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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 8 mars 2020

Chapitre 7ème

La juge Trois-dom
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Paul me précisera que c’était aux USA, lors d’un de ses stages de qualification « porte-avions ». « Une connerie : elle était agent du NSA. Je pouvais dire adieu à ma carrière avec les ailes de la marine. Non, si je ne marie pas avec Florence, c’est parce que ce serait elle qui deviendrait responsable des impôts que je ne paye plus en France… »
Comme quoi…
« Il y a la vie quotidienne, les besoins matériels à assurer à mes gamins et à moi d’abord.
De ce point de vue-là, je suis gâtée, » poursuit-elle. « J’ai une famille dans le Vaucluse, ma vie parisienne dans un appartement d’exception, même s’il est un peu petit, dans une ville et un quartier d’exception, un compte en banque bien garni avec un travail qui me plaît.
Et quand Paul s’en va, je sais qu’il va revenir : pas de raison d’angoisser. »
 
Et puis elle reviendra immédiatement sur le premier volume de sa biographie…
« Vous en êtes où de votre travail sur sa vie ? »
Ai-je le droit de lui dire l’aventure « hors-normes » qu’il vient de me faire vivre ?
Oui, bien sûr, puisqu’elle lira probablement ce premier volume…
« C’est compliqué à rapporter…
Disons que dans une première étape, il m’a fait récupérer Charlotte et Aurélie… »
Ses deux vieilles lesbiennes ?
« … Celles-là même, prisonnière dans un cachot russe à Paris. Pour tout vous dire, je n’ai pas encore bien compris les tenants et les aboutissants de cette aventure-là. Il faudra que j’en découvre la cohérence avec un autre voyage à Londres pour rencontrer Lady Joan… »
Ah quel cul, celle-là !
« … Je ne sais pas. Nous sommes rentrés sitôt après avoir acheté cette compagnie croisiériste. Mais à l’aller, il a fait la leçon à un espion russe qui semble être lié à l’empoisonnement de l’agent double Skripal, vous savez en Angleterre[1] »
Il est encore avec ses histoires de « devoir national » alors ?
(Non, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire : des histoires d’espionnage, plutôt…)
« … Je ne sais pas ce détail. Mais bon, ils avaient l’air de savoir ce dont ils parlaient tous les deux.
Et puis, et puis… »
Comment dire ?
 
« Eh bien dites ! »
Le voyage jusqu’à Amman ou le voyage dans le passé ?
« Vous allez me prendre pour une folle… Nous sommes allés à Amman en Jordanie et même jusqu’à Pétra… »
Un lieu que Florence ne connaît pas et qu’elle aimerait bien découvrir tellement il paraît que c’est splendide.
« … Ça l’est, vraiment. Mais disons que c’était pour rencontrer un moine de l’époque de la première croisade… »
Quel effet allait avoir ce propos sur le cerveau de Florence ?
J’en fus la première surprise.
« Ah… Il est encore avec ses voyages dans le temps alors. Il y prend goût !
Enfin, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… Ce que je veux dire c’est de ne pas vous en faire : il m’a raconté la façon dont il est venu me tirer de chez mes kidnappeurs salafistes.
On a du mal à se faire à l’idée et ce doit être très perturbant pour un esprit sain.[2] »
Pas trop en ce qui me concerne…
Nous devons être « deux folles » !
 
« Paul a un talent inégalé pour se retrouver dans des situations impossibles, totalement improbables et déjantées.
Ce que je veux dire c’est que j’ai lu le blog d’I-Cube. Je sais qu’il sait l’avenir, notre avenir, même s’il n’en dit rien.
Il a raison : je ne veux pas savoir le mien.
C’est le sel de la vie que de se laisser surprendre par son déroulé : regardez mes gamins, qui aurait pu dire qu’ils soient si mignons ? Et je ne veux pas savoir ce qu’ils deviendront : je les emmènerai là où ils veulent aller, c’est tout.
Et Paul est privé de ce bonheur de la vie qui vous surprend. C’est probablement la raison pour laquelle il s’épuise à faire tout ce qu’il fait : pour être conforme à ce qu’il sait déjà.
Terrible destin ! »
Enfin, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire vraiment…
 
Moi, il m’a dit. Disons que je sais au moins un détail : l’incendie de Notre-Dame de Paris.
« Ah, alors c’est qu’il attend quelque chose de vous avec cette information-là ! »
Quoi donc ?
Elle n’en sait rien.
Je lui dis que j’en ai averti les autorités.
« Ouh là ! Vous avez eu tort. Là, vous allez avoir des ennuis, Alexis… »
On peut dire ça comme ça.
 
