble de l’ordre administratif qui ensuite se mettrait en branle pour
appliquer les directives politiques.
Sauf que, comme le suggère très fortement « Kun-Fu-Panda », la
menace pénale qui plane sur la tête des dirigeants paralyse autant que la
dilution de responsabilités des fonctionnaires dans la structure bureaucratique,
qui eux ne sont jamais pénalement responsable (à de très rares exceptions près,
comme le préfet « Bon-net-d’âne » dans l’affaire Corse).
Si toute initiative, en particulier en situation de crise, est menacée de
sanction pénale, alors il devient rationnel autant pour le fonctionnaire que
pour le politique de « protéger ses arrières » et de prioriser d’abord les
moyens de se protéger de l’institution judiciaire.
La surenchère de mesures sécuritaires face à la « seconde vague » pourrait
d’ailleurs être interprétée comme ça : Les dirigeants sont d’abord préoccupés
par leur propre protection juridique avant de trouver des solutions efficaces à
la crise, quitte à faire peser sur les citoyens des décisions lourdes et
liberticides, mais qui leur garantissent de ne pas finir derrière les barreaux.
Il ne s’agit pas d’abolir la responsabilité pénale des gouvernants, bien
entendu, mais de bien comprendre que la simplification administrative leur
permettrait de dissiper le brouillard bureaucratique au sommet.
En simplifiant la bureaucratie, la « technocratie », les
politiques verraient mieux ce qu’impliquent leurs décisions, et donc ce qui
engage leur responsabilité ou pas.
Encore faut-il qu’ils aient une certaine connaissance des aspects juridiques
de leurs fonctions, ce qui n’est pas toujours le cas.
Même au niveau local, on n’imagine pas qu’un secrétaire de mairie soit un
juriste suffisamment pointu pour avoir pu anticiper que la chute d’un panneau
de basket sur la tête d’un gamin puisse emmener son maire en correctionnel, ou
qu’une claque d’un enseignant jette l’opprobre sur le directeur
d’académie : On en est là.
Si par exemple, tel site touristique est fermé au public, c’est que le
maire n’a pas d’autres possibilités pour le « sécuriser » avec le peu
de moyens dont il dispose.
En revanche, vous ne verrez jamais un directeur de la sécurité routière
(ou de la DDTE) être incarcéré parce qu’il y avait là un nid de poule mal
signalé qui aurait provoqué un accident mortel.
Dans le crash du Concorde, le directeur de piste n’aura même pas été
inquiété… Pourtant il y avait bien une lamelle inappropriée qui aura été à
l’origine de la catastrophe.
En bref, les « décideurs » ne sont finalement jamais
responsables, en revanche les élus n’ont qu’une trouille, c’est qu’on leur
reproche une konnerie de leurs services.
Ce qui explique probablement une surenchère de mesure de protection.
Ceci dit, à la place de « Kun-Fu-Panda », qu’auriez-vous fait en
mars 2020 quand on était sûr qu’il fallait confiner pour enrayer la
pandémie ?
D’abord cette décision a été prise par « Jupiter » mais en
préservant le premier tour des municipales qui aura été maintenu :
Cherchez la logique dans la mesure où tout s’arrêtait deux jours plus tard
comme annoncé l’avant-veille…
Là, c’est assez fabuleux, n’est-ce pas, convenez-en.
Plus fameux, c’est le plan de « confinement nocturne » sous la
forme d’un couvre-feu annoncé par « Casse-tête », son successeur (l’homme
qui ne fera pas d’ombre à « Jupiter »). Dans la journée, tu peux
t’entasser dans les rames du métro et du RER sans « geste barrière »
(ce n’est physiquement pas possible) parce qu’il n’y a aucun « cluster »
avéré, mais la nuit tu ne peux plus te promener en solitaire respirer l’air
dépollué des villes, parce qu’il y en aurait en forte densité !
Logique, quoi…
« Pas question de confinement général », telle est la volonté de
« Jupiter ».
Ok, mais si la pandémie devient incontrôlable, qui ira en prison se
faire pardonner ses fautes ?
Ne vous en faites pas : Il n’y aura probablement pas d’emballement.
Après tout, « McDo-Trompe » nous a assuré qu’il ne s’agit que d’une
« grippette ».
Tout le reste, c’est de la « politique-spectacle » qui vise,
sous prétexte de vous protéger, à vous faire abandonner vos « pôvres
petites-libertés » de mourir libre.
Et on en a bien au moins jusqu’à Noël pour une première louche (on va vous
laisser passer les fêtes de fin d’année), pour mieux reprendre la bride en main
jusqu’à l’été : Il faudra bien vous laisser « décompresser » au
soleil sur les plages « Gauloisiennes » (mais pas ailleurs), si votre
camping ou votre pension ouvre, naturellement.
C’est que la peur, de chaque « acteur » du drame quotidien, de l’infirmier
au ministre, tous les jours à vous annoncer, rabâcher des chiffres ahurissants,
entretient le fantasme du « tous mourir » bêtement.
Et c’est assez extraordinaire comme la peur peut vous faire renoncer à
vivre libre : Une expérimentation in vivo et planétaire !
Je ne vous dis même pas le jour où une agence vous dira que l’air est
radioactif et qu’il faut se terrer dans les caves…
Reste la question des élections à venir.
On parle de repousser les prochaines à la rentrée de septembre 2021.
Est-ce que dans la foulée vous ne serez pas priés de voter exclusivement
par correspondance pour celles de 2022 ?
Ou seront-elle également repoussées (jusqu’aux jeux olympiques de
2024, par exemple) ?
Après tout, à quoi serviront-elles sinon à confirmer « Jupiter »
dans son bail précaire… à l’abri d’éventuelles poursuites judiciaires…
Et c’est ainsi que la démocratie élective aura perdu de son intérêt :
Après tout, le Président « Xi-Jumping » n’est jamais élu que par un
collège de personnes nommées par le parti… qu’il dirige d’une main de fer.
Et ça ne fonctionne pas plus mal, comme aux USA (les « grands électeurs »)
ou en Russie où « Poux-tine » décide de (presque) tout, y compris de
l’heure de son départ du Kremlin.
Son menu, je ne sais même pas…
Moâ j’adore « ce monde d’après » où personne ne se lève pour
protester, car personne n’a anticipé le rôle des « sachants » dans
leur rôle actuel.
Pourtant, je vous tiens régulièrement en haleine avec les effets de leur « autisme-collectif »
armé de leur « trisomie-appliquée ».
Je ne dis pas qu’il faut s’affranchir dès demain des confinements à venir
les week-ends, de faire fi du port des masques, d’abandonner les « gestes
barrières » et de ne pas se laver les mains au savon : C’est qu’il
est si « solide », ce virus, que 20 secondes en contact avec du
simple savon le détruit irrémédiablement…
C’est dire la puissance et la résistance du bazar qui les rend tous
dingues.
C’était pourtant parfaitement prévisible, tout comme il est prévisible
que, plus tard, une nouvelle abolition des « privilèges
républicains » finisse par aboutir.
Je n’y serai plus, mais vous témoignerez pour moâ que nous n’étions finalement pas si dupes que ça !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire