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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 6 mars 2020

Chapitre 5ème

Florence et ses mômes…
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Il préfère en dire un peu plus sur les financements de sa première opération de rénovation immobilière.
« Ce que personne ne sait et ce qui fait fantasmer tout le monde sur d’autres revenus que le « New-Vox » et ses activités copulatrices, c’est qu’en réalité, une après-midi, Michel accueille un touriste qui n’avait pas réservé.
Le gars sort en début de soirée et lui confie un petit paquet pour le mettre au coffre de l’hôtel. Michel lui fait signer une décharge et on ne revoit plus jamais le gars qui ne rentre pas.
Deux jours plus tard, c’est la police qui débarque et fouille sa chambre. Le type s’était fait dessouder dans une banlieue cradingue, on n’a jamais su qui il était et ce qu’il était venu faire à Paris. »
Et puis ?
 
« Bé Michel avait ce problème d’argent « pas à lui ». Probablement de l’argent sale en plus. Je lui ai conseillé de le planquer afin de le restituer si les copains de notre macchabée faisaient signe et devenaient menaçants.
Et ils ne sont jamais venus…
Voilà comment a été financé l’opération immobilière, en plus des prêts bancaires classiques et de nos mises de fonds personnels. Je crois que Mylène n’a jamais été mise au courant : elle ne pouvait pas vous l’apprendre ! »
 
Et puis je suis allée voir Florence, sur les quais de Seine.
Elle, c’est comme un bonbon au caramel : délicieuse avec ses longs cheveux châtain ondulant dans le dos, ses discrètes pattes d’oie autour de ses yeux et ses trois rides horizontales qui lui barrent le front par intermittence. Alors que Paul en a deux verticales en prolongement du nez, les griffes du lion et un front toujours lisse.
Ses gamins, Annabelle et Louis, donnent envie d’en faire tellement ils sont mignons, craquants.
Et bien élevés.
Annabelle et ses couettes blondes, c’est tout un poème, avec ses espiègleries inoffensives. Alors que Louis reste attentif à tout ce qui bouge autour de lui, posant parfois sur un ton de grande personne et du haut de ses quatre ans, des questions si pertinentes avec ses grands yeux étonnés qu’il en laisse coi plus d’un visiteur.
 
Ils vivent tous les trois dans un duplex en face de Notre-Dame-de-Paris, quai Montebello : la vue y est splendide sur la grande rosace sud de la cathédrale. Et l’on sent la présence de Paul jusque dans les aménagements faits avec goût, probablement réalisés par Florence, alors qu’il est à l’autre bout de la planète, au milieu de l’océan Indien, ou ailleurs encore.
Mais ils communiquent tous ensemble en vacation Skype presque tous les soirs.
C’est mignon, ça.
Le seul inconvénient de cette proximité avec la Seine, se révèle la nuit quand un Bateau-Mouche passe tous phares allumés qui renvoient une lumière chaude sur le plafond en faisant avancer les ombres des arbres. Mais comme ils dorment tous dans les chambres du fond, ce n’est finalement pas très gênant pour eux.
 
Nous nous sommes liés d’amitié très rapidement à tel point que j’ai passé 8 jours avec toute la famille sur leur splendide yacht, Eurydice, une goélette sublime basée aux caraïbes, à fuir les tempêtes tropicales autour de Noël, sur son invitation personnelle.
Des îles merveilleuses où la douceur de vivre prime sur l’agitation du reste du monde, loin de tout. Mais j’idéalise peut-être…
Et puis encore 8 jours à Pâques aux îles Chagos après une escale à Diego-Garcia et un dernier vol en hydravion.
Il y en a trois, d’hydravion : deux Canadairs reconvertis en avion de transport et le petit hydravion historique de Paul, venu jusque-là on ne sait trop comment puisqu’il a une autonomie des plus limitées.
 
Là, l’ambiance est différente : l’Alizé est écrasant de chaleur et de lumière, le yacht qui nous accueille est un gros bateau « de riches » à 4 ponts luxueusement aménagées – un achat d’occasion –, heureusement équipé de la climatisation, et tout autour le lagon est infesté de requins où il s’agit d’être prudent.
Il n’empêche, on n’utilise que des hors-bords pour rejoindre la terre, ou des jet-skis pour faire des ronds dans l’eau et explorer les abords de l’immense lagon.
Nous y attendions le premier des ferries achetés en novembre dernier à Londres (j’y étais avec l’agent du FSB)[1] qui doit non seulement apporter du matériel pour allonger la petite piste d’avion, une « usine à dessaler » l’eau de mer et des vivres mais aussi servir de logement pour les futurs personnels du gigantesque chantier qui se prépare en ces lieux.
 