Parce que le 15 avril, la flèche de Notre-Dame de Paris s’effondrait sous son propre poids, dévorée par les flammes qui se sont propagées tout du long de la charpente, la fameuse « forêt ». Et sans l’intervention efficace des pompiers de Paris, si les pierres des voutes et des murs ne brûlent pas, en revanche les deux tours auraient pu s’effondrer à leur tour si le feu s’était propagé aux charpentes des cloches, dont le fameux Bourdon.
Ç’aurait été une catastrophe encore plus difficile à assumer, à mon sens : là l’essentiel est encore et heureusement resté debout.
Le lendemain, comme je l’ai déjà dit, on a appris de Paul qu’il avait dormi mais avait mis en alerte les équipes de la Cisa, pour finalement laisser tomber son diagnostic : « Un « super-zombie. On ne le voit que quelques poignées de secondes et nos « traceurs » ne le repèrent même pas.
Vous voyez Alex, je me demande s’il ne s’agit pas d’une « mission » comme on en a fait récemment une en Jordanie… »
Qu’est-ce qu’il veut dire par là ?
 
L’incendie est « historique » et marquera les mémoires, puisque c’est le premier du genre visant la cathédrale. « Et rien ne le laissait présager. Or, comme pour notre moine et son texte que nous lui avons inspiré, dont vous avez touché du doigt bien des conséquences, cet incendie peut très bien être le fait du « futur ». »
Quel intérêt ?
« Quand c’est marqué comme ça, on ne revient pas dessus : on s’y conforme ! »
Je lui réponds : « Nous, nous avons changé le destin du moine Jean. Là, ça aurait changé quoi du destin de vieilles pierres inanimées ? »
Plein de choses.
« L’île de la cité sera visitée par des millions de personnes à l’occasion des prochains Jeux Olympiques. Déjà, je vous rappelle que le palais de Justice posé à quelques minutes à pied de la cathédrale a été déménagé de l’autre côté de la ville. L’Hôtel-Dieu, sur le parvis va changer de main. Il en sera probablement de même pour le tribunal de commerce et les derniers services de la Préfecture vont finir par être dispersés en périphérie.
Tout se met en place pour une vaste promotion touristique à caractère commercial.
On va se retrouver avec un vaste barnum avant-gardiste et hors de prix, une véritable pompe à fric et à taxes, un peu comme au Mont-Saint-Michel où l’accès en voiture est prohibé mais où une fortune a été investie dans des bus bidirectionnels et une réhabilitation du site.
Là, ce sera pareil avec des « écolos-bobos-parigots » qui veulent s’affranchir des moteurs à combustion des cars des Solex et des voitures jusqu’au-delà du cœur de la capitale.
Paris-centre va devenir une vaste zone exclusivement touristique d’où les habitants seront exclus, comme sur les Champs-Élysées.
Vous ne le savez peut-être pas, mais sur les Champs, on ne compte plus que deux électeurs : est-ce assez significatif pour vous, notamment quand on sait que la mairie centrale veut regrouper les mairies d’arrondissement des quartiers centraux qui votent systématiquement pour des maires de droite ou du centre ? »
C’est cohérent, mais tout ne tourne pas forcément toujours autour des élections…
 
« Ce que je ne comprends pas, c’est que nous n’avons trouvé aucun de « véhicule de translation temporel » pour cette histoire-là, comme nous en avons bénéficié en Jordanie. Nos capteurs et machines ne les ont pas détectées parmi tous les « zombies » du logiciel de la Cisa.
On a encore du boulot à fournir… » finit-il par conclure.
 
De retour à Paris quelques jours plus tard, alors que je remets de l’ordre dans mes notes et commence à faire un plan cohérent pour ma première « biographie » (j’ai trop peur d’oublier quelques détails et il faut que je complète sur plusieurs points qui aurait pu m’échapper, notamment sur la première croisade), je reçois dans « ma campagne » la visite d’une dame élégante, la cinquantaine qui se présente comme substitut du Procureur général de Paris.
Elle est accompagnée d’un greffier insipide, qui n’ouvrira la bouche que pour dire bonjour, rire une fois et dire au revoir.
 
Ils veulent m’entendre, non pas pour faire une déposition signée, mais juste pour les archives du Parquet sur l’entretien que j’ai eu avec les gendarmes de mon patelin voici désormais plusieurs semaines.
D’ailleurs, leur véhicule est stationné sur le chemin, devant mon portail d’entrée.
Et l’entretien commence par « nom, prénom, date et lieu de naissance, nationalité, domicile » des plus classiques.
Je réponds et la grande gigue monologue en introduction pendant que son greffier tape sur son ordinateur.
 