Pour l’heure, quelques équipes seulement sondent les entrailles de la vaste baie sur des barges et s’il s’agit d’allonger la petite piste, c’est pour qu’elle soit capable d’accueillir de gros avions et de créer un débarcadère pour le second ferry acheté à Londres, transformé lui en roulier avec juste assez de cabines pour le personnel navigant : il doit apporter des engins de terrassement, des grues, ceux d’une usine à béton, pour des voûtes, ainsi qu’un tunnelier en pièces détachées.
Au sol, la végétation est éparse, malingre, clairsemée, presqu’inhospitalière au regard où les palmiers et cocotiers sont bien plus rares qu’aux Caraïbes.
 
Pas vraiment le paradis atlantique et sa végétation parfois luxuriante.
Paul nous expliquera qu’il s’agira d’y creuser trois tunnels, dont le principal fera trente kilomètres de circonférence, les deux autres devant incliner leur axe pour descendre assez profond avant de déboucher à l’air libre orientés à 45° par rapport à l’horizontale.
L’un vers l’ouest et l’autre vers le nord.
Plus tard, il construira aussi une centrale nucléaire au Thorium sur les remblais des matériaux extraits des tunnels et quelques logements de luxe au sol pour les invités de marque. Mais la technologie de la centrale nucléaire est seulement en cours de test en Chine, dans une filiale de Bill Gates, celui de Microsoft.
Plus quelques routes entre l’aéroport, le port, la centrale et les lieux de vie.
 
« Le problème, c’est que vue la montée des eaux à prévoir, il faut que tout soit surélevé. Et pour ça, on va se servir des matériaux extraits des tunnels. »
Les effets du dérèglement climatique ?
« Oui et non. Le réchauffement global aura un impact limité ici. À peine quelques centimètres. En revanche, les vagues et les tempêtes de submersion seront plus fréquentes à l’avenir.
En réalité, se sont surtout les sous-sols qui vont s’affaisser, vu les quantités de tonnes de béton qu’on va leur entasser dessus, puisque les matériaux extraits des sous-sols vont être réutilisés, compactés sur les parties émergées des atolls.
Là, on peut compter sur une bonne dizaine de centimètres. »
Si tout est prévu, dans ce cas…
Normal, quand « on sait l’avenir » !
 
Je dois avertir mes futurs lecteurs : quand il s’agit de Florence, qui n’est pas avare de détails sur sa vie avec Paul, celui-ci « censure » mon laïus !
Il n’aime pas qu’on parle d’elle en termes ne serait-ce qu’un chouilla négatifs et il a carrément biffé presque tout ce qui concerne leur couple : « C’est notre histoire à nous. Ça ne regarde personne. »
Il a fallu que je bataille à plusieurs reprises pour garder les détails inhabituelles ou remarquables.
Par exemple, que Florence a une particularité de langage qui lui fait rajouter à peu près systématiquement, sauf avec ses enfants, une précision, une nuance qui commence presque toujours par « ce n’est pas ce que j’ai voulu dire ».
Comme si elle n’avait pas été comprise…
C’est assez rigolo, finalement.
 
Ceci dit, elle me narre sans retenue sa première rencontre avec Paul de Bréveuil. Elle était l’architecte déléguée d’un maître d’œuvre pour la conception et la réalisation d’une salle d’exposition troglodyte à Calvi pour les besoins d’une biennale internationale de joailliers dont faisait partie le maître de l’ouvrage, Salomon Veyle, et dont Paul était le délégué général[2].
« Si j’ai bien compris, Paul les a rencontrés sur le Port-Minime de La Rochelle alors qu’il rentrait des USA sur son premier voilier. Je ne sais pas comment il les a séduits, enfin… ce n’est pas tout-à-fait ce que j’ai voulu dire, mais il bossait pour eux. Et c’était « mon client ». »
Un travail compliqué, son premier « gros chantier », commencé sous la pluie et dans un petit local de location planté à l’orée de la pinède Calvaise.
« Il pleuvait tout le temps, les routes étaient inondées et boueuses et il faisait froid.
Et moi j’assurai les rendez-vous de chantier où rien n’a été simple avec les entreprises locales ni avec les experts. On a dû changer nos plans trois fois pour complaire aux experts des assureurs et ils ont exigé des travaux supplémentaires une fois le chantier terminé. »
Et Paul ?
 
« Lui faisait la navette avec Paris, puis sur place et logeait sur son voilier ancré devant mes fenêtres : 300 mètres de nage libre pour me rejoindre… enfin, ce n’est pas tout-à-fait ce que je voulais dire, pour venir travailler avec moi. »
Je passe donc les détails censurés…
« Vous savez, l’autre est toujours un inconnu. Le premier regard porte uniquement sur l’aspect physique… par la force des choses. On est séduite ou pas. Enfin… ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… on ne séduit pas que d’un regard seulement. On est attiré ou non. Et j’avoue qu’avec son allure athlétique, Paul ne manquait pas de charmes.
Enfin non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… disons d’atouts, d’autant que mon fiancé de l’époque était resté en Californie.
Il était américain et dirigeait le cabinet qui avait remporté le marché des travaux.
En revanche, la proximité, la quotidienneté, le travail et les échanges, les attitudes, les mots participent à la séduction réciproque. C’est là qu’intervient l’alchimie indispensable pour forger un lien durable.
Quand je suis repartie aux states, ça ne m’a fait comme un petit pincement au cœur.
Pas plus, enfin je veux dire c’est que je n’ai pas eu le temps d’en faire plus.
D’autant que Paul les attire toutes, comme un aimant, comme les mouches un pot de miel. Et je n’avais pas le droit d’être jalouse, cela va sans dire par respect pour mon fiancé.
Je crois que Paul a eu des ennuis avec cette affaire-là.
Seulement, je suis revenue parce que mon fiancé m’avait oubliée et allait se marier avec sa nouvelle associée.
Et c’est Paul qui m’a recueillie et m’a fourni du boulot d’architecte.
D’abord le « Château sur Cher » de Mylène, puis son siège au Kremlin-Bicêtre, puis ici, puis son hôtel en Normandie et même son « bunker ». Enfin, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire : je ne sais plus si c’est dans cet ordre-là ou un autre. »
Des lieux que je connaissais déjà, hormis le « bunker ».
Je lui demande des précisions.
 
« Oh, excusez-moi, je n’aurai pas dû en faire mention : c’est un lieu secret situé derrière la colline de l’ancienne propriété normande de son grand-père. »
 
Et puis leur fille, conçue à l’escale Rochelaise. Paul avait reçu une balle dans le dos au large de la Corse[3] : « J’étais à son bord, complètement atterrée, affolée de le voir gisant dans une mare de sang, sans savoir quoi faire d’autant que je n’avais rien entendu ni rien remarqué de suspect. »
C’était donc ça, la cicatrice dans le dos… enfin, une des cicatrices de Paul !
« Il a fait quelques semaines de coma et on ne savait pas si un jour il pourrait remarcher ou non. Moi, qui voyais déjà peut-être mon avenir à ses côtés, j’en ai pris un grand coup sur le carafon… Enfin, ce n’est pas tout-à-fait ce que j’ai voulu dire, mais je ne me sentais vraiment pas à la hauteur pour m’occuper toute une vie d’un infirme. »
Il s’est remis et est parti faire un tour du monde à la voile par les trois caps : « Je n’en étais pas, faute de courage. Son « Lisbeth » me faisait horreur depuis cet attentat. L’horrible souvenir de le voir gisant dans son sang…
Et quand il est rentré, j’étais là à La Rochelle pour l’accueillir. »
 
Son voilier avait souffert dans l’océan pacifique, se retournant plusieurs fois dans les tempêtes des quarantièmes rugissants. « Comme c’était une construction amateur en ferrociment, les chantiers capables de lui assurer une nouvelle étanchéité n’étaient pas légion. Il est reparti sans moi. Il a coulé au large du Portugal à l’occasion d’un abordage en haute-mer et je l’ai rejoint à Barcelone où j’ai eu la peur de ma vie[4] »
Enfin, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire : « Nous avons été agressés dans les ruelles de la vieille-ville par une bande de loubards, en rejoignant notre hôtel, mais j’ai eu bien plus peur qu’au large de la Corse où je ne m’étais sentie pas réellement menacée… »
Un sacré parcours jusque-là, mais ce n’est pas tout.
 
Elle évoquera « Eurydice » sur laquelle elle m’invitera à l’occasion pour passer les fêtes de Noël avec Paul et leurs gamins. Une magnifique Goélette du début du siècle précédent, à retaper pour lui faire reprendre la mer, Paul s’occupant des œuvres-vives et de l’accastillage, elle des aménagements intérieurs et le résultat est splendide, je peux en témoigner.
Voilier sur lequel ils feront plusieurs croisières en méditerranée, en Adriatique, en Mer Égée avant de rejoindre les tropiques.
Une question me taraude : comment Paul est-il devenu « riche » ?
« Je n’en sais rien… enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire… Je crois qu’au début c’est un pilote de chasse. Et ce n’est pas là, en qualité de fonctionnaire de l’armée que l’on s’enrichit, bien évidemment. Ce n’est pas non plus en étant salarié de Salomon Veyle qu’on le devient. Je pense que durant mon séjour en Californie, il a dû faire quelques « bonnes affaires » après une période financièrement difficile.
Depuis, on ne manque plus de rien et même au-delà. Même si je poursuis mon activité d’architecte, juste pour le plaisir et ne pas perdre la main.
Et on ne sait jamais ce que réserve l’avenir. »
 
Enfin, un mot où elle savait ce qu’elle voulait dire, me prenant à témoin de ce poncif éculé…
« Pour l’heure, j’ai tout ce qu’il me faut, un nid douillet, des enfants en bonne santé et qui s’y sentent bien, et leur père n’oublie jamais les anniversaires et les fêtes. »
Paul, à la relecture de ce recueil en dira qu’une « femme, ça nidifie forcément ! »
Et un homme ça campe et… décampe à l’occasion…
Je trouve l’expression très drôle !



[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Alex cherche Charlotte », aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Le Feu », à paraître aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Au nom du Père – tome II », à paraître aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Parcours olympiques », aux éditions I3

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