« Nous, Hélène Trois-dom, procureure de la République à Paris, accompagné d’un greffier assermenté du palais de justice, vous compléterez de votre nom et prénom… requis pour prendre le contenu de l’entretien que nous allons avoir avec Madame Alexis Dubois sis à son domicile, etc. vous compléterez… nous sommes rendus à cette adresse pour l’interroger au sujet d’une déclaration rapportée par la brigade territoriale de gendarmerie de la commune de… vous compléterez… relative à la… la « prémonition » de l’incendie de la Cathédrale Notre-Dame-de-Paris ayant détruit la flèche et la charpente de l’édifice, le… vous complèterez !
Nous, agissons dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Parquet en parallèle avec l’enquête judiciaire ouverte par ailleurs pour destruction de monument public par incendie involontaire, et faisons savoir à notre témoin qu’elle peut ne pas nous répondre et qu’aucune charge n’est retenue contre elle. »
Puis s’adressant à moi : « Est-ce assez clair comme ça pour vous, Madame ? »
Alors que l’autre continue de taper sur son clavier.
« Puis-je vous demander votre profession ? »
Naturellement : journaliste.
 
« Je dois alors vous rappeler que nos propos sont couverts par le secret de l’instruction judiciaire. Le violer est un délit même pour un journaliste. Est-ce bien compris ? »
Je réponds alors : « Aujourd’hui, je travaille et suis payée par Monsieur Paul de Bréveuil, industriel, qui m’a demandé de faire sa biographie. »
« Aaaah ! Paul de Bréveuil ! » soupire-t-elle à ma grande surprise, en levant les yeux au ciel. « C’est pour cette raison que nous sommes là : vous le citez dans votre déposition, effectivement. »
Je saisis immédiatement qu’elle connaît « son » oiseau.
Et quand je dis « connaître », ce n’est pas seulement sur le plan professionnel, crois-je comprendre…
Pure spéculation de ma part, naturellement.
 
S’en suit un long monologue autour de « mon sujet » de biographie, qu’elle complète de plusieurs volets qui m’étaient restés jusqu’alors inconnus.
« Je l’ai croisé une première fois au moment de l’affaire du Juge Féyard. J’étais juge d’instruction à Chartres. Il était accompagné de Madame Charlotte Maltorne sur cette enquête. »
Le greffier arrête de martyriser sa machine…
« Une horreur que ce meurtre.
Le juge de cour d’assises à la retraite avait été assassiné à coup de couteau à pain dans sa cuisine par deux cinglées qui lui en voulaient d’avoir libéré l’assassin de leurs parents.
Un drame affreux également, mais le jury avait été acheté par le père de l’assassin et l’appel en assises n’existaient pas à l’époque. C’est d’ailleurs en raison de cette affaire-là que la réforme a été voté ultérieurement.[3] »
Un couteau à pain ?
Ça devait être une boucherie…
 
« Ça l’était. Mais le meurtre des parents des gamines tout autant : un vrai carnage dans un restaurant de Propriano en Corse. Les éléments factuels étaient nombreux et concordants. Il ne pouvait pas échapper à la prison à perpétuité, et pourtant il a été reconnu « innocent » par les jurés. Au bénéfice du doute.
Rien à dire des faiblesses et carences de notre système judiciaire…
Et puis je l’ai croisé une autre fois à l’occasion d’une série de décès violents.
La légitime défense a été retenue dès l’instruction pour le décès du professeur Risle et de l’équipe du Colonel Frank.[4] »
Des noms qui ne me disent rien : je sens que je vais avoir du boulot de recherche plus que prévu, et je note sur mon calepin…
« J’ai suivi de loin plusieurs affaires où « CAP Investigations », une équipe de sacrés-pistolets (à quoi fait-elle allusion ?) qui a pu faire avancer la recherche de la vérité. Et la dernière fois que je l’ai rencontré, il s’est comporté en héros. Mais il m’a foutue une telle trouille que j’en ai depuis du mal à monter dans un avion ! Je préfère désormais le train.[5] »
Je n’ose pas lui en demander plus attendant encore quelques révélations inattendues.



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles – tome II », aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « L’affaire Féyard », à paraître aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Au nom du père », à paraître aux éditions I3
[5] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Parcours olympiques », aux éditions I3

